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ENCEINTE. Rempart qui > en ceint une ville. •
E n ce in t e d’un fout âge. Voyez C haîne.
ENCOURAGEMENT.. On lit dans l’article.
B ardes , diélionnaire de l’hifloire faifant partie
de 1 Encyclopédie : qu’il faut étourdir oit contraindre
les: hommes pour les porter à s’entre-détruire i Si par
étourdir l’auteur a entendu qu’il faut faire naître en
eux un violent enthoufiafme, il a eu raiion. Pour
quelques hommes qui marchént volontairement*
&. de fang froid dans les l'éntiers périlleux, qui
conduifent à la viéloire ; on en trouve,en effet,
beaucoup qui ne les fuivent avec confiance, &
d’un pas alluré, que lorfqu’on efl parvenu; à leur
dérober la vue des dangers., foit en allumant quelque
grande paffion dans leur âme , foit en détournant
leur attention, ou en la fixant fortement fur quelque
objet étranger ; & c’eft-là. véritablement ce qu’on
doit appeller encourager.
• Les moyens qu’un général habile peut employer
pour encouragerfes foldats , font en grand nombre :
prefque touts font bons ; c’eft l ’occaiion qui décide
feule.de ceux qu’on doit employer de préférence.
Donnons une idée fuccinte de ceux que les généraux
les plus célèbres ont mis en ufage..
A la tête des moyens faits pour augmenter le
courage des foldats , je mettrai la religion ; elle efl
le premier, le plus v i f , 8c le plus puiffant des ref-
forts. Touts les hommes qu’on place parmi les fages
légiflateurs, les adroits politiques, 8c les grands généraux
, en ont fait l’ufage le plus heureux. V. REr
I.TGION.
Après la religion vient la juflice de la caufe qu’on
défend; Celui-là fe trompe grofïièrement qui croit
que le foldat fe bat avec autant de courage dans
une guerre qu’il regarde comfrie -injufle ou inutile ,
que dans celle qu’il croit jufle ou néceffaire. Dans
les deux circonflances, l’armée marche à l’ennemi ;
elle cherche à la vaincre ; mais, elle ne marche
pas d’un pas auffi déterminé dans la première cir-
conflance que dans la fécondé ; ou , fi fon courage
efl d’abord le même, il fe dément bientôt. Le foldat
efl peuple ; il croit dans le premier cas que le dieu
des armées combat pour lu i; que l’ange exterminateur
le précède ; 8c dans le fécond , il s’imagine
voir des légions célefles qui combattent contre lui,
& qui portent le trouble 8c l’erreur dans la tête de
Tes généraux. Ces orateur s\ a d r o it s q u i mettent
un fi grand art dans la compofltion des'manifefles,
font perfuadês plus queperfonne des effets heureux
que produit fur le foldat la croyance qu’il a les
armes à la main pour défendre une caufe jufle ;
ce n’efi point pour les hommes éclairés qu’ils
écrivent ; ils fçavent bien que les philofophes &
les fçavants, ne jugeant pas des droits d’un prince
fur leurs écrits qu’ils publient, touts leurs traits font
donc dirigés vers le peuple qui .paye volontiers
les frais de la guerre quand on a -l’air de. la^/aire
pour lu i, '8c vers les foldats qui en bravent les
dangers 6c qui en {apporteet les fatigues avec joie,
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quand ils peuvent croire qu’ils ont le bon droit dô
leur c ô t é .
Les tendres foins qu’un général prodigue-à ceux
de fes foldats qui ont été bielles ., les fecours qu’il
fait accord.er aux veuves & aux enfants de ceux
qui ont luccombé fous les coups de l’ennemi ,
doivent être placés parmi, les moyens les plu»
allurés d’eneourager une armée. Si je fuis certain
que ma femme 6c mes enfants recevront le prix
du fang que j’aurai verfé pour la patrie, fi je fuis
alluré que je trouverai dans un bon hôpital des?
fecours prompts 6c furs, & qu’on me prodiguera
des foins attentifs, je redoute peu les atteintes
les plus graves ; dans la fuppoiition contraire *
l’afpeél de la plus petite bleflure m’effraye , 6c je
ne fais que ce à quoi l’honneur m’oblige.
