
CHETINA, ( Géog.mod. ville de f ile d eC an - *
d ie , fur la riviere de Naparol. J !
CHETRON, terme Je Coffieticr-Mallctier,;c eft une
cfpece de petite layette en forme de tiroir, qu’on
tnénage dans quelqu’endroit du dedans d’un coffre ,
pour y mettre à part les chofes ou de plus de con-
féquence, ou qu’on veut trouver plus aifément fous
•fa main. Foye^dicl. de Tr. 6* du Comm.
C H E V A G E , f. m. ('Jurifprud.) fignifioit autrefois
le chef-cens, chevagmm quod domino^ tanquam
xapiù pendhur. Spelman, glojf C ’eft la même choie
que le droit de quevage dont il eft parle à la fin du
procès-verbal des coutumes de Montdidier, Roye
& Péronne. Voye{ Brodeau, fur Paris , tit. des cen-
Jives.
Chevage, eft aufli un droit de douze deniers pariiis,
.ainfi nommé parce qu’il fe leve par chacun an au
bailliage & reffort de Vermandois, fur chaque chef,
•marié ou veuf, bâtard, efpave ou aubain. Cè droit
■ appartient au Roi ; pour la connoiffance de ceux qui
viennent demeurer dans ce bailliage, il en eft parle
dans le proces-verbal Je la coutume de Laon de l an
‘tSôG, fur le titre premier , félon l’ancienne coutume
du lieu. Voye{ aujfi le,guidon des financiers , & Bac-
quet, tr. du droit d'aubaine, chap. iij-. & jv .
CHEVAGIERS, ( Jurifprud. ) font ceux qui doivent
le droit de chevage. Il en eft parle dans les ordon-
nances concernant les nobles de Champagne, chap. viij.
Jrt. iS. Voyt{ ci-devant CHEVAGE.
' * CHEVAL, f. m. equus, (Hifi. nat. Manege & Ma-
rèchallerie.) animal quadrupède, domeftique ou fau-
v a g e , du genre des folipedes, plus grand que l’ane,,
mais à plus petites oreilles, à queue garnie de crins
depuis fon origine, & à cou garni en-deffus d un pareil
poil. V^oye^ P article QUADRUPEDE.
Cheval fauvage. La domefticité du cheval eft fi ancienne
8c fi univerfelle, qu’on ne le voit que rarement
dans fon état naturel. Quand cet animal n a
■ pas été brifé par les travaux , ou abatardi par une
mauvaife éducation, il a du feu dans les y eu x, de
là vivacité dans les mouvemens, de la nobleffe dans
le port ; cependant l’âne a cet avantage fur lui, qu il
ne paroît pas fier de porter l’homme.
Hérodote dit que fur les bords de l’Hifpams en
Scythie, il y avoit des chevaux fauvages blancs; &
que dans la partie feptentrionale de la Thrace au-delà
du Danube, il y en avoit d’autres qui avoient le
poil long de cinq doigts fur tout le corps. Ariftote
aflïire la même chofe de la Scythie ; Pline, des pays
du nord ; & Strabon, de l’Efpagne 8c des Alpes.
Parmi les modernes, Cardan prétend qu il y a eu
des chevaux fauvages aux Orcades 8c en Ecoffe ;
Qlaiis, dans la Mofcovie; Dapper, dans l’ile de
Chypre; Struis, dans l’île de May au Cap-verd;
Léon l’Africain, dans les deferts de l’Afrique 8c de
l’Arabie, & dans les folitudes de Numidie, ou cet
auteur 8c Marmoi difent qu’il y a des chevaux à poil
blanc & à crinière crépue. Voyelles lettres édifiantes
& curieufes.
Il n’y a plus de chevaux fauvages en Europe. Ceux
de l’Amérique font des chevaux domeftiques & européens
d’origine, que les Efpagnols y ont tranfpor-
tés, 8c qui fe font multipliés dans les deferts de ces
contrées, oii il y a quelque apparence que ces animaux
étoient inconnus. Les auteurs parlent très-di-
verfement de ces chevaux de l’Amérique, devenus
fauvages de domeftiques. Il y en a qui affûrent que
ces affranchis font plus forts, plus légers, plus nerveux
que la plupart de nos chevaux efclaves ; qu ils
ne font pas féroces ; qu’ils font feulement fiers & fauvages;
qu’ils n’attaquent pas les autres animaux;
qu’ils les repouffent feulement quand ils en font attaqués
; qu’ils vont par troupe ; que l’herbe leur fuf-
fir, & qu’ils n’ont aucun goût pour la chair de? ammaux.
