chambellan, & fon pennon. en celle du premier
v a le t tranchant ». J1 faut remarquer ces dernières
-paroles , que Je pennon ro y a l étoit à la garde du
. premier valet tranchant-.
. Lorfque dans ces derniers tem p s , le roi réunit
la charge d e -p o r te - c o rn e t te blanche a v ec celle
d e premier tranchant, dans la p e r fo n n e d eM .d e I
la C h e fn a y e , en 16 85 , on mit ce qui fuit dans fes !
.'proyifions : « la charge de notre porte - cornette
blanche dont étoit- ppurvu le fieur marquis de
Vand euy re 3 ayant vaqué par fa m o r t , nous avons
pris - réfolutfon de réunir à ladite charge ; celle de
Jiotre.premier tranchant, lefquelles charges ayoient
■ été toujours ppffédées par une même perfonne ,
:& d’en pourvoir notre cher ,& bien amé je an-B ap-
tifte-Nicolas D efmé , é c u y e r , de la C h e fn a y e ,
gentilhomme de la chambre, de notre très - cher
dctrès-améfiis le Dauphin. . . . . A ces caufes',
nous avons audjt, fieur de la Chefna ye d on n é &
o é t r o y é ,. donnons &. oârpy.ons par ces préfentes,
lignées, de notre main ladite'çharge de notre porte-:
cornette blanche & premier tranchant , vacante
tant par le décès dudit fieur marquis de V an -
d e u v r e , que pa rla d émiflion du lieur de Bontena i,
comte de Hpmbourg , & c . »
• Ce qui eft énoncé dans ces p rovifions, que les
d eux charges ayoient été toujours poffédéesrpar
le m jm e officiert, fe vérifie dans plnfieqrs p e r -
fonnes de la maifon de Rodes , fous les règnes de
Louis X I I I , de Henri IV 6c de Henri I I I , fous
le règne defquels M M . de Rodes poftédèrent en
même temps ces deux charges ; le feigneur du
Mefnil-Simon les pofféjdoit auur fous Charles V I I I ,
comme on l’a vu dans fon épitaphe, 6c il.,étoit
un de leurs ancêtres par les femmes.
Joignons à cela ce que dit M, d u Can g e.; que
le pennon ro y a l étpitf autrefois à la g ardé du premier
valet tranchant; ôca joutons pour confirmer
cette remarque ce- qui eft dit dans la relation de 1
l’entrée de Charles VII dans ïjlquen ^ quê j’ai déjà
citée ; f ç a v o ir , qu’en jcette-'qçpaffipn. derrière les, j
pages; du roi. étoit ffa v a r t .., -écuyer tranchant-,
monté fur un grand deûripr^quiipprtoît,un pennon
de velours .azuré à trois fleürs - de 7l y s d’or ,,,qui-
é to it le pennon royal.
Selon tours ces différents ; textes , J e * pennon.
ro y a l, étoit. à la garde du premier valet tranchantL
.& les deux charges de v a let tranchant-!& $e [:
orte-pennon ro ya l éto ien t, du temps dè Charles f
7I I , unies dans la m ême perfonne. EllesTétaient; J
suffi fous. Cha rles V i l l , & l’ont prefque toujours I
été, depuis. De-r là il eft ', ce, me femble , très^
naturel de conclure, qûe l’étendard a,uquel.a. .ftfcr
cédé la cornette blanche , eft le pennon .royal
même .qui a changé de nom 6c de co u le u r , 6c
pris le nom de cornette blanche..
