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dcficnent les Indiens du Pérou qui ont été élevés dans les
villes & dans les bourgs ; obiérvatlons fur leur efpnt leurs
moeurs. Préjugé Se difpofition qu'ils ont hérités de leurs ^^e-
tres. Rigueur que les curés du Pérou exercent fur eux. 4 raie
qui marq^iie rindifFércnce avec laquelle ils reçoivent le sc lu -
timens. iX . 241. a. , ,,
L AN D SA S SE , (A/)?, wüt/.) quel eft celui quon appelle
ainfi en Allemagne. Pays d’Allemagne où tous les fujets iom
landfalTes. Pays appellés terrhoria non cL uJj . Autres pays
appelles urritoriu cl.zufa, OÙ il fe trouve des valTaiix qui ne
font point landfaffcs. Un prince ou tout autre vallal immédiat
de l’empire peut être landfalTe d’un autre. IX. 241. b.
L A N D SH U T , ( Geogr.) ville de la baiTc Bavicre. Autre
ville de ce nom. Ziégler (Jacques) né dans Landsluit
Bavière. Obfervations fur les ouvrages de ce favam. IX.
" ’^LANER, ou gnrnir les dr.zps, ( M .wir/) defcriptlon de
cette operation du pa' eur ou lancur, qui le tait après que les
draps ont été foulés. Suppl. III. 701. b.
LANERAN C , {Jean) peintre, V . 317. b. XU. 196.
L A N G A G E , {Mcùipliyf.)ion origine. Comment le langage
a pu fe former par des moyens naturels. La révélation
nous apprend que Dieu lui-même enfeigna le langage aux
hommes. Mais iln ’cR pas douteux que l’homme ne l’ait enluite
étendu, enrichi, perfeélionné. IX. Le langage impartait
dans les premiers fiecles dut être accompagné de beaucoup de
geftes, d’images & d’aftions.C’eftee qui arriva finguliérement
parmi les orientaux. Exemples que l'écriture fainte fournit
de cette forte de converfatlon. Comment les bégaiemens des
premiers âges d’une langue deviennent infenfiblemcnt inintelligibles.
Jargon barbare des premiers Romains. Abus du
■ langage. Langage mufical, poétique, oratoire : langage imitatif.
Ibid. b. Origine du langage figuré des Orientaux, Si du
fublime des grands écrivains de l’antiquité. Langage froid &
dur des peuples du Nord. Caraaere de la langue françoite
tiré de la nature du climat qu’habite la nation. Le langage
de chaque province fe relient de rinflucnce du climat &.
des moeurs. Caraélere de celui des provinces méridionales
de France. Variétés que les moeurs introduifent dans le langage.
Ces variétés obfervées dans un même fie c le , fe trouvent
uufii dans la comparaifon des divers teins : exemple tiré
des Romains. Ibid. 243. d. A rt avec lequel Virgile fut exprimer
en vers nobles les moindres travaux de la campagne.
Confidérations qui montrent qu’il n’y aura jamais de langage
univerfel. Utilité de la connoillance des langues. Ibid. b.
Langaec, différence entre langue & langage. IX. 249. b.
Origine du langage. II. 645. n. Importance de fon invention.
Suppl.W. 918. b. Le langage a fuivi les mêmes révolutions
que l ’écriture. V . 360. a. Deux fortes de langages dans l'homme
; celui du coeur & celui de l’efprlt. X. 753, a. Une des
réglés du langage eü de tâcher, de plaire à ceux à qui l’on
parle. II. 310. a. Différens tons du langage. Suppl. I. 383. a.
Fautes dans le langage. V l l l . 631. b. Politeffe de langage, l.
844. a. Du langage figuré. V I . 765. ƒ . b. Du langage noble.
Foye^ Noblesse. D u langage interjeélif. VIII. 827. a , b.
Soins que le gouvernement devroit donner à la perfeéiion du
langage. I. 590-
Langage des bêtes, reflexions fur ce fujet. 1. 332. b. V lli .
798. a. Charlatans Arabes qui fe vantoient d’entendre celui
des oifeaux. Suppl. 1. 302. a.
