
il il
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Scs excellentes oeuvres ont été réimprimées plu-
Tieurs fois : la première édition françoile parut, je
croi, à Paris en 1 575. Guillemeau les a traduites en
latin, 8c les a publiées en 158a, in-fol. Elles .parurent
à Paris en françois pour la quatrième édition en
1585. Elles,ont encore paru à Francfort en 1594 &
1610 fm-fol. Enfin elles ont été traduites en-anglois,
en hollandois, & en allemand.
Peccettii (Francifc.) Chirurgia, &C.
Elle eft diftribuée en quatre livres théorétiques
& pratiques. La première édition parut chez les
Juntes en 1616, in-fol. Franco/, 16 19, i«-8°. vol. 2 ;
& enfin à Pavie (Ticini) 1697, in-fol. Malgré toutes
ces éditions, c’eft un ouvrage fort inférieur à ceux
-d’Italie du même fiecle.
Severini (Marc. Mur.') trimembris Chirurgia; Franc.
4653, in-40,
• Severini, né dans le royaume de Naples, cultiva
également l’Anatomie comparée & la Chirurgie.Nous
lui devons de bons ouvrages dans l ’un & dans l’autre
genre ; tels font ceux de la zootomie , des abcès,
& de la Medecine efficace. S?l Chirurgie a été
«réimprimée plufieitrs fois ; mais l’édition de Leyde en
1725 , z/z-40. eft préférable à toutes*les précédentes.
Fefalii (André) Chirurgia magna ; Fmet. 1569, in-
8°. & dans la colleâion de fes oeuvres ; il faut con-
noîtrela Chirurgie de Véfale, quand ce ne feroit que
parce qu’il eft le prince des Anatomiftes.
Vigo (Joh. de) praclica in arte chirurgien , Sec.
Jamais .livre de chirurgien n’a eu un plus grand
nombre d’éditions, ni plus rapidement. La première
parut à Lyon en 151,6, in-40. puis en 1518 , i/z-40.
15 3 4 ,15 4 5 ,8 c 1581 ,i/z-8°. à Florence en 15 15 ,
in-8°. enfrançois à Paris en 1530, in-fol. & à Lyon
en 1537, in-S^sen italien à Venife en 1558, 1560,
1569, i/z-40. ,en anglois à Londres en 1543 , fol. &
1586, i/z-40. min. en haut allemand à Nuremberg en
15 7 7 , i/z-40. &c.
En effet ,-cet ouvrage, qui étoit le meilleur de fon
tems, renferme de fort bonnes chofes. D e V ig o , ne
dans l’état de Gènes, fleuriffoit avec le plus grand
éclat au commencement du xvj. fiecle. Il fut reçu
’ do&eur en Medecine, & entendoit fort bien l’Anatomie
& la Pharmacie. Sa haute réputation lui valut
la place de premier chirurgien du pape Jules II.
qui mourut le 21 Février 15 14 , & de Vigo lui fur*
vécut.
Wifeman (Rick.) Chirurgical treatifes ; Lond. 1676,
fol. ed. 1. & 1 7 19 ,8 ° . 2 vol. ed. quinta.
C ’eft le Paré des Anglois, & ils n’ont point encore
eu de meilleur cours complet de Chirurgie que celui
de Wifeman, auquel il faut joindre le traité de
Sharp, traduit en françois, Paris 174 1 , in-12.
Je paffe fous filenee les meilleurs ouvrages de
Chirurgie qui ont paru en langue efpagnole, tels que
ceux de Fragofo, de D . Martin Martinez , &c. en
italien ceux de Mazieri, de M elli, de Benevoli, &c.
en hollandois ceux de Solingen, Barbette, Bonte-
Jcoe, &c. en allemand ceux de Hôlder, Joël, Leau-
fon , Rotheius, &c. parce que tous ces auteurs ne
peuvent fervir qu’à un petit nombre de gens qui entendent
bien les langues dans lefquelles ils ont écrit,
& que d’ailleurs ils ne renferment les uns & les autres
que ce qu’on trouve originairement dans nos
auteurs latins 8c françois.
Mais il eft un autre genre de livres très-utiles ; ce
font les obferyations chirurgicales qui ont été données.
par un grand nombre d’auteurs. Je vais nommer
ie$ principaux, parce qu’il eft bon de les con-
noître pour les coniulter dans l’occafion.^
Chabert, obferyations de Chirurgie pratique ,• Paris
.J7Z4 , i« - u .
