avide de nouveautés que l’efprit d’occident. Ce qui |
doit rendre particulièrement à la Chine les ufages !
plus conftans , le gouvernement plus uniforme , les
lois plus durables ; mais que les l'ciences 6c les arts
demandant une activité plus inquiété, une curiofité
qui ne fe laffe point de chercher, une forte d’incapacité
de fe fatisfaire, nous y fommes plus propres ,
& qu’il n’eft pas étonnant que quoique les Chinois
foient les plus anciens, nous les ayons devancés de fi
loin. V. Les tnlm. de Ûacad. ann. t j i j . L ’hifi. de la Phi-
lof. & des Philofoph. de Bruck. Bulfing. Leibnitz. Le P.
le Comte. Les mèm. des nùjf, étrang. 6cc. E t les mém.
de l'acad. des Infcript.
CHINON, {Géog.) ville de France dans la Tou raine,
dans un pays appellé le VaiJ'on. Long. i j . 47.
lat. 47. 12.
CHINT, f. m. (Commerce.) toiles des Indes propres
à être peintes. Il y en a de plufieurs efpeces,
qui fe diftinguent par les noms des lieux où elles fe
fabriquent. Il paroît qu’elles font blanches pour la
plûpart,6 c toutes de coton. Voye{ ledicl. du Comm.
CHINTAL, f. m. ( Comm.) forte de poids dont les
Portugais fe fervent à Goa. Il eft de cent cinq livres
de Paris, à huit onces fix gros la liv re, poids-de
marc. Voye^ les dut. du Comm. & de Trèv.
CHINTING , ( Géog. ) ville confidérable de la
Chine , de la province de Pékin. Lat. J 8. 40.
CHINI, ( Géog. ) petite ville & comté des Pays-
Bas au duché de Luxembourg, fur la rivière de Se-
moi.' Long. 23 . 8.-lat. 4g. 38.
CHIOHADAR, ou TCHOHADAR-AGA, {Hifi.
mod. ) Ce nom défigne un officier de la cour du grand-
feigneur , dont Tunique fonction eft de porter dans
un fac le manteau du fultan, lorfqu’il vient à fortir
pour prendre l’air.
CHIONS D E MARTICLES, ( Marine. ) voye^
Ma r t ic le s .
CHIORME, ou CHIOURME , f. f. ( Marine. )
C ’eft la troupe des forçats & des bonavoglies ou v o lontaires
qui tirent la rame dans une galere. (Z )
CHIOZZA, ou CHIOGGIA, ( Géog. ) ville d’Italie
dans l’état de V enife, dans une île près de Lan-
gunes. Long. 2.9. 58. lat. 46. 17^
CHIOURLIC, {Géog. ) ville de la Turquie en
Europe, dans la Romanie, fur la riviere de même
nom. Long. 45. z z . lat. 41. 18.
CHIPPAGE, f. m. terme de Tanneur , c’eft un apprêt
que les Tanneurs donnent à de certaines peaux.
Voye1 C hip per.
CHIPPÉ, hafanne chippée, c’eft celle à laquelle le
Tanneur a donné un apprêt particulier appellé le
chippage, qui la diftinguc des autres fortes de bafannes.
Voye^ Bas an ne.
CHIPPER les peaux , terme de Tanneur, qui figni-
fie leur donner l'apprêt, le chippage.
Maniéré de chipper les peaux. Après que les peaux
de bélier, de mouton, ou de brebis, ont refté environ
fix femaines dans le plain, & qu’on en a fait
tomber la laine avec la chaux, le Tanneur les met
dans une cuve remplie d’eau chaude, mêlée de tan,
qui eft une efpece de coudrement ; & quand elles y
ont refté quelque tems, on les en retire, on les coud
tout-autour avec de la petite ficelle, 6c on en forme
une maniéré de fa c , le côté de la chair en-dedans.
On remplit ce fac de tan, & de l’eau de la cuve encore
chaude, qu’on y fait entrer avec un entonnoir;
enfuite on en bouche l’entrée. On les prend par les
deux bouts, que l’on remue fortement pour y faire
pénétrer le tan. Cette opération s’appelle chipper les
peaux, 6c c’eft de-là qu’eft venu à ces bafannes le
nom de bafannes chippées. Cela fait, on les rejette
dans la cu ve, d’où on les retire enfuite pour les découdre
, & les faire fecher à l’air. De cette maniéré,
une bafanrie peut être parfaitement apprêtée en
moins de deux mois. Voyelle dictionnaire du Comm.