L A N G E , ( Jean) fa dillribmion des coquilles. IV. 191. b.
L a n g e , (/o/epA) différentes éditions du polynmhoea, fon
*^” l a n GE, ( Rodolphe ) homme de lettres en Allemagne. XVII .
^^La n g e , {Français) avocat. X IV . 246. b.
Lange d’enfant. Suppl. III. 737. a.
L A N G E N D O R F , {Géogr.) village d’Allemagne dans la
Thurinfe , principauté de 'W eiffcnfcls. Etabliffemens remarquables
dans ce lieu. Suppl. III. 702. a.
LAN G EN SA L T ZA en Thuringe: efpece de tourbe &
autres foffiles qu’on y trouve. X VI. 469. a , b.
L AN G E T S , ou Langeai, ou Langey, ( Géogr. ) ville de la
baffe Touraine. DiverUS obfervations fur ce lieu. Suppl. III.
^ LANGLOIS,(Frj/? fo//e)de Motteville. III. 964.L
L A N G O N , ( Géogr'.) ville de Gafeogne dans le Bazadois.
Trait de valeur de la part d’un habitant de Langon , lorfquc
cette ville fut affiégée en 1387. Suppl. III. 702. b.
L A N G O N E ,(M o n n .) monnoie du treizième fiecle , qui
fe battoir à Langres de la part de l’évêque. Rois de France
qui lui en'donnèrent lapermiffion, Ecus de Dijon nommés
Etiennes. IX. 244. a.
L A N G O U S T E , {kbthyolog.) animal qui a beaucoup de
rapport à l'écreviffe. Sa defeription. IX. 244. u.
LANGUIES, ( Géogr. ) ancienne ville de France, en Champagne.
Son état fous Jules Céfar , fous Augufte jufqu’à Dio clétien.
Hifioire des révolutions de Langres. IX. 244. a. Piiif-
fance qu’acquirent les évêques de Langres. Depuis Philippe-
LAN le-Bel ils ont toujours été ducs & pairs de France. Etendue
du diocefe. Antiquités trouvées dans la ville de Langres.
Précautions qu’ont prifes les mngiflrats pour conferver à leur
ville CCS précieux monuniens. Ibid. b. Obfervations fur las
auteurs qui en ont ralTcmblé ou expliqué quelques-uns. Div<îr-
fes inftruélions qu’on tire des iiifcriptions trouvées dans cette
ville. Pofition de Langres. Auteurs à confulter pour connoitre
les aventures fmgpheres & attcndrili'aiues de Julius Sabinus
& de fa femme Epponina nés à Langres. Hifloue de Jean
Barbier d’Aucou rt, lioinmo de lettres no à Langres dans le
fiecle paffé./éii. 243. a. Obfervations furfes ouvrages. Ibid. b.
L angres , {Géogr. ) médr.illes trouvées dans ce lieu. Hommes
illuflres dont Langres cfi la patrie. Anue-Benigne Sanrey.
Jean Gravot. Pierre Hoviot. Denis Diderot. L’abbé Mangin.
Obfervations particulières fur EdniondRichcr, fyndic de Sorbonne
, né à Chaoure, diocefe de Langres. Commerce de
cette ville. Suppl. 111. 702. b. On remarque qu’elle eft fituée
dans l’endroit de la France le plus élevé. Oblervation fur U
cathédrale. MM. de l’Oratoire n’ont plus le feminaire depuis
l’an 1737. Aéte de généroftté de M. de la Luzerne, évêque
de Langres. Ibid. b.
Langres, efpece de cape queportoieiit les anciens habitans
de cette ville. II. 76. a. Monument confacré à Mercure,
trouvé en 1642 à Langres. X. 377. b. Ancien aixliidiaconé
dans fon églife. Suppl. 1. 818. a.
LANGRLSH^i^rcK'«e) anutomifte. Suppl. I. 409. a. &
phyfiologifte. Suppl. IV. 338. b.
L A N G S V E R T , { ffenccjlas Nepomucene) phyftologlftc.
Suppl. IV . 363. b.