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Côuiîlard, obferyations j atro-chirurgiquiS.
Gautier (Yvonis) obferv. medico-chirurgic. Groriiïi»
g<z 1700, i/z-4°.
Gehema (Jani Abrah. à) obfervationes chiturgicce j
Francof. 1690.
Gherli (Fulvio) centuria d'obfervaçioni rari di Medi»
cina & Cirurgia ; inVeni^ia 17 19 , in-12.
Habicot (Nicolas) problèmes médicinaux & chirur*
gicaux ; Pans 16 17 , in-8°.
Le Dran (Henri François)objèrvations de Chirurgie;
Paris 173 1 , i« - i2 , en 2 vol.
Marchettis (Petrus de) fylloge objèrvat. medioo-chi-
rurgicarum rariorum ; Patav. 1664 , 8Q. prem. édit*
en 1 6 7 5 ,édit. augm.
Meckeren (Jobus Fan.) obfervationes medico-chirur*-
gicie ; Amjlel. 1668 , in-$°.fg.
Moinichen ( Henric. à ) obferv. medico-chirurgicoe ;
D.refdtz, 16 91 , in-i 2.
Moyle (John.) chirurgical mémoires benig an Acco*
wit o f many extraordinary cures ,• Lond.. 1708, ^-12.
Mulleri (Joh. Mat.) obfervut. & curationes chirurgi*
gica rariores ; Norirnb. 1714 , i/z-8°.
Muys ( Joh. ) obfervationum chirurgicarum decadeJ
quinque ; Lugd. Bat. 1685, in-12. dec. vj. & vij«
Lugd. Bat. 169O, in-12.
Pechlini (Johan. Nie.) obfervat. pys-med. chirurg*
Homb. 1691 , i/z-40.
Peçoldi (Carp.) obfervat. medico-chirurg. Iftatijlaw«
1 7 1 5 , i/z-8°.
Rofcii (Matt.) obfervat. medico-chirurg. Francof,
1608 , i/z-8°.
Saviard , nouveau recueil d'obferyations chirurgie.
Paris 1702, in-1 2 , prem. edit.
Sprcegelii (Dicleric.) obfervat. chirurgicce felecliores $
Helrnot. 1720, i/z-40.
Triten ( Cornelù ) obfervationum medico-chirurgic.
fafciculus; Lugd. Bat. 1745 , i/z-40.
Tulpii (Niçol.) obfervat, Lugd. Bat. 1 7 16 , in-12 r
cum fig.
Vagret, obferv. medico-chirurg. Paris , 1 7 1 8 , in-8°*.
Walterïi (Conrad. Ludov.) obferv. medico - chirurgi
Lifpfic. 17 x 5 , in-8°.
Wierii ' (Joh.) obfervat, medico-chirurg. Amfielod,.
1657 , in-12.
JViel ( Cornel. Stalpart. Vander. ) obfervat. rarioreS
medico-anatom. chirurg. Lug. Bat. 1687, in-8°. 2 tom*
Remarquez que dans la plupart des écrits d’obfer-
vations médicinales , les chirurgicales s’y trouvent
comprifes ; nouveau fonds très-confidérable de livres
, oii l’on puifera bien des connoiffances.
Enfin on les étendra par la lefture de toutes les
matières de Chirurgie qui entrent perpétuellement
dans le recueil des diverfes académies de l’Europe,
8c particulièrement dans celui de l’académie des
Sciences , 8c de l’académie de Chirurgie.
Quant aux meilleurs traités fur des fujets particuliers
de Chirurgie , trop nombreux pour que j?entre
j dans ce détail, il eft abfolument néceffairè de les lire
8c de les confulter.
On manque d’une efpece de bibliothèque chirurgicale
qui indique les bons auteurs fur la Chirurgie
en général , 8c en particulier fur chaque matière ,
avec un précis 8c un jugement de leurs écrits,
au lieu de ces titres fecs de livres 8c d’éditions
copiés fur des catalogues de libraires , tels que
nous les ont donnés Mereklin, Âlberti, Goëricke ,
Lippenius , 8c autres. Nous avons tant de traités
fur les différentes maladies chirurgicales , qu’un
commençant qui veut approfondir Ion art eft obli-
gé de payer à l’étude un immenfe tribut de leftures
inutiles, & fouvent propres à l’égarer. Avant que
d’être en état de choifir fes guides pour découvrir
la vérité, il a déjà épuifé fes forces. Ce feroit donc
un grand fer vice de le guider, de l’éclairer, de lui
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■ traeêr les routes courtes & fûres, qlii lui épargne-
roient tout-enfemble un tems précieux , 8c des erreurs
dangereufes. Mais l’on defirera peut-être encore
long-temps l’ouvrage utile que je propofe ; il faut
trouver pour l’exécution un maître de l’art, qui réunifie
aux lumières & au loifir le travail 8c le goût,
ce qui eft taxe.Art. deM. le Chevalier de Jaucourt.
