
les comédies bourgeoifes > les afTemblées de danfe,
&c. elle eft payée par les pàrtiouiiers pour ces
derniers'objets.
Tout le fer vice de la Garde À pied eft furveillé
le jour & la nuit par deux officiers , deux adjudants *
&. deux fourriers.
La difcipline de la Garde a pied eft trèsfévère ,
^es fautes légères font punies par les arrêts , celles
qui font plus graves par la -prifon ' à l ’Abbaye, &
la défertion par la maifon de force.
• Chacun des membres de la Garde de Paris ïe
loge & fe nourrit comme il le juge à propos ; on
n’a pas cru devoir leur bâtir des corps de cafernes,
ni les réunir en ^chambrées, parce que plufieurs
font mariés, & parce qu’ils peuvênt quelque-fois
découvrir par leur communication avec les habi- :
tants des chofes qui intéreffent la tranquillité publique.
Tout fejet qui fe fait diftingüen. par quelque
aétion de bravoure ou d’humanité , eft récompenfé
par une gratification proportionnée au degré de
mérite de ce qu’il a fait ; les adjudants qui ne peuvent
plus continuer leurs fervices reçoivent une
retraite de 20 fols par jour; les fourriers & les fer- ■
gents 10 lois; les foldats & caporaux <;-fols.
Les foldats de la Garde de Paris doivent pourvoir
avec leur paye aux dépenfes que leur occa-
fionnent leurs maladies, aufli la plupart fe font-ils
porter à l’Hôtel-Dieu.
§. i v.
Des droits & des devoirs des officiers qui commandent
la Garde de Paris.
L e commandant de la Gardé de Paris-, qui eft
ïnfpefteur-né de fa troupe, a fur elle les mêmes
droits que les colonels ont fur leurs régiments,
& les - lieutenants de roi fur leurs garnifons ; il
donne, tours les jours le mot de l’ordre.
Le commandant de la Garde de Paris rend
compte chaque jour au miniftre du département
de Paris j de tout ce qui eft relatif au corps qu’il
commande ; il doit aufli rendre compte au lieutenant
général de police , de tout ce qui eft relatif
nu bon ordre & à la police de la capitale.
Il eft effentiel que le commandant de la Garde
de Paris foit avantageufement connu dans la capitale
, qu’il foit prudent, ferme , a â if, iufte, -patient,
doué d’une fanté vigoüreufe , & qu-il fe faffe un
point d’ambition & même d’honneur, de maintenir
un bon ordre & un bon efprit dans fon
corps ; à ce portrait on reconnoîtra le chevalier
Duboys.
Le major de la Garde de Paris fupplée en tout
au défaut du commandant.
Les aides & fous-aides-majors font chargés d’inf-
peéler les gardes * & de fe porter par-tout où le
bien du fervice & la fureté publique l’exigent.
§■ V .
Conjectures fur les variations que la Garde de Paris
a éprouvées.
La création de la Garde de Paris remonte juf-
qu’aux premiers jours de la monarchie Françoife ;
les capitulaires de Clotaire II , & ceux de Charlemagne,
en parlent ; les ordonnances de Saint-
Louis , & du Roi Jean s’en occupent ; Charles
IX & Henri I I I , ont aufli donné des réglements
à ce corps ; il a porté pendant longtemps le nom
de Vigiles regii ou de Guet royal ,• jamais il n’a
été confondu avec la garde bourgeoile appellée
Guet affisj dans les premiers temps il étoit fans
doute militaire , car fon chef s’appelloit Miles
; Gueti. Pendant tout le temps que nous venons
d’indiquer), la Garde de Paris étoit commandée par
des officiers*choifis par le r o i, bientôt la vénalité
s’étant introduite dans ce corps, il dégénéra en
bonté & en prérogatives; fi ce'corps s’eft releve
de nos jours, il doit les avantages dont il jouit au
chef qui le commande.
§ . V I .
Ce que devroit être la Garde de Paris.