Si on a montré de loin des diflinélions honorables
à celui qui en efl avide, des éloges à l’homme
vain, des grades à l’ambitieux, du butin à l’avare 3
touts combattent avec ardeur. Si l’état croit les
avoir récompenfés d’avance , en leur donnant une
paye modique, ils fe repofent auffi-tôt que leur,
devoir efl rempli.
Que la crainte, des peines ne foit employée
qu’à la dernière extrémité : elle ne peut être mife
au rang des moyens d’encouragement,- elle peut
tout au plus empêcher la lâcheté de fe montrer.
Le général fait-il à propos adreffer une harangue
courte & vive aux différents corps de fon armée,
il lui rend le courage qu’elle à perdu , ou augmente
celui qui l’anime. ( Foyez Harangue ). Que le
chef explique en fa faveur touts -les phénomènes
que k hafard offrira ; qu’il profite de la crédulité
fuperflitieufe de fes troupes ; 6c avec ces petits
refforts, il produira fouvent de grands événements.
Le commandant en chef paroîtril ne pas être
incertain du fuceès , voit-on fur fon front, lit - on
dans fes yeux, découvre-t-on dans fon maintien
devine-t-on par fes propos qu’il regarde la viéloire
comme affurée, le courage de ceux qu’il commande
efl doublé 1
Scipion , Pompée, 6c beaucoup d’autres généraux
, ont rendu compte à leurs armées des motifs
qui les faifoient agir, 8c cette marque de confiance
leur a toujours procuré la viéloire.
Infpirer à l’armée qu’on commande du mépris
pour la compofition de celle qu’on va combattre ;
fortifier cette opinion en lui montrant quelques
prifonniers foibles ou mal armés, c’efl fuivre un
confeil falutaire donné par un écrivain qui mérite-
"notre confiance , YEmpereur Léon. ( Notai) Il efl
plus utile 8c plus fûr de fe borner à infpirer à nos
foldats qu’ils font fupérieurs à nos ennemis ; l’idée
de mépris que l’on prodigue trop dans nos troupes y
entraîne le plus fouvent le foldat, & même l’officier,,
à une trompeufe fécurité ', & à des attaques an dé-
fordre , prefque toujours funefles.
Montrer les horreurs d’une longue prifon comme
une peine plus cruelle qu’une mort honorable ^
c’çfl encore un moyen fait pour donner du courage.
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aux plus timides. Vous pouvez même , fans commettre
un crime , calomnier la conduite que l’ennemi
tient avec les prifonniers qu’il fait. ( Nuta.'). Ce
n’efi pas un crime , fans doute ; mais outre qu’il y
a toujours quelque baffeffe dans la calomnie, il efl-
fouvent dangereux d’en emprunter les armes. Si
celui qui efl trompé par le menfonge vient à le
découvrir , ce qui arrive, prefque toujours , toute
confiance efl perdue, 6c il efl plus important de
la conferver. Ne cherchons à tromper que notre
ennemi; . * .
Gompofer vos partis 6c vos détachements qui
vont elcarmoucher de manière à ce qu’ils ayent
toujours de l’avantage fur l’ennemi, c’efl un moyen-
sûr & encourager vos foldats.
Parler à vos troupes de la fupériorité de leur ;
difcipline, de leur inflruélion, de leur armement, .
c ’efl leur donner de la confiance , 6c la confiance
fait naître les fuccès.
'Même dans lé moment où vous ferez réfolu de *
vous tenir fur la défenfive la plus abfolue, ayez
l ’air d’agir offenfivement, 6c votre affurance encouragera
votre armée. Vous Y encouragerez encore
quand vous préfenterez la bataille à votre ennemi,
quand vous marcherez à lui, quand vos retraites
auront l’apparence d’une marche en avant. -
Annoncer l’arrivée d’un, fecours prochain, c’efl
un flratagême qui encourage une armée : elle fait
tout pour ne point fe laiffer ravir l’honneur de
vaincre : faire paroître pendant la mêlée un détachement
qu’on a fait foi-même, 6c qu’on annonce
comme un fecours confidérable , c’efl un autre
flratagême qui peut fouvent être utile.
