
menues & plus {bibles que dans lès autf.es rfpeces 5
auffi font-elles plus fujettes à s ’incliner & à tramer
fur terre. M. Miller dit que c’eft la principale caufe
qui a fait négliger de les admettre dans les jardins.
n f , L e chèvrefeuille à feuille de chêne , ainfi nomme
de ce que fa feuille a fur les bords des finuofités irrégulières
, qui lui donnent quelque reffemblance
avec la feuille du chêne. C ’eft une variété du chèvrefeuille
blanc d’Angleterre, qu’on a découverte dans
les haies de ce pays-là, mais qu’on y trouve rarement
; c ’eft au refte ce qui en fait tout le mérité.^
5°. Le chèvrefeuille panaché a feuille de chene. C eft
une autre variété plus curieufe que belle.
y 0. Le chèvrefeuille blanc d'Angleterre a feuille panachée
de jaune. C’eft encore une autre variété dont
il ne paroît pas qu’on faffe grand cas.
8°. Le chèvrefeuille d'Allemagne. Cette efpece fe
trouve communément en Bourgogne, dans les bois
& dans les haies : elle n’en mérite pas moins la préférence
fur celles qui précèdent. Ses fleurs, qui viennent
en gros bouquets, durent très-long-tems ; elles
commencent à paroitreà la mi-Juin, & continuent
jufqu’aux gelées ; & l ’arbriffeau eft très-rarement attaqué
parles pucerons. Il pouffe de plus longs re-
iettons que les autres efpeces ; mais il donne moins
de fleurs. Si on veut les ménager, il faudra s’abfte-
nir de racourcir fes branches, jufqu’à ce que la fleur
foit paffée.
i f . Le chèvrefeuille rouge tardif. C ’eft une des plus
belles efpeces du chèvrefeuille, & l’arbriffeau le plus
apparent qu’il y ait en automne , tems ou il y en a
bien peu d’autres qui fleuriffent. Il produit au bout
de chaque branche plufieurs bouquets de fleurs bien
garnis, qui s’épanoiiiffent prefque tous à la fois, &
qui font un bel afpeft pendant environ quinze jours.
io°. Le chèvrefeuille toujours verd. C ’eft encore une
très-belle efpece de chèvrefeuille, qui avec ce qu'il ne
quitte pas fes feuilles pendant l’hyver, produit les
plus belles fleurs & en grande quantité. Elles paroif-
fent au commencement de Juin, &c continuent fou-
vent jufqu’en automne ; il en paroît encore quelques
bouquets au mois d’Q&obre, ôc jufqu’aux gelees.La
branche couchée eft la voie la plus fûre pour multiplier
cette efpece , qui ne réufîit de bouture que
très-difficilement. Etant originaire d’Amérique, il
fe trouve un peu plus délicat que les autres efpeces ;
les grands hy vers lui caufent quelque dommage lorf-
qu’il eft placé à une fituation trop découverte ; mais
il eft fort rarement attaqué des pucerons.
1 1°. Le chèvrefeuille de Canada. Sa fleur eft petite
& de peu d’apparence.
b i i ° . Le chèvrefeuille de Candie. On n’en fait guere
que ce qu’en a dit Tournefort ; que fes feuilles ref-
femblent à celles du fuftet ; & que fa fleur, qui. n’a
point d’odeur, eft en partie blanche, en partie jau-
nâtre.
1 f . Le chèvrefeuille de Virginie. C ’eft l’un des plus
beaux arbriffeaux qui réfiftent en pleine terre dans
ce climat. Ses fleurs jaunes en-dedans, &.d’une couleur
écarlate , vive , fine , & brillante au-dehors,
paroiffent au commencement de M a i, continuent
avec abondance tout l’été, & il en reparoît encore
quelques-unes en automne, qui durent jufqu’aux gelées.
Il croît très-promptement ; il rélifte aux plus
cruels hyvers ; il s’aacommode de tous les terreins
& de toutes les expofitions ; il garnit très-bien une
paliffade , & je l’ai vû s’élever jufqu’à 15 piés. On
i lui donne encore le mérire de garder fes feuilles pendant
l’hyver, mais je n’ai pas trouvé qu’il confervât
cette qualité en Bourgogne , linon dans fa première
jeuneffe. Il fe multiplie très-aifément, & tout auffi
bien de bouture que de branches couchées. Il fuffira
de ne les coucher qu’au printems, & on pourra dif-
-férer jufqu’en été à faire les boutures. Ces moyens
réuffiront également, & les plants fe trouveront en
état d’être tranfplantés l’automne fuivant ; car cet ar-
briffeau fe fournit de quantité de racines , & avec
la plus grande facilité , même dans-le fable & fans
arrofemens. Il ne lui manque que l’agrément d’avoir
de l’odeur, au moins n’en a-t-il point de defagréa-
ble ; on peut dire même qu’il n’en a aucune. Il eft un
peu fujet aux pucerons dans les étés trop chauds,
& lorfqu’il eft placé au midi. ( c )
CHEVREFEUILLE, ( Matière médicale. ) On attribue
à toutes les parties du chèvrefeuille la vertu diurétique.