CHIPPE, f. f. terme de Pêche, ufité dans le reflort
de l’amirauté de Saint-Malo ; c’eft une forte de petit
bateau en ufage dans la riviere de Rancé.
CHIPPENHAM , {Géog.) ville d’Angleterre dans
leWiltshire, fur l’Avon. Long. 15 .38 . lat. 5 i . z 5.
CHIPP1NG-NORTON, ( Géog. ) ville d’Angleterre
dans la province d’Oxford.
-CHIPPING-SODBURI, ( Géog. ) ville d’Angleterre
dans la province-de Glocefter.
CHIPPING-WITCOMB, {Géog.) ville d’Angleterre
dans le Bueks.
CHIPROVAS, {Géog.) ville d e là Turquie en
Europe, dans la Bulgarie , fur la riviere d’Ogeft ,
qui fe jette dans le Danube. •
CHIQUE, f. f. {Hifi. nat.) infeCte des pays chauds
de l’Amérique, fautant comme la puce, dont il a
à-peu-près la figure 6c la couleur, mais beaucoup
plus petit.
Cet infeCte fe rencontre ordinairement dans les
lieux fecs & poudreux ; il eft fort incommode, s’in-
finuant dans les piés , 6c quelquefois fous les ongles,
entre cuir 6c chair, où il occafionne une cuifante
demangeaifon.
Si on néglige de le tifer de l’endroit où il s’eft fix
é , il croît, s’étend, 6c produit bientôt une prodi-
gieufe quantité croeufs gros comme des lentes, d’où
fort en fort peu de tems une multitude de petites
chiques qui fe répandent aux environs, & font tomber
en pourriture les parties qui en font infeétées.
Ceux qui ont foin de fe laver fouvent, & de fe
maintenir proprement, ne craignent point cette fâ-
cheufe incommodité..
On a expérimenté que l’eau dans laquelle on a fait
infufer des feuilles feches de tabac,«étoit un bon pré-
fervatif contre les chiques, & même que les feuilles
de tabac humeCtées 6c appliquées fur ies parties attaquées
par l’infefte, l’en chafloient & le faifoient
mourir très-promptement. Cet article eft de M. de
Sa in t -Rom a in .
* C h iq u e , f. m. {Manufact. en fo ie .) en italien
cochetto, mauvais cocon de foie dans lequel le ver
eft mort ou fondu, 6c qu’il eft ordonné par les ré-
glemens de Piémont, lors du tirage, de féparer des
bons cocons. Voye^ l'article So ie .
CHIQUETER, V. a. terme de Cardeur, c’eft déchirer
la laine, !& la démêler en l’alongeant 6c en la rompant
à plufieurs fois différentes.
C h iq u e t e r , c’e ft, che^ les Pâti fiers , faire une
forte d ’ornement autour d’un gâteau, ou autre pièce
de pâtifferie, en y traçant des rayons avec un
couteau.
CHIQUITOS, {Géog.) peuple de l’Amérique méridionale
, dans le gouvernement de Santa-Cruz de
la Sierra. Il régné parmi eux des maladies contagieu-
fes très-fréquentes. Pour y remédier ils font mourir
une femme, parce qu’ils font perfuadés que les femmes
font la caufe de tous nos maux. Une partie de
ces peuples eft foûmife aux Efpagnols.
CHIRA , {Géog. ) île de l ’Amérique feptentrio-
nale, dans la nouvelle Efpagne, fur la mer du Sud.
CHIRAGRE, f. f. {Medecine.) goutte aux mains.
Voye{ G o u t t e . Ce mot vient de x uP? main, 6c de
etyta , je prens.
La chiragre a fon fiége dans le carpe ou le poignet,
dans les articulations des doigts, & dans leurs différentes
phalanges.
Ce terme n’eft guere d’ufage qu'en Fauconnerie ;
la chiragre eft une maladie qui caufe des petits nodus
aux jointures des mains des oifeaux, qui en empêchent
le libre mouvement, de forte que les oifeaux
ne peuvent avillonner le gibier. On connoît qu’ils
font attaqués de ce mal quand ils s’appuient tantôt
fur un pié & tantôt fur un autre, & qu’ils ont les
doigts enflés. Pour les guérir, il faut les leur froter
avec du vinaigre 6c de l’eau , où Ton aura délayé
du blanc d’oeuf battu auparavant. Au lieu d’eau naturelle
, on peut fe fervir d’eau-rofe, & ajouter quatre
dragmes de poudre d’acacia, avec autant de poudre
de cire d’Efpagne.
* CHIRAMAXIUM, ( Hiß. and. ) petite voiture
dont la conftruCtion nous eft inconnue : à en juger
fur l’étymologie du m o t , ce pouvoit être une de
celles qu’on pou (Toit avec la main, 6c qui reflem-
blent à nos broiiettes.
CHIRBI, ( Géog.) c’eft le nom de quatre îles de
la mer Méditerranée, fituées entre la Sicile 6c la
côte d’Afrique.
CHIRIMOYA, f. m. ( Hiß. nat. ) fruit du P érou,
de l’efpece qu’on nomme dans les îles françoifes
pomme de canelle. Mais celui du Pérou eft beaucoup
plus agréable, 6c on lui donne communément la
préférence fur l’ananas. Le goût en eft fucré 6c v ineux
; la figure approche de celle d’une pomme,
elle fe termine un peu en pointe ; fa groffeur varie
depuis celle d’une pomme médiocre, jufqu’à celle
des pommes les plus groffes que nous connoiffons en
Europe. La peau en eft d’un verd terne , couleur
d’artichaut. Elle eft comme brodée de compartimens
en-forme d’écailles. Sa chair eft blanche, mollafle,
compofée de plufieurs veines adhérentes les unes
aux autres, mais qui peuvent fe détacher. Le nombre
des -pépins varie beaucoup ; ils font oblongs ,
& un peu applatis , de cinq à fix lignes de long fur
trois à quatre de large. Leur peau eft liffe 6c noire.
Ce fruit croît fur un arbre haut 6c touffu ; fa fleur a
quatre pétales ; elle eft dkin verd brun 6c d’une
odeur très-agréable. Article de M . de la C onda-
MINE.
CHIRlSONDA, {Géog.) ville de la Turquie en
Afie dans la Natolie , fur la côte de la mer Noire,
dans la province d’Amafie.
* CH IROD O TA , f .f , {Hifi. anc.) Cétoitchez
les Grecs un vêtement avec des manches * qui ré-
pondoit au tunica manicata des Romains. Viye%_Tu-
NIQUE..
CHIROGRAPHAIRE, f. m. ( Jurifpr. ) fe dit des
dettes 6c des créanciers qui ne font fondés que fur
un .billet ou promeffe fous fignature privée & non
reconnue en juftice l 6c qui par conféquent n’emporte
point d’hypotheque, à la différence des dettes 6c
. créances fondées lur des aétes paffés devant notaires,
ou reconnus en juftice , ou fur quelque jugement,
que l’on appelle hypothécaires ; parce que.les a êtes
fur lefquels ils font fondés emportent hypotheque.
La diftin&ion des créanciers hypothécaires & chirographaires
fe trouve établie par les lois romaines,
lefquelles décident que le créancier hypothécaire
paffe devant le chirographaire, quand même celui-ci
feroit d’une date antérieure. Cette préférence a lieu
en pays de Droit écrit, tant fur les meubles que fur
les immeubles ; parce que, fuivant le droit romain,
les meubles font fufceptibles d’hypotheque auffi bien
que les immeubles. La même chofe a lieu dans quel- •
ques coûtumés, qui difpofent expreffément que les !
meubles font fufceptibles d’hypotheque , comme j
celle de Normandie , art. 9 7 . Mais fuivant le droit
commun & général du pays coutumier , les créanciers
hypothécaires ne font préférés aux chirogra- :
phaires que fur les immeubles : à l’égard des meubles
, tous les créanciers hypothécaires 6c chirogra- j
phaires y viennent par contribution au fou la livre.
Voye^ au code, liv. F i l. tit. 7 z . l. jv . & x v j. & liv.
