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de l’attaque, de quarante ou cinquante toifes de
lo n g , qui le font entre la fécondé ôl la troifième
parallèle pour foutenir de plus près les têtes avancées
de la tranchée, jufqu’à ce que la troifième
ligne foit achevée. Leurs largeurs & profondeurs
doivent être comme celles des tranchées ou comme
celles des parallèles. Elles ne le conftruifent ordinairement
que lorfque la garnifon de la place
qu’on attaque eft nombreufe ÔL entreprenante. (Q.).
V . P lac e s . ( attaque des ).
DEMI-REVÊTEMENT. Revêtement de maçonnerie
, qui fondent les terres du rempart,
feulement depuis le fond du folle jufqu’au niveau
de la campagne , ou un pied au-deffus.
Les contre-gardes ou b allions détachés du Neuf-
Brifack font à demi-revêtement.
Le demi-revêtement coûte moins que le revêtement
entier, ôl il réunit les avantages du revêtement
de maçonnerie Ôl de celui de'gafon.
DEMI-PIQUE. Arme de main plus courte que
la pique. On donnoit autrefois ce nom à l’arme
3iommée depuis efponton.
DEM I -TOU R -A-DROITE . Mouvement d’un
foldat qui fait un demi-tour par fa droite fur les
deux talons, ( le talon droit ayant été porté à
quelques pouces en arrière.)
DEMI - T O U R - A - G AU CH E .' Mouvement
d ’un foldat qui fait un demi-tour par fa gauche fur
les deux talons, ( le talon gauche ayant été porté
a quelques pouces en arrière, ) Ce mouvement
ayant le même effet que le demi-tôur-à-droite ,
« ’eft-à-dire celui de faire face à l’arrière, on l’a
abandonné, ÔL lé demi-tour-à-droite eft feul en
üfâge.
DÉPLOIEMENT. Mouvement par lequel une
iroupe en colonne fe déploie pour fe former en
Bataille. V. T a c t iq u e .
D É PÔ T . Lieu où l’on dépofe des munitions
'de bouche & de guerre , ou les outils nécelfaires
â des travaux. Les dépôts de munitions doivent
«tre des places de guerre , ou des lieux fermés ôl
iufceptibles de défénfe. Les dépôts d’une tranchée
doivent être à portée du lieu où l’on travaille, ÔL à
jl’abri du feu de l’affiégé.
DÉPOUILLES. V Bu t in ,
DÉRO U T E . Etat d’un corps de troupes qui
fe retire çà & là en défordre après une a&ion.
DE SCEN TE . Débarquement de troupes fur
aine terre ennemie. Pour exécuter une defcente ,
*1 faut avoir une exaére connoilfance. de la côte
où l’on prend terre , y faire choix d’un point où
l ’on puiffe promptement développer les troupes
débarquées , ôl trouver une pofition avantageufe ;
mettre à terre d’abord les troupes les plus réfolues,
les protéger par l’artillerie d’une flotte , marcher
avec affurance aux premières troupes ennemies
"qui fe préfentent, les furprendre , s’il fe peut, les
étonner par l’audace, leur ôter 3 par la vivacité
d e l’attaque, le temps de fe reconnoître ; aller,
Tans aucun délai, au point- principal, au fort qui
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défend l’i l e , fi c'en eft une, ô< employer le genïê
d’attaque le plus expéditif. Celles-ci1 doivent être
brufquées. Il ne faut en charger que des officiers»
a&ifs ÔL entreprenants ; des troupes aguerries ÔL
fermes.
Si on fait une defcente dans un grand pays , ce
ne doit être qu’avec une armée ÔL un général
capable d’y faire la-guerre avec fupériorité. 11 doit,
s’il fe peut , furprendre le débarquement. Cette
opération faite , il n’a plus qu’à fuivre les règles
de l’art. Cependant il y en a qu’il doit obferver
avec un foin plus fcrupuleux que dans toute autre
circonftance. Ses communications font incertaines ;
fes derrières ne font pas libres, ou peuvent ne pas
l’être. Son premier foin doit être d’amaffer autant
de munitions que le pays peut en fournir , de les
raffembleren des dépôts très furs, de les ménager
autant que les befoins de la guerre le permettront
ÔL de ne tolérer à cet égard ni fraude ni gafpillage.
11 doit fe hâter , fans violer les règles : un moment
perdu , dans cette pofition , plus critique que tout
autre , pourroit perdre fon armée.