Le fuc exprimé des feuilles eft vulnéraire &c
déterfif : on le recommande pour les plaies de la tête
, la gratelle, & les autres vices de la peau. On employé
la décoftion des feuilles en gargarifme, pour
les maladies des amygdales, l’inflammation de la gorg
e , les ulcérations, & les aphthes.
L’eau diftillée des fleurs de cette plante eft utile
pour l’inflammation des yeux ; & Rondelet l’eftime
fort pour accélérer l’accouchement, fur-tout fi on
fait prendre un gros de graine de lavande en poudre ,
avec trois onces de cette eau. Géoffroi, mat. méd.
CHEVRETTE, f. f. ( Vénerie & Pêche) en Vénerie
, il fe dit de la femelle du chevreuil ; en Pêche, il
fe dit d’une efpece de petites écreviffes, qui font délicates
, en qui on a trouvé de la reffemblance avec
la chevre, par les cornes. Voyez les.art. C r ev ett e
& Sa l ic o t .
C h e v r e t t e , f. f. ( Pharmacie. ) eljpece de vail-
feau ou cruche de fayence ou de porcelaine, ayant
un b ec, dans laquelle les apoticaires tiennent ordinairement
leurs firops & leurs huiles.
* CHEVREUIL, f. m. ( Hifi. nat. quadruped.') ca-
preolus. Animal quadrupède, fauvage, du genre des
cerfs. On en prendroit une idée fauffe fi on s'arrêtait
à fon nom ; car il reffemble beaucoup plus au cerf
qu’à la chevre ; il eft plus petit que le c e r f, & à peine
auffi grand qu’une chevre. Son poil eft de couleur
fauve, mêlée de cendré & de brun. Le mâle a de
petites cornes dont le nombre des branches varie
beaucoup : il les met bas vers la fin d’Ottobre ou le
commencement de Novembre ; il eft léger & fort
v if ; il eft fi timide qu’il ne fe fert pas même de fes
cornes pour fe défendre. Il eft ruminant, fon rut dure
pendant quinze jours du mois d’O&obre ; il ne fuit
qu’une femelle qu’il ne quitte pas ; il prend foin des
faons avec elle ; la femelle en porte deux ou trois.
Il y a beaucoup de chevreuils, à ce qu’on dit, dans
les pays feptentrionaux. On en trouve dans les Alpes1,
en Suiffe & dans nos forêts. Voye{ Q uadrupède.
La chaffe en eft la plus importante après celle
du cerf. Elle demande des chiens d’entre deux tailles
, bien râblés, obéiffans, & très-inftruits. Les chevreuils
(om leurs nuits & leurs viandis au printems,
dans les feigles, les blés, & les buiffons qui commencent
à pointer. En été ils vont aux gagnages ,
c’eft-à-dire avoines , poix, feves , veffes , voifins
des forêts ; ils y demeurent jufqu’en automne qu’ils
fe retirent dans les taillis, d’où ils fortent feulement
pour aller aux regains des prés & des avoines, dont
ils font très-friands. Ils gagnent en hyver. les fonds
des forêts, s’approchant feulement des ronces & des
fontaines , où l’herbe eft toujours, verte. Voilà les
lieux où le véneur doit aller enquête, félon lesfai-
fons, avec fon limier, pour rencontrer & détourner
le chevreuil. Sa tête pouffe lentement; il la brunit
comme le cerf ; maison n’en leve pas. le frayoir.