Jettez dans les retranchements des ennemis un
enfeigne, un bâton de commandement, ou quelque
marque de diflinélion, touts vos foldats, encouragés
par le defir de Je reprendre, fe précipiteront aveuglément
dans le danger.;
A y ez l’air d’avoir placé plus de confiance dans
un corps de votre armée que dans les autres ,
fans cependant paroître vous défier de ces derniers ,
vous les encouragerez touts ; celui que vous aurez
l’air de préférer voudra conferyer votre eflitne ,
6c les autres la mériter. Vous pouvez employer
ce moyen même avec les individus qui compolent
les différents corps.
Au défaut de tout autre moyen pour encourager
vos foldats, vous pourrez chercher à leur infpirer
une haine perfonnelle pour leurs ennemis. On ne
peut trop le répéter , ri faut que les hommes de
qui on exige des facrifices grands 6c fouvent répétés
, foient enflammés de quelque paffion violente.
Un moment avant le commencement de la bataille
, liez de nouveau le foldat par la foi d’un ferment
folemnel ; il efl peuple , je l’ai déjà dit ,
il croira devoir le tenir.
Généraux , faites-vous aimer de vos foldats. ;
gagnez leur confiance , 6c ils vous élèveront au
même rang que Vendôme.
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Son exemple efl cependant, il faut en convenir
, le moyen le plus aélit qu’un général puifie
employer pour encourager fes troupes ; mais on
ne doit en faire ufage qu’à la dernière extrémité ,
& lorfquc touts les autres ont été vains : il perdroit
de fa force s’ilétoit fréquemment employé. Scipion,
Cæfar, Condé, & beaucoup d’autres grands généraux
, anciens & modernes, lui doivent la plus
grande partie de leur gloire la plus éclatante..
Voyei Exemple. ( C. ) .
ENFILADE. Pofitioh qui expofe un terrein a
être enfilé par le feu de l’ennemi. On dit qu’il y a
de l'enfilade dans une courtine, une face de baftion,
un boyau de tranchée, un chemin, un pafiage, & c .
lorfque le feu de l’ennemi peut le parcourir dans fa
longueur.
E N G A G E M E N T . Contrat par lequel un
homme s’oblige à un fervice militaire.
Tout homme qui s’enrôle paffe 6c reçoit un
engagement. Le mot engagement réveille.donc à-la->
fois 6c l’idée du contrat que paffe un homme qui
s’enrôle, 6c celle de la fomtne d’argent qu’il reçoit
pour prix de fa liberté.
Les ordonnances militaires ont fixé la forme,
les conditions, 6c le prix des engagements.
11 efl défendu de'donner à l’homme qui s’enrôle
plus de 92 livres , fçavoir pour Y engagement- • 50*
Pour boire* ......... .. * • • • • • • ......... . 3°
Pour les frais de recruteurs* *.* * .............. 12.
Total* •• • ............•* 92.
On donne de plus à l’homme qui s’enrôle 2 fols
pour chacune des lieues qu’il doit faire , peur aller
de l’endroit où il a contraélé fon engagement, juf-
qu’à celui où efl le corps dans lequel il doit fervir.
On ne doit remettre à l’homme qui s’enrôle lorf-
qu’il paffe fon engagement, que la moitié de la
fomrae fixée pour cet objet, c’efl-a-dire, 25 livres;
le refie ne doit lui être payé que lorfqu’il a rejoint
la troupe pour laquelle il efl defline.
Modèle ^’engagement.
Infanterie Françoife
ou: ' ou
Cavalerie, - j Etrangère*
Je fouffigné (le nom de baptême 6c celui de
famille), natif de N. province de N*
jurifdiélion de N* âgé de N. certifie m’être
engagé librement y volontairement & fans friper-
cherie- ni contrainte , pour fervir en qualité 'de
foldat dans le régiment de N . l’eCpace de huit
années, à condition de recevoir pour prix da pré-
fent engagement, conformément à l’ordonnance du
roi, la fomme de N. ( en toutes lettres, ) , ainfi
que celle de N. ( auffi en toutes lettres ) pour
boire. Fait à N* le N*
L ’homme qui s’enrôle doit ligner fon engagement
; celui qui ne ijait point écrire, doit ea