Uacadémie royale de Chirurgie , établie depuis
1 7 3 1 , confirmée par lettres patentes de 1748, eft
fous la direélion du fecrétaire d’état de la maifon du
R o i, ainfi que les autres académies royales établies
à Paris.
Le premier chirurgien du Roi y préfide ; les af-
femblées fe tiennent dans la falie du collége de faint
Corne, le jeudi. Le jeudi d’après la Quafmodo, elle
tient une affemblée publique, dans laquelle l’académie
déclare le mémoire qui a remporte le prix fondé
par feu M. de la Peyronie. Ce prix eft une médaille
d’or de la valeur de 500 liv. cette médaille repréfen-
tera, dans quelque tems que la diftribution s’en faf-
f e , le bufte de Lou is le Bien-aimé.
CHIRURGIEN, f. m. celui qui profeffe 8c exerce
la Chirurgie. Foyeç C hirurgie.
L ’état des Chirurgiens a été différent, fuivant ies
révolutions différentes que la Chirurgie a éprouvées.
On l’a vûe dans trois états différons, 8c les feuls qui
étoient poffibles pour elle. De ces trois états, deux
ont été communs à toutes les nations étrangères, 8c
le troifieme a été particulier à la France.
Le premier état de.la Chirurgie, celui qui fixe nos
y e u x , comme le plus éclatant du moins chez les
nations étrangères, ce fut celui où cet art fe trouva
après la renaiffance des lettres dans l’Europe. Quand
les connoiffances des langues eurent ouvert les thré-
fors des Grecs 8c des Latins, il fe forma d’excellens
hommes dans toutes les nations 8c dans tous les genres.
Mais ce qu’il y eut de particulier, par rapport
à la Chirurgie, fut-tout dans l’Italie 8c dans l’Allemagne
, c’eft (jue cette fcience fut cultivée 8c exercée
par les memes hommes qui cultivèrent 8c qui
exercèrent la Medecine ; de forte que l’on vit dans
les mêmes favans, & des Chirurgiens admirables, 8c
de très - grands Médecins. Ce furent - là les beaux
jours de la Chirurgie pour l’Italie & pour l’Allemagne.
C ’eft à ce tems que nous devons rapporter
cette foule d’hommes illuftres dont les ouvrages feront
à jamais le foûtien 8c l’honneur de l’une 8c l ’autre
Medecine.
La difpofition des lois avoit favorifé la liberté
d’unir dans les mêmes hommes les deux arts ; ce fut
cette liberté même qui caufa la chute de la Chirurgie.
Il n’eft pas difficile de fentir les raifons de cette
décadence. Les dehors de la Chirurgie ne font pas
attrayans ; ils rebutent la délicateffe : cet art, hors
les tems de guerre, n’exerce prefque les fondions
qui lui font propres que fur le peuple , ce qui n’amorce
ni la cupidité ni l’ambition, qui ne trouvent
leur avantage que dans le commerce avec les riches
8c les grands ; de-là les favans, maîtres de l’un 8ç
l’autre art, abandonnèrent l’exercice de la Chirurgie.
Les maladies médicales font les compagnes ordinaires
des riches 8c des grandeurs ; 8c d’ailleurs
elles n’offrent rien q ui, comme les maladies chirurgicales
, en éloigne les perfonnes trop délicates cm
trop fenfibles ; ce fut par ces raifons, que ces hommes
illuftres, médecins & chirurgiens tout-à-la-fois
abandonnèrent les fondions de la Chirurgie, pour
n’exercer plus que celles de la Medecine.
Cet abandon donna lieu au fécond état de la Chirurgie.