Voyez Fr a yo ir . Il a auffi des vers autour du maf-
facre. La chevrette met bas fes faons dans un endroit
où elle les croit le moins expofés à-la recherche du
renard, de Fhomme & du loup ; elle s’en dérobe
cinq ou fix fois par jour. Au bout de cinq ou fix
jours , fes faons peuvent marcher. On dit qu’ils ont
à craindre d’être bleffés des v ieu x, lorfque ceux-ci
font un ru t , ou même dans les autres tems ; ce qui
ne feroit pas fort extraordinaire. Les chevreuils mâles
ne feroient pas les feuls animaux quidétefteroient
dans leurs petits même j des rivaux qu’ils preffenti-
roient devoir un jour leur être redoutables auprès
des chevrettes. Les vieux lapins font poffédés de
cette efpece de jaloufie, jufqu’à dévorer les tefticules
des jeunes. On connoît l’âge du chevreuil à la tête ,
précifément comme celui du cerf ; on examine fi les
meules en font près du te ft, fi elles font larges, fi la
pierrure en eft groffe , fi les gouttières enfont creu-
les , les perlures grenues & détachées ; fi le mairrain
en eft foible ou non, les andouillers en grand nombre
, l’empaumure large & renverfée. On connoît
au pié fi c’eft un chevreuil ou une chevrette ; cette
connoiffance n’eft pas ici auffi effentielle qu’au cerf;
cependant il n’eft pas mal de favoir que les mâles
ont plus de pié de devant, & l’ont plus rond & plus
plein. Il faut appliquer ici tout ce que nous avons
dit de la chaffe du cerf. Voyez t article C erf. On détourne
le chevreuil comme le cerf ; les termes & les
façohs de fonner font les mêmes : il n’eft pas moins
important de le favoir bien attaquer. Cet animal fait
auffi donner le change ; cependant la refuite en eft
affez affûrée , à moins qu’on ne foit tombé fur un
chevreuil de paffage. Ondifpofe les relais pour cette
chaffe , comme pour celle du cerf ; il en faut moins
feulement. La chaffe fe conduit de la même maniéré ;
on le force, & la curée n’en a rien de particulier.
C hevreuil, (Med. Diete, & Mat. med. j Celfe
ftiet la chair du chevreuil au nombre des alimens très-
nourriffans. Palamede d’Elea affûre, au rapport d’A-
thenée , que leur chair eft très-agréable. Siméon Se-
thi avance qu’elle eft de meilleur fuc que celle détout
autre animal fauvage, qu’elle eft fort analogue à notre
nature, qu’elle eft fort convenable aux tempera-
mens humides ou chargés d’humeurs , & qu’elle eft
propre par fa féchereffe dans les coliques, dans le -
pilepfie, & dans les maladies de nerfs , quoiqu’elle
refferre le ventre. Nonnius de re cibariâ. Son fang ,
fa graiffe, fon fiel, &c. ( car cette énumération revient
toûjours, voyeç C hamois , C hameau , &c.')
paffent pour d’excellens remedes. Ses cornes font
particulièrement recommandées dans le cours de
ventre & l’épilepfie : mais ces vertus font peu confirmées
par l’obl'ervation. (bj ‘
CHEVREUSË ; ( Géog. ) petite ville de France
dans Pile de France, au pays de Hurepoix fur l’Iv
e t te , avec titre de duche-pairie.
I CHEVRONS ,f. m. (Archîtecl. & Charp.) p iè c e s de
b o is qu i s ’é lèv en t p a r p a ire fu r le t o i t , lé ren con trent
au fom m e t , & forment le faîte . Voyez Fa î t e .
Les chevrons ne doivent pas laiffer entr eux plus
de douze pouces. Et il a été ordonné par le parlement
d’Angleterre pour les principaux, quils au-
roient depuis douze piés fix pouces jufqu a quatorze
piés fix pouces de longueur, cinq pouces de largeur
en h àut, & huit en-bas, & fix pouces d’épaiffeur ;
depuis quatorze piés fix pouces’jufqu’à dix-huit piés
fix pouces de long , neuf pouces de large en - bas &
fept en-haut, & fept pouces d’épaifléur ; depuis dix-
huit piés fix pouces de long jufqu’à vingt-un pies fix
pouces ; dix pouces de largeur au-bas, huit par en-
haut , & huit d’épaiffeur.
Et pour lés fimples de fix piés fix pouces de long,
qu’ils auroient quatre pies trois pouces en quarré ;
ae huit piés de long, quatre pouces & demi& trois
pouces un quart quarrés. Chambers. ^
C hevron dé cheron , ( Charp. ) pièces de bois
qui font placées d’un bout fur les plates-formes, qui
vont jufqu’au faîtage du comble , & fur lefquelles
les couvreurs attachent leurs lattes pour la tuile &
Far-doife. Voyez PI. X X IV . du Charp.fig. i f .
