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rondes ; elles produifent différens rameaux revetus
d’une écorce noirâtre qui couvre un bois blanchâtre
, portant des feuilles de différente grandeur, placées
deux à d eux, oppofées , portées fur une petite
queue ; oblongues en forme de lance , pointues,
unies , ayant des nervures, d’un beau verddes deux
.côtés , répandant un fuc laiteux. f
. Il fort du fommet des tiges, des fleurs monopeta-
les en tuyaux, partagées en cinq quartiers', avec
cinq étamines ramafîees en un cône pointu , tres-
blanches , d’une odeur agréable, & fort belles. Le
calice qui foûtient les fleurs efl étoile , partagé en
cinq quartiers, appuyé fur un pédicule affez long,
mince , différemment multiplié, & quifubfifte toujours
; car lorfque les fleurs font feches, il s eleve
d’un de ces calices deux petites gouffes droites, très-
longues , unies d’une maniéré furprenante à leur
fommet par la pointe , qui efl très-aiguë 6c roulée :
ces gouffes font remplies d’un duvet très-blanc, qui
couronne plufieurs graines longues , étroites , cannelées
, de couleur de cendre, 6c attachées à un duvet
comme le cordon ombilical l’ eft au placenta.
On recommande l’écorce de codaga-pdle pilée 6c
prife dans une décoéfion ftomachique, pour le flux
de ventre. On loue aufli l’écorce de fa racine prife
de la même maniéré , pour toute forte de flux de
ventre ,foit dyffentérique, foit Uentérique : elle.fert
encore en qualité de defobftruant, prife eninfufion
ou en décoûion.
La racine pilée & bouillie dans de l’eau dans laquelle
on a cuit de l’orge ou du ris, efl utile pour
l ’angine aqueufe ou pituiteufe ; on en fait une lotion
: elle fert encore pour difliper les tumeurs,
étant employée de la même maniéré : elle appaife
quelquefois la douleur des dents ; on en retient la
déco&ion dans la bouche. Les graines bouillies font
utiles contre les vers.
Mais de toutes les vertus attribuées au codaga-pâ-
le , celle de fon efficace contre la diarrhée nous efl
préfentée avec trop d’éloges dans les mémoires d E-
dimbourg, tome I I I . p. 32. pour en paffer 1 article
fousfilence. .
L’auteur recommande l’écorce des petites & jeunes
branches d’un codaga-pdle, qui ne foit point couvert
de moufle, ni d’une ecorce extérieure feche 6c
infipide , qu’il faut ôter entièrement iorfqu’elle s’y
trouve. A .
L ’écorce ainfi mondee doit etre réduite en poudre
fine, dont on fait un éleftuaire avec une quantité
fuffifante de fyrop d’orange. Gn donne un demi
gros ou davantage de cet éleftuaire quatre fois
dans la journée, de quatre heures en quatre heures :
le premier jour les déjeétions deviennent plus fréquentes
& plus abondantes; le lendemain la couleur
des excrémens devient meilleure ; le troifieme &
quatrième jour il leur donne une confiflance approchante
de l’état naturel, 6c il opéré alors la guérifon.
Il efl rare, dit-on encore, que ce remede manque
dans les diarrhées qui font recentes, qui viennent
d’un déréglement dans le boire 6c le manger, pourvu
qu’il n’y ait pas de fievre, & qu’on ait fait prendre
auparavant au malade Une dote d’ipecacuanha.
On preferit avec le même fuccès 6c de la meme maniéré
cet éle&uaire à ceux qui étant d’une conftitu-
tion relâchée, ont aifément des diarrhées lorfque le
tems efl pluvieux ou humide ; 6c même il faut en continuer
l’ufage pendant quelques jours foir & matin,
après que la diarrhée eft guérie , prenant de l ’eau de
ris pour boiffon ordinaire, ou des émulfions avec les
femences froides & le fel de prunelle, s il efl necef-
faire. - ■ :
Si la fievre accompagne la diarrhée ,o n fent bien
qu’il faut attaquer la fievre par la faignee, les emul-
iions rafraîchilfantes, qu la décoftion blanche avec
C O D
le fel de prunelle, avant que d’employer l’écorce du
codaga-pdle.
