
& des fourrages le e s , ainfi que des uftenfiles &
médicaments en réferve.
11 leroit bon que , lors des fourragements, les
capitaines remiffent à ce garde-parc les fourrages
qu’ils auroient faits, 6c que celui-ci les leur délivrât
; il y auroit moins de dégâts , i k , comme
ce garde-parc ne délivreroit que fur .un ordre du
capitaine-général, enluite de l’état des équipagès,
lequel état le garde-parc envoyeroit émargé à la
direftion, le munitionnaire profiteroit des tourrâ-
gements, & ne feroit pas obligé, comme je l’ai
vu plufieurs fois-, de payer à des entrepreneurs
des fournitures fimulées pour les mêmes jours
que les chevaux des équipages étoient amplement
nourris par les fourragements. En 1 7 it , 17,12 6c
1713 , les fournitures fimulées faites aux chenaux
des vivres, ont coûté aux munitionnaires plus de
6000 livres, ôc partie des mêmes chevaux font
morts de faim, parce q ue, quand ils venoient
dans les places de fécondé ligne pour charger des
farines ou du pain , - on ne leur fournilfoit aucune
nourriture. Les capitaines donnoient néanmoins
leurs récépiffés comme s’ils euffent re çu, & de
même que fi leurs chevaux avoient eu leur ration :
l’entrepreneur en retiroit le payement des munitionnaires,
& le partage s’èn faifoit entre cet
entrepreneur & les capitaines.
InjlruElion pour le Garde^parc.
Le garde-parc a les mêmes fondions que le
Garde-magafin d’une place ; il n’y a de différence
qu’en ce que le garde-parc eft ambulant à la fuite
de l’armée, & qu’il eft chargé, outre l’avoine &
le fourrage, d’une quantité ae différents effets en
cuirs , cordages , ferrements, médicaments &
même uftenfiles d’équipages, qui font d’un détail
plus vétilleux que les bleds , les farines 6c le pain
de munition; mais tout fe réduit néanmoins, dans
l’un comme dans l’autre emploi, à la recette , à
la dépenfe & à l’enrégiftrement exaft fur un journal
& fur un grand livre , 6c le grand livre ne diffère
de celui du garde-magafin d’une place, qu’en te
que chaque chapitre ouvert, tant pour la recette
que pour la dépenfe fur chaque équipage , doit
contenir autant de colonnes, avec leur titre , qu’il
y a de différentes natures d’effets. Ainfi l’on ne
croit pas néceffaire d’augmènter ce volume par
une répétition fur les devoirs de cet emploi ; on
renvoyé ceux qui en feront chargés, à l’inftrucr
tion du garde-magafin des vivres : on ajoutera
ici feulement qu’il ne doit, fous quelque prétexte
que ce puiffe être, délivrer aucune chofe aux
capitaines ou autres gens d’équipages fans un ordre
par écrit du capitaine- général, & , en fon abfence,
de fes lieutenants, & toujours fur le vifa & l’approbation
du contrôleur-général des équipages , à
peine de radiation , ôc d’en reftituer la- valeur au
prix de l’achat, ôc des frais de régie.
Il convient encore de l’avertir de ne pas différér,
fous peine de révocation, de copier exactement
fon journal de huit en huitaine, c’eft-à-dire,
les articles qui y font inferits, tant en recette
qu’en dépenfe, du dimanche précédent au dimanche
fuivant ; d’en faire-l’envoi au directeur des comptes
à l’armée , après avoir collationné, certifié ôc figné
cette copie ou extrait.
Enfin d’adreffer pareillement à la direction touts'
les ordres , mandements ôc autres pièces, en vertu
defquels il aura fourni Ôc livré des effets confiés
a fa garde, immédiatement après l’enrégiftrement
de la pièce , ou d’un bordereau, s’il y. en a
plufieurs, le certificat comptable du commis dépo-
fitaire à la direction , qui lui tiendra lieu d’original
dans la dépenie de fon compte, dans lequel toute
pièce de dépenfe quelconque, quoique autorifée
du capitaine-général, & vifée du contrôleur ou
autre commis & officier fupérieur , qui [n’aura
pas été convertie en reconnoiffance du dépofitaire
huit jours après fa date , fera rejettée de fon
compte, fans que cette peine puiffe être réputée
comminatoire, aux termes de l’ordonnance du ro i,
fur le fait des vivres. (M . D upré d’A u ln a y . ) .