V I I I . tit. 1 8 .1. x . & liv. X X V I I . l . j . & t. 4 2 .1. vij. |
& ci-après au mot' C o n tr ibu tio n. { A )
CHIROGRAPHE, Cm.{Jurijprud.) ade qui de-
mandoit par fa nature d’être fait double, On Féçrivoit
deux fois fur le même parchemin, & à contre-
fens ; on mettoit dans l’intervalle en gros caraderes
le mot chirographe; on coupoit enfuite la feuille par
le milieude ce mot, foit en ligne droite, foit en dentelure
; 6c Ton délivroit une de ces deux portions à
chaque partie contradante.
-Chirographe vient de xup * main, & de ypaipo, j'é *
Cris. Le chirographe s’eft auffi appellé dividende, char-
ta divifa. Le premier ufage de cet ade en Angleterre
, fe rapporte au régné de Henri III.
II y en a qui penfent que le nom de chirographt
fe donnoit à tout ade foufcrit du vendeur ou créancier
, 6c délivré à l’acheteur ou au débiteur, 6c réciproquement.
Ils diftinguent le fyngraphe du chirographe en cela
feul, que c’étoit le mot fyngraphe qui étoit écrit dans
l’intervalle de deux ades fur le même papier.
On donnoit encore le nom de chirographe & à un
tranfport, & à la maniéré de le groffoyer 6c de couper
en deux le parchemin. Le mot chirographe fe
prend aujourd’hui dans ce fens en Angleterre, dans
le bureau appellé des chirographes,
"Chirographe, dans un fens plus général, eft quelquefois
fynonyme à cédule. Chambers.
CHIROMANCIE, f. f. {Art divin.") l’art de deviner
la deftinée, le tempérament 6c les inclinations
d’une perfonne, par l’infpedion des lignes qui pa-
roiffent dans la paume de la main. Ce mot vient du
grec , main, 6c de fxavlûa., divination.
Quelque vain & quelque impofteur que foit cet,
art, un grand nombre d’auteurs ne laiffent pas que
d’en avoir écrit : tels qu’Artemidore, Flud , Joannes
de Indagine, &c. mais Taifiierus 6c M. de la Chambre
font les principaux.
Ce dernier prétend que pal' l’ infpeffion des linéa-
mens que forment les plis de la peau dans le plat de
la main , on peut reconnoître les inclinations des
hommes, fur ce fondement que les parties de la mairi
ont rapport aux parties internes de l’homme, le
coeur, le foie, &c. d’où dépendent, dit-on, en beaucoup
de chofes les inclinations 6c le cara&ere des
hommes. Cependant à la fin de fon traité il avoue
que les préceptes de la chiromancie ne font pas bien
établis, ni les expériences fut lefquelles on les fonde
, bien vérifiées ; 6c qu’il faudrait de nouvelles ob-
fervations faites avec juftefle 6c avec exa&itude ,
pour donner à la chiromancie la forme & la folidité
qu’une fcience doit avoir. Voye^ Ma in .
Delrio diftingue deux fortes de chiromancie, l’une
phyfique, & l’autre aftrologique ; 6c penfe que la
première eft permife, parce qu’elle fe borne, dit-il,
à conpoître par les lignes de la main le tempérament
du corps, 6c qiie du tempérament elle en inféré par
conjecture les inclinations de l’ame, en quoi il n’y
a rien que de fort naturel. Quant à la fécondé, il la
condamne comme vaine, illicite , & indigne du nom
de fcience, par le rapport qu’elle prétend mettre entre
telles ou telles lignes de la main, 6c telles ou telles
planètes, & l’influence de ces mêmes planètes ,
fur les évenemens moraux & le caraôere des hommes.
Les anciens étoient fort adonnés à cette derniere ,
comme il paroît par ce vers de Juvenal :
manumque
Prabebit vati crebrum popifma roganti. Sat. vj.
C ’eft par elle que ces impofteurs vagabonds, connus
fous le nom de bohémiens & d’égyptiens , amu-
fent 6c dupent la populace. Anus eorum ( dit Munf-
ter,Jib. III. § . 2 5 7 .) ckiromantia & divinationi intendant
, atque intérim quo quarentibus dant refponfa ,
quot pueros, maritos, uxores Jint habituri , miro afiu 6*
agilitate crumenas qucctxntiurn rimantur & évacuant.
Voye^ Egyptiens,