
xjv A V E R T I S S E M E N Tr&c.
l’exécution d’un O uv rage, dont nous voudrions faire celui de la Nation, & auquel notre
defintéreflement & notre zele doivent rendre tous les honnêtes gens favorables.
Voilà ce que nous avions à dire fur l’Encyclopédie & fur nous. Nous ne penferons plus
maintenant qu’à ébaucher dans la retraite & dans le filence ce monument à la gloire de la
France & des Lettres. Nous fommes bien éloignés de lui appliquer les titres faltueux qu’-
Horace prodiguoit à fes ouvrages 0 ) , & que nos adverfaires mêmes nous ont invité d’appliquer
au nôtre, quand il feroit fin i, dans le doute où ils étoient qu’il le fût jamais. Nous
ignorons, nous ne cherchons pas même à prévoir quel fera fon fort j du moins rien ne pa-
roît plus s’oppofer à la continuation de l’Encyclopédie, 8c certainement rien ne s’y oppo-
fera jamais de notre part. La déclaration exprefle que nous faifons de ne répondre de rien,
l’injuftice qu’il y auroit à l’exiger de nous fur-tout après les mefures que le Gouvernement
a prifes pour nous en décharger, la réfolution où nous fommes de chercher la récompenfe
de notre travail dans notre travail même, l’obfcurité enfin où nous aimons à vivre tout
femble afîurer notre repos. Nous ne demandons qu’à être utiles 8c oubliés : 8c en tâchant
par notre travail de nous procurer le premier de ces avantages , il feroit injufte que nous
ne publions obtenir l’autre. A l’abri des lèuls traits vraiment dangereux & vraiment fenfi-
bles , que la malignité puifle lancer contre nous, que pourra-1-elle tenter déformais contre
deux hommes de Lettres, que les réflexions ont accoûtumé depuis long-tems à ne craindre
ni l’injuftice ni la pauvreté ; qui ayant appris par une trille expérience , non à méprifer,
mais à redouter les hommes, ont le courage de les aimer, 8c la prudence de les fuir ; qui
le reprocheroient d’avoir mérité des ennemis, mais qui ne s’affligeront point d’en avoir, &
qui ne peuvent que plaindre la haine, parce quelle ne fauroit rien leur enlever qui excite
leurs regrets? Solon s’exila de fa patrie quand il n’eut plus de bien à lui faire. Nous n’avons
pas fait à la nôtre le même bien que ce grand homme fit à la fienne, mais nous lui
fommes plus attachés. Réfolus de lui confacrer nos veilles ( à moins qu’elle ne cefle de le
vouloir ) , nous travaillerons dans fon fein à donner à l’Encyclopédie tous les foins dont
nous fommes capables, jufqu’à ce qu’elle foit afîez heureufe pour pafler en de meilleures
mains. Après avoir fait l’occupation orageufe 8c pénible des plus précieufes années de notre
v ie , elle fera peut-être la confolation des dernieres. PuiiTe-t-elle, quand nos ennemis 8c
nous ne ferons plus, être un témoignagne durable de nos fentimens & de leur injuftice î
Puifle la poftérité nous aimer comme gens de bien, fi elle ne nous eftime pas comme gens
de Lettres ! Puifle enfin le P ub lic, fàtisfait de notre docilité , le charger lui-même de
répondre à tout ce qu’on pourra faire, dire ou écrire contre nous ! C ’efl: un foin dont
nous nous repoferons dans la fuite fur nos leêteurs & fur notre ouvrage. Souvenons-nous ,
dit l’un des plus beaüx gernes qu’ait jamais eu notre nation (/) , de la fable du Bocalini:
« Un voyageur étoit importuné du bruit des cigales ; il voulut les tuer, & ne fit que s’é-
» carter de Ta route : il n’a voit qu’à continuer paifiblement fon chemin, les cigales feroient
» mortes d’elles-mêmes au bout de huit jours ».
(s) Exegi monumntum, &c. . ' (0 Préface d’AIzire. ’
F i n - d e l ’ A v e r t i s s e m e n t .
NOMS D E S P E R S O N N E S
Qui ont fourni des articles ou des fecours pour ce Volume , & les fuivans.
OUtre les gens de Lettres qui ont travaillé aux deux Volumes précédens, & qui ont
été nommés à la tête du premier Volume de l’Encyclopédie St du fécond, voici les
noms de ceux qui ont bien voulu nous fournir de nouveaux fecours ; nous renvoyons à
leurs articles pour tout éloge. C ’efl:, comme nous l’avons déjà d it, le plus grand qu’on
puifle leur donner , & nous efpérons que le Public le ratifiera.
M. le Baron d ’Holbach , qui s’occupe à faire connoître aux François les meilleurs
auteurs Allemands qui ayent écrit fur la Chimie, nous a donné les articles qui portent la
marque (—).
M. de la C ondamine , de l’Académie royale des Sciences, de la Société royale de
Londres & de celle de Berlin , nous a fourni plufieurs articles fur l’Hifloire naturelle & la
Géographie de l’Amérique.
M. Daubenton , fubdélegué de Montbard, qui partage avec M. fon frere le goût pour
l’Hiftoire naturelle 8c pour la Phyfique, nous a donné fur la culture des arbres, les articles
marqués de la lettre (c).
Noms des Auteurs , 8cc. xy
M. Marmontel nous a donné pour ce Volume C omédie & C omique ; & pour le
Volume fuivant C ritique ; articles dont nous croyons que les bons juges feront fatisfaits.
Il nous en fait efpérer plufieurs autres dont nous rendrons compte.