V o ic i encore une preuve de ce; que j’avance ;
c’pft ' que , le pennon ro y a l porté: par. le valet
tranchant ÿ fervoit au même ufage à l’armée .auquel
la cornette blanche a fervi depuis, étant pareille-^
ment portée par le valet tranchant. Je trouve ce cî
expreffément marqué dans un très ancien maîiuf-
c r i t , qui commence par une ordonnance de Phi-
lippe-le-Bel , datée d e l’an 1306 , touchant les
gages de bataille ; ôc oh il y a plufteurs divers
réglemens compilés. Il y en a un intitulé : Y ordonnance
du roi quant il va en armeç. Il eft dit fous
ce titre ; premièrement, que le premier écuyer
tranchant a la garde de l ’étendard royal ; fecon-
1 dement, que le. premier chambellan porte la bannière
du r o i , ôç qu’en fin , « le premier v alet tranchant
doit être le -plus prochain derrière le r o i ,
portant fon pennon , quiùâoit aller çà 6c là partout
oh le roi v a , afin que chacun connoifle oh
le roi eft, » O r , il eft manifefte par nos hiftoires
que tel étoit l’ufage de la cornette blanche, lorfque
le porte-çornette exerçoit fes fondions m ilitaires,
comme il les ex erçoit encore du temps-de Henri
I I I , de Henri IV 6c de Louis X III. O n peut relire
ce que j’ai dit ci-deflus fur ce qui fe pafla à cec
égard à la bataille d’Y v r i. O.n d o it donc , ce- p e
fem b le , convenir qûe la cornette blanche de ces
derniers temps , . étoit le pennon royal. Il refte à
examiner quand la . couleur du pennon ro ya l a
été changée j 6c qu’il a été fait • purement blanc :
car ,-il eft certain que.i’étendard ro ya l ôt le pennon
ro y a l ont ch aù gé.pour, la; couleur. ;
C e la fe. p rouve par divers faits hiftoriques que
j’ai rapportés ci-deftus. L ’étendard ro ya l du temps'
de Philip pe-Au gufte, étoit de couleur ibleuè pa r-
femé de fleurs-de?lys. . ..
D e fin azur Iinfante enfeigne , .
‘ A flëurs-dé-lys .'d’or aorn^ë ;
D it Guillaume Guya rt. L ’étendard .royal de
Charles "Mil-, à fon entrée à E o u e n , étoit de fatin
noir femé de foleils, d’or. Et dans la même cérémonie
le pennon ro ya l étoit de velours azuré à
trois ou à quatre'fieurs-de-lys d’or. Je fuis per«-
fu ad é, comme j e , l ’ai- déjà d i t , que ces hiftoriens
ne nous ont marqué * que le. fond de cet étendard
fans exclure la croix b lan che; tant .il eft confiant
par les écrivains de notre ancienne h-iftoire, que lés
étendards ro yau x ont toujours eu cette croix. - C ’eft
ajnfij.que. parlant.- des -drapeaux :,du: régiment des.
G a rd e s , on pourroit dire. Amplement qu’ils , font
de couleur bleue Tentés, de fleur-de-lys. C e qui
:n’excluroit pas la croix blanche qu’ils ont en effet
’fur ce fond bleu. Mais q.uland eft - ce que la cor-
; nette blanche a commencé d’être toute, blanche ?..
J e ne puis, rien affiner là -d e f fu s , fmon , que je ;.
n’ai vu nulle part- avant Charles IX . , la couleur.
| ;bladche attribuée à cqtte cornette ro y a je : mais *
ce n’eft là qu’un argument négatif qui n’e-ft pas :
affez,concluant pour faire ce prince l’auteur de c e >
changement. En v o ic i un autre qui paroît avoir »
quelque vraifembîance : c’eft que François Ier en. ■
créant le colonel général de l’infanterie , lui donna
dquk, compagnies colonelle s, auxquelles .feules il
accorda le privilège de p o r te r ie drapeau blanc/,.
I l pourroit b ien dans le même temps avoir change !
la couleur de fa cornette ro y ale ',' 6c lui avoir ;
donné la couleur blanche. Je ne n en fçais pas
davantage fur cette circonfiance.
L e pennon royal auquel la cornette blanche a
fu c c é d é , fe portoit même dans les armees ou le
roi n’étoit pas en perfonne , comme o n i a vu dans
l’expédition d’A f r iq u e , du duc de B o u rb o n , du
temps de Charles V I , dont j’ai parlé ; oh Froiffart
dit en termes exprès : « qu’on y v it le pennon du
ro i de France. » Il en fut de même de la cornette
blanche. L ’exemple de l’armée du duc. de Joyeufe
à la bataille de Coutras que j’ai rapporte, ou le
roi Henri III n’étoit p o in t , en fait loi.: mais b ien
p lu s , il y ayoit dans chaque armee ro ya le une
cornette blanche : c a r , dans le même temps que
Henri IV T e r ro it de fort près en perfonne a v e c
fa principale armée , celle du duc de Mayenne ô i
du duc de Parme , dans le pays de C au x , en 1 5 9 2 ,
les princes de Con ti 6c de Montpenfier avoient
dans la leur fur les frontières - du Maine , une cornette
blanche portée par M. d’Achon , qui fut fait
prifonnier à la journée de Craon par le duc de
Mercoeur. Pareillement fous Charles IX , a une
défaite de M . de Sommerive qui étoit dans la
Provence *,chef du parti catholique, tandis que
le comte de Lende foji père , étoit à la tête des
huguenots. D ’Âubigné dit que M . de Sommerive
perdit deux mille hommes fur la place , _ . . . .
abandonnant f enfeigne blanche , 6c vingt - deux
an tre s , ôcc.