L A N G U E , {Anatom.) on la divife en bafe , en pointe,
en faces fupérieure & inférieure , & en portions latérales.
Parties auxquelles elle eft attachée. Mammelons dont elle
eû parfemée. Membranes qui aftermiffent ces mammelons. IX.
243. b. T rou découvert par Morgagni, appelle U trou aveugle.
Conduits falivaires. Gaules de la louplelle 8c de la mobilité
de la langue. Mufcles qui fc rapportent à cet organe. Mécha-
nifine par lequel les mouvemem de la Lingue s’exécutent. Ibid.
246. <1!^ Effets des différentes fibres du mufcle lingual pour
rcxécuiioii de ces mouvemens. Comment on découvre la
diverlité Sc la direélion de ces fibres. Glandes dont la langue
eft parfeinèe. Ses vailTeaux fanguins. Nerfs qu'elle reçoit. Di-
vcrlés utilités de la Lingue. Ibid. b. Obfervations de deux
fujets fans langue qui exécutoient diverfes fondions qui fem-
blent dépendre principalement de la langue. Exemples fmgu-
liers d’enfans nés avec deux langues. Divers anntomiftes qui
fe font particuliérement appliqués à la connoiffance de cet
organe, ibid. 247. a. Übfervation générale fur la langue de
quelques animaux féroces , fur celle d’une efpece de baleine,
celle du renard marin,8c celle du •caméléon. Ibid. b.
L a n g u e , (F ’/ry/tj/.) ufage que les reptiles font de leur langue.
Trompe des infeftes, analogue à la langue. D e la langue
des oifeaux 6c des quadrupèdes. Defeription de celle de l’homme.
Suppl. III. 703. a. Scs mufcles. Ibid. b. Ses fibres. Scs glau-
des. Scs vaiiTeaux. Ibid. 704. a. Scs nerfs. Q uel eft celui d’en-
tr’eux qui eft l’inftrument du goût. Ibid. b.
Langue , defeription de cet organe. VIII. 268. b. Defeription
de la langue confidérée comme le principal organe du
goût. VU . 738. b. Suppl. III. 246. b. Scs mammelons. X. 5. b.
Sa tunique papillaire. XL 872. b. Follicules qu’on voit fur
cet organe. Suppl. III. 81. b. Filet de la langue. V I. 794. b.
Voye^ Frein. Veines Sc artère ranulaires fous la langue.
XIII. 791. a , b. Glandes & artere fublingualcs. X V . 370. b.
Vaiffeaux abforbans dont la langue eft remplie. X III. 884, a.
Parties appartenantes à la langue, voyc^ Lingual. Mufcles
de la langue nommés ceratoeloffes. II. 833. b. Autres nnif-
cles fyndefmo-pharyiîgiens. X V . 730. a. Os hyoïde qui eft
comme la bafe & le foiiticn de la langue. VIII. 397. b. Comment
la langue contribue à la formation de la voix. XVII .
431. a. Méchanifme par lequel fe fait le mouvement de la
langue hors de la bouche. Suppl. III. 981. a.
Langue, ( Sémeiotique) exanren qu’un médecin doit faire
de la langue des malades. I. De l'examen de la couleur. IX. 247. b. r ’ . Croûte qui fe
forme fur fa furface. Langue chargée. Conféquenccs qu’on en
doit tirer. Obfervations fur les purgatifs ordonnés en pareil
cas. Prognoftics tirés par Hippocrate de la couleur de Ja langu
e, blanche 8c épaiffe. 2°. D e la langue couverte d’une
croûte jaunâtre & bilieufe. 3°. D e la langue noire 8c fecbe.
4". De la pâleur 8c lividité de la langue. Ibid. 248. a. D e fa
trop grande rougeur.
II. De l'examen du mouvement de la langue vicié dans les
maladies. Convulfions, tremblemens, paralyfies, féchereffe,
difficultés des mouvemens de 1a langue. Langue ramollie. Ibid,
b. Langue froide au toucher. Divers prognoftics formés par
Hippocrate ou par d’autres grands médecins fur ces différens
états. Ibid. 249. a.