D'autres racontent cju’ en 1685 il y ayeit
près de la baie de Saint-Louis des chevaux fi farouj
ches, qu’on ne pouyoit les approcher. L’auteur de
Ÿhiftoire des Flibuftiers dit-qu’on en voit dansTrie de
Saint-Domingue, des troupes de plus de cinq centb
qui courent enfemble ; que lorlqu’ils apperçoivent
un homme, ils s’arrêtent ; que l’un d’eux s ’approche
à une certaine diftance, fouffle des tufeaux &
prend la fuite; que les autres le fuivent; qu’ris descendent
de la race des chevaux d’Efpagne, mais
qu’elle paroît avoir dégénéré en devenant làftva-
ee; qu’ils ont la têle greffe, ainfi que les jambes qui
font encore raboteufes, les oreilles 8r le cou longs;
qu’on fe fert pour les prendre de lacs de corde, qu -
on tend dans les endroits oii ils fréquentent ; qu’ils
s’y engagent facilement ; que s’il leur arrive de fe
prendre par le co u , ils s’étranglent dans le lacs , à
moins qu’on n’-arrive affez tô t pour les fecourir;
qu’on les arrête par le corps & par les jambes ; qu -
on les attache à des arbres, cfii on les laiffe deux
tours fans boire ni manger ; que cette epreuve fufnt
pour les rendre dociles; qu’ils ceffent d etre fauva-
ses pour ne le plus devenir, ou que s’ils le deviennent
encore par haferd, ils reconnoiffent leur mai-
■ tre 8c fe laiffent approcher & reprendre. En effet,
lés 'chevaux font naturellement doux 8e difpofes à le
familiarifer avec l’homme; les moeurs de ceux qui
nous fervent, viennent prefqu’entierement de l’éducation
qu’on leur donne. Quand on a négligé un
poulain, il arrive fouvent lorfqu’il eft cheval, que
l’approche & l’attouchement de l’homme lui caule
une grande frayeur, qu’il fe défend de la dent & du
pié, & qu’il eft prefque impoffible de le panfer & de
le ferrer. Mais le moyen que M. de Garfault indique
pour l’apprivoifer, rend très-croyable celui dont on
le fert pour dompter ceux de l ’Amérique : on lui
.tourne le derrière à la mangeoire ; on lui met toute
la nuit un- homme à fa tête, qui lui donne de teins en
■ tems une poignée de foin, & l’empeche de dormir 3cde
fe coucher jufqu’à ce qu’il tombe de foiblefle, I f
ne faut pas huit jpqfs d,e ce, régime: aux plus farou-f
ches pour les"adoucîr, c '■ V
Cheval domefliquc. W. paroît que le carattere des che-
\ vaux fauvages varie félon les contrées qu ils habi-
tent : la-même variété fe remarque dans les chevaux
domeftiques, mais augmentée par une infinité de.
caufes différentes. Pour juger plus, fûrement des oc-
cafions oil les défauts, font ou ne font pas compen-
fés par les qualités', il eft à-propos d’avoir dans l’ef-
prit le modèle d’un cheval parfait, auquel on puiffe
rapporter les autres chtyaux. La néceflité d’un, modèle
idéal s’étend à tout, même à la critique vérérp-
naire. Voici l’eLquifle de ée modèle, .
Le cheval eft de tous, les animaux celui qui avec
une grande taille a le plus de proportion & d'élégarri,
ce dans les parties de fon corps. En lui comparant
les, animaux qui font immédiatement au-dctiiis 8e
au-deffous, on trouve que l’âne. eft mal fait, que le
lion a la tête trop greffe, que, le boeufala jambe trop'
menue, que le chameau eft difforme, 8e que le rhinocéros
8e l’éléphant ne font, pour ainfi dirè, que
des malles. Dans le cheval bien fait, la partie fupe-
rieure .de l’encojüre dont fort la crinière, doit s’élever
d’abod en ligne droite en fortant du. garrot, 8c
former enfuite en approchant de la tête, une courbure
à-peu-près femhlable à celle du cou d’un cygne.',
La partie inférieure de l’encolure ne doit former aur.
cune courbure; il faut que fa direûion foit en ligne
droite, depuis le poitrail jufqu’ à la ganache, 8c un.