G A RD E DE PARIS. On donne le nom de
Garde de Paris à un corps compofé de cavalerie
& d’infanterie, deftiné à veiller à la. tranquillité'
& à la fureté dé la capitale & au maintien du
bon ordre parmi fes nombreux habitants.
On fera peut - être étonné de trouver le, mot
Garde de Paris dans le dictionnaire militaire, mais
nous efpérons qu’avant la fin de cet article on
conviendra que les détails relatifs à ce corps ne
pouvoient être mis que dans cette partie de l’Encyclopédie.
Il nous feroit aifé de montrer que la Garde de
Paris, eft un des corps militaires qui rend à
l’état les fervices les plus confiants & les plus
répétés ; que le bon ordre qu’il fait régner dans la \
capitale y fixe cette foule d’étrangers qui l’enri-
chiflent après l’avoir embellie ; il nous feroit facile
en compulfant les régiftres de ce corps de montrer
que fes membres ont donné très fouventdes preuves
d’une probité ôc même d’une vertu rares, .biais
nous devons nous borner à faire connoître 14 constitution
aChielle de ce corps, ce qu’il a été , ÔC
ce qu’il pourroit être.
§• Ier:
Etat - major de la Garde de Paris.
L’Etat-major de la Garde de Paris eft compofé
d’un commandant , d’un major , d’un tréforier ,
d’un commiffairç aux revues , de quatre aides-
majors , de cinq fous - aides -r majors , de fept adjudants
, de fept fourriers, d’un tambour-major 9
d’un chirurgién-major, & d’un maréchal,
X I.
Cavalerie de la Garde de Paris.
Parmi les 1082 hommes dont la Garde de Paris
eft
eft compofée , on compte 128 maîtres bu cavaliers
, quatre trompettes, & un timballier.
Cette cavalerie forme deux divifions, chaque
divifion eft compofée de huit brigades , chaque
brigade de huit hommes.
Chaque divifion eft commandée par un offiçier.
Chaque brigade par un brigadier, un premier
fous-firigadier ôc un fécond fous-brigadier.
Pour être reçu dans la cavalerie de la Garde de
Paris, il faut avoir fervi dans un autre corps, avoir 5
pieds 6 pouces, être en état de fe monter ôc s’équiper
, ce qui fuppofe un fonds d’environ 1500 livres.
Le brigadier a 4 livres 10 fols par jour ; le
remier lous - brigadier 4 livres ; le fécond fous-
rigadier 3 livres 15 fols; le cavalier 3 livres 10
..fols. Au moyen de cette paye chaque individu
eft tenu de fe nourrir ôc d’entretenir lui ôc fon .
cheval.
Le cavalier qui perd fon cheval eft obligé de
fe remonter à fes dépens ; fur la demande du commandant
du corps le miniftre accorde néanmoins , ;
prefque toujours, une gratification à celui qui a
éprouvé ce malheur.
Un quart de la cavalerie de la Garde de Paris
eft toujours de fervice ; ce quart eft relevé toutes ■
les 12 heures ; une moitié de la partie qui eft de •
fervice eft fans ceffe à cheval, & occupée à faire i
des rondes dans les quartiers qui lui font preferits :
la portion qui fe repofe eft répartie dans des corps
de garde diftribués dans les différents quartiers de
Paris.
Le devoir de cette troupe eft de veiller à la j
fureté & à la tranquillité publique ; de marcher j
a ..la requifition de touts les citoyens ; de traduire
touts les délinquants devant les commiflaires établis j pour connoître des délits ; d’emprifonner les cou- j
pables d’après les ordonnances des commiflaires ;
de fe porter aux incendies , d’y amener des fecours
& d’y établir l’ordre.
