tu de, ni sur l’espèce demusiquedom les Égyptiens regardèrent l’usage comme
dangereux pour les moeurs, ni sur le lieu de son origine, ni sur la cause de sa cm
ruption. On voit clairement que c’étoit une musique variée, molle,Î L E
s« source des abus que Ion faisoit des instrumens dans l’Asie mineure! par les
soins qu on mettoit a la rechercha de cette multiplicité de sons, d’ornemens et
de brodenes dont on enrfchissoit la musique, en énervant l’art et en épuisant
ses ressources. Or, ce qui se passa à Sparte dut aussi avoir lieu en Égypte chaque
fots que les Asiatique^entèrent d’y introduire leur musique , avant que l "
erses s en fussent emparés : mais, sitôt que ceux-ci en furent devenus les maîtres
rien ne put empecher que cette musique dangereuse par la dépravation de l’art
effet' par ia suite> eiie 1 ^ m W § £ *
Du l i b r e des premiers instrumens de musique qui forent introduits en
gypte. etoit sans doute la flûte, dont parle Hérodote dans le second livre de son
Histoire quand il dit quaux fête^de Bacchus, des femmes ayant à leur tête un
loueur de flûte alloiem de village en village, chantant les louanges de ce dieu
B R Í I q" ° " Céléf>r0it à BuÎ>aSte en J’h°"neur de Diane, et à
laquelle on se rendent de tous côtés par le Nil dans des barefues, homnrns et
h ñ Z h Z ü r / kSUn' f antam 6tbattant d6S mains’ les B jouant de
flûte (i), et les femmes agitant leurs crotales : car ici Hérodote parlé, non de faits
emarquer qua lepoque ou cet historien voyageoit en Égypte, il n’y avoit pas
, ~ W f - !es rt Per? aVOient’ PO” ,a R H conquis ce payl
3 qUI,S 5 ° yCrn0Ient' W W m p X * ce temps pour que: les Égypüen
pussent se décider à recevoir dans leurs cérémonies religieuses, et pour S m p "
S S é u o i T t ’ l i l in,StrUment Ë ’ tien <îue déià c°™ “ auparavant Î t na on S ! reme.me7 ^ nnation. Si, alors les harpes ou’ Mles Blyres PmOUonr tées d’un gerta n- do hn oumneb raeu tdree
■cordes eussent été admises par eux, il n’est pas douteux qufls ne les eussem
employées pour accompagner leurs chants dans les fêtes, et qu’Hérodote n’en
•eut fait mention ainsi que de la flûte dont nous venons de Jarler CeL nous
p ouve donc encore,que les instrumens à cordes de cette espèce, qu’on voit
sculptes ou peints sur; M murs des anciens monumens en Égypte ne peuvent
I ° 2 ? enU au premier état de ia musi<Iue en ce B et sont au contraire
arrétés “ V t e
arrivés I e* i É o W » ™ trente ans api es lejfoque ou nous sommes
ordre de h ^rentres en possession de leur pays, y rétablirent l’ancien
de choses; mais, nayant pu s’y maintenir plus de soixante et quelques
| 0 ° n f iâ o it alors des flûtes très-estimées des tices „ ■
du lotus, qui croît en Libye, comme le remarque le scho- * aüAo'f » M « Te/W/, T¿
liaste d’Euripide, aux mots AÎCvy aùxôy (Alcest v 346 et I r L “ ñÚteS SC font de liê es du
34? ) , qu’il explique de cette manière : 'E* f p I . e T r i l X e T 9 g | “ ^ | R | ^
années,
années, et les Perses, qui la leur enlevèrent pour la seconde fois, en ayant été
dépouillés au bout de dix-neuf ans par Alexandre, qui la céda aux Ptolémées,
ceux-ci, trois cents ans après „ ayant été contraints de l’abandonner à Auguste,
qui réduisit enfin l’Égypte en province Romaine, le temps et l’habitude de nouvelles
moeurs effacèrent entièrement à la longue de l’esprit de ces peuples jusqu’au
souvenir de leurs anciens principes. Ils'prirent du goût pp,ur cette musique qu’ils
avoient jadis rejetée ; ils s’y livrèrent eux-mêmes avec autant de succès que
d’ardeur; ils y firent des progrès tels, que bientôt ils surpassèrent par leur habileté
dans cet art tous les autres peuples (i). Les Alexandrins, sur-tout, y étoient
généralement si exercés, que l’homme de la plus basse classe du peuple, celui
qui ne connoissoit pas même ses lettres, saisissoit sur-le-champ la plus légère
faute qu’on pouvoit commettre, soit en pinçant de la cithare, soit*en jouant
de la flûte (2). L ’art de jouer de la flûte fot porté à un tel degré de perfection
dans la ville d’Alexandrie, que les flûteurs^Alexandrins étoient recherchés et
appelés de toutes parts ; on se trouvoit heureux de les posséder ; on né croyoit
jamais payer leur art trop cher ; leur renommée et leur gloire étoient célébrées
par les poètes.
