
O I ? > ^ W L ,
tend pas au-delà du bout des aîles ; il vole pendant
long-tems fans fe repofer ; 6c il paroît en l’air aufli
grand qu’un aigle ; il court affez rapidement fur terre
, & Ion cri le fait entendre de bien loin. Sa peau
eft aufli dure que celle d’un chevreau ; quoiqu’il
mange beaucoup , il eft toujours fort maigre : fa
chair eft de mauvais g oût, & difficile à digérer,- Be-
ïo n , liv. III- de la nature des oifieaux. K y . OlSEAU.
H I ■ Wêèëêm M
C O L IN IL , f. m. (Hiß. nat. bot.') plante de 1 Amérique
, dont voilà le nom ; n’ayant rien à dire de fes
c aratteres, j’ai cru pouvoir omettre fès-propriétes.
COLIN-MAILLARD ,f . m. jeu d’enfansÿonbou-
che les yeux à un d’entr’eux , il pourluit ainfi les.
autres à tâton jufqu’à ce qu’il en ait attrape un aur
tre qu’il eft obligé de nommer, êc qui prend fa plac
e , & qu’on appelle aufli colin-maillard. .
COLIN NOIR , voyei Po u l e d’e a u .,.
CO L IO U R E , (Géog. mod.) petite ville de France
fortifiée dans le Rouflillon , au pié des Pyrénées-,
ayec un petit port. Long.xo. 46. 2. lat. 42. #>. :
4 5 . - . :■< •. :
* CQLIPHIUM, (Hiß. anc.) forte de pain fans levain
, groffier, pèfant, paitri avec le fromage mou,
& qui 1er voit de nourriture, ordinaire aux athlètes;
Il en eft parlé dans les fatyr.es. de Jnvenal. 11 falloir
avoir un bon eftomac pour- digérer aifément une
pareille nourriture.
Ç O L IQ Ü È , f. f. (Med.) douleur plus ou moins
violente dans le bàs-ventre.
-Définition. La colique paroît tirer fon nom de la
douleur dans l’inteftin colon ; cependant ce mot dé-
figne en général .toute douleur intérieure du bas-
ventre. On auroit pu ne nommer colique, que la douleur
du colon, comme on nomme pafifion iliaque,
celle qui attaque les inteftins grêles ; mais l’ufage en ;
a décidé autrement: néanmoins les douleurs de l’ef-
tom a ç , du fo ie , de la ra te , des re in s, de la vefîie
de l’u té ru s, fe rapportent aux maladies de ces parties
; 6c l’on diftingue encore de la colique, les maladies
qui occupent les tégumens de tout l’abdomen.
Les douleurs de colique font fi fort dans l’humanité,
qu’il n’y a ni âge , ni fe x e > ni p a y s , ni conftitution,
qui en foient exempts pendant le cours de la vie ;
les enfans, les jeunes gens d’un tempérament chaud
& bilieux,, les femmes, les vieillards, Iesperfonnes
d’une nature foible & délicate., êc d’un fentiment
v if , y font les plus fujets.
Pour en développer la nature autant qu’il eft pof-
fible, êc en former le prognoftic, il faut obferver
foioneufement fi la colique eft fix e , v a g u e , changeant
de p la c e , confiante, périodique, intermittente
, fympathique, opiniâtre, douloureufe, aiguë,
caufant une métaftafe, &c.
Ses confies, & diverfies efipeces. Ses caufes qui font
en très-grand nombre, fe peuvent rédiger fous quatre
chefs généraux : i ° des matières inhérentes dans
les inteftins, z ° des matières nées d’ailleurs & portées
dans les entrailles , 30 la correfpondance des
nerfs affettés, 40 des maladies propres aux inteftins
& au méfentere , produifent les diverfes douleurs
de colique.
I. J’ai dit, 10 des matières inhérentes dans les inteflins;
telles font les chofes â c re s, mordicantes, de quelque
nature qu’elles foient, bilieufes, rancides, putrides
, acides , muriatiques, échauffantes , fpiri-
tu eu fe s, aromatiques , ftimulantes ; les vomitifs,
les purgatifs, les poifon s, &c. Il faut les délayer,
les faire fortir par haut ou par b a s , en dompter la
nature par des boiflons aqueufes, 6c toujours oppo-
fées au genre d’acrimonie.