Langue , ( Chirurg. ) des plaies tranfverfales de la langue :
des moyens uen faire la réunion. IX. 333. b. X IV . 236. b.
■ Tumeur fous la langue appellée grenouilletie. V IL 944. a , b.
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inftrnment deftiné à racler la langue, pour enlever une
pituite limonncufe qui exude de fesglandcs.XIH.730.i. Défauts
tic la langue qui empêchent un enfant d’allaiter. Suppl. I. 292.
a, b.
Langue, (Grjmm.) critique de la définition du mot langue
donnée par du Tremblay. IX. 249. a. Définition donnée par'
l’auteur. Différens dialcéles d’une langue nationale chez des
peuples égaux & indépencîans les uns des autres. Si la nation
eft une par rapport au gouvernement, il ne peut y avoir dans
fa manière de parler qu’im iifagc légitime. Différence entre
langue 8c idiome, Sc entre langue 8c langage. Ibid.^ i . Trois
articles principaux auxquels peut fe réduire la théorie des
langues. Ouvrages à confulter fur ce qui concerne les langues
en général.
Ariicle I. Origine de U langue primitive. Auteurs qui ont
penfé que les hommes nés muets, épars dans les forêts, ne
parvinrent que par degrés à articuler leurs fons, Sc à fe les
communiquer comme figues de leurs idées. Ibid. 230. a. Réflexions
fur cette hypothefe. C'eft s’expofer à contredire le
téinoigiiagc le plus authentique rendu à h vérité par l’auteur
même de toute vérité, que d’imaginer des hypothefes contraires
à quelques faits connus par la révélation, pour parvenir
à rendre raifon des faits naturels. Quel parti a tiré M. J. J.
Roufléau de la fuppofition de l’homme né fauvage , pour expliquer
le fait de l’origine des langues. 11 y a trouvé les difiï-
ctilrés les plus grandes, 8c il eft contraint .à la fin de les avouer
infolubles. P.ilfage riré de cet auteur. Ibid. b. M. Rouffeau
ayant vu d’une maniéré démonftrative que les langues ne
peuvent tenir à riiypochcfc de l’homme né fauvage, ni s’étre
établies par des moyens purement humains ; queue concluoit-il
la même chofe d e là fociété, que n'abandonnott-il entièrement
fon hypothefe? Ibid. 232. a. Impoffibilité de fuppofer
l'cxiftence des langues avant celle des ibeiétés, 8c l’exiitence
des fociécés avant celle des langues. D ’où il fuit que fi l’on
.s’obftine à vouloir établir la premiere langue 8c la premiere
fociété par des voies humaines, il faut admettre l’éternité
du monde, 8c renoncer par conféquent à une premiere fociété,
8c à une premiere langue proprement dites ; fentiment abfur-
de, puifqu'il implique contradiâlon. Si les hommes commencent
par exifter fins parler, jamais Us ne parleront. L’organe
de la parole demeure oifif 8c inutile , s’il n’cft mis en jeu par
les iinpreffioiis de l’ouic. Exemples de quelques enfansqui
élevés par une chevtc n’imitereiit que le cri de cet animal.
Fsufl'e conféquence qu’en tira un roi d’Egypte. Confidéra-
tions qui prouvent qu'il n’y a point de langue naturelle. Ibid. b.
Pourquoi le langage des animaux eft invariable , au lieu que
celui des hommes eft fujet à tant de chaiigemens, 8c a été
fl prodigieufement diverfifié. Notre langage imetjeélif eft inaltérable,
comme celui des animaux , parce que. les fons que la
nature nous diéle dans les grands mouvemens de Lame, font
les mêmes pour toutes les langues. Dieu feul a pu infpirer
aux premiers hommes l’envie 8c l’arc d’imaginer les mots 8c
les tours néceffaires aux befoins de la fociété naiffantc. Ce
l’entiment confirmé par l’écriture fainte : Eccléfiaftiq. XVII . 3.
Ibid. 233. a. 8c Genef. II. 19. 20.
