
me dans cette efpece. Foyei Mu q u eu x , V in , 6 *
ZlMOTHECNIE.
Le fuc de citron eft employé à titre d’acide 6c
comme précipitant dans certaines teintures ; par
exemple , dans celle qui eft faite avec le fafranum,
dont la partie colorante eft extraite par un alkali
fixe. Le fuc de citron fert encore dans le même art
à arriver ou exalter certaines couleurs. Foy. T e in t
u r e . .
C e fuc a d e s u fa g e s p lus étendus à titre d’aliment
& de médicament ; il fou rnit un affaifonnement fa -
lu ta ire & fo r t a g r é a b le , q u e les Allemands fur-tout
em p lo y en t d ans p re fq ue tou s leu rs m e t s , foit exp rim
é ,lo it p lu s o rd ina irement a v e c la p u lp e qui le cont
ie n t , 6c m êm e a v e c l’é c o r c e , & d on t l’emploi eft
b e au c o u p p lu s ra r e dans notre cuifine.
C ’eft a v e c le fuc d e ce fru it étendu dans une fuf-
fifante qu an tité d’e a u , 6c éd u lco r é a v e c le f u c , qu ’o
n p ré p a re c e tte b o iffon fi connue fo u s le nom de
limonade,- qui eft fan s contred it d e to u te s les boif-
fon s a g ré ab le s c e lle qui p eu t ê tre re g a rd é e comme
le plus généralement la lu ta ir e . Foye^ L im o n a d e .
Le fuc de citron eft rafraîchiffant, diurétique, fto-
machique, antiputride , antiphlogiftique , regardé
comme très-propre à préferver des maladies conta-
gieufes ; quoiqu’il faille avouer qu’à ce dernier titre
il eft moins recommandé que le citron entier, qui
eft cenfé opérer par fon parfum. L’utilité médicinale
la plus évidente du fuc de citron confifte àprévenir les
inconvéniens de la chaleur extérieure dépendante des
climats ou des faifons. Les habitans des pays très-
chauds retirent de fon nfage des avantages conftans,
qui fourniffent une obfervation non équivoque en
faveur de cette propriété : celle de calmer efficacement
les fievres inflammatoires 6c putrides, n’eft pas
fi conftatée à beaucoup près. Voye Fie v r e .
Le fcorbut appellé fcorbut de mer, eft guéri très-
promptement par l’ufage des citrons : toutes les relations
de voyages de long cours donnent pour un
fait confiant la guérifon prompte & infaillible des
matelots attaques de cette maladie, même au dernier
degré ; dès qu’ils peuvent toucher à un pays où
ils trouvent abondamment des citrons , ou autres
fruits acides de ce genre, comme oranges, &c. Mais
iufqu’à quel point cet aliment médicamenteux opere-
t-il dans cette guérifon ? Ne pourrcrit-on pas l’attribuer
à plus jufte titre aux viandes fraîches, & à toutes
les autres commodités que ces malades trouvent
à terre à l’air de terre, 6c fes exhalaifons même ,
félon la prétention de quelques obfervateurs ? Tout
cela ne paroît pas affez décidé. Foye^ S c o r b u t .
Les Apothicaires gardent ordinairement du fuc de
citron dans les provinces où ils ne peuvent pas avoir
commodément des citrons dans tous les tems de
l ’année. Ce fuc fe conferve fort bien fous l’huile,
étant tenu dans un lieu frais : il fubit pourtant une
legere fermentation qui lé dépure 6c le rend très-
clair , mais qui altéré un peu fon goût ; ce qui eft
évident par l’impoffibilité de préparer avec ce fuc
ainfi dépuré, une limonade auffi agréable que celle
qu’on prépare avec le fuc de citron récemment exprimé.
C’eft avec le fuc de citron dépuré qu’on prépare
le fyrop appellé fyrop de limon ; car on ne diftingue
pas le citron du limon dans les ufages pharmaceutiques
; on fe fert même plus ordinairement du premier,
parce qu’il eft plus commun.
Pour faire le fyrop de limon, on prend une partie
du fuc de citron dépuré par le leger mouvement
de fermentation dont nous venons de parler, &
deux parties de beau fucre blanc qu’on fait fondre
dans ce fuc, à l’aide d’une chaleur legere, au bain-
marie , par exemple, dans un vaiffeau de fàyance
pu de porcelaine. N, B. i° . qu’on peut employer
un peu moins de fucre., parce que la confiftance
exactement fyrupeufe n’eft pas néceffaire pour la
confervation des fucs acides des fruits, & que cette
moindre dofe fournit la commodité de faire fondre
plus aifément le fucre fans le fecours de la chaleur j
avantage qui n’eft pas à négliger pour la perfeâion
du fyrop : 20. qifon gagneroit encore du côté de
cette perfeClion, pour ne perdre que du côté de l’élégance
de la préparation, fi l’on emplpyoit du fuc
non dépuré & récemment exprimé, au lieu du fuc
dépuré qui ne peut être récent.
Les médecins allemands & les médecins anglois
employent affez communément l’acide du citron
combiné avec différentes matières alkajines : les
yeux d’écreviffes citrés, les :alkalis fixes fao.ulés de
fuc de citron, font,des préparations de cette efpe-r
ce. Mais nous ne connoiffons par aucune, obfer»
tion fuffifante les vertus particulières de ces fiels neutres,
qui ne font d’aucun ufage dans la medecine
françoifé : le premier paroît fort analogue au fel de
corail, quoiqu’il ne faille pas abfolument confondre
l ’acide végétal fermenté avec l’acide végétal naturel.;
6c le fécond a précifément le même degré d’analogie
avec la terre foliée de tartre.
Le médecin, en prefcrivant le fuc ou le fyrop de
citron dans les mélanges, ne doit pas perdre de vue
fa qualité acide, qui le rend propre à fe combiner
avec les matières alkalines , foit terreufes, foit fali-
nes , & à coaguler le lait 6c les émulfions ; il doit fe,
fouvenir encore que les chaux d’antimoine, l’antimoine
diaphorétique lui-même , font rendus émétt»
ques par l’addition des acides végétaux.
3 Meuder recommande, dans fon traité des teintures
antimoniales, celle de ces teintures qu’il appelle
vraies, qu’on peut tirer de ce demi-métal par le
moyen des acides végétaux, 6c particulièrement
celle qu’on prépare avec le fuc de citron. Foy. A ntimoine.
L’écorce jaune de citron a un goût amer, v i f &
piquant, dépendant principalement de la grande
quantité d’huile effentielle qu’elle contient dans de
petites véiicules très-fenfibles, & en partie auffi d’une
matière extraôive foluble par l’eau. Cette écorce,
foit fraîche , foit féchée ou confite, eft cordiale,
ftomachique, antihyftérique, carminative, vermifuge
, &c. on en fait un fyrop connu dans les bouti-,
ques fous le nom de Jyrupus jlavedinum citrei. En voici
la préparation.
Prenez des zeftes de citron ou de limon, cinq onces
; de l’eau bouillante , une livre : faites macérer
pendant douze heures au bain-marie dans un v a iffeau
fermé, & ajoûtez à la colature le double de
fucre fin, fur lequel on prendra environ une once
pour en faire un eleofaccharum avec l’huile effentielle
de citron ; eleofaccharum qu’on fera fondre au bain-
marie avec le refte du fucre, & votre fyrop fera
fait.
Ce fyrop ne participe que bien foiblement de I»
vertu de l’écorce jaune de citron.
On tire l’huile effentielle de citron par des procédés
fort fimples, & par-là même fort ingénieux. F o y .
Huile essentielle.
L’huile effentielle de citron poffede éminemment
les vertus que nous avons attribuées à fon écorce,
La plûpart de ces propriétés font communes à toutes
les huiles effentielles ; mais celle-ci par la douceur
6c le gracieux de fon parfum, fournit à la Pharmacie
une matière très-propre à aromatifer certains
medicamens. On l’employe dans cette derniere vue
fous la forme d’un eleofaccharum. Voyez E l e o s a c -
c h a r u m .
Boerhaave dit qu’on employé avec beaucoup de
fuccès l’huile des écorces de citron dans les palpita-»
lions du çoeur, qui dépendent d’une humeur a queutefroide
, 6c d’un muqueux inaôif, ab aquofo ffigidd,
& inerti mucofo ; caufos. qui figurerit oh ne peut pas
mieux, pour l’obfervéren:paffant,>;avec le vifqueux,
ou l’alkali fpontané i l’acrimonie méchanique., &c.
Le même auteur célébré beaucoup auffi l’eau retirée
par la cohobationides écorces de citron;,tebntre-les
vents , ries fyncQpeSï , les. langueurs, 6c les mouve-
piens. irréguliers du coeur.. .
On tire auffi :des ;zeftes-de citron , (parle moyen
de la .diÔillation? iime eau fimple & une eau fpiri-
tueufe, connue fftûS;le nom A'efpritdt citron. Foyeç
Eau d istillée -, vàyeç.àufi Esprit-. IM
, Cette eau aromatique Ipiritueufe,, fi connue fous
le nom d'eau fans p a r iille n’eft autfe xfaofe que de
l’efprit-de-vin chargé d’une petite quantité d’huile
effentielle de citron, queTondiffout gouttelà goutte
6c en tâtonnant, jufqu’à-ce qu’on ait'atteint aude-
gré de parfum lé plus agréable.
L’autre partie del’écorce de citron,qui eftconnue
fous le nom dé écorce blan ch epaffe. pour vermifuge
& lithontriptique ; mais l’on peut douter de ces deux
propriétés , fur-tçut de la- derniere. :1
■ Voici ce qu’on trouve fur. lesigraines de. citron
dans la mature medicale de M. Geofîxài:.: « :On .croit
» que les graines de icitron: font alex-ipharmaques'î
» on les. employé dans quelques contenions alexi-
» taires : : elles font mourir les vers de l’eftomacr&
» dès inîeftins ; elles excitent les. réglés ,diffipent les
» vents, atténuent divifent les humeurs vifqueu*-
» fes. On en fait:;des:émulfions vermifuges & cor^
»diales.,, dans les maladies d’un,mauvais caraftere
». & peftilentielles ».
On fait entrer ordinairement le citron entier coin-
pé par tranches dans les- infu.uons'pûrgatives.-,) connues
dans les boutiques fous le nom de ùfxtnnes royales.
Foyei Pu r g a t if . ! , a.
« On vante beaucoup, dit M .Geoffroi, les citrons
» dans la pefte 6c les maladies/.Conragietifes., pour
» détourner la contagion 5 on porte continuellement
» dans fes mains un-citron-feul, ou percé de clous
» de girofle ; on le flairé 6c on le mordvde.. tems en
» tems : mais il faut avouer, ajoute cet auteur ,q u ’on
» ne détourne pas tant la contagion par. ce .moyen,
» qu’on appaife les naufées.ôc les envies de vomir
» qui viennnent des mauvaifes exhalaifons des mala-
» des, ou de l’imagination qui eft bleffée ; ce qui'af-
» foiblit l ’eftomac 6c corrompt la.digeftion ».
Les différentes confitures de citron , telles que les
petits citrons entiers, les zeftes 6c l’écorce entière,
font d’affez bons analeptiques , où des alimens; légers
, ftomachiques 6c cordiaux , que l’on .petit donner
avec fuccès aux convalefcens 6c aux perfonnes
qui ont l’eftomac foible , languiffant, 6c en même.-
tems peufenfible.il faut obferv.er pourtant cpie cette
écorce de citron v e r te , très-épaiffe , q-u’oh nous ap-
porte toute confite de nos-ôks, doit être regardée
non-feulement comme poffédant à un degré très-inférieur
les qualités que nous venons d’attribuer- aux
autres confitures de citron, qui font plus aromatiques
que celles-ci, mais même comme fort indigefte,
au moins pour les eftomacs foibles.
On trouve dans les boutiques des Apothicaires un
cleâuaire folide , connu fous, le nom déélectuaire ou ;
de tablettes purgatives de citron. Voici cbmme elles !
font décrites dansja pharmacopée de Paris.
Prenez écorce de citron confite, conferve de fleurs
de violette, debuglofe, de chaque demi-once ; de
la poudre diatragaganthe froide nouvellement préparée
, de la fcammonée choifie, de chaque demi-once
; du turbith , cinq gros; du gingembre , un demi-
gros ; des feuilles de ienné , fix gros ; de la rhubarbe
choifie, deux gros 6c demi ; des girofles , du fan-
tal de chaque un fcrupule : faites du tout une
poudre félon l’art ; après quoi vous ferez cuire dans
de 1 eau de fofes dix onces de beau {a c re en confift
tance requife -pour former avec les conferves & la
poudre , des tablettes que l’on contentera dans urt
lieu lec,. parce quelles lontfujettes à attirer l’humh
dite>dè l’air , àfe moifir.
/ aGèsJtablettos purgent affez bien à la dofe d’unê
demi-once.; on peut-même en donner fix gros au*
perlón-nes robuftes. 'Mais l’ufage de ce purgatif a-été
abandonné, apparemment parce qu’il eft fort dé-
goûtant- v comme toute préparation pharmaceutique
qui contient beaucoup de poudre , & qu’on ne peut
taire prendre que délavée dans de l’eau ; mais on de-
vroit au moins leprelcrirè aux perfonnes à quileut
fortune ne permet pas d’être fi difficiles ;• car ce re-
mede coûte très-peu, il purge très-bien, 6c avec auffi
peirdé danger que les médecines magiftrales un peu
aftives. ■
Le citron entier, fon -écorce jaune , fon fuc 5 fa
pulpe, fes grainesyfon eau-diftillée , foh efprit , ^»
entrent dans un grand nombre de préparations phar*
maceutiqiies officinalés.
CITROUILLE , fi t. ( Bot.^) plante cucnrbitacée*
en latin citrullus 6c ctngurid ojf. 6c en françois connue
auffi;fous, le nom depafieque. .
: Sesirkcinesfont menues, droites, fibrées , &che*
veiùès r -elle répand-fur terre des farrnans fragiles
v elus, garnis de grandes feuilles découpées profon-
démerif-.en plufièurs lahietes rudes 6c hériffées. I!
fofà dés -aiffelles des feuilles des vrilleî^& des pédi-
chles-qui porteht"d«S fleurs jaunes , en cloche , -éva^
fées, divifées en cinq parties, dont les unes lont fté-
nles & 1 es.autresrfertilespu appuyées fnr-ii-n-em-
bryonquife Change en un fruit arrondi, fi gros qu’à
peine pèut-on l’embraffer. Son écorc'e eft un peu
dure , -mais liffo, -unie^^d’un verd foncé-, &• parte*
mée de taches blanchâtres ou d’un verd gai. La chair
dé la citrouille ordinaire eft blanche ou Tougeâtre ,
feftne j & .d’une faveur agréable, ^a-gt-aine^-contenue
dans une fubftance fongueufe qui eft au milieu
du fruit : elle eft oblbngüe -, large, applatiè, fhomboï-
dale, jaunâtre ou roiigeâtre, rklée, - garnie dHine
écorce -un peu dure, fous- laquelle fe trouve unè
amande blanche » agréable au goût, comme celle dé
la courge; On cultive là citrouille dans les potagerk ;
fa chair eft bonne à -ma ngeff.i
On mange la chair dG-cittouiik cuite -, & on la prépare
d’une infinité de maniérés dans les ctiifines : on
fait même du pain-jaune avec la pulpe de citrouille
6c la farine de froment.
La citrouille croît fans culture dans les' -pays
chauds, tels que la Pouille , la Calabre '. la Sici'Ië,
& autres contrées méridionales. On la terne danslel
pays du Nord, & elle y porte du fruit ; mais, il'arrive
rarement à une parfaite maturité. Les jardins
-d’Egypte font remplis de citrouilles, qui vàriehc
beaucoup , & different les unes des autres : c’eft
-dommage qu’elles ne puiffent pas réuffir en France*
Profpèr Alpin en parle. Belon fait mention dé quelques
unes dont les fruits font extrêmement gros*
M. Lippi y en a auffi obfervé plusieurs efpecés fort
particulières. Mais il n’y a point d’endroits où là citrouille,
profite mieux qu’au Brefil, 6c où fà pulpe
foit plus douce & plus fuccülenté.
On appelle à Paris citrouille, lepepo oblongus de
C . Bauh. 6c de P. Tournef. c’eft pourtant une autre
plante cucurbitacée, différente de celle qu’on vient
de décrire ; mais il' liiffira d’indiquer ici fes carafle-
res. Ses fleurs font-monopétàles, découpées enferme
de cloche , évafées eu fomiiiet, & échancrées
en cinq parties ; les unes font mâles & les autres femelles
î les femelles croiffent au fommet de l’erti-
bryon^ qui devient enfuitê un fruit fucculent, long
ou rond , revêtu d’une écorce rude »inégale, rabo-
teufej fillonnée, couverte de noeuds & de verrues ,