Les defcentes faites dans un grand pays avec peu
de forces , pour piller ou incendier quelques mai-
fons & villages , coûterit toujours plus à celui qui
les fait, qu’à celui qui les fupporte. Un gouvernement
éclairé n’en fera jamais de femblables.
De l'exécution d'un débarquement.
Auffi-tôt que les chalouppes ou les bateau^
plats qui portent des troupes de débarquement font
arrivées auffi près du rivage qu’elles lé peuvent,
ÔL que le lignai du débarquement eft donné, l’officier
qui commande les troupes fçachant que
l’exemple du chef peut tout fur les foldats, faute le
premier à terre ; fon détachement l’imite ; il eft
formé en colonne ferrée ; il a la bayonnette au
bout du canon ; il marche avec vivacité & fan»
perte de temps. Quoique les troupes de fon ad-
verfaire foient nombreufes & braves , fa réfolu-
tion leur en impofera. Elles flotteront d’abord ÔL
prendront bientôt la fuite, ou bien elles ne feront
qu’une attaque molle Ôl fans effet. S’il trouve fur
la rive un ennemi très-fupérieur , il fe couvre avec
des chevaux de frife qu’il a apportés, avec des
abattis, ou bien il cherche , en occupant une poli-!
tion avantageufe à fuppléer à la foibleffe de fat
troupe. Les principales attentions qu’on doit avoir
dans un débarquement, font d’empêcher les foldats
de fauter à terre avant le moment ordonné, ÔL d’y,
fauter en tourbe ; un filence profond , un grand
ordre ÔL une valeur ardente, affurent le îuccès
des débarquemens. Les radeaux font beaucoup plus
favorables pour un débarquement que les bateaux
ordinaires, ÔL même que les bateaux plats. ( Voye£
R iv iè r e . ). Voyez auffi ce mot pour içavoir
quels font les ftratagêmes qu’on peut employer
avec fuccès pour faciliter un débarquement, ÔL
quels font les endroits les plus favorables à ces
expéditions.
D E S
^De la maniéré de mettre en état dé dêfenfe .îlfi endroit
propre à un débarquement.
Pour mettre en état dedéfenfe un endroit propre
a un débarquement ) on commencera par couper la
plage auffi à pic qu’on le pourra ; on creufera lur le
rivage, ÔL même dans le lit des eaux, des foffés
larges ÔL profonds ; on cachera, autant qu’on le
pourra , l'endroit où ces foffés feront creufés.
( Voye% G ué. ) On embarraffera avec des arbres
taillés en abattis, des piquets, des pieux, ÔLc.,
l ’endroit le plus favorable à la defcente des troupes ;
On élèvera fur la rive des ouvrages q u i, en four-
ïiiflânt beaucoup de feux direéïs , croiiés ÔL rafants,
puiffent caufer beaucoup de mal à l’ennemi.
( Foyeç G ué. ). On reftera derrière les retranchements
qu’on aura conftruits , d’où l’on tirera
fur les bateaux ÔL fur leurs condu&eurs , jufqu’au
moment où quelques troupes ennemies aient gagné
le rivage, ÔL aient mis par là les bateaux ou les
vaiffeaux chargés de protéger la defcente dans
l’impoffibïlité de faire feu ; alors on fondra fur
l ’ennemi avec vivacité ÔL à l’arme blanche. Quand
on agit avec ordre ÔL avec vigueur , quand par forfanterie
on ne permet pas à un trop grand nombre
de troupes de gagner la terre , on réuffit à repouffer
l’ennemi. On obfervera peut-être qu’en parlant de
la manière d’exécuter un débarquement, nous avons
avancé, comme nous venons de le dire ic i, qu’avec
de la valeur , de l ’ordre ÔL des armes blanches,
on pouvoit efpérer un fuccès heureux ; oui
fans doute , le grand art, tout l’art de la guerre ,
peut-être, ne confifte même , pour un petit corps
de troupes, ÔL même fouvent pour une grande
armée , qu’en ces trois points ; mais auffi , hic opus.
La meilleure manière d’empêcher _un débarquement
fur le bord d’une rivière dont on défend le
paffage , confifte cependant à prévenir les embar^
quements; on enlèvera donc,fur l’une ÔL fur l ’autre
rive les bateaux, les barques ÔL les bacs ; on emportera
encore les poutres, les planches ÔL les madriers
qui pourroient fervir à conftruire des radeaux.