peupanchée en-devant: fi elle étoit perpendiculaire
, l’encolure ferait fauffe. Il faut que la partîè jVip^
rieure du cou foit mince, 8c qu’il y ait çeu de. chair
auprès de la crinière, qui doit être médiocrement
garnie de crins longs 8c déliés. Une belle encolure
flok être longue & relevée , & cependant proportionnée
à la taille du cheval : trop longue & trop menue
,1e cheval donne des coups de tête ; trop courte
& trop charnue ,il eft pefantà la main. La tête fera
placée avantageufement, fi le front eft perpendiculaire
à l’horifon ; elle doit être feche & menue , non
trop longue. Les oreilles feront peu diftantes, petites,
droites, immobiles, étroites ; déliées, bien plantées
au-haut de la tête. Il faut que le front foit étroit
& un peu convexe ; que les falieres foient remplies ,
les paupières minces, les yeux clairs, vifs > pleins de
f e u , affez gros , avancés à fleur de tête ; la prunelle
grande ; la ganache décharnée & un peu épaiffe ; le
nez unpeu arqué ; les nâfeaux bien ouverts & bien
fendus ; la cloifon du nez mince ; leslevres déliées ;
la bouche médiocrement fendue ; le garrot élevé &
tranchant ; les épaules feches, plates , & peu ferrées
; le dos éga l, u n i, infenfiblement arqué fur la
longueur , & relevé des deux côtés de l’epine qui
■ doit paroître enfoncée ; les flancs pleins & courts ;
la croupe ronde & bien fournie ; la hanche bien garnie
; le tronçon de la queue épais & ferme ; les cuif-
fes & les bras gros & charnus ; le genou rond en-devant
& large lur les côtés ; le nerf bien détaché ; le
boulet menu; le fanon peu garni ; le paturon gros &
■ d’une médiocre longueur ; la couronne peu élevée ;
la corne noire , unie & lüifante ; la fourchette menue
& maigre , & la foie épaiffe & concave.
Chevaux arabes. Les chevaux arabes font de tous
•ceuxqu’on connoiffe en Europe, les plus beaux &
les plus conformes à ce modèle ; ils font plus grands
•& plus étoffés que les barbes, & font aufli bienfaits.
S i ce que les voyageurs nous racontent eft v rai, ces
•chevaux font très-chers même dans le pays ; il n’y a
aucune forte de précautions qu’on ne prenne pour en
conferver la race également belle.
Chevaux barbes. Les chevaux barbes font plus communs
que les arabes ; ils ont l’encolure longue , fine,
peu chargée de crins , & bien fortie du garrot ; la tête
b elle, petite, & affez ordinairement moutonnée ; l’oreille
belle & bien placée ; les épaules legeres& plates
; legarrot menu & bien relevé ; les reins courts &
droits; le flanc & les côtes rondes ; fans trop de ventre
; les hanches bien effacées ; la croule un peu longue
; la queue placée un peu haut ; la cuiffe bien formée
& rarement plate ; les jambes belles, bien faites
& lans poil ; le nerf bien détaché ; le pié bien fa it ,
mais fouvent le paturon long. Il y en a de tous poils,
mais communément de gris. Ils ont un peu de négligence
dans leurs allures ;-ils ont befoin d’être ■ recherchés
;on leur trouve beaucoup de vîteffe & de nerf ;
ils font légers & propres à la courfe. lis paroiffent
être très-bons pour en tirer race ; il feroit à fpuhai-
ter qu’ils fuffent de plus grande taille; les plus grands
ont quatre piés huit pouces, très-rarement quatre
piés neuf pouces. En France, en Angleterre, &c. ils
font plus grands qu’eux. Ceux du royaume de Maroc
paffent pour les meilleurs.
Chevaux turcs. Les chevaux turcs ne font pas fi
bien proportionnés que les barbes ; ils ont pour l’ordinaire
l’encolure éfilée , le corps long, les jambes
trop menues: mais ils font grands travailleurs, & d e
longue haleine. Quoiqu’ils ayent le canon plus menu
que ceux de ce pays , cependant ils ont plus de
force dans les jambes.