Toute fermentation d’alimens qui trouble le mouvement
des inteftins, 8c par la diftenfion excite des
douleurs de colique, doit être appaifée après les remedes
généraux, par des carminatifs, des anodyns^
des caïmans.
Lorfque la douleur caufe une tenfion convulfive,
& qu’elle paroît produite par des vents ou par la
conftipation, l’indication nous conduit à l’ufage des
c lyfteres. émolliens , réfolutifs, répétés coup fur
c o u p ; à des linimens carnjjnatifs; nervins, appliqués
fur la partie affettée ; aux pilules balfamiques,
êc à des infufionsou décodions de manne. Dans, ces
douleurs flatueufés des inteftins, le bas-ventre S’enflé
, les vents ont de la peine à fortir, le mal aigu eft
fuivi d’anxiété ou d’oppreffion ; fi les vents paffent
par haut êc par b a s ,. le malade font du foulagement;
fi cette co/iÿMeventeufo procédé de l’atonie du ventricule.&
dés inteftins, elle demande des carminatifs
p lu &, chàudsqu’à- l’ordinaire : quelquefois la ftatuofi-
té des inteftins a fa fôurce dans cette foibleffe du
ton & du peu de force de ' ces vifceres ;:cfur-tout
dans les perfonnes âgées ,• Ôc dans celles qui' ont fait
un ufage immodéré d’alimens flatueux, de boiflons
fpiritueufes ,, dans celles dont le corps a été affbibli
par ies maladies ou lés remedès. Pour lors on n’a
de fecours que la cure palliative êc préfer va ti Ve.
Si la colique y ient de vers.logés dans les entrailles,
on y remédiera pat; les vermifuges convenables. Les"
enfans font fujets.à cette efpece:de colique accompagnée
quelquefois d’une douleur poignante dans le
bas-ventre, 8c de fyncopes; ils éprouvent aufli dès
tranchées occafionnées par une ftagnation d’un lait
aigri 8c rendu corrofif, ce qui les jette quelquefois
dans des convulfions épileptiques. Le firop de chicorée
avec la rhiibarbe eft le meilleur remede.
La colique bilieufo fera un petit article particulier
dans lequel on indiquera fes fymptomes & fa cure.
Pour la colique. qui naît de l’endurciffement des matières
fécales dans les gros inteftins, elle fe termine
par la guérifon de la conftipation. • Voye^ ce mot.
IL Les humeurs viciées du corps entier ou de quelque
partie, étant portées aux inteftins, y caufent de
vives douleurs de colique, êc requièrent des fecours
oppofés à la nature du vice. Telle eft l’humeur de la
g outte, le catharre, la cachexie, lè fcorbut, la galle,
l’évacuation fupprimée de la fueur, de l’urine, de la
falive , des excrémens, d ’un ulcé ré , d’un abcès, des
hémorrhoïdes ; ou comme il arrive dans les maladies
aiguës:, inflammatoires, épidémiques, conta-
gieufes, dans lefquelles maladies, les matières âcres
fe jettent de toutes parts dans les inteftins. Il eft né-
ceffaire de détruire la maladie même, êc en attendant
de lubrifier le canal inteftinal par des boiflons
êc des injettions onttueufes, détergentes, adoucif-
fantes. Lorfque la fuppreffion du flux hémorrhoïdal
êcmenftruel eft l’origine de la colique, il faut employer
lafaignée du pié, les lavemens émolliens, les
demi-bains, les antifpafmodiques, les eaux minérales
, l’exercice convenable, & le régime, qui dans
toutes les douleurs d’entrailles eft d’une abfolue né-
ceffité.
III. Souvent les inteftins fouflrent par fympathie
des autres parties malades, comme de l’utérus dans
les femmes groffes qui avortent, qui accouchent,
qui font en couches ou nouvellement accouchées,
qui perdent leurs réglés , qui ont les mois, les vui-
danges fupprimées, ou qui fouflrent d’autres affections
de la matrice. Ce même phénomène a lieu dan$
les maladies des re ins, la pierre, la néphrétique,
l’inflammation du diaphragme, du fo ie , &c. Toutes
les douleurs de colique de ce g enre, nées par fympathie
, ceffent par la guérifon des maux dont elles
émanent. Telle eft encore la colique convulfive &
quelquefois épileptique des enfans, qui vient des
douleurs que leur fait la fortie des dents, en vertu de>
la correfpondance qu’ont entr’elles les parties ner-
veufes, Telle eft aufli la colique d’entrailles cauféc
C O L
par un calcul biliaire détenu dans la véficule du fiel,
lequel irrite fon conduit. Les femmes en couches
éprouvent des douleurs de colique dans la fuppreffion
de leurs vuidanges, Ioifqu’on néglige de leur bander
le ventre comme il faut après l’accouchement, ou
lorfqu’il furvient du refroidiflement.