S i , en 154 7, les troupes de l’Eleéfeur de Saxe
avoient pris , fur les bords de l’Elbe , cette fage
précaution ; ce prince n’auroit peut-être pas été
battu ÔL pris à Mulhaufen. On ne fe contentera
pas de conduire, fur la rive qu’on occupe , les
bateaux ÔL les matériaux qu’on aura enlevés ; on
les fubmergera ou bien on les tirera à terre , ÔL on
les enfermera derrière un retranchement: en laiffant
ces objets à flot , on s’expoferoit à voir quëlqu’en-
nemi audacieux venir en nageant en détacher rÔL
en amener quelque partie. C ’eft ainfi que fous
Charles-Quint, dix foldats Efpagnols ayant paffé
en plein jour l’Elbe à la nage , fe jettent dans des
bateaux que leurs ennemis avoient raffemblés t
mettent en fuite les foldats qui les gardent, obligent
les bateliers à ramer ôt à les conduire fur la
fcive oppofée. On leur tira en vain un grand
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nombre de coups de fufil ,. aucun ne fut bleffé;
les Efpagnols crièrent au miracle , 'c’étoit le fiècle
de la fupèrftition ; mais nous qui vivons dans
celui de la philofophie , nous dirons que les allions
très valeureufes font prefquè- toujours couronnées
d’un plein fuccès , parce que l’étonnement où
elles jettent ceux qui en font les témoins ou les
v iâime s , les prive du fang froid néceffaire pour
porter des coups affurés. (C . ).
DESCEN TE du folie. V,. P laces , ( attaque
des ).
DESCEN TE dè la garde. Rentrée des gardes
au quartier ou dans le camp. V. P l a c e s , C ampa
g n e . ( fervïce d e f
DÉSERTEUR. Soldat qui abandonne la troupe
dans laquelle il eft enrôlé. Le déferteur eft nommé
transfuge quand il paffe du côté de l’ennemi.
On a fouvent. demandé , s’il étoit permis ÔL
avantageux de fe fervir ÔL d’accueillir à la guerre
ÔL pendant la paix les déferteurs qui viennent des
puiifances étrangères ou ennemies , ÔL même de
les corrompre par des promefîes ôl des récotn-
penfes. Voyez droit militaire.
Comme il eft avantageux de diminuer les forces
de fon ënnemi en temps de guerre , comme il eft
effentiel en temps de paix ôl -de guerre de diminuer
le moins qu’il eft poffible les bras des citoyens
que l’on peut employeriaux arts ÔL à l’agri-
cuiture , il ne paroît pas douteux qu’il ne foit de
la bonne politique d’accueillir à la guerre ôl pendant
la paix les déferteurs qui fe préfentent , ÔL
même de travailler à en augmenter le nombre.
Mais autant doit-on s’applaudir de voir arriver
chez foi un grand nombre de déferteurs , autant
eft-il néceffaire ÔL prudent de ne fe fervir d’eux
qu’avec la plus • grande précaution.
Avant la bataille de Cannes cinq cents Numides
paflerent dans le camp des Romains avec leurs
boucliers derrière le dos , comme autant de déferteurs.
A leur arrivée ils defcendirent de cheval ,
mirent bas les armes , à l’exception dè leurs épées
qu’ils tinrent cachées fous leurs cotes de maille ; les
confuls qui n’avoient pas le temps de les faire examiner
plus attentivement, les firent placer pendant
la bataille derrière l’armée. Les traîtres fe tinrent
tranquilles jufqu’au milieu de l’aéfion ; mais alors
ils fe fournirent de boucliers fur le champ de bataille
, ils firent ufa’ge de leurs épées , ÔL ne contribuèrent
pas peu à la défaite des Romains.
A la bataille d’Arques le maréchal de Biron
courut de grands dangers pour s’être fié à des
lanfquenets qui faifoient femblant de déferter.
Le duc d’Albe , voulant être informé de ce qui
fe paffoit dans Metz, ÔL faire pafljsr des avis à
quelques bourgeois qui tenoient pour Charles-
Quint, engagea deux foldats de fon armée à dé-
: ferter vers cette ville.
_ Casfar affiégeant Munda , reçut dans-fon camp
ÔL incorpora dans fes troupes plufieurs foldats qui
ayoient déferté de la place affiégée, ils étoieni