Les Mtdecins-Chirurgiens, en quittant l’exercice
de cet a r t , retinrent le droit de le diriger, 8c
commirent aux Barbiers les fondions, les opérations
de la Chirurgie, 8c l’application de tous les reme-
des exterieurs. Alors le Chirurgien ne fut plus un hoxn-
Tome III. 1
C H I 355
me feul & unique, ce fut le èompofé monftrueux de
deux individus j du Médecin, qui s’arrogeoit exclu-
fivement le droit de la fcience, 8c confequemment
celui de diriger ; 8c du Chirurgien manoeuvre, à qui
on abandonnoit le manuel des opérations.
Les premiers momens de cette di vifion de la fcience
d avec Fart d’opérer, n’en firent pas fentir tout le
danger. Les grands maîtres qui avoient exercé la
Medecine comme la Chirurgie vivoient encore ; 8c
1 habileté qu’ils s’étoient acquife fuffifoit pour diriger
1 automate, ou le chirurgien opérateur. Mais dès
que cette race hippocratique , comme l’appelle Fal-
lope, fut éteinte, les progrès de la Chirurgie furent
non-feulement arrêtés, mais l’art lui-même fut prefque
éteint, il n’en refta pour ainfi dire que le nom.
On ceffa de voir l’exemple de ces brillantes, de ces
efficaces opérations, qui du régné des premiers Médecins
avoient fauve la vie à tant d’hommes. De-là
cette peinture fi vive que fait Magatus du malheur
de tant d’infortunés citoyens, qui fe trouvoient
abandonnés fans reffource, lorfqu’autrefois l’art au-
roit pu les fauver ; mais ils ne pouvoient rien en ef-
perçr, dans cette fituation. Le chirurgien n’ofoit fe
détërminer à opérer, parce qu’il étoit fans lumières t
le Médecin n’ofoit prendre fur lui d’ordonner, parce
qu’il étoit fans habileté dans ce genre. L’abandon
étoit donc le feul parti qui reftât, 8t la prudence
elle-même n’en permettoit point d’autre.
La Chirurgie françoife ne fut point expofée aux
mêmes inconvéniens. Une légiflation dont on ne
peut trop loiier la fageffe, avoit donné à la Chirurgie
le feul état qui pou voit la conferver. Cet état eft
le troifieme où la Chirurgie s’eft vûe, 8c qui jufqu’à
nos jours n’a été connu que de la France.
Long-tems avant le régné de François I. la Chi-
rurgie faifoit un corps favant, mais uniquement occupe
à la culture de la Chirurgie. Les membres de
ce corps poffédoient la totalité de la fcience qui apprend
à guérir ; mais ils n’étoient autorifés par la loi
qu’à faire l’application des réglés de cette fcience fut
les maladies extérieures, 8t nullement fur les maladies
internes, qui faifoient le partage des Phyficiens
ou Médecins. La fcience étoit liée à l’art par des
noeuds qui fembloientindiffolubles ; le chirurgien fa-
vant étoit borné à la culture de fon art. La vanité,l’ambition
ou l’intérêt ne pouvoient plus le diftraire pour
tourner ailleurs fon application. Tout fembloit pré-
vû; toute fource dedefordre fembloit coupée dans fa
racine; mais la fageffe des lois peut-elle toujours prévenir
les effets des pallions, & les tours qu’elles peuvent
prendre ? Les lettres qui faifoient le partage des
Chirurgiens françois fembioient mettre un frein éternel
a ux tentatives de leurs adverfaires. Mais enfin les
procès 8c les guerres outrées qu’ils eurent à foûte-
n ir , préparèrent l’aviliffement de la Chirurgie. Là
faculté de Medecine appella les Barbiers pour leur
confier les fecours de la Chirurgie miniftrante ; en-
fuite elle les initia aux fondions des grandes opérations
de la Chirurgie ; enfin elle parvint à faire unir
les Barbiers au corps des Chirurgiens. La Chirurgien
ainfi dégradée par fon affociation avec des artifans
fut expofée à tout le mépris qui de voit fuivre une
auffi indigne alliance : elle fut dépouillée par un arrêt
folennel en 1660 de tous les honneurs littéraires
; & fi les lettres ne s’exilèrent point de la Chirurgie
, du moins ne parurent-elles y refter que dans la.
honte 8c dans l’humiliation.
Par une efpece de prodige, malgré les lettres prefque
éteintes dans le nouveau corps , la théorie s’y
conferva. On en fut redevable au précieux refte de
l’ancien corps de la Chirurgie. Ces grands hommes ,
malgré leur humiliation, malgré la douleur de fe
voir confondus avec de vils artifans, efpérerent le
rçtabüffçment de leur art, Us conferverent le pré