§. SI , LE POISSON AUSTRAL.
L e poisson austral boit 1 eau qui sort du vase du verseau (ij.
L étoile principale de cette constellation, Foumalhaut, est située au-dessous et
entre les deux signes du verseau et du capricorne.
Dans le zodiaque circulaire de Denderah, entre le capricorne et le verseau, à
î extrémité de 1 eau qui tombe des vases du verseau, et par conséquent aux pieds de
ce personnage, on voit un poisson au-dessous duquel est une étoile remarquable.
Ce poisson est la seule figure qui se trouve entre le capricorne et le verseau : c’est
évidemment le poisson austral.
§. 32. LES SACRIFICES.
A u -d e s s o u s du verseau du zodiaque circulaire sont huit figures agenouillées et
les mains liees derrière le dos : au-dessus, on a représenté un homme qui sacrifie
une gazelle, et un cheval sans tête ( voyez l’article du centaure, pag. //py) . Le
meme sacrificateur se trouve parmi les figures du grand zodiaque de Denderah
en avant du verseau, et à côté de lui est un autre personnage sans tête. Derrière le
verseau du zodiaque du grand temple d’Esné, on voit un homme assis,.les deux
bras étendus, et dont la tête est remplacée par une espèce de palme. Enfin, dans le
zodiaque du petit temple dEsne, on remarque, au-dessous du verseau, neuf personnages
à genoux, les mains liées derrière le dos, environnés de couteaux et sans
tête. Si l’on ouvre le catalogue donné parScaliger (2), à l’article du verseau, on lit,
Vil.' division, Evaginatus cultellus humijaems; x .' division, Vir stans sine capite;
X I . division, Wir armatus sine capite; x ix .' division, Vir caput amputatum manu tenens.
Il est impossible que les scènes de sacrifices représentées par les Égyptiens près
du verseau, et celles qui sont décrites à différentes divisions de ce signe par Sca-
liger, n’aient point une origine commune. On la trouveroit dans les sacrifices qui
se faisoient au N il, représenté par le verseau, à l’époque de l’inondation ; sacrifices
dont la tradition est parfaitement conservée, puisqu’encore actuellement on en
fait tous les ans le simulacre à l’ouverture du canal du Kaire. Cette époque étoit
marquée par le lever acronyque d’une constellation que nous appellerons les
Sacrifices.
§. 33. PÉGASE.
L e cheval Pégase fit jaillir d un coup de pied, sur le mont Hélicon, la fontaine
fameuse appelée Hippocrène (3].
On remarque au ciel, entre les poissons, un carré formé par quatre belles étoiles,
appelé vulgairement le carré de Pégase.
Dans les deux zodiaques de Denderah, on voit, entre les deux poissons, un
parallélogramme rectangulaire, tout couvert du caractère hiéroglyphique qui
représente 1 eau. On ne sauroif mieux exprimer, dans le langage symbolique des
(■) Eraiosth. C ataster. XXXVIII. (3) EratOîlh. C ata st'r. x v i l l ’
(2) Scalig. JVotæ in sphxram Manilïi, pag. 456 et 457.
Égyptiens, un bassin ou une fontaine ; et cet emblème est probablement l’origine
de la fable de l’Hippocrène et de Pégase.
§. 34- LES POISSONS.
L e s poissons étoient réunis par un lien (1).
Dans le planisphère de Denderah, ils sont attachés par la queue ; à Esné, ils sont
fiés par la tête.
§. 35. LE PORCHER.
O n rapporte que les Égyptiens ne labouroient pas, mais qu’ils se bornoient à
lâcher des pourceaux sur Je limon, après la retraite des eaux. Ce dernier période
de l’inondation correspondoit aux poissons lors de l’établissement du zodiaque.
N’est-il pas curieux, d’après cela, de trouver au-dessous des poissons du petit
zodiaque de Denderah, et en arrière de ceux du grand zodiaque, un personnage
tenant d’une main, par les pattes de.derrière, un porc qu’il semble prêt à lâcher!
Les auteurs anciens ne sont pas d’accord relativement à l’usage des Égyptiens dont
nous avons parlé ; en sorte qu’il seroit possible que la tradition qui subsiste à ce
sujet, provînt seulement d’un symbole mal compris ou mal interprété : mais il
n’est pas douteux que le symbole et la tradition n’aient une origine commune.
La constellation' du porcher n’a point été conservée par les Grecs, ou même ils
ne font point connue.
§. 36. CÉPHÉE.
C é p h é e étoit ro id ’Éthiopie (2). On le représenteles bras et les mains étendus;
ses pieds sont écartés (3) . Les Grecs l’appeloient quelquefois le vieux marin.
On lui donnoit une ceinture et une tiare.
Sur le petit zodiaque d’Esné, on voit un personnage représenté dans une attitude
très-animée; ce qui a rarement lieu dans les bas-reliefs Egyptiens. Il a les jambes
écartées et les bras étendus, et il est coiffé d’un bonnet en forme de mitre ; il a une
ceinture remarquable. Il est placé entre le taureau et les gémeaux.
Dans le grand zodiaque de Denderah, ce même personnage, monté sur une
barque, a une main levée en arrière, et, de l’autre, il tient un bâton augurai. Il est
près des gémeaux.
Le même personnage se trouve encore entre le taureau et les gémeaux, mais
au-dessous de ces constellations, dans le zodiaque circulaire. Derrière lui est une
sorte de sceptre de lotus, surmonté d’un épervier ou d’un vautour. Nous en avons
parlé à l’article de la lyre.
Si les attributs de ce personnage, que nous retrouvons dans trois zodiaques Egyp-'
• tiens, nous portent à croire qu’il peut être celui dont les Grecs ont fait Céphée, il
n’en est pas de même de la situation qu’il a dans ces bas-reliefs. La place qu’il occupe
, entre le taureau et les gémeaux, ne convient, sous aucun rapport, à Céphée,
(1) Eratosth. Canister. XXI.
(2) Ibid. XV.
(3) Hygin. Poet, ai trou. lib. I I I , cap. 8.