Le fervice de la cavalerie eft infpeélé le jour ôc
la nuit par un officier de ronde.
La difeipline de la cavalerie de la Garde de
Paris eft la même que dans les autres corps militaires
; ceux qui en violent les loix font punis par
la falle de difeipline ou la prifon ; les déferteurs
font enfermés dans une maifon de force.
Chaque cavalier eft libre de fe loger oh il le
juge a propos, mais toujours à fes frais.
Les brigadiers j fous-brigadiers ou cavaliers qui
dans le courant d’une année fe font diftingué« par
leur bravoure, leur zèle 6c leur humanité, reçoivent
une récompenfe pécuniaire.
Lorfque les brigadiers , fous-brigadiers ou cavaliers
, font hors d’état de fervir, foit par ancienneté
ou par des accidents, on leur accorde
leur retraite & une penfior. proportionnée à leur
grade : le brigadier a 30 fols par jo u r , les fous-
brigadiers 6c cavaliers 20 fols.
Lorfque les cavaliers de la Garde de Paris font
malades ils font foignés par le chirurgien -major
A u militaire, Tome li\
du corps, mais ils font obligés de payer les médicaments
; ils font libres d’appeller un médecin
ou un chirurgien étranger au eprps, mais ils font
obligés de les payer : il en eft de même de leurs
chevaux relatiyement au maréchal du corps.
§ . I I I .
Infanterie de la Garde de Paris,
L ’infanterie de la Garde de Paris eft compofée
de 930 hommes : une moitié de l’infanterie de la
Garde de Paris eft fans ceffe de fervice. Ce fer-,.
vice dure 24 heures.
Les 95ohomiAes de la Garde de Paris font partagés
en huit divifions : une de 41 hommes, deux
de 156 , quatre de 1 2 0 , 6c une de 180. Chacune
de ces divifions a fon tambour.
La première de ces divifions eft appellée commandante;
les hommes en font choifis dans le refte
du corps ; ils font deftinés à remplir les places
vacantes dans la cavalerie 6c à y faire le fervice
des malades ; parmi les 7 autres divifions la dernière
a feule une dénomination particulière, elle
eft appellée divifion du guet, elle fait cependant
le même fervice que les autres.
Si cette différence dans la compofition des divifions
n’eft point indifoenfablement néceffaire,
pourquoi la laiffer fubfifter ? Elle doit mettre fou-
vent des difficultés 6c de la gêne dans le fervice.
Chaque divifion d’infanterie eft commandée
par un aide ou fous-aide-major 6c un adjudant ;
6c conduite par un fourrier, des fergents 6c des
caporaux*
Les foldats d'infanterie de la Garde de Paris
doivent avoir fervi dans les troupes de lignes ;
avoir 3 pieds 4 pouces; 25 ans au moins , ÔC
jamais au-delà de 45.
L'adjudant à 35 fols par jour; le fourrier 30
fols; les caporaux 22 fols ; l’appointé 21 fols ; les
foldats 6c tambours 20 fols. On retient à chacun 2
fols par jour pour l’habillement.
Le prêt de l’infanterie fe fait touts les dix jours
ÔC celui de la cavalerie touts les mois.
L’infanterie de. la Garde de Paris reçoit touts
les deux ans un habit, une vefte , une culotte,
un chapeau 6c une paire de guêtres : on lui fournit,
aufli des capottes pour mettre les fentinelles 6c.
ceux qui font des patrouilles à l’abri de la pluie 6c
du froid.
L’infanterie de la Garde de Paris eft armée
comme le refte de l’infanterie Françoife.
La partie de la garde qui eft de fervice tant,
dans l’intérieur de la capitale que dans fes faubourgs
, fur fes ponts 6c fes remparts, eft divifée
dans un grand nombre de corps-de-garde;, il part
toutes les deux heures une. patrouille de chacun
de ces corps-de-garde.
Outre ce fervice, la Garde de Paris a encore
la police dé touts les petits fpe&acles, de toutes
X x x