Non-seulement les Ptolémées encouragèrent et protégèrent cet art de la
manière la plus éclatante, mais ils ambitionnèrent encore de s’y distinguer eux-
mêmes. Le dernier ne rougit pas de se montrer en public avec, des vêtemens
semblables à ceux des flûteurs, pour prouver le cas qu’il faisoit de ceux-ci. C ’est
ce roi dont Strabon dit dans sa Géographie (q): « Celui-ci, outre ses débauches,
» s’attacha particulièrement à jouer de la flûte; il en tira vanité à’ un tel point,
» qu’il n’eut pas honte d’en instituer des combats à sa cour, et d’y disputer le
35 prix aux autres combattans. » De là lui vint le surnom de Photingios que les
Égyptiens lui donnèrent par mépris, et celui àlAuletes qu’il reçut des Grecs.
Alors les Égyptiens, bien loin de rejeter l’usage des instrumens de musique,
en faisoient le plus grand cas, et ne devoient plus avoir aucun scrupule de s’en
servir pour accompagner leurs chants religieux. C’est aussi ce que nous assirent
plusieurs auteurs des derniers siècles de l’antiquité. Strabon (4 ) remarque qu’on
adoroit Osiris h Abyde, mais que dans son temple il n’étoit permis , ni a un chanteur
, ni à un flûteur, ni h un joueur d ’instrument à Cordes", de se faire entendre
pendant les sacrifices (5}, comme cela avoit lieu pour toutes les autres divinités. .Apulee,
dans la description qu’il fait de la pompe d’Isis (6)^, nous apprend que les
joueurs de flûte consacrés au dieu Sérapis repétoient sur'-leur instrument recourbe et
tirant vers l'oreille droite, quelques airs qu’on avoit coutume de jouer dans les temples.
( i ) Athen. Deipn. lib. IV, pag. -17 6 , E , F .
(2 ) Id. ibid.
(3) Lib. X V I I , pag. 923. H ic j prater alia flagitia,
etiam choraulam exercuit; et adeb eâ se jactavit, ut non
pigeret eum certain'na in regia celebrate, ad qua et ipse
cum aliis concertaturus prodiit.
( 4) Geogr. lib. x v n , pag. 94
Alexandre d’Alexandre ( Genial. Dier. lib. IV , cap. 17 )
a répété mot pour mot ce que nous citons ici de
A .
Strabon, excepté qu’ il a substitué la ville de Memphis
à celle d’Abyde. Est-ce une erreur de l’écrivain , ou
bien la même chose avoit-elle également lieu à Abyde
et à Memphis !
(5 ) Cela est assez d’accord avec le passage d’Euripide
que nous avons cité dans la note de la page 418 ,
ci-dessus.
(6 ) Metam. Iib. il.