N’oublions pas d’obferver que cette écorce doit
être nouvellement mife en poudre, & qu’il faut faire
l’élefluaire tous les jo u rs, ou de deux jours l’un ;
parce qu’autrement cette drogue perd fon gôut af-
tringent, qui efl mêlé d’une amertume agréable au
palais ,6c par cette perte fon aélion fur les inteflins
diminue. M. Monro , célébré par fon favoir 6c fes
talens , témoigne qu’il a guéri une dyffenterie tres-
invétérée, 6c qui avoit refifté à un grand nombre
de remedes , par le moyen de l’écorce du codaga-
pdle donnée fuivant la méthode dont on vient de
parler.
Quoi qu’il en fo it , cette écorce paroît avoir toutes
les qualités réquifes pour être très-utile dans la.
diarrhée , en fortifiant l’eflomac par fon amertume,
qui d’ailleurs n’efl pas rebutante , en ftimulant les
inteflins , 6c en appaifant les tranphées p af des parties
balfamiques 6c onftueufès. Il paroît donc qu’elle
mérite qu’on réitéré dans d’autres pays les expériences
avantageufes qu’on a faites en Ecoffe de
fes vertus. Art. de M. le Chevalier DE JAUCOURT.
C O D E , f. m. ( Jurifprud. ) fignifie en général recueil
de droit ; mais on donne ce nom à plufieurs fortes
de recueils fort différens les uns des autres.
Les premiers auxquels on a.donné ce nom font des
compilations des lois romaines , telles que les codes
Papyrien, Grégorien , Hermogénien, Théodofien ,
& Juflinien ; on a aufli donné,le titre de code à différentes
colleftions & compilations des canons, 6c autres
lois de l’Eglife. Ce même titre a été donné à plufieurs
colleélions de lois anciennes & nouvelles raf-
femblées en un même volume ,fans en faire de compilation
, comme le code des lois antiques , le code
Néron ; on a même appellé 6c intitulé code, le texte
détaché de certaines ordonnances, comme le code
c iv il, le code criminel, le code marchand, 6c plufieurs
autres femblables : enfin on a encore intitulé code
certains traités de droit qui raffemblent les maximes
& les réglemens fur une certaine matière , tels que
le c o r d e s curés ,1 e code des* chaffes, 6c plufieurs
autres. Nous allons donner l’explication de chacun
des différens codes féparément.
C ode des Aides , eft un titre ou furnom que l’on
donne quelquefois à l’ordonnance de Louis XIV . du
mois de Juin 1 6 8 0 , fur le fait des aides ; mais ce
nom fe donne moins à l ’ordonnance même qu’au
volume qui la renferme, lorfqu’elle y eft feule, ou
qu’il ne contient que des réglemens fur la même matière
; car du refte, en parlant de cette ordonnance,
6c fur-tout en la citant à l’audience, on ne dit point
le code des aides, mais l’ordonnance des aides : il faut
appliquer la même obfervation à plufieurs autres ordonnances
dont il fera parlé ci-après, qui forment
chacune féparément de petits volumes que les Libraires
6c Relieurs intitulent code, comme code des
gabelles , code de la marine , &c. Voyei A ides &
Ordonnances des A ides.
C ode d’Ala ric , eft une compilation du Droit
romain qu’Alaric II. roi des Vifigoths en Efpagne ,
fit faire en 5o8,tiréetant des trois codes G régorien,
Hermogénien 6c Théodofien, que des livres des ju-
rifconfultes. C e fut Anian chancelier d’Alaric qui fut
chargé de faire cette compilation : ihy ajouta quelques
interprétations comme une efpece de glofe ; on
n’eft pas certain qu’il l’ait lui-même compofée, mais
du moins .il la fouferivit pour lui donner autorité.
Cette compilation fut aufli autorifée par le confente-
ment des évêques 6c des nob les, 6c publiée en la
ville d’Aire en Gafcogne le i Février 5 0 6 , fous le
nom de code Théodofien On fit dans la fuite un autre
extrait .de c e .code, qui ne contenoit que les interprétations
d’Anian, 6c qui fut appelle fcintilla. Ce
C O D
code d’Alaric ou Théodofien fut long-tems en ufage ,
& formoit tout le droit romain qui s’obfervoit alors
en France principalement dans les provinces les
plus voifines de l’Efpagne jmais cette loi n’étoitque
pour les Romains ou G aulois ; les Vifigoths avoient
leur loi particulière, laquelle fut enfuite mêlée avec
•le droit romain. Voye1 C ode d’Ev a r ix .