C hevron de croupe, ( Charp.} eft celui qui
Va depuis le haut du poinçon jufque fur la plateforme
qui eft fur le mur. Voyez Planche du Charpentier
, fig. ty. n°. 24.
C hevrons de g a so n , ( Jard.) ce font des bandes
de gafon pofées dans le milieu des allées en pente
, pour arrêter les eaux des ravines, & les rejetter
fur les côtés. Il y en a de pofés de travers en ligne
droite , d’autres en forme de zig-zag. (K)
C h ev ro n , ( Comm.) forte de laine noire, rouffe,
ou blanche, qui vient du Levant, La noire fe tire de
Perfe ; la blanche ou rouffe de Sarabie. On donne
le nom de chevron à de la vigogne , qui n’a de particulier
que la maniéré de l’apprêter. Voyez ^es
Comm. & de Trev.
* CHEVRON , maniguette, menue guildre ou gildre,
termes qui font fynonymes , & défignent parmi les
pêcheurs toutes fortes de petits poiffons, ou le frai
en général. Les déclarations du roi en ont défendu
la pêche qui fe faifoit avec deux fortes d’inftrumens.
Le premier eft une efpece de verveux roulan t,
compofé d’un demi-cercle arrêté par une traverfe,
& garni d ’un fac de groffe toile ou de farpilliere ,
formé en pointe , de la longueur de deux braffes ou
environ. Le manche de cet infiniment qui eft fourchu
, eft arrêté aux deux côtés du cercle. Les pêcheurs
qui s’en fervent le tirent derrière eux , au
rebours de ceux qui fe fervent du bouteux ou bout-
de-quiëvre, qui fe pouffe en-devant. L e chevron fe
traîne à un pié d’eau au plus fur les vafes & les bas-
fonds. L’autre infiniment avec lequel on faifoit la
même p ê c h e , eft la bafele , efpece de guideau.
Voyez G u id ea u .
C h ev ro n , terme de Blafon ; l’une des pièces les
plus honorables de l’é cu , compofée de deux bandes
plates , affemblées en-haut par la tête , & s’ouvrant
en-bas en forme de compas à demi-ouvert. Le chevron
eft abaiffé, lorfque fa pointe n’approche pas du
bord du chef de l’écu , & va feulement jufqu’à Fa-
byfme ou aux environs , voyez Ab y SM e ; alaifê ,
lorfqu’il ne parvient pas jufqu’aux extrémités de l’é-
cu ; appointés, lorfqu’il y en a deux qui portent leurs
pointes au coeur de l’é cu , & qu’ ils font oppofés l’un
à l’autre , enforte c[ue l’un eft renverfé & l’autre
droit ; brtfé ou éclate, quand la pointe d’en-haut eft
fendue, enforte que les pièces ne fe touchent que par
un de leurs angles ; coupé, quand fa pointe eft coupée
; ondé, lorfque fes pointes vont en ondes ; parti,
lorfque l’émail de fes branches eft different, & que
la couleur eft oppofée au métal ; ployé , quand fes
branches font courbes ; renverfé, quand fa pointe eft
vers celle de l’écu , & fes branches vers le chef ;
rompu, quand une de fes branches eft féparée en deux
pièces. Voyezle diclionn.de Trévoux. ( V }
CHEVRONNÉ, adj. terme de Blafon : on appelle
écu chevronné, l’écu qui eft rempli de chevrons en
nombre égal de métal & de couleur ; & pal chevronné,
celui qui eft chargé de chevrons. Voyez C hevron .
Arbeng Valengin en Suiffe & Bourgogne, de gueules
au pal chevronné d’or & de fable. (VJ
CHEVROTAGE, f. m. (Jurifpr. ) eft un droit dû
en quelques lieux au feigneur par les habitans qui
ont des chevres. Il confifte ordinairement en la cinquième
partie d’un chevreau, foit mâle ou femelle,
dont la valeur fe paye annuellement au feigneur.
Voyez lt glojfaire de Lauriere , au mot chevrotage ; &
Defpeiffes, tome III. tr. des droits feigneuriaux , titre
vj.Ject. 2.. (A ) ' .
CHEVROTIN, f. m. (Cham. &Meg.) petite peau
de chevreau travaillée par le chamoifeur ou par le
mégiffier ; c’eft-à-dire paffée à l’huile ou en blanc ,
& employée par le gantier & autres ouvriers, auxquels
il ne faut qu’un cuir mince.
CHEVROTINES, f. f. ce font des balles de plomb
de petit- calibre, dont il y a 166 à la livre. (Q ) . »