M. l’Abbé Lenglet du Fresnoy a bien voulu revoir les articles qui concernent l’Hi-
ftoire, 8c nous en a même donné quelques-uns en entier.
M. Bouchaud , Do&eur aggregé en la Faculté de Droit, 8c l’un de ceux qui font le
plus d’honneur à cette Faculté, a fourni l’article C oncile , que nous exhortons fort à lire.
M. V enel , à qui les deux premiers Volumes doivent déjà beaucoup, s’eft chargé de
tous les articles de Chimie, de Pharmacie , de Phyfiologie, 8c de Medecine, qu’on trouvera
marqués d’un (é).
M. d’A umont , Do&eur & ProfefTeur en Medecine dans l’Univerfité de Valence, nous
a donné plufieurs articles de Medecine, à la fin defquels on trouvera fon nom.
M. Bouill&t , Secrétaire de l’Académie de Beziers, Do&eur en Medecine de la Faculté
de Montpellier, 8c Profefleur de Mathématiques, nous a donné, conjointement avec M.
fon fils, quelques articles généraux fur la Medecine.
M. Bordeu , Do&eur en Medecine de la Faculté de Montpellier & Médecin de Paris,
nous a donné l’article C rise qu’on trouvera dans le Volume fuivant.
M. Barbeu du Bourg , Dofteur en Medecine de la Faculté de Paris, nous a communiqué
fa machine chronologique 8c l’explication de cette machine.
Nous avons déjà parlé dans l’Avertiflement de M. le Chevalier de Jaucourt & de M.
Boucher d’Argis. On peut y voir combien l’Encyclopédie leur eft redevable.
Nous fouhaiterions pouvoir nommer l’Auteur des excellens 8c importans articles C hambre
d’A ssurance , C hange , C harte-partie , C olonie , C ommerce , C ompagnie
de C ommerce , C oncurrence , & quelques autres, marqués des lettres V . D. F.
Une Perfonne qui nous efl: inconnue nous a envoyé fon exemplaire du fécond Volume,
av ec d’excellentes obfervations marginales, dont nous la remercions a&uellement ; nous
en ferons yfage lorfque roc.cafion s’en préfentera.
On nous a communiqué un exçellent manufcrit en plufieurs volumes fur la Pêche, dont
nous avons fait un très-grand ufage pour le difçoyrs pour les figures.
M . Faiguet , Maître de penfion, a donné l’article C itation.
M . A llard , qui s’applique à la Phyfique expérimentale 8c aux Méchaniques, nous a
fourni les modèles de plufieurs machines qu’il excelle à exécuter, 8c quelques articles
d’Arts. Nous faififlons avec plaifir cette occ'^Gon de l’annoncer.
Vo ilà une lifte aflez nombreufè de nouveaux'Collègues. Nous Souhaitons que celle du
quatrième Volume le foit encore davantage.
L a marque des différens Auteurs fe trouvera à la fin du Volume.
. Nous ne devons pas oublier d’avertir que les articles d’Antiquités ont été tirés principalement
du Lexique allemand d’Hederick.:
E R R A TA pour les
ON nous a communiqué beaucoup de remarques
fur les deux premiers Volumes, outre celles
que nous avons faites nous-mêmes. Ces remarqués
ont rapport , ou à dès articles omis , ou à des mé-
prifes, ou à des fautes d’impreflion. Nous placerons
ici les principales, avec quelques obfervations importantes
; nous réferverons les autres pour une ef- j
pece de fupplément que nous pourrons donner à la
fin de l’Ouvrage, & où il fera plus commode de
trouver toutes les correftions raffemblées, que de
les avoir difperfées dans plufieurs Volumes.
A la fin de l'article A G IR , a j o u t e Nous avops -
loué & nous croyons avoir eu raifon de louer cet '
article. Dans un libelle publié contre nous en D é - ■
cembre 1752, on met la métaphyfique de cet article
au-deffous de celle de Jean Scot ; & dans le jour- <-*
nal de Trévoux de J anvier 17 5 2, on loue beaucoup
cette même métaphyfique : c’efl: ainfi que les critiques
s’accordent. Mais le premier ignoroit que Yarticle
A g ir eft tiré du P. Buflier fon confrère, & l’autre
le favoit.
A la fin de l'article AlUS LOCUTIUS, ajoute.j ; Si ,
deux premiers Volumes.
ce que nous difons dans cét article ne pàroît pas
ex a ft , & blefle quelques perfonnes, quoique ce ne
foit pas notre intention, nous les renvoyonsà Y article
C asuiste , où notre penfée eft expliquée d’une
maniéré qui doit fatisfaire tout le monde.
Article Amour pEs S ciences & -dés A r t s , pi
368: col. i.'lig: 41 ; Lès mots ne peuvent qui fe trouvent
dans cet article, ont fcandalifé quelques perfonnes
; c’eft pour cela que l’on y a fubftitué les mots
ne veulent. Nous prions cependant de faire attention
que les mots ne pouvoir fe prennent fouvent, non
dphs le fens d’une impoffibiîité abfolue, mais d’une
o^pniffance qui n’eft jamais réduite à l’afte. C ’eft dans
éé fens que Mardochée a dit : Il n’y a perfonne, Sei-
- giiëur, qui puifle réfifter à votre volonté, c’eft-à-dire
. jamais perfonne n’y réfifte, quoiqu’on puijje y réfifter,
parce qu’on eft libre. Ainfi l’auteur avoit en
vue un fens très-orthodoxe, lorfqu’il a avancé cette
propofition. Mais ce qu’il nous importe fur-tout de
remarquer, c’eft que cet article fur l ’amour des
Sciences & des Arts, & beaucoup d’autres endroits
de Y article A m o u r , font tirés du livre de M. de