IV . Les maladies propres aux inteftins 8c au méfentere
, produifent de vives douleurs de colique ;
c’eft ce qui arrive dans l’obftruttion des glandes du
méfentere , dans les abcès de cette partie , qui s’étant
portés fur les b o y au x , y croupiffent, corrodent
les membranes êc les gangrènent. On en trouv
e quelques exemples dans Willis, Benivenius , &
Wharton.Telles font encore les coliques qui proviennent
d’un reflerrement, d’une contraélion, d’un étré-
ciflement, d’un sk ir re , d’une callofité , dans quelr
que portion des inteftins , tous maux qui détruifont
l’égalité du mouvement de ces vifceres. Enfin toutes
leurs maladies, ou celles des parties voifines , l’inflammation
, l’hernie, l’éréfipele, le rhumatifme, &c.
produiront cet effet.
Efipeces particulières. Quelquefois les coliques font
la fuite de plufieurs m aladies, comme de toute efpe-
ce de fievres mal tra itées, de diarrhées, de dyflente-
ries trop-tôt arrêtées par des aftringens, des vomitifs
, ou des cathartiques trop violens.
Il y a encore une efpece de colique fpafimodique ,
que quelques - uns appellent colique fianguine , parce
qu’elle provient du fang qui s’eft amafl'é au-dedans
des tuniques des inteftins, fur-tout du colon , oit ce
fang croupi irrite, diftend les membranes nerveufos
qui font d’ un fentiment très-délicat. L es hommes ro-
buftes qui mènent une vie déréglée en font les martyrs
ordinaires, & quelquefois les femmes lorfque
leurs réglés viennent à être fupprimées. C ette colique
procédé aufli de la fuppreffion d’un flux hémorrhoïdal
périodique. ? .
Onconnoît dans certains endroits une autre efpece
de colique fpafmodique, que l’on peut proprement
appeiler endemique, parce qu’elle eft commune
dans certains climats & dans certains pays ; alors ces
fortes de coliques tirent leur origine de l’air , des ex-
halaifons, des alimens, des boiflons, &c. Par exemp
le , le beliou en Derbyshire, qui provient des ex-
halaifons de la mine de plomb, fi funeftes , que les
animaux & même la volaille en fouflrent. On peut
citer en exemple encore, les habitans de la Morav
i e , de l’Autriche & de l’Hongrie ; ils font fouvent
affligés d’une colique convulfive, qui n’a d’ autre caufe
que l’habitude immodérée des vins fpiritueux de
ces contrées , fur-tout quand on n’a pas foin de fe
garantir du froid. On peut rapporter affez commodément
cette derniere maladie à la colique fanguine,
parce qu’ elle demande les mêmes remedes, avec l’u-
fage des boiflons adouciffantes & émulfionnées,
prifes chaudes , pour rétablir en même tems la tranf-
piration. - , .. . .
La colique fipafimodique qu on nomme colique de Poitou,
autrement colique des Peintres , colique des Plombier^
, parce qu’elle eft caufée par le plomb , l’ufage
. des*faturnins, & qu’elle commence à s’étendre dans
foute l’Europe, mérite par cette raifon un article
particulier. ! -y- j t v ÿ - n f - ; , ' , .
Symptômes de la colique. Les malades attaques de
la colique, éprouvent plus ou moins les fymptomes
. fuivans, à proportion des degrés de la maladie. Toute
; la région des inteftins , qu une p a r tie , eft le fiége de
la. douleur. Les malades reffentent dans le bas-ven-
-tre une fenfation très-v iv e , piquante, poignante ,
brûlante, fixe ou vague ; ils font pleins de mal - aife
. & d’inquiétudes ils ne peuvent dormir ; ils s’agitent,
fe couchent fur le ventre , fur l’un ou l’autre jj côté pour trouver une pofture qui les foulage Quelquefois
les vents êc les borborigmes fe joignent à
Tome III,
C O L 6 1 9
cet é tat, de même que la conftipation, le tenéfmê *
le pouls ferré , la nevre , la fuppreffion d’urine, là
difficulté de refpirer, le dégoût, la cardialgie , les
naufées, les vomiffemens : mais voici d’autres fymptomes
encore plus dangereux ; le hoquet, le friffon ,
le tremblement, l’abattement de toutes les forces ,
les fyncopes, la fueur froide, le délire, ô£ quelquefois
des convulfions épileptiques, dont les fuites font
la deftruélion de la machine. Quelquefois ces fymptomes
fe terminent par d’autres maladies, la füppu-
ration, la jauniffe, la diarrhée, la dyffénterie, &C
plufieurs autres maux , fuivant les caufes & la vio-*
lence des accès de colique.