Mais ces cornettes blanches , commè-jele dirai
dans la fuite , n’étoient point la cornette royale ;
c’ étoient feulement celles du général. Il faut maintenant
examiner quand On a ceffé les fonélions
militaires du porte-cornette blanche.
Il y a déjà longtemps que eette charge eft fans
exercice. Dans un état de la France imprime il y
a foixante an s , c’eft-à-dire en 1 6 6 1 , il eft dit :
« V ous remarquerez qu’autrefois , lprfque nos rois
s> marchoient au combat, c’étoit fous la cornette
v blanche y fous laquelle marchoient avec le roi
•n plufteufs feigneùrs volontaires : mais maintenant
». elle n’eft plus en,ufage. » D e la manière dont
cet auteur s’exprime, il paroît qu’il y avoit dès
lors bien des années qu’on ne portoit plus la cornette
blanche à l’armée. Je crois pouvoir aflurer
qu’on ne l’y a jamais portée, fous le règne de
Louis-le-Grand , ■ nftfis je la trouve encore fous
celui de Louis XIII.
V o ic i ce que 3 it;le Mercure François fous l’an
1 6 2 0 , après avoir parlé la prife du Pont de C e
durant la guerre civile qui . s’alluma au fujet de la
reine mère , après que lle eut quitté la cour. « L e
ro i ,/xn fe retirant à fon lo gis, âpres avoir été dix-
fept heures à cheval auparavant que de defcendre,
il le pouffa lui fit_ faire quelques paffades à la
tête de fa corriette blanche. ». Ce tte cornette étoit
donc portée encore à l’armée de 1620 ? ,
E n ' 16 3 6 , après la prife de Co rb ie qui effraya
beaucoup les Parifiens , comme l’on penfoit à reprendre
cette place , le roi Louis X I I I fit une ordonnance
, o h , entre autres chofes , a il eft enjoint
à touts maîtres d’hôtel ôc gentilshommes fervants
de fa majefté hors de quartier, de fe rendre dans
huit jours dans fon armée , 6c montés en état dé
lui faire fervice , à peine d’être déchus des qualités
6c des privilèges y attribués. ».
E t l’hiftorien ajouté , dans la même page : « le
roi arriva à l’armée peu de jours après a vec le
cardinal ( de Richelieu ) 6c bon nombre de gentilshommes
, tant de fa maifon que de volontaires. ».
Ce s officiers commenfaux du roi , dont il eft
parlé dans l’ordonnance , auffi-bien que ces fei-
gneurs 6c gentilshommes de la maifon du roi , 6c
les autres gentilshommes volontaires dont parle
l’hiftorien , qui accompagnèrent fa majefté à l’armée
, étoient ceux q u i , jufqu’alcrs , avoient coutume
de combattre fous la cornette blanche. A in fi ,
quoiqu’il ne foit pas ici fait mention de cet étendard
y je crois qu’il é toit encore dans cette armée ;
d’autant plus que dans un,état de la France , o ù ,
par occafion , il eft parlé de cette expédition , il
eft dit : « que le R o i convoqua l’ arrière-ban de
fa maifon , qu’il fépara d’avec les autres troupes ».
C e qui m arque qu’il devoit combattre fous un étendard
particulier , qui ne pouvoit être que la cornette
blanche ; fuivant la coutume que nous avons
v u avoir encore été obfervée fous ce règne , je
trouve qu’il eft fait encore mention de la cornette
blanche en 1642 , au fujet de la bataille de H on -
necourt, que le maréchal de Guiche perdit contre
les Efpagnols : car Viélorio Siri dit dans fon Mercure
, « .q u e la cornette blanche du colonel général
de la cavalerie , ayant été trouvée parmi les
étendards qui avoient été p r is , les Efpagnols s’en
firent grand honneur , croyant & publiant que
c’étoit la cