
divifée fouverit en trois loges qui renferment des
graines applaties, &c comme bordées d’une maniéré
d’anneau. Cette plante eft devenue très-commune
dans nos jardins, & même il n’y a pas de plante potagère
dont la femence leve plus aifément, &fé.conferve
plus long-tems àveo la faculté de fruôifier.
Article de M . le Chevalier D E J a u .C O U R T .
C it r o u i l l e , ( M a t . med..) la femence de la ci-
trouille , qui eft la feule partie de cette plante qixi foit
en ufage en Medecine, eft une des quatre femences
froides majeures. Voye^ S e m e n c e s f r o id e s .:
L’huile qu’on retire des graines de citrouille paffe
pour amollir la peau, la rendre unie , & en effacer
les taches.
C i t r o u i l l e , (Dicte.) quelques perfonnes mangent
tpute ,crue la chair de citrouille qui eft fous
l ’écorce ; mais le plus fou vent on ne la mange que
quand ellé: eft cuite. Elle donne très-peu de nourriture
: elfe, produit un fang aqueux qui adoucit les inflammations:
des parties.internes., & tempere l’acrimonie
& l’efférvéfcence de -la bile. On la prépare
d’une infinité, de maniérés danà les cuifines. ü n la
rôtit , on la f r i t , on la fait bouillir, on l’affaifonne
avec le beurre, le lait, le, fe l, les oignons , le £ucre j
& avec des aromates ; & même on fait du pain jaune
avec la .pulpe de citrouille mêlée avec de la farine
de froment : il a une faveur douce, & il eft rafraî-
chiffant & falutaire. Çeoffroi, Mat. med. (b)
CITTA-DI-CASTELLO, ( Géog. ) ville d’Italie
dansl’Ombrie , furie Tibre* Long. 29 , 63, lat. 43.
.28. ,
CITTA-NÜOVA, ( Géog. ) petite, ville maritime
d’Italie dans l’Iftrie , dans, les états de.la république
dè Venife. Long. 3 7 . 2g. lut. 4 6 .30 . >
Ç 1TTA-DELLA-PIEVE, ( Géog. ) petite ville
d’Italieidups l’Ombrie.
CITTA-DÎ-SOLE, ( Géog. ) petite v ille d’Italie
fortifiée , dans la Tofcane, fur la riviere de Fa-
gone.
CIVADIERE ou S IVADIERE, f. f. ( Mar. ) c’eft
la voile du mât de beaupré. Voyc^Marinei P l,I . la
vergue de beaupré & la civadiere cotée 10. Cette
voile eft fort inclinée, 8c elle a deux grands trous à
chaque -point vers le bas , afin que l’eau qu’elle reçoit
fe puiffe écouler au même inftant, quand il arrive
qu’elle touche à la mer.
La civadiere eft une voile d’un grand ufage, & fa
fituation, eu égard au vaiffeau, fait voir qu’elle fem-
ble propre à- tirer le vaiffeau lprfque les autres voiles
ne font que le pouffer. Cependant quelques-uns
prétendent qu’elle fert plus à foûtenir le navire &
à le redreffer vers le haut, qu’à le pouffer en-avant.
( z ) :
CIUDAD DE LAS PALMAS, (Géog.) ville capitale
de l’île de Canarie , avec un fort 8c un port
très-fréquenté. Long. J . lat. 28*
CIUDAD DE LOS REYES, (Géog.) ville con-
.lidérablede l’Amérique méridionale dans la Terre-
ferme , province de Sainte-Marthe, près de la four-
ce du Cefar.
CIUDAL REAL, (Géog. ) ville d’Efpagnedans
la nouvelle C aftille, capitale de la Manche, à une
lieue de laGuadiana. Long, 14^ 10. lat. $9 *2 . Il y a
encore une ville de ce nom dans l’Amérique méridionale
au Paraguai, au confluent des rivières d’I-
tatu 8c de Parana.
CIUDAL-RODRIGO, ( Géog. ) ville forte d’Ef-
pagne au royaume de Léon, fur la riviere d’Agua-
da. Long. //. Ô4. lat. 40 .38.
CIVE ou C IV E T T E , f. f. ccepula, (Jard. ) il y en
a de trois efpeces ; la cive de Portugal ; la groffe cive
d’Angleterre, & la petite qu’on nomme civette : elles
ne different que par la groffeur de leurs feuilles.Quelques
uns appellent la civette appétit* La racine de la
cive eft un affemblage de petites bulbes, comme l’échalote.
Sa feuille eft longue, extrêmement menue,
& a l’odeur de la ciboule. ;Ses fleurs font purpurines
faites en petit paquet oh fe forme Une petite graine :
elle fert dans les fournitures dè falade & dans les Omelettes
; elle.jette quantité de brindilles baffes, que l’on
coupe à fleur de terre : l ’ufagè eft de la multiplier par
les petits rejettons de fon pié. Une culture ordinaire,
une bonne terre, eft tout-ce qu’il lui faut. ( K )
C IV ED A , ( Géog. ) petite ville d’Italie dans le
Brefcian, fur l’Oglio, aux Vénitiens.: ! :
* CIVELLE , f.'f. ( Pêche. ):fortede petit poiffon
que l’on pêché dans la Loire, depuis la ville d’Angers
jufqu’à la mer qu’on croit être un frai d’anguille,
à caufe qu’il en approche beaucoup. Ceux qui prétendent
le contraire , difehtquecespoiffonsne viennent
jamais plus grands ; ils ne fo,nt pas plus gros ni
plus longs que des aiguilles ordinaires à coudre : il
s’en pêche- une .très-grande quantité , quife confotrime
par les pauvres gens & les riverains. Ils en forment
des boules qu’ils nomment pain de civelle.
On fait cette pêche en Mars,- elle dure deux à
trois mois ; on ne fe fert que de facs , tamis ou cribles
, avec léfquels hommes, femmes 8c enfans prennent
les civelles, enécumant la fuperficie de l’eau :
ainfi c’eft la même pêche que celle des pêcheurs bas-
normands de la riviere del’Orme. On la fait la nuit ;
les pêcheurs ne fe fervent point de lanterne : s’il arrive
que les débordemens des eaux ayent rendu les
eaux troubles, on pêchedeqour fur la Loire.
CLVENCHEU, ( Géog. ) ville confidérable de la
Chine , dans la province de Fokien. Long. 134. 40.
lat 26i.x.-)
CI VER AGE ,(Jurifpr. ) eft une redevance dûeail
feigneur dans quelques provinces parles tenanciers,
pour les terres qu’il leur a concédées. Guypape en
fait mention en fon confeilg ï. Selon M. Salvaing,
dans fön traité de l’ufage des fiefs, ch. xcxvij. civara-
gium eft en Dauphiné un droit d’avenage ou payable
en avoine. Voyeç Chopin fur l’article 10. de la.
coutume d'Anjou. Koye^ letr. delà pratique des terriersy
tom. I l . feét. j x . quefi. 2. ( A )
r CIVES , f. f. (V it r .) e’étoit de petites pièces de
verre de forme ronde , dont l’on faifoit ancienne*
-ment les vitres. On s’en fert encore en Allemagne,
C IV E T f .m . ( Cuifine. )- c’eft un ragoût particu*
lie r , fait d’un lievre coupé par morceaux , & cuit
en pot avec bouillon , un bouquet d’herbes, 8c un
affaifonnement de v in , de farine , d’oignon, & d’un
peu de vinaigre.
C IV E T T E , f. f. ( Hiß. nat. Zoolog. ) animal fibe*
//«emra.quadrupede, que l’on a mis fous le même genre
que le chien, parce qu’il lui reffemble, de même
qu’au loup 8c au renard, par la forme de la tête 8c du
mufeau, 8c par le nombre des dents ; c’eft pourquoi
on lui a aufli donné le nom de catus çibethicus ou felis
» odoratus. M. Linæus a rangé la civette avec le blaireau
fous le même genre, parce que ces deux animaux ont
chacun huit mammelles , deux fur la poitrine, fix fur
le ventre , & cinq doigts à chaque pié.
La civette habite l’Afrique, les Indes , le Pérou , 1e
Brefil, la nouvelle Efpagne, la Guinée : on en nourrit
en Europe. Quelques auteurs la prennent pour
l’hyene d’Ariftote 8c de Pline ; 8c ceux-là l’ont nommée
affez bien hyana odorifera. D ’autres l’eftiment
être une efpece de fouine ou de chat fauvage ; &
ceux-ci l’ont appellée felis fibethina, parce que la
civette porte un parfum que les Arabes appellent [ebed
ou [ibet, d’oii elle a été nommée en françois civette.
Voye^-cet animal, PI. VI. d’hifi. nat.fig. 1.
L’hiftoire de cét animal, celle de la fauffe origine
de fon parfum, les contes qu’on en lit dans les voyages
, les erreurs oh font tombés les divers naturalif-
tes qui en ont parlé ; tous ces faits n’entreront point
ici dans fon article : nous nous en tiendrons unique-,
ment à fa défeription anatomique, que nous extrairons
des mémoires de P académie des Sciences , les feules
fources fur lefquelles on puifl'e compter, & avec
d’autant plus de raifon, qu’on trouve réuni dans un
fenl des anciens volumes de cette académie, la def-
cription de cinq de ces animaux.
La civette a environ deux piés& demi de long, fa
queue eft de quinze pouces plus ou moins ; fes jambes
font courtes, principalement celles de devant,
qui n’avoient depuis le ventre jufqu’en-bas, que cinq
pouces ; les pattes, tant celles de devant que celles
de derrière, avoient chacune cinq doigts , dont le
plus petit tenoit lieu de pouce , comme à l ’ours :
mais ce petit doigt à peine pofoit à terre , & n’y
touchoit que de l’ongle. Outre ces cinq doigts, il
y avoit un ergot garni d’un ongle comme les doigts.
La plante du pié étoit munie d’une peau douce au
toucher.
Le poil étoit court fur la tête & aux pattes, mais
ayant jufqu’à quatre pouces & demi fur le dos , où
il eft le plus long. Ce long poil qui étoit dur, rude
& d roit, étoit entremêlé d’un autre plus court,
plus doux, & frifé comme de la laine.
L’ouverture qui conduit au réceptacle oit s’amaffe
la matière odorante, qu’on appelle vulgairement
civette , étoit au-deffous de l’anus : cette ouverture
étoit longue de trois pouces; & quand on la dila-
to i t , elle avoit plus d’un pouce & denii de large :
elle étoit l’entrée d’une cavité qui fervôit comme
de veftibule pour réceptacle de la matière odorante.
Ce veftibule étoit garni par les bords d’un poil
tourné de dehors en-dedans , enforte que la matière
odorante n’en pouvoit fortir qu’à contre-poil.
Dans le fond de ce veftibule qui pouvoit contenir
un petit oeuf de poule , il y avoit deux autres ouvertures
à droite & à gauche d’un pouce de dia-
rfietre, qui pénétroient chacune dans un fac de fept
à huit lignes de diamètre.
La peau du dedans de ces facs étoit inégale comme
celle d’un oifon , garnie de petits poils clair fe-
més , & percée de plufieurs petits trous : ces trous
répondoient à des glandes de la groffeur d’un petit
pois , ferrées les unes contre les autres , Scliées par
des membranes & par des vaiffeaux, qui étoient
les rameaux des arteres & des veines hvpogaftri-
ques & honteufes.
C ’eft dans ces facs que s’amaffe la matière odorante
, que les arabes Appellent 1ibet, qui fignifie
écume. En effet, cette matière étoit écumeufe ; &
cela fe reconnoiffoit, en ce que peu de tems après
elle perdoit la blancheur qu’elle avoit en fortant :
ce qui arrive à toutes les liqueurs , lefquelles blan-
chiffent toûjours quand elles écument, de quelque
couleur qu’elles foient d’ailleurs. La petite ouverture
qui paroiffoit au - deffous de la grande, étoit
Tentrée des parties de la génération.
La forme des poches où s’amaffe la matière odorante,
fe voyoit mieux renyerfée qu« dans leur fituation
naturelle. Les glandes de ces facs étoient
du nombre des conglomérées. Au milieu de chaque
glande, il y avoit une cavité oblongue pleine de
fuc odorant fort blanc , qu’elle recevoit par autant
de petits trous qu’il y avoit de grains qui compo-
foient la glande ; & cette cavité fe retréciffoit , &
formoit un petit col ou conduit qui perçoit la peau
dont le dedans des poches étoit revêtu , 5e qui y dif-
tilloit la matière odorante.
’ Ces facs paroiffoient recouverts de fibres charnues
ramaffées enfemble, mais venant d’endroits
éloignés 8e différens ; de forte qu’ayant égard à leur
différente Origine, on pouvoit compter jufqu’à dix
mufcles. L ’ufage de ces mufeles eft d’exprimer 8e
faire fortir la matière odorante , quand il s’en eft
amaflé une certaine quantité. Les veines 8e arteres
hypogaftriques 8e épigaftriques fourniffent le fang
qui produit cette matière dans les glandes dont les
lacs font tapiffés.