Chevaux d'Efpagne. Les chevaux d’Efpagne , qui
tiennent le fécond rang après les barbes, ont l’encolure
longue , épaiffe , beaucoup de crins , la tête un
peu groffe, quelquefois moutonnée ; les oreilleslon:
gués, mais bien placées ; les yeux pleins de feu ; l’air
noble & fier; les épaules épaiffes; le poitrail large;
les reins affez fouvent un peu bas ; la tête ronde ;
quelque fois un peu trop de ventre ; la croupe ordi-
pairement ronde & large, quelquefois un peu Iongue
; les jambes belles & fans poil ; le nerf bien détaché
; le paturon quelquefois un peu long, comme
le barbe ; le pié un peu alongé, comme le mulet ;
fouvent le talon trop haut. Ceux de belle race font
épais ,• bien étoffés , bas dé terre, ont beaucoup de
mouvement dans la démarche, de la foupleffe ; leur
poil le plus ordinaire eft noir ou bai marron, quoiqu’il
y en ait de toutes fortes de poil ; ils ont rarement
les jambes blanches & le nez blanc. Les Efpagnols ne
tirent point de race de chevaux marqués de ces taches
qu’ils ont en averfion ; ils ne veulent qu’une étoile au
front ; ils eftiment autant les %ains que nous les mé-
prifons. On les marque tous à la cuiffe ,hors le mon-
toir , de la marque du haras d’oii ils font fortis ; ils ne
font pas communément de grande taille ; il s’ en trouv
e de quatre piés neuf ou dix pouces. Ceux de la haute
Andaloufie paffent pour les meilleurs ; ils font feulement
fujets à avoir la tête un peu trop longue. Les
chevaux d’Efpagne ont plus de foupleffe que les barbes;
on les préféré à tous les chevaux du monde pour
la guerre , la pompe , & Ie manege.
Chev-aux anglois. Les chevaux anglois , quand ils
font beaux, font pour la conformation affez fembla-
bles aux arabes & aux barbes, dont ils fortent en efr
fet ; ils ont cependant la tête plus grande, mais bien
faite & moutonnée ; les oreilles plus longues, mais
bien placées: par les oreilles feules on pourroit distinguer
un anglois d’un barbe ; mais la grande différence
eft dans la taille. Les anglois font bien étoffés
& beaucoup plus grands : on en trouve communément
de quatre pies dix pouces, & même de cinq
piés. Ils lont généralement forts , vigoureux , hardis
, capables d’une grande fatigue , excèllens pour
la chaffe & pour la courfe ; mais il lèur manque de la
grâce 8c de la foupleffe : ils font durs, 8c ont peu
de liberté dans les épaules.
Chevaux ■ d'Italie. Les chevaux d’ Italie ïie font plus
diftingués , fi l ’on en excepte les napolitains ; on en
fait cas fur-tout pour les attelages. Ils ont en général
la tête groffe, l’encolure épaiffe , font indociles 8c
difficiles à dreffer ; mais ils ont la taille riche 8c les
mouvemens beaux: ils font fiers, excellenspour l’appareil
, & ont de la difpofition à piaffer.
■ Chevaux danois. Les chevaux danois font de fi
belle taille & fi étoffés, qu’on les préféré à tous les
autres pour l’attelage ; il y en a de parfaitement bien
moulés : mais ils font rares, & ont ordinairement la
conformation irrégulière , l’encolure épaiffe , les
épaules groffes , les reins un peu longs 8c bas , la
croupe trop étroite pour l’épaiffeur du devant ; mais
ils ont les mouvemens beaux : ils font de tous poil?,
pie , tigre, &c. Ils font aufli bons pour l’appareil 8c
la guerre.
Chevaux Allemagne. Les chevaux. d’AJlemagne,
font en général pefans , & ont peu d’haleine , quoique
defeendans de chevaux turcs 8c barbes. Ils font
peu propres à la chaffe 8c à la courfe. Les tranfil-
vains, les hongrois , &c. font au contraire bons coureurs.
Les Houfards 8c les Hongrois leur fendent les.
nafeauxpour leur donner, dit-on , plus d’haleine &
les empêcher de hennir à la guerre. Les hongrois,
cravates, 8c polonois, font lujets à être beguts.
Chevaux de Hollande. Les chevaux hollandois font
bons pour le carroffe. ; les meilleurs viennent de la
province de Frife : les flamands leur font fort inférieurs,;
ils ont prefque tous la taille groffe, les piés
plats » 8c les jambes fujettes aux eaux.
Chevaux de France. Il y a en France des chevaux.
de toute efpeçe ; mais les beaux n’y font pas communs.
Les meilleurs chevaux de felle viennent du
Limofin ; ils reffemblent affez aux barbes, font excellens
pour la chaffe, mais lents dans leur accroifr
fement : on ne peut guere s’en fervir qu’à huit ans.Less
normands ne font pas fi bons coureurs que les lirao-.