Article IL Multiplication miraculeufe des langues. Paffage .
tiré du Spcfîacle de la nature , tome V I I I , part. I , page y6
<ÿ fuivantes, dans lequel M. Pluche prouve la vérité du témoignage
de Moife fur cette muliiplication miraculeufe.
b. 6' fuiv. On ne faaroit déterminer en quoi confiftcrent les
diangemens introduits à Babel dans le langage primitif, Sc
de quelle manière ils y furent opérés. L’auteur montre que
la confufion du langage primitif fut fubite , 6c que ce feroit
une véritable illufion , que de vouloir exjiliqucr par des caufes
naturelles, 8c qui n’auroient agi qu’infeufiblcment 8c à la
longue, un événement qui ne peut être que miraculeux.
Ibid. 233. a. Sentiment de du Tremblai fur la maniéré dont
fe fit la révolution étonnante qui fit abandonner l’encre-
prife de Babel. Ibid. b. Obfervations de l’auteur fur cette
hypcîhefe. Raifons qui doivent nous engager à nuiis en tenir
au récit de Moïfe fur la muJtiplicaiion des langues. Il y a
lieu de préfumer que D ieu opéra fubicement dans la langue
primitive des changenrens analogues à ceux qiukles caufes
naturelles y auroieut amenés par la fuite. Ibid. 236. a. Ré-
ponfe à cette objeiftion : fi la confufion des langues jette
la divifion entre les hommes, n'cft-elle pas contraire à la
premiere intention du créateur 8c au bonheur do l’humanité.
Ibid. b.
Article III. Analyfe & comparaifon des langues. Toutes les
âmes humaines, fi l'on en croit l’c co k cartcfficnne , font al>-
folumeut de même nature : les différences cpi’on y apper-
Çoit tiennent à des eflufes extérieures. Il en eft à-peu-près de
même des corps humains. Ibid. b. Ainfi l’auteur diftingue
les langues, l’efprit 8c le corps , les penfées 8c les Ions
articulés de la voix , pour y démêler ce qu’elles ont nécelfai-
rement de commun , 6c ce qu’elles ont de propre fous chacun
de ces deux points de v u e , 8c fe mettre en état d’établir
des principes raifonnables fur la génération des langues,
lur leur mélange, leur affinité & leur mérite relpeiftif.
§. L Toutes les langues, quelque diverfifiées qu’elles foîcnt,
doivent admettre dans les mots la même clalfification. Ces
mots doivent exprimer les êtres dont les idées peuvent être
les objets de nos penfées, ou les relations générales de ces
êtres entr’eux. Les mots du premier genre Ibnt déclinables;
ceux du fécond font indéclinables. Les mots déclinables ont
une fignification définie ou indéfinie ; les indéclinables fe dt-
vifent en trois efpeces, les prcpofitions, les adverbes 8c les
conjonétions. Ibid. 237. a. Entre les idées partielles d’une
ménïe ponfee, il y a une fucccflîoii fondée fur leurs relations
réfultrmtes du rapport qu’elles ont toutes à cette pen-
fée. L ’ameur donne à certe fucceffion le nom d’ordre analytique.
I l'n ’y a que ranalyfe de la penfee qifi puiffe être l’objet
naturel &. immédiat de l’image fenfible que la parole doit
produire dans toutes les langues ; 8c il n’y a que l’ordre analytique
qui puiffe régler l'ordre Sc la proportion de cette
image fucceirive Sc fugitive. Lordre analytique eft le lien
univeilcl de la coirnumicabiliré de toutes les langues Sc du
commerce des penfées qui eft Lame de la fociété. Ibid. b.
C'eft donc le terme où il faut réduire toutes les phrafes
d'une langue étrangère dans l'intelligence de laquelle on veut
faire des progrès. Il y a donc dans- toutes les langues la fuc-
ceffion analytique des idées partielles, 8c les mêmes cfpe-
ce.s de mots. i". Des différences entre les langues par rapport
à l’ordre analytique. L'eiix moyens par lefqtiels l’ordre
analytique peut être vendu fenfible dans l’énonciation vocale
de la penfée : Iburce de la divifion des langues en deux
efpeces, les langues analogues & les langues tranfpofitives.
