
réduit defoix'ante &dixàcinquante-fix, chacuneffes
quatre colonnes ou fervices a été fixée à quatorze conseillers
, fuivant l’édit du mois de Janvier 1685.
30. Quant à la durée du tems pendant lequel les
confeillers font employés à chaque fervice^, il eft à
préfumer qu’au commencement, lorsqu’il n’y avoit
que le eiv il & le criminel, les confeillers fervoient
tour-à-tour, de mois en mois. _ >
Lorfque la confervation fut réunie au châtelet,
les confeillers fervoient un an en la prévôté, & l’année
fuivante à la confervation ; & l’on prenoit alternativement
un certain nombre de confeillers de la
p rév ô té , & enfuite de la confervation , pour faire
de mois en mois le fervice du criminel.
Depuis 1551 le fervice de la chambre criminelle
fut fixé à deux mois ; les trois autres fervices etoient
probablement de même durée.
En 1668 le fervice criminel fut fixé à trois mois; ce
qui fait encore juger que les autres fervices étoient
aufli chacun de trois mois.
Mais en 1678 on remit le fervice criminel à deux
mois, pour être fait alternativement par les quatre
colonnes ; & il fut arrêté que les trois colonnes qui ne
feroient point de fervice au criminel, ferviroient par
femaine à l’audience aufli fucceffivement l’une à
l’autre.
A l’égard de la chambre du confeil, il y a apparence
que le fervice s’en faifoit alors par femaine alternativement
par chacune des colonnes qui n’étoient
p a s de fervice au criminel.
Il eft auflî à préfumer que l’on obfervoit alors la
même chofe dans le nouveau châtelet pour la durée
des fervices.
Enfin l’édit de 1685 qui confirme la divifion des
confeillers en quatre colonnes , ordonne qu’elles fer-
viront le premier mois à la prév ô té , le fécond au
préiidial, le troiiieme à la chambre du confeil, & le
quatrième à la chambre criminelle.
, Suivant ce même édit l’arrangement des colonnes
fe fait félon l’ordre de réception ; enforte que le premier
de la lifte eft le doyen de la première colonne ;
le fécond eft le doyen de la fécondé 'colonne;'letroi-
fieme l’eft de la troifieme ; & le quatrième l’ eft de la
quatrième colonne ; le cinquième eft le fécond de la
première colonne, & ainfides autres.
Quand il arrive une mutation par le décès d’un
confeiller , ou que l’un d’eux eft reçu dans un autre
office , ou qu’ayant vendu fa charge le nouveau titulaire
a obtenu fur fes provifions une ordonnance
de foit montre : alors tous ceux qui font poftérieurs
en réception à celui qui opéré la mutation, changent
de colonne , & vont de la première à la quatrième ,
de la fécondé à la première, de la troifieme à la fécondé
, & de la quatrième à la troifieme.
Ces quatre colonnes ou fervices fe réunifient dans
les o ccafions, foit pour les affaires de la compagnie,
réception d’officiers , ou autres matières importantes
; & alors l’affemblée fe tient dans la chambre du
confeil.
C olonnes charnues , en termed’Anatomie, app
e l le s quelquefois lacertuli & colurnntz cordis, font
plufieurs petits mufcles des ventricules du coeur qui
font comme détachés de leurs parois , & joints par
des extrémités tendineufes aux valvules du coeur.
Voye^ C ceur.
Ces petites colonnes ou piliers étant attachés d’un
côté aux parois du coeur , & de l’autre aux valvules
tricufpides & mitrales , fe racourciflent dans la
fyftole du coeur , pouffent lés valvules , & ferment
par ce moyen non-feulement les orifices des veines
, niais encore les ventricules dans leur fyftole.
V . Systole, Diastole, & C irculation^ L)
C o l o n n e , ( Hydraulique. ) On diftingue dans
l’Hydraulique deux fortes de colonnes, la colonne-
d’air & celle de l’eau.
La colonne d’air eft l’air même qui entoure une fontaine
; c’eft l’atmofphere qui nous environne jufqu’à
la plus haute région de l’air. L e poids de cette atmof-
phere eft égal à une colonne d’eau de bafe égalé , &
de trente-deux piés de h au t, ou à une colonne de mercure
de vingt-huit pouces de haut & de même b a fe,
ce que l’on conhoît par le baromètre.
Une colonne d’eau eft le contenu d’un tuyau qui
monte l’eau d’une riviere ou d’un puits dans un ré-
fervoir , par le moyen d’une machine hydraulique :
c’eft de même le volume d’eau du tuyau qui defcend
d’un réfervoir, & qui à la fortie de fajutage tend à
regagner la hauteur dont il eft parti, en formant un
jet-d’e au : ce même jet-d’eau eft une véritable colonne
d’eau qui réfifte à la colonne d’air dont il eft environné.
Voye^ Air 6* Atmosphère. ( A )
* COLOPHONE , f. f. ( Pharm. & Artsméchan. )
préparation de térébenthine qu’on a fait cuire dans,
de l’eau jufqu’à ce qu’elle ait pris la confiftance né-
ceflaire.
Cette préparation eft d’ufage en Medecine ; voyei
T érébenthine.
Les joiieurs d’inftrumens à cordes de boyau s’en
fervent auffi pour froter leurs archets , ou ce qui
en fait la fonftion ; l’enduit de colophone dont fe
chargent les crins de l’a r ch e t, les rend âpres, & les
fait prendre plus fortement fur les cordes qui en deviennent
plus fonores fous l’archet.
Les Muficiens ont leur colophone enfermée dans
une petite boîte; quand leur archet, ou ce qui tient
lieu d’arc’net , a befoin d’être froté , ils ouvrent la
boîte , & le partent fortement à plufieurs allées &C
venues fur la colophone qui déborde la boîte.
J’ai dit leur'archet ou ce qui en tient lieu , parce que
les joiieurs de vielle fe fervent de colophone ainfi que
les joiieurs de violon.
COLOQUINT E , f. f. ( Hijl. nat. Bot. ) colocyn-
tkis, genre de plante qui différé des autres cucurbi-
tacées en ce que fes feuilles font profondément découpées
, que fon fruit eft am e r, & qu’il n’eft pas
bon à manger. Tourn efort, infitut. rei berb. Voye£
Plante. (J )
L a plante de ce genre qui s’appelle colocyntlùs
fruclu rotundo minor , C. B. C.' B. T . Tourn. &c, coloquinte
à fruit rond, fe répand fur la terre par des
branches rudes & cannelées. Les feuilles naiflent
feules , éloignées les unes des autres , attachées à
de longues queues ; elles font rudes , blanchâtres ,
velues , découpées comme les feuilles du melon
d’e au , mais plus petites. Aux aiffelles de ces feuilles
naiflent des vrilles. Les fleurs font jaun es, éva-
féés en cloche, découpées en cinq quartiers ; les unes
font ftériles, & ne portent point lur un embryon ;
les autres font fécondes , foûtenues fur un calice ,
& un embryon qui fe change enfuite en un fruit
d’une couleur herbacée d ’ab o rd , & jaunâtre lorf-
qu’il eft parfaitement m û r, d’une odeur fort defa-
gréable & d’un goût amer. Ce fruit fous une écorce
mince, coriace , renferme une moelle blanche divi-
fée entrois parties, dont chacune contient deux loges
dans lefquelles fe trouvent de petites graines renfermant
une amande blanche, huileufe & douce.
L a coloquinte naît dans les îles de l’Archipel, fur
les côtes maritimes de l’Orient , & dans les deux Indes
oû il y en a plufieurs variétés. Ceux qui feroient curieux
de la cultiver dans nos climats, doivent en fq-
mer les graines dans des lits chauds de terre préparée
, & en diriger la culture comme celle des concombres
dont on veut hâter la maturité. Par M. le
Chevalier D E J a U c o u RT.
C oloquinte. ( Mat. medic. & Pharm. ) La coloquinte
eft un médicament auffi ancien que la Médec
ine,
cine très-connu d’Hippocrate , de Diofcoride , de
Galien , de Pline , des Grecs , & enfin des Arabes.