L’odeur de cette matière fe conferve, & ne devient
point mauvaife par le tems; mais il paroît que
l’odeur de la civette n’eft pas feulement dans la liqueur
qui s’amaffe dans les poches, car elle eft auflî
répandue par iout fon corps ; & fon poil eft tellement
parfumé, que la main qui l’a touchée conferve
long-tems une odeur fort agréable. C’eft ce qui a fait
croire à plufieurs naturaliftes, que le parfum de la
civette n’eft autre chqfe que fa fueur ; enforte qu’ils
ont penfé qu’on l’amaffoit en faifant courir ces animaux
dans une cage. Quoique cette fueur forte indifféremment
de tout le corps de l’animal, cependant
la liqueur odorante s’amaffe véritablementdans
les facs, s’y forme & s’y perfectionne-
Dans la derniere civette difféquée par MM. de l’académie
, ils examinèrent la ftrufrure des mammelles
dont nous n’avons pas encore parlé. Cette civette
avoit quatre mammelons , dont deux étoient fitués
au milieu du ventre à côté du nombril, 8c les deux
autres au bas de la poitrine. La groffeur des uns 8c
des autres étoit d’une ligne 8e demie, 8c la longueur
de deux lignes. Sous chacun de ces mammelons il
y avoit plufieurs conduits communiquant les uns
avec les autres, 8c enfermés dans les intégumens
communs. Ces conduits fembloient deftinés à porter
le lait aux mammelons, quoiqu’ils ne fortifient d’aucunes
glandes qui fuflent vifibles ; mais cela n’eft pas
étonnant, car ces animaux qui n’alaitent 8c n’engendrent
point dans ces pays-ci, doivent avoir ces glandes
affez petit.es pour être imperceptibles.
Dans ces cinq civettes il y avoit quelques jeux de
la nature. Par exemple dans l’une d’elles, le cryftal-
lin étoit d’une dureté extraordinaire ; ce qui peut fer-
vir à expliquer ce que Pline (liv. XXXVlI.chap. x .)
dit des yeux de l’hyene,qu’ofi en tire des pierres pré?
cieufes appellées hyenioe. Cette particularité jointe à
quelques autres, ferviroit-elle à juftifier l’opinion de
Belon, qui a prétendu que la civette 8c l’hyene des
anciens ne font point des animaux différens ? Il y a
quelques raifons pour appuyer fpn fentiment ; caries
deux principales marques que les anciens donnent à
leurs hyenes, fe trouyenf dans la civette, le ppij hé~
riffé le long du dos, & une ouverture particulière
fous .la queue ,, outre les deux qu’ont les femelles de
tous les autres animaux. Mais d’un autre côté, l’hyene
des anciens eft plus grande que la civette, fon
poil fort différent ; $c çe qui eft plus fort que tout, ils
ne difent point qu’elle eût aucune odeur, çaraftere-
qu.i les diftingue prefque de tous les autres animaux.
A ce détail très-inftruâif fur Ja ci-y et,te, il ne nous,
refte à ajouter que quelques nouvelles particularités
décrites par M, Morand, fur le fac où cet animal
porte fon parfum, Mém. de l'acad. 1728, pag. 403 .
Ce fac i, comme on l’a v û , eft fitué entre l’anusde
le fexe de l’animal, à-peu-près,comme celui ..où les,
caftors portent leur cafloream• Il pend extérieurement
entre les cuiffes de la civette, & eft affez grand. En-
gros , ç’eft .une cavité enfermée dans une enveloppe
épaiffç , & qui aune longue ouverture çn-dehors,.
de la figure d’une vu lv e ..
Toute l’épaiffeur de l’enveloppe eft formée par
une infinité de petits grains , qui font les glandes oft
fe filtre la liqueur odorante. Æn regardant mieux ces
grains avec îe-.miçrofcope, M* Morand a découvert
qu’ils étoient accompagnés d’une infinité de follicules
oiP^etites bourfes, qui conteaoient de là liqueur
déjà filtrée. Ces follicules peuvent être aifément formés,
ou par la defunion des deux lames d’une mem-,
brane, ou par l’extenfion des extrémités des vaif-.
féaux fanguins. Mais ce qui eft beaucoup plus fin?