C ode d’An ian , eft le même que Ie code Alaric,
les uns donnant à ce code le nom du prince par ordre
duquel il fut rédigé, les autres lui donnant le nom
d'Anian qui en fut le compilateur ; mais on l’appelle
•plus communément code Alaric.
C ode d’Arragon & de Çafiille, ou corps des lois ob-
fervées dans ces royaumes , .fut commencé fous le
régné de Ferdinand III. 6c achevé fous celui d’ Al-
fonce X . fon fils. C’eft fans doute ce qui a fait dire
à Ridderus miniftre de Rotterdam ( de erud. cap. 3 . ) ,
qu’Alfonfe étoit très-verfé dans la jurifprudence, &:
qu’il a voit rédigé un code de loisdivifé en fept livres,
dans lequel étoit raffemblé tout ce qui concerne le
culte divin 6c ce qui regarde les hommes. Mais M.
Bayle en fon diâionnaire à l’article de Çafiille, ob-
ferveque ceferoitfe tromper groflieremenr, que de
prétendre qu’Alfonfe a été lui-même le compilateur
de ces lois ; qu’il a fait en cela le même perfonnage
que T héodofe, Juflinien 6c Louis XIV . par rapport
aux qui portent leur nom.
C ode canonique ou code des canons , ou corps de droit
canonique , codex feu corpus canonum, eft le nom que
l’on donne à différentes collerions qui ont été faites
des canons des apôtres 6c de ceux des conciles. Il y a eu plufieurs de ces collerions faites en différens
tems. La première fut faite en Orient ; félon Uffe-
r iu s , ce fut avant l’an 3 8 0 , d’autres difent en 385 ;
les G recs réunirent les canons des conciles , & en firent
un code ou corps des lois eccléfiafiiques, que l’on
appella le code des Grecs ou code canonique de l’églife
greque ou de l’églife d’Orient. Les Grecs y ajoutèrent
enfuite les canons des apôtres au nombre de
cinquante , ceux du concile de Sardique tenu en 3 4 7 ,
ceux du concile d’Ephefe , qui eft le troifieme concile
général tenu en 4 3 1 ,6c ceux du quatrième concile
général tenu à Chalcédoine en 451. Ce code
fut approuvé par fix cents trente évêques dans ce
concile , & autorifé par Juflinien en fa novelle 131.
C e code des Grecs étoit en fi grande vénération ,
que dans toutes les affemblées, foif univerfelles ou
nationales , on mettoit fur deux pupitres l’évangile
d’un côté , 6c le code canonique de l’autre. Pour ce qui
eft de l ’églife romaine ou d’Occident, elle n’adopta
pas d’abord les canons de tous les conciles d’Orient
inférés dans le code des Grecs : elle avoit fon code
particulier , appellé code de .l’églife romaine , qui
étoit compofé des canons des conciles d’Occident;
mais depuis Jes fréquentes relations que l’affaire des
Pélagiens occafionna entre l ’églife de Rome 6c celle
d’Afrique, l’églife de Rome ayant connu les canons
des conciles d’Afrique , & en ayant admiré la fa-
g efle, elle les adopta. L e pape Zozyme grec d’origine
fit traduire les canons d’Ancyre , de Néocéfa-
rée , 6c de Gangres. On fe fervit quelque tems dans
l’églife d’Occident de cette traduction confufe de
l’ancien code canonique des Grecs. On y inféra dans
la fuite les decrets contre les Pélagiens, ceux d’innocent
I. 6c de quelques autres papes ; on y joignit
encore depuis les canons de plufieurs conciles 6c
différentes lettres des papes. Nous avons plufieurs
de ces anciens codes des canons à l’ufage des églifes
d’Occident, les uns imprimés, d’autres manuferits,
lefquels different peu entr’eux , 6c l’on ne fait pas
précifément quel étoit celui de l’églife romaine.