Ibid. 238. a. Les noms , les pronoms 8c les adjeftifs décli •
nables dans les langues tranfpofitives, ne fe déclinent point
dans les langues analogues. Obfervation fur le caraéfere
tranfpofitif de la langue allemande. Difttnéfion des langues
tr.infpofitives en libres 8c en uaiformes. Examen de cette
queftlon ; la première langue/que les hommes ont parlée étoit-
ellc tranljjolitive ou analogue ? Ibid. b. La langue hébraïque,
la plus ancienne de toutes celles que nous connoiffons , eft
aftreinte à une marche analogue. Les langues modernes qui
ont adopté la conftriiéHon analytique, tiennent à la Langue
primitive de bien plus prés que n’y tenoient le grec Sc le
latin. Origine du françois i cette langue, l’efj5agnoi 8c Langlois,
liés par le celtique avec l’hébreu. Origine de la langue
italienne. Comment cette langue analogue a pu fe former
du latin qui eft une langue tranfpofiûve. Ibid. 239. a.
Suppofé la conftruélion analogue ufitée dans la langue primitive
, il n'eft plus poffible d’expliquer l'origine des langues
tranfpofitives fa'ns remonter juiqu’à la divifion mira-
ciileufe arrivée à Babel. 2°. Des différences dans les mots,
fécond caraéicre diftinélif du génie des langues. Certaines
idées ne font exprimées par aucun terme dans une langue,
quoiqu’elles aient dans line autre des lignes propres 8c très-
énergiques. Une autre différence vient de la tournure propre
de l’efprit national de chaque langue , qui fait envifa-
ger diverfement les mêmes idées. Ibid. b. Deux fortes d’idées
conftitutives dans la fignification des mots, l’idée fpéciflqiie
8c l’idée individuelle. Dans chaque idée individueUe , il
faut diftinguer l’idée principale & l’idée acceffoire. Or dans
une langue , l’idée principale peut confiitucr feule l’idée
individuelle, 6c recevoir dans une autre quelque idée acceffoire
; ou bien, s’allier d’une part avec une idée acceffoire
, 6c de l’autre avec une autre toute différente. Cett«
féconde dift'érence des langues eft un des grands obftacles que
l’on rencontre dans la traduéUon , 8c dans l’ouvrage d’un dictionnaire.
§ . II. On trouve dans l’ufage que les langues font de la
v o ix , des procédés communs à tous les idiomes, 6c d’autres
qui aclievent de caraélérifer le génie propre de chacun d’eux.
U’. Un premier ordre de mots qui fc trouvent à-peu-près les
mêmes dans toutes les langues, ce font les interjeélions.
On peut aux in^rjeéHons joindre dans le même rang , les
accens. Ils font Lame des mots ; ils en marquent l’efprit ;
ils font le fondement de toute déclamation orale; ils naiffent
de la fcnfibilité de Lorganifation. Pourquoi Ja langue italienne
eft plus accentuée que la nôtre. Un fécond ordre de mo ts,
où toutes les langues ont encore une analogie commune ,
ce font les mots enfantins. Ibid. b. Obfervations fur les mots
abba , papa, marna , amtnon, Scc. Pourquoi dans aucune des
langues où les mots papa Si. marna font en ufage , il n’cft arrivé
que papa ügnilie mere, 6c mima pere. Ibid. i6 i . a. Il
eft naturel depenfer que les diverfes parties de l’organe de
la parole ne concourront à la nomination des objets extérieurs
que dans l’ordre de leur mobilité. Q u e l feroit le genre
de travail par lequel on parviendroit à donner le diélion-
naire des mots les plus néceffaires à la langue primitive
6c les plus univerfels aujourd’hui. Un troifieine ordre de
mots qui ont dans toutes les langues les mêmes racines ,
ce font ceux que nous devons à l’onomatopée. Enfin il y a dans
la plupart des langues une certaine quantité de mots entés
fur les memes racines , 6c deftinés à la même fignification
ou à des fignifications analogues, quoique ces racines n’weijt