C ’eft un purgatif très-fort & très-violent: Tous les
Médecins le recommandent pour évacuer les humeurs
épaiffes & vifqueufes , & fur-tout la pituite
qu’ils croyeiit que la coloquinte tire des parties les
plus éloignées & les plus cachées. P. Eginet dit que
la coloquinte ne purge pas tant le fang que les nerfs.
On en recommande l’ufage dans les maladies invétérées
& opiniâtres, que l’agaric & le turbith n’ont
pû guérir ; dans les maladies des nerfs, des articulations
, dans les obftru&ions des vifeeres, dans les
migraines invétérées, dans l’apoplexie, l’épilepfie,
le vertige, l’afthme, la difficulté de refpirer, les maladies
froides des articulations, les douleurs de la
feiatique & de la colique venteufe ; l’hydropifie, la
lep re , la galle ; & enfin dans tous les cas oîi il faut
fe tirer d’un danger par un autre, dit C . Hoffman ; &
il ajoûte d’après Ma flaria, que nous ne guériflons
jamais les grandes maladies , parce qùe nous nous
en tenons toûjours aux adouciffans. Geoffroy* mat.
medic.
On ne fauroittrop infifter fur l’importance de cette
derniere réflexion, mais elle eft d’une application
trop étendue, pour que nous devions nous y arrêter
dans cet article particulier. Voye£ Remede héroïque,
medicatio heroica, fous le mot HÉROÏQUE ;
voye^aujjiEvA.GXJA.nT & Purgatif.
Quelques médecins fans doute de la charte de ceux
qui négligent de s’iriftruire de l’aétion des reme-
des par l’obfervation., & qui arrêtés par des préjugés
invincibles puifés dans les livres des théoriciens
& dans les écoles, fe croiroient coupables de la plus
haute.témérité, s’ils ofoient éprouver l’énergie des
remedes de cette efpece : des médecins de cette
clarté, dis-je, ont voulu charter la coloquinte de la
Medecine comme un poifon des plus funeftes; mais
l’expérience & l’autorité des praticiens les plus con-
fommés doit rartîtrer contre cette vaine terreur ; il
ne s’agit que dé l’appliquer avec difeernement dans
les cas convenables ; & ces cas ne font pas très-rares
dans la pratique de la M edecine, comme on peut
voir par l’énumeration des maladies contenues dans
le partage de la matière médicale de M. Geoffroy,
que nous venons de rapporter*
Au refte, il fuffit pour les Médecins de favoir que
la coloquinte eft un purgatif très-violent poiir fe di-
riger fagement dans fon adminiftration , tant par
rapport aux cas oît elle convient, que par rapport
à les différentes dofes ôt à la forme fous laquelle ils
la doivent preferire.
L a décoction de coloquinte & fon infufion dans
l’eau ou dans le v in , font des purgatifs efficaces ,
mais moins violens que la coloquinte en fubftance.
Au refte, il eft très-peu de gens pour qui la grande
amertume de ce remede foit fupportable ; c’eft pourquoi
il vaudroit mieux en ce cas employer l’extrait
de coloquinte fous là forme de pilules.
L a coloquinte * foit en fubftance , foit en e x tra it,
eft très-rarement employée feule ; ori la donne le
plus fou vent mêlée en petite dofe avec les autres
purgatifs,
On peut établir en général que fous cette derniere
forme même, on ne doit guere la donner qu’aux
gens robuftes, & qui font dans la fleur de leur âge :
il faut s’abftenir de la donner aux femmes grofles ;
car on prétend qu’elle eft abfolument mortelle pour
le foetus, quand même on ne l’employeroit qu’en
lavement ou en fuppofitoire.
L ’ufage de la coloquinte n’a que très-rarement lieu
dans les maladies aiguës ; mais Vanhelmont la regarde
comme un des plus grands remedes qü’on
puifle employer dans les maladies chroniques ; il la
met avec la feammonée à la tête des autres purga-
Tome II! ,
tifs, & il ôbferve avec raifon que c’eft à ces deux
drogues que doivent leurs vertus réelles toutes les
préparations officinales purgatives, dont l’ancienne
célébrité fe foûtient encore aujourd’hui à fi jufte titre
; que ce font même ces deux chefs * antefigna-
n i , qui ont fait un nom aux laxatifs doux, comme la
manne, la carte, la rhubarbe, &c. FoyeçPuRGATiFi
Les anciens & les nouveaux Grecs , les Arabes 4
& quelques - uns de nos auteurs de Pharmacie qui
font venus après eux , ont propofé différentes cor-
reétions de la coloquinte, comme de la faire macérer
dans des liqueurs acides * alkalines , fpiritueufes >,
&c. Riviere la faifoit macérer dans de l ’urine ; mais
ces efpeces de correéfifs qui châtrent la vertu du
remede , & prefque toûjours à un degré indétermi-*
n é, vont directement contre le but qu’on fe propofe
dans l’adminiftration des remedes violens, & four-
niflent d’ailleurs des médieamens toûjours infidèles.*
Voyei C o r r e c t if .
La feule correction qui foit encore en ufage dans
nos boutiques, & qui ne fournit proprement qu’un
moyen pour réduire en poudre la coloquinte , qui,
fans ce fecours , feroit très-difficile à pulvérii'er s
cette unique correction, dis-je, confifte à incorporer
la pulpe de coloquinte mondée de fes femences
& coupée menu avec une fuffifante quantité de mucilage
de gomme adragant, à faire lécher exactement
l a malle qui enréfulte, à la mettre en poudre ,
à incorporer cette poudre une fécondé fois avec de
nouveau mucilage , à faire fécher cette nouvelle
marte &C à réduire en poudre fine ou paffée au tamis ,
qu’on peut garder fous cette forme dans une bouteille
exactement bouchée , ou qu’on peut incorporer
avec de nouveau mucilage de gomme adragant
pour en former des troChifques-(voye£ T r o chis-
q u e ) connus dans l’aft; fous le nom de trochifques
alhandal, du nom arabe de la coloquinte.
Il n’eft pas inutile d’obferver que cette derniere
opération eft au moins fuperflue, & qu’il eft plus
commode pour l’artifle, & peut-être plus fûr pour
le malade, que cette préparation foit confervéefous
la forme de poudre, puisqu’il faudra bien pulvérifer
le petit trochifque pour le mêler avec l’excipient
dans lequel il fera preferit, & qu’on ne peut pas fe
flater qu’il foit réduit en poudre aufli fixe par la pul-
vérifation extemporanée d’une petite marte de 4 ou
' 5 grains, que par le tamis fin employé dans la pul-
vérifation officinale, & que par conféquent le trochifque
pulvérifé fera diftribué moins également
dans deux ou trois p ilules, par exemple, que fi on
employoit une poudre plus fubtile.
On trouve dans les mémoires de Vacad. des Sciences
, année iyo 1, une analyfe de la coloquinte par M.
Bouldue le pe re , qui procéda à cet examen par la
voie des menftrües auffi-bien que par celle de la dif-
tillation.
D e huit onces de pulpe de coloquinte il a retiré
par l’eau trois onces d’extrait, que cet auteur.appelle
extrait gommeux, félon le langage ufité dans ce
tems-là; & de la même quantité de pulpe, par le
moyen de l’efprit-de-vin , une demi-once de réfine,
j qu’il appelle extrait réjineux.
Il eft à remarquer que l’efprit-de-vin n’a pas touché
à la pulpe de coloquinte, qui avoit très-long-tems
macéré dans de l’eau bouillante, & qu’au contraire
l’eau appliquée à cette pulpe, auparavant macérée
dans de l’efprit-de-vin, en a tiré près de deux onces
d’extrait.
Il eft clair par cette analyfe, que l’eau peut fe
charger de toutes les parties folubles dans l’efprit-
de-vin, & que ce dernier menftrue au contraire n’attaque
que les parties de la coloquinte qui font vraiment
réfineufes.
L ’extrait de coloquinte donné à la dofe de 10 grains,
P O 0 o