Quoi qu’il en foit , comme on trouva qu’il y avoit
de la confufion dans le code des canons dont on fe
fervoit à Rome , on engagea P é n i s , furnommé le
Tome III\
C O D 571
Petit ou l'Abbé, fur la fin du cinquième fiecle, à en
faire une compilation plus méthodique, dans laquelle
il inféra les cinquante canons des apôtres reçus par
l’églife , 6c les canons des conciles , tant grecs que
latins, 6c quelques décrétales des papes depuis
Siricius jufqu’à Hormifdas. Cette compilation fut fi
bien reçue , qu’on l’appella le code des canons de l’églife
romaine ou corps des canons ; il ne fut pas néanmoins
d’abord adopté dans toutes les églifes d’Occident.
En France on fe fervoit de l’ancienne colleélion
ou de quelque autre nouvelle que l’on appelloit le
code des canons de l’églife gallicane , ce qui demeura
dans cet état jufqu’à ce que le pape Adrien ayant envoyé
à Charlemagne le code compilé par Denis le
P e tit, il fut reçu dans tout le royaume. Cette collection
a été fuivie de plufieurs autres, 6c notamment
de celle du moine Gratianen 1151 ; mais fon ouvrage
eft intitulé, concordance des canons : on l’appelle cependant
quelquefois le code canonique de Gratian. L e
code des canons de l’églife d’Orient ayant été reçfi
dans celle d’Occident, on l’a appellé code de l’Eglife
univerfelle. Dans tous ces codes du droit canonique ,
on afuivi à peu-près l’ordre 6c la méthode du droit
ciyil. Voye^ le traité de l'abus par F ev re t, tome I. p.
3 2 ,' la préface des lois eccléfiafiiques de M. de Heri-
court ; 6c ci-devant CANON , & ci-après D r o it CANONIQUE.
C ode C arolin , eft Un réglement général fait en
1752 par dom Carlos roi des Deux-Siciles, pouf
l’abréviation des procès. On affûre qu’il eft dreffé fur
le modèle du code Frédéric. Nous ne pouvons quant à-
préfent en dire davantage de ce code Carolin, ne
l’ayant point encore vu. Voye^ C ode Frédéric.
C ode de Çafiille, voye[ C ode d’A rrag on .
C ode des chajfes, eft un traité du droit de chafle
fuivant la jurifprudence de l’ordonnance de Louis
X IV . du mois d’Août 1669 , conférée avec les anciennes
6c nouvelles ordonnances, édits , déclarations
, arrêts 6c réglemens, 6c autres jugemens rendus
fur le fait des chaffes. Cet ouvrage qui eft exï
deux volumes in-12. contient d’abord un traité du
droit de chafle , enfuite une conférence du titre 30
des chaffes de l’ordonnance de 1669 : cette conférence
eft divifée en autant de chapitres que le titre
des chaffes contient d’articles. On a rapporté
fous chaque article les autres ordonnances 6c réglemens
qui y ont rapport ; on y a aufli joint des notes
pour faciliter l’intelligence du texte.
C ode c iv il . On entend fous ce nom l’ordonnance
de 1667 » qui réglé la procédure civile ; on l’appelle
aufli code Louis , parce qu’il fait partie du recueil des
ordonnances de Louis XIV . Voye£ C ode L ouis
X IV . & C ode cr imine l.
.Code des commenfaux, eft un volume in-iz. contenant
un recuil des ordonnances, édits & déclarations
rendus en faveur des officiers, domeftiques &
commenfaux de la maifon du r o i , de la reine , des
enfans de France , 6c des princes qui font fur l’état
de la maifon du roi. Ce recueil eft en deux volumes
in-12.
C ode des committimus ; on entend fous ce nom
l’ordonnance de 1669, concernant les évocations 6c
& les committimus.
C o de crimineli on entend fous ce nom l’ordonnance
de 1670, qui réglé la procédure en matière criminelle.
Le code criminel & le code civil font différentes
portions du code Louis ou recueil des ordonnant
ces de Louis X IV . Voye[ C ode c iv il & C ode
L o uis.
Il y a aufli un code criminel de l’empereur Charles-
Quint , ou ordonnance appeliée vulgairement la
Caroline.
C ode des C urés , eft un recueil de maximes 6c
de réglemens à l’ufage des curés par rapport à leurs
C C c c ij