Un citoyen qui n’a que le bien public en vue j.
nous a confié un mémoire dans lequel il nous a
paru prouver que la Garde de Paris devroit être
mife fur un pied militaire ; que les aides & fous-aides-
majors , qui, après avoir lervi 12 ou 15 ans dans
les troupes de lignes, continueroient leurs fervices
dans la Garde de Paris, devroient avoir à leur rang
d’ancienneté la croix de Saint-Louis , & les autres
récompenfes qu’obtiennent les o f f i c i e r s de l’armée ;
que ces récompenfes peuvent feules procurer à ce
corps les fujets diftingués dont il a befoin ; qu’il
faudroit rendre en la faveur une ordonnance a
| l’inftar de celle des Gardes de la prévôté de l’hôtel ,
&. de la Maréchauflée de l i f t e de France ; divifer
ce corps en parties égales, & donner aux divifions
le nom de compagnies ; appeller leurs officiers, capitaines
& lieutenants , &. non aides 8t fous-aides-
majors ; proportionner leur paye à leur grade &
à leur ancienneté ; augmenter le nombre des uns
& des autres, car celui qui exifte eft infuffifant
obliger les foldats non mariés à vivre & à loger
enfemble par efeouade & dans de petites cafernes
bâties dans différents quartiers de Paris , mais fur-
tout établir un hôpital particulier pour le corps,
afin que le foldat ne ravît plus des places nécef-
faires aux citoyens indigents & ne fût^jamais confondu
avec eux ; ces changements coûteroient infiniment
peu à l’é tat, donneroient à la Garde de
Paris y fans rien changer à fon adminiftration, une
Habilité qui lui eft qéçeffaire , une eohfidératiora
cm’elle mérite, une autorité dont elle a befoin., &
la rendroitpar conféquqnt d’une utilité plus grande.
Comme nous avons cru reconiioître dans ces affermons
1’empieinte de la vérité, nous nous fournies
fait un devoir de les tranfçrire.,( C. );.
G ARDE . On donne le nom de garde aux détachements
deftinés pendant la guerre, à mettre àl’abri
des entreprifes de l’ennemi une armée, une ville, un
. pof t eou un petit corps de troupes : on donne
aufli'ce nom aux détachements deftinés , pendant
la paix , à maintenir le bon ordre & la tranquillité
dans l’intérieur des villes , & des autres endroits
où ils fe trouvent.
On diftingue dans les camps plufieurs différentes
efpeces de gardes garaes avancées , les grands
gardes , les gardes du camp, les gardes des lignes,
les gardes de la tranchée , les gardes, des travailleurs
, les gardes d'équipages , les gardes d'honneur :
dans les villes on ne connoît que deux efpèces de
gardes , les gardes de la place & les gardes de
police. Nous allons parler luccinéfement de quel- .
ques-unes de ces gardes ; les autres feront rapportées
à leurs articles.
§ . r r.
Des gardes des places.
Touts les jours à midi, à l’ordre des compagnies,
les hommes qui doivent monter la garde le lendemain
font commandés par leur fergent - major.
Voyc^ O rdre & Sergent-m a j o r ; les foldats
& les bas-officiers qui viennent d’être commandés
de garde pour le lendemain , doivent travailler
. aufli-tot à mettre leur armement , leur habillement
& leur équipement dans le plus grand ordre. V.
Br ig a d ie r ; à neufheures du matin ils font inf-
pe&es par Je caporal -de femaine. Voye£ Inspect
io n ; bientôt après le fergent les infpeéle encore ;
..a neufheures & demie le fourrier de chaque compagnie,
dont il a été nommé à l’ordre , un officier
ou b as-officier , pour monter la garde , fe rend au
lieu défigné pour tirer les poftes ; là en préfenc-e
dun aide - major de la place, le fort décide des
poftes, des officiers & de ceux des bas-officiers;
que le premier fourrier a tiré un biilet,
1 écrivain de la place inferit le nom de l’officier
ou du bas-officier auquel le pofte eft échu ; ainfl
de fuite : cette précaution eft infiniment fage , elle
prévient beaucoup d’inconvénients en temps de
paix, & peut, pendant la guerre / prévenir des
trahifons ; à 10 heures , les hommes qui montent'
la garde font infpe&és par le lieutenant de femaine
de leur compagnie ; à 11 heures , chaque régiment
affemble le détachement qu’il doit fournir pour la
garde de la place ; ce détachement eft infpe&é &
exercé par un capitaine ou un des chefs du corps.
Voyeç_ Inspection ; l’heure de la parade étant-
arrivée , le plus ancien officier de ceux qui montent
la garde conduit le détachement fur la place où
U doit défiler ; lorfque la garde générale a défilé. !
Voyeç Pa r ad e ; chaque garde f e rend à fo-n pofte
par le chemin le plus court ; elfe garde le.filence ,
porte l’arme au bras & marche le pas de manoeuvre
;. lorfqu’elle arrive à 50 pas du corps de
garde qu’efle doit occuper, elle prend le pas ordinaire
porte fes armes , & va fe placer, tambour
battant, à la gauche de- l’ancienne garde ,• la nouvel!
e,garde eft alors particulièrement infpeéiée par
fon commandant ; numérotée par fes bas-officiers ;
les caporaux prennent poffeflîon du corps de
garde ; les officiers & les bas-officiers des deux
gardes s’abouchent les uns pour donner la confîgne
& les autres pour la recevoir. V o y e ^ C onsigne ;
on va enfuite relever les fentinelles. Voye^ Sentine
lles ; les fentinelles relevées & les caporaux
rentrés, l’ancienne garde part au pas ordinaire ,
tambour battant ; quand elfe eft à jo pas du corps
de garde , elle remet la baïonnette, porte l’arme au
bras , & conduite par le principal bas - officier,
rentre dans fon quartier; la nouvelle garde entre
alors dans fon corps de- garde & y refte jufqu’à ce
qu’elle foit relevée. Celui qui la commande lui fait
prendre les armes toutes les fois qu’il- le croit né-
ceffaire ; il veille à ce qu’aucun foldat ne s’écarte
de fon pofte; à ce que touts rempliffentexactement
ce qui leur eft prêtait relativement aux rondes &
patrouilles , fentinelles volantes & honneurs militaires
, ouverture & fermeture des portes , &c. en un
mot, à tout cé qui peut intéreffer la fureté de la
place & la tranquilité des citoyens; comme a r r i v
é e DE TR O U P E S, INCENDIES , BRUIT,* voye^
ce s m o ts . Quand , après 2 4 fleures, la nouvelle
garde arrive , l’ancienne fe retire & fe conduit
comme qpus l’avons précédemment indiqué.
En temps de guerre le nombre d’hommes de
gardes eft fixé par la néceffité ; en temps de paix
les ordonnances veulent qu’il foit réglé touts les
premiers du mois fur le nombre effeélif des foldats
en état de faire le fervice , & relativement au
nombre des fentinelles néceffaires pour le maintien
du bon ordre & la-' confervation des ouvrages ,
de manière que les fantaflins n’aient jamais moins
de cinq nuits, les cgvalijers moins de dix , & que
chaque homme ne f-affe jamais moins de fix heures
de faéfion ; les capitaines d’infanterie doivent avoir
onze ou douze nuits de repos, les lieutenants huit
ou neuf ; les capitaines de cavalerie ou de dragons
douze ou quinze , &. les fubalternes onze ou
douze.
Les ordonnances militaires & notamment celle
du premier mars 1768 / étant entrées dans touts
les détails relatifs au fer-vice des gardes dans leurs
poftes , j’ai cru devoir me borner à ce tableau
rapide ; je terminerai ce paragraphe par des réflexions
pleines de jufteffe que j’ai oui faire par un.
officier général , lieutenant de roi dans une d e nos
plus grandes villes de France. « Je ne conçois pas,
difoit ce militaire refpe&able par fon âge , fes
vertus & fon nom s je ne conçois pas pourquoi les
états-majors des pla,ces cherchent à multiplier les