Prognojlics. Les prognoftics fe tirent de la durée du.
m a l, du nombre & de la nature des fymptomes ;
ainfi c’eft un bon prognoftic lorfque les divers fymptomes
qu’on vient de détailler manquent ; que la
douleur eft intermittente , tolérable, qü’elle diminue
ries vents foulagent le malade quand ils peuvent
paffer par-haut ou par-bas. L a colique accompagnée
de cardialgies, de naufées, de vomiffemens,
devient déjà dangeteufo ; elle l’eft beaucoup lorsqu'elle
faifit le malade avec violence en même tems
que le friffon, & que cet état fubfifte ; car c’eft un
figne d’une inflammation qui dégénéré en fphacele,
fi on néglige d’y apporter un prompt rémede. Elle
l’eft encore davantage, fi conjointement à ces fymptomes,
fe trouvent réunis la conftipation , la fuppreffion
d’urine, la fievre & la difficulté de refpirer.
Elle reft beaucoup plus „ fi la foibleffe, le délire &
le hoquet furviennent : mais c’eft un prognoftic fu-
nefte fi les forces s’épuifent, fi les convulfions fuc-
cèdent, le froid, la fueur colliquative , une vraie
ou fauffe paralyfie des extrémités, & finalement la
ftupeur des piés 6c des mains ; pour lors le malade eft
fans efpérance.
Cure générale. Nous avons vu que la cüré aevoit
tqûjours être adaptée à la c au fe , & variée en conformité
: mais quand cette caufe èft inconnue, que
doit-on faire ? Il faut toûjoufs employér les remedes
généraux, la faignée, pour peu que l’inflammation
foit à craindre, les fomentations chaùdes ou émollientes
perpétuellement répétées, les lavemens re-
lâchans, délayans, antiphiogiftiques, les iaxatifs ,
les boiflons hume&antes, 6c perfifter dans cet ufage
jufqu’à ce que le mal foit app aifé, ce qui arrive d’ordinaire
fans que la caufe ait été'découverte par lé
médecin. La colique fe guérit naturellement par une
une fueur abondante, par un faignement de nez, par
un flux hémorrhoïdal, par un cours-de-ventre , par
une diarrhée, par un écoulement d’urine, &c. mais
les remedes généraux qu’on vient d’indiquer ne tendent
qu’à avancer la guérifon , 6c à la déterminer
plus fûrement.
Curepréfiervative, Ceux qui font fujets à des coli~
ques ou de vives douleurs dans les inteftins, ce qüi
eft affez ordinaire aux perfonnes affligées de la goutte
, du fcorbut, des hémorrhoïdes, de l’àffeftion hy-
pocho.ndriaque, hyftérique, &c, doivent obferver uri
régime févere,éviter les paffions violentes, s ’abftc-
nir des alimens de difficile digeftion , gras 6c falés ,
entrètenir la tranfpiration, fur-tout dans le bas-ventre
6c la région des reins, tenir les piés chauds, mettre
en pratique les frittions, l’exercice de quelque efpece
qu’il fo it , éviter les vins fufpetts , les liqueurs
lpiritueufes, les fruits d’été qui ne font pas mûrs, &c.
Obfiervaùons cliniques. Comme la plûpart des coli-*
ques (ont accompagnées d’inflammation, ou que l’inflammation
ne manque guere de furvenir, il faut tout
mettre en ufage pour dompter cette inflammation ou
pour la prévenir. Dans les douleurs fpafmodiques
,des inteftins , on doit s ’abftenir des. vomitifs , des
cathartiques, des lavemens d’une qualité acrimo-
nieufe. Si la cônftipation eft jointe'à h colique , 6c
11 i i i j 1