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318 OE C O
(ECONOMIE , cbfcrvarions & calcul qu a Euts wn
i^iodemc, pour euconvnaer les hommes a i oeconom.c. XI.
SSO. i. Cuv-i:? ÉCONOMIE. . ,
^ ^ 4 cONOMIe ( CVh;-/. f.zcr.) deux «couom.es diArngiee,
clans récriture; roeconomie légale te loecononne evaugeli-
quj. XI. 363. a. Vaytl A lli-ik c s . ^
(Economie ) styn'o'^S'« '" ° ' "™'
Les loH félon IcfqucUes les fona.ons Je loeeoiio-
.iiie animale s’opèrent, ne ion: pas les memes dans ton» les
animaux. Il s’agit Ici imncipalemcnt de ccl es qin s oofsrs mit
dans l’Iiomme. Vafiétès dans l’ordre & le mcchamtac de
ces fonaions. XI. 360. e. L’eeconoraie animale, con .deree
dans l’homme , ouvre ,m valle cham» aux recherches es
plus ImérclTaiites. Par-Il l’homme sinitnnt nomeme 1 a
lieu de .s’élever à l’auteur de ion cire ; Se la connotll.mce
em’il acquiert répand un très-grand jotir liir lephykqiic des
aaions motilcs 8e des paffioiis. UnUie de cette eoi.no.ffance
pour le médecin. IkU. !■. Plus le fyilen.e des fonaions humaines
eft iniérellant, plus il ell complique & difficile a
î ’ailir. Raifon fort naturelle de cet inconvénient. Notions préliminaires
fur lefquellcson doit établir la icience thconq.m
•de fliomrae. IhiJ. 361. a. Idée générale du corps humain &
des foniiions de l’oaconoime aminale. Il»J. I. Caufes de la
v ie de 1a famé , de la maladie 8c de la mon. Ufages des
fix c’nofes non-naturelles. Les fonaions du corps luimam
divlfécs en trois claffes , Sc dlllinguées en vitales, iraturehcs
Sic animales. Fonaioiis parfteuheres à chaque fexc. Ibid. 362.
Pour fe former une Idée Julie de Poeconoirae animale,
U faut néceffiiiremcni remonter à mie fona,oii primitive,
litii a précédé Sc déterminé toutes les autres, igiioiaiice des
premiers médecins fur l’oecouomie anima.c. . ythagore c lt ,
lui%-a:K Cetl'c, le plus ancien philofophe qui fe foit adonne
à h théorie de la médecine. Application quil ht au corps
humain des loix de niarmouie, fuivant Icfquelles ilc ro yo ït
tout l’univers dirigé. b. Ses idees fur lume & / in’
Tief’ c dans le corps. Semlment d’Alcmæon, Ion dilciple, lur
lcs“ c;uifcs do la famé 6c de la maladie. Comparailqn que
faifoit Heraclite du corps humain avec le moiulo. Sources
auxquelles Hippocrate rccourur pour acquérir les vraies con-
noillances de la nature de Viiommc. L’uuatomie trop negligee
par ce médecin. Ohfcurlté répandue dans Ion livre Jfs ch.urs,
oui contient fa doariue fur la formation du corps 6c le )eu
des parties. !biJ. 363. .î . Quatre facultés dou dependent,
felon lui toutes les fom^ions de 1 ccconomie-.miiuale. 1 rin-
cipc qu’il admettoit, comme veillant à laconfervafion de la
machine. C é to it une grande maxime d’Hippocrate , que
tout concourt , tout conjent, tout confptrc aijcmble d.ins U
corps. Sic<^c du feutimcnc dans les environs du diaphragme,
felon Hippocrate, Platon, & d’auH-es anciens. Dodmie
de Gallien fur I’ccconomie. Celle de Paracelle des médecins
chymiAes. IbU. b. Cliangement arrive dans a médecine
lorfqu’Harvey eut publié & conhrms la circulation du
(■ i\y D o a r in e à laquelle i’enthoufisfme excité pav cette de-
coifverte donna lieu , par rapport à l’oeconomie animale.
Combien peu lu circulation du lang mérite oetre regardee
comme la premiere fonaion 8c le mobile de routes l«s
aim-es. Seae Sc doariue des méchaniciens. Uùd. 364-
cine du Eoerliaavifme. Notions auxquelles s’eA borne lioer-
haave fur les fonaions animales. Faculté hyperméchamque
niteHigcme, imaginée par Stahl. Impsrfeaion du Aahlinmlme.
JbiJ. b. Obfcrvations générales fur toutes les explications
que les médecins, dans divers tems, ont tâché de donner
de l'oeconomie animale. Expofiiion du lylieme établi
par l’ameur du livre intitulé , fpucimcn novi msJicina
cortlvcElûs. Vices que cet auteur a trouvés dans les théories
réi^nantes ; les fourccs des connoiffanccs y font mal choi-
fies, Sc les notions paniculieres manquent de liaifon entre
elles. Marche qu’il a fuivie dans l’étude de l’homme.^ Ibid.
36Ç 'a. Il a adopté le principe qui reprefente toute l’oeco-
noniie animale comme roulant fur deux pivots, le mouvement
& le feutiment. Mais il a rejettè comme faux cet
autre principe, que les premiers agens lont à leur tour mis
en ieu par les puiffaiices dont ils avoient eux-mêmes déterminé
l’action. Il a fenti donc laneceffité de trouver dans
la fuite des fonélions; cette fonélion fondamentale & premie
re , le vrai principe de la vie Sc de 1 animalité. Ibid. b.
C e premier mobile de la vie proprement dire, e l l, félon
cet auteur, le diaphragme , dont l’aélion ell bornée Sc f:\-
vorifee par une reciprocation prochaine Sc immédiate de la
malle gaftrico-inteftinalc. Les organes qui conrrebalaucent
cette fonéllon fondamentale , font la tete , confidérée comme
ori^aiie immédiatement altéré par les alFeaions de l’amc, les
fenfations, les pallions, &c. & un organe extérieur, dont
la découverte appartient éminemment à l’auteur de ce fyl-
téme. Preuves fur lefquellcs ce nouveau fyllême cA appuyé.
ib id.-^66. <r. Avantages qu'il procure à la médecine. Sources
Auxquelles on doit recourir pour en prendre une connoif-
fance plus étendue. Ibid. b.
(Econ-omie anhale. {Fhyfiol.) Pour parvenir à la con
C O
noilTancc de I'ccconomle animale, il faut connoitre exaéle-
ment le corps iuimain. Utilité de l’anatomie comparée pour
cquérir cette conuoilTance. L’anatomie des animaux viv ans ,
1 'conicinplatioii des moiivemens qui s’exécutent dans
Iionime , lont également nécelTaires pour éviter le fabuleux
& pour s’approcher du vrai. La dllTeélion des corps morts
de différentes maladies, répand aufli un grand jour fur
l’ ufage 6c les foiiélions des ÿiiri'ics. Suppl. lŸ . 104. é. V o ie
par laquelle ou a pu fe décider furies fouélions des nerfs,
des mufcles, fur la direéllon du fang dans IcsvailTeaux , 6cc.
Erreur ou peuvent conduire quelquefois les obfcrvations
faites fur les malades. D e l’utilité des mathématiques dans
l’cceonomie animale. Exemple qui prouve qu’ou n’a fait encore
que de vains efforts pour foumettre au calcul les mou-
.-cmeiis du corps animal 6c leurs caufes méehaniques.
105. U. Examen de quelques propofitions liafardces dans
’article (Economic animolc de l’Encyclopédie. Moule inicrietir ,
.'xprcfTion qui ne renferme aucun fens. Des cxprelfions de
M. Lanuire. D u fyAèine philofophiquc d Hippocrate 8c des
anciens. De celui de Gallien. Les reflux vers le foie nexif-
tont pas dans l’animal vivant. L’effet du diaphragme
fur le fang qui revient du bas-ventre dans 1 inlpiration.
Ibid. b.
(Economie animale. Détails fur ce fujet. Suppl. I. b-
Sec. Tableau général de l’oeconomie animale. X V . 435. é.
l ’oyci aiiffi l’article Ph y s io l o g ie . Recherches fur le principe
moteur de la machine m'mule. Suppl. II. 493. é.
Quels ccoient les grands agens auxquels les médecins ch y-
miAcs attribuoient toutes les opérations du corps humain.
V I . 319. a , b. 6cc. Principe de Poeconoinie animale^ félon
Hippocrate. V I I I . 212. a. Des mouvemens vitaux. X. 220^
a , b. 122. a. Hypothefe do Paracelfe & de Van-He‘hnont
fur le principe des mouvemens intérieurs du corps humain.
I. 610. a , b. Fonélious dans l’oeconomie animale. VU. 31.
a. Faculté vitale. VI. 36 3 .'i . 371. a. Bonté dans l’ceco-
nomie animale. II. 318. ii. Eflets des piilfations du coeur
fur les parties folides. Suppl. IV. 73. a. Influence des paf-
fions dans les mouvemens qui en dépendent. XII. 149. //.'
Proportion clans les forces aélives Sc palïïves d’où réfulte
l'équilibre dans Poecoiioinie animale. V . 874. b. Dépendance
mutuelle qu’ont les parties du corps les unes avec les autres.
X V . 736. a , b. Effets de l’ame fenfitive fur les opérations
du corps humain. X V . 39. a , b. 32. a. La feule
digellion a la v en u de rétablir les forces Sc de ranimer les
mouvemens dans Poeconomie animale , même avant tpie le
chyle fcirform.é. IV . 1002. a. Les congeftions fe font dans
différentes parties du corps, felon les différens âges de la
vie , par une difpontion particulière dans l’oeconomie animale.
V l l l . 123. a. Influence générale du foie fur toute
l’oeconoinie animale. V II . 33. />. DiAiiiélioii entre lesmcu-
vemens volontaires Sc involontaires. Suppl. III. 664. a. Des
fecrétions cpérées clans le corps humain. X IV . 817. a ,b.
Sec. Analogie entre l'oeconomie animale Sc végétale. V l l l .
22S. a. Voye^ Na t u RE , MOUVEMENT.
dCONOMlE polilujue. {H iß. polit. rcUg. anc. & mod. ) l’auteur
fe renferme dans l’expofition hiAorique des divers goii-
vernemens qui ont fucceAîvemcnt paru , & des divers
moyens qui ont été employés pour conduire les nations.
Trois genres de gouverneniens établis; le defpotique, le
républicain Sc le monarchique , auxquels nous devons joindre
un quatrième, c’eA le théocratique. Pourquoi les écrivains
politiques ont négligé de confidérer ce dernier genre
de gouvernement. Cette tliéocratle dont il s’ag it, n’eA pcriiic
la théocratie mofaïque, mais une primitive , dont le Ibu-
venir s’étoit même obfcurci dans la mémoire des anciens
peuples. Pour remonter à la premiere époque des anciens
gouvernemens, l’auteur a conficiéré l’homme écliappé des
malheurs du monde, après les dernières révolutions de la
nature ; XI. 367. a. la profonde impreffion que ces malheurs
ont lailfée dans le caraélere des hommes, 8c comment ce
caraélere , ainfi modifié , a influé fur les ufages , la police ,
le culte Sc les loix des premieres nations. Il n’eA pas douteux
que dans les rems qui fuivirent les grandes révolu- .
tions de la nature , l’homme n’ait été très-religieux : c cA ce
que prouve une multitude d’iuAitiuious auAeres Sc rigides
des premiers peuples. Ibid. b. C e fut alors que les Iciix do-
meAiqucs devinrent la bafe des loix , 6c que les legiflations
curent fouverainement pour objet le véritable 8c fcul bien
de l’humanitc. Ce n’eA donc point une fable clépourvue de
toute réalité, que la fable de l’âge d’o r , fi loii en retranche
néanmoins riieureux état d e là nature , puilc[ue la terre
n’offroit alors qu’un défert rempli de miiere 6c d’horreur. U
morale de l’âge d’or n’a pu régner cnfmie au milieu des
füciétés agrandies , parce qu’elle ne convient pas plus au
luxe de la nature , qu’aux luxe de l’iuimamté, qui eu eA
la fuite Sc l’effet. Ibid. 368. a. Une des premieres fuites
des imprcffions que fit fur les hommes l’afpeél de la ruine
du monde, fut fans doute d’écarter cet efprit deAruéfeiir
dont les nations n’out ceA'é par la fuite d’être animées les
(ECO lûtes contre les autres. Les premieres familles vécurent quelque
rems fous la conduite des peres, dans un état tout
religieux. Ce ne fut qu’après s’ètre multipliées , qu’elles formèrent
des lo ix , auffi fim])!es que l’efprit qui les infpira.
Ibid. b. Cette précaution nouvelle n'avoit eu pour objet que
de les fortifier, 6c l’homine s’y fournit fans peine. De plus ,
il chercha un fouvcraln, parce qu’il connoiffoit dès-lors,
qu’une grande fociété fans clief n’eA qu’uu corps fans tête,
ou qu’un monAre, dont les mouvemens ne peuvent avoir
entr’eux rien de raifonné ni d'harmonique. L’homme voyoit
dans ta nature un foleil qui fcmble commander à l’armée
des cieux , il connoiffoit dans l’univers un être fuprème, il
vit qu’ii lui falloir auffi un r o i, qui fut le pere de la grande
famille 8c le prorefteiir des loix. Mais au lieu de fe choifir
un roi parmi fes fcmblablcs, il ue voulut d’abord d’autre
roi que l’Etre fuprème, il proclama le roi de l’iinivers. Ibid.
369..;. S’il fit une fl fingulierc application des leçons qu’il
recevoir de la nature entière, c’cll qu’il n’avoit point encore
épuré fa religion de la fupcrAirioii, cette fille de la crainte
Sc de la terreur. C e fut-là la premiere époque de tous les
maux du genre humain. L’homme, en voyant le monde ébranlé
6c prefqiie détruit, n’avoir point douté que le régné du ciel
ne fut très-prochain; l’anivée du grandjiige avoir été dans
ces triAes circonAances , le fcul point de vue qu’il avoir
confidérê avec une fainte avidité. Ibid. b. Lesfiecles fuivans
auroient du , ce femble, le déiiomper de ce qu’il y avoir
de faux dans fes principes ; mais le préjugé 6c la coutume
les perpétuèrent. Préoccupées du c iel, les fociécés pcrfiAe-
rent donc dans un goinoerncmenc , qui n’étant que provi-
foire 6c furnaturel, ne pouvoir leur convenir. (!)n foutint
ce gouvernement par une multitude de fuppofitions 6c d’ufa-
ges conventionnels, d’où réfult.a une foule de préjugés religieux
6c politiques, d’ufages bifarres, 6c de fables qui ob-
Icurcircnt la religion 6c l’hiAoirc du genre humain. Ibid. 370.
a. De-la , ce foiivenir ténébreux que tous les peuples ont
confervé, d’un tems oit les dieux font defeendus fur la terre
pour juger tous les hommes, les gouverner 6c les rendre
heureux. Chez tous ces peuples, les circonAances particulières
de la defeeme de ces dieux, fout les mifercs 6c les
calamités du monde. Platon enfelgne que Ji les hommes ont
clé heureux dans les premiers lems , c’efl que D'ea les avait
mis fous la conduite des cjpiiis 0 ' des animes. Ibid, b. 1 1 dit ailleurs
que les premiers liommes vécurent fous trois états
fucceAifs ; d'ahord erraas lur les montagnes, eufuite en famille
dans les vallées , 8c enfin réunis en focieté. Si le gouvernement
théocrite eA devenu fi généralement obfcur ,
c ’eA que fes principes furnauirels le coiiduifirem à tant
d’abus, qu’il le défigura-’ iiifonfiblement , 6c fut enfin méconnu.
Un des premiers foins des nations, fut de repréfen-
ter au milieu d’elles la maifou de leur monarque, 6c de
lui donner des miniAres. Enlùite elles lui attribuèrent une
forme fenfible ; 6c les Agnes de l’aiuorité furent depofés fur
le fiege du céleAe monarque. Ibid. 4 7 1 . On y dépofa auffi
le code des loix , dont on vint même à faire un myAere
aux peuples. Le tems 8c l’ignorance donnèrent lieu d'iniagi-
iicr que de.s dieux 6c des deeffes les avoient révélées aux
anciens IcgiAatcurs. Le dieu monarque ne pouvant commander
d’une façon direéle, on imagina des Agnes, 6c des oracles
pour connoitre fa volonté. D e ces abus fonirent aufft
les tributs ((u’on crut devoir lui payer : le peuple porta
chez lui la dixmc de fes biens, de les terres 6c de fes troupeaux.
On vint jufqu’à s’offrir foi-même, la famille 6c fes
cnfaiis. Ibid. b. Après les fruits on offrit les animaux : dc-l.i
il n’y eut plus qu’un pas pour égorger des hommes , alin
de lui offrir le fang le plus cher 6c le plus précieux. Chez
toutes les nations , les facririces faiiglans n'ont eu primitivement
pour objet que de couvrir la table du roi théocratique.
Si l’homine enfuite eA devenu lui-même antliro-
pophage , ce n’.a été qu’à l’imitation de la divinité qu’il s’eA
foite. La corruption do riiommc donna des femmes au dieu
monarque ; 6c comme tout ce qu’il y avoir de bon ÔC de
meilleur lui étoit d it , la virginité meme fut obligée de lui
faire fon offrande. Confidéré comme r o i , on lui donna un
domaine; confidéré comme homme, on en fit l’exemple de
toutes les iniquités. Ibid. 372. <1. Le plus grand de tousles
crimes de la théocratie primitive, a fans doute été d’avoir
précipité le genre humain dans l’idolâtrie. On imagina des
Agnes repréfentatifs du monarque , qui furent chargés de
ïous les attributs, 8c décorés de tous les titres d'uu dieu
& d’un roi. Ce ne fut-là cependant que le commencement
de l’idolâtrie. On ne reconnut dans ces fymboles repréfen-
latifs , qu’un rapport imaginaire 6c de pure convention avec
le dieu régnant. Ibid. b. Mais ces conventions primitives fe
changèrent en inyAeres , 6c la religion dégénéra en une
feience bifarre, dont l’objet fe perdit enfin dans un laby-
rinte de graves puérilités. Les différentes fociétés ne s’étant
point accordées à prendre pour ligne do la divinité un feul
6c même fymb o le , l’unité fut rompue : chacun déteAa le
dieu & le roi de fes voifms, 6c les hommes devWent par
( E C O 319
état 6c par religion, ennemis déclarés les lins des autres.
Te l croit l’ctat du genre humain, io rfquc Dieu fe choifiî
un peuple pour réformer la théocratie des nations. La loi
de UC repréfenter Dieu fous aucune forme , fut celle qui
diAingiia fur-tout le peuple hébreu d’avec tous les autres.
Mais fes fréquentes rechutes dans ridolarric , montre la force
du préjuge enraciné alors dans toutes les nations. Ibid. 373.
a. Du fyAème théocratique naquirent encore deux grands
maux dans les fociétés; i’cfpérance du regno ccloffc infpir*
de fauffes idées fur la liberté 6c l’indépendance ; l'nfpeft
du dieu monarque réduifit riiommc [irefque au néant, 6c le
porta à fe méprifer lui-même : on ne vit donc plus l’homme
que fous la forme de fauvage ou d’efclave. Plus nous avons
approfondi les différentes traditions, êc les ufages des peuples
làuvagcs , plus nous y avons trouvé d’objets iAùs des
ibtirccs primitives de la fable Sc des coutumes , relatives
aux préventions univcrfelles de la haute antiquité. Ibid. b.
Cette vie fauvage n’cA effentiellenicnt qu’une fuite de l’im-
preffion qu’.avoit faite autrefois fur une pai tie des hommes
le fpeélacle des malheurs du inonde , qui leur en infpir.i
le mépris. D ’abord, ces premières générations (iilitaircs furent
auffi rcligieufes qu’elles étoient miférables. Mais en fe multipliant,
elles ne formèrent plus que des peuplades errantes
Sc mélancoliques, qui fe féculariforeiit peii-à-peii en peuple
barbare : tel a été l’abus d’un dogme très-faiiu en hii-
mêinc: la vie n’cA qu’un pèlerinage, mais un pèlerin n’eA
qu’un fainéant, Sc l’homme n'eA pas fiirpou r l’être. Ibid.
374. a. D'un autre cu té , dicz les peuples qui rcAeient en
fociété, la fervitude religieufe fut changée en une ferviaidc
civile 6c politique ; 6c au Heu d’être le fujet du dieu monarque,
l’homme ne fut plus que l’efclave tics officiers qui
commandèrent en fon nom. Voilti quel a été l'état le plus
fatal à riuimanité , Sc celui qui a préparé les voies an def-
potifme oriental. Les théocraties étant niuA devenues defpo-
tiques coiuaircnt la terre de tyrans, Ibid. b. Le gouvernement
judaïque ne fut pas lui-même exempt des abus politiques,
6c récriture ne nous a point caclié les excès auxquels
fe livrèrent les miniAres du vrai Dieu. Mais ceux des autres
nations en vinrent à ce comble d'imjâété Sc d'infolence,
de couvrir jufqu'à leurs débauches du manteau de la divinité.
C ’eA d’eux que fortit un nouvel ordre de créatures,
q u i, regardé comme une race de demi-dieux, gouvernèrent
les peuples imbécilles. 11 paqoït que leur vegne ne fut point
auffi long que l’avoir été celui des dieux. Ces enfans Üluf-
tres firent la guerre aux tyrans , & purgèrent lu terre des
brigands 6c des mouAves qui l’infcAoient. Ibid. 373. a. Chaque
fois qu'il s’élevoit un héros, le fort dos fociétés pa-
roiffoit fe réaiiier 6c le fixer vers runité ; mais après lui
elles rcrournoient vers leurs premières théocraties , Sc rc-
tomboient dans de nouvelles miferes. Cependant Je re^ne
dos demi-dieux humanifa enfin les préjugés primitifs, 6c ccc
état moyen condiiifit les nations à defirer les régnés des rois.
Vous v o ye z ce paffage de la théocratie à la royauté tians
la république des hébreux. L’arche de l’alliance , fymbole
du fuprème fouverain de ce peuple, lui ayant été enlevée
par fes ennemis , quoiqu’enfuite elle lui eût été rendue ,
elle n’infpira plus Ja même confiance, il voulut un roi.
Ibid. h. Remarquez cependant que ce paffage de la tlicocr.iiie
au gouvernement des rois, ne fut point un nouveau gou-
vcrneineut. On en agit d’abord v is-à-vis du roi comme on
en avoit agi originairement avec les fymboles du dieu monarque
, 6c l’efprit des peuples rcAa toujours fixé fur ce
monarque invifible 8c fuprème , ce qui les comlulfit au def-
jiofilme abfolii. Le premier âge de la théocratie avoit rendu
la terre idolâtre, le fécond la rendit efclave. Pour repréfenter
plus clignement la dlvuilté , on choifit l'homme le plus
beau 6c le plus grand. On s’inquiéta peu dos qualités de fon
ame , parce que ce n’etoit point fur l’efprit du reprefentanr,
mais fur l'iiifpiration du dieu monarque , que l’on continuoit
de compter. Ibid. 376. a. Si nous voulions fouiller clans' les
titres des plus fuperbes defpotes, nous n’cu trouverions
que de deshonorans pour eux. Nous verrions qu'avant les
fouverains de randemic Ethiopie , des chiens avc'ii.nt été
les repréfentaiis du dieu monarque. Nous verrions qu’Ifraèl
croyant Moife perdu, demanda un veau d’or qui marchât
devant lui. Un chien , un veau d'or ou un homme , placés
à la tète d'une fociété, n’étoient pour elle qu'une même
chofe, Sc ce changement de fymbole n'iiinovoic rien dans
le fyAème du gouvernement. L’homme élevé à ce comble
de grandeur, d'être regardé comme l’organe du dieu monarque,
fuccomha prefqu'auilî-rot fous un fardeau qui u’cA
point fait pour l'homme- Ibid. b. Il aufolt fallu qu’il renrrâ:
en lui-même , mais tout ce qui l’enviromioit l’cn (aifoit for-
tir , Sc l’en tenoit toujours éloigné. Ses volontés devinrent
les arrêts du ciel, fes férocités furent regardées comme
des jugemens d’en haut. Les peuples en gémiren , mais ce
fut en humiliant leur front dans la pouiiiere, ou bien en
fe portant à des aéHons lâches 6c atroces, mécennoiffant
cgalcaient cette raifon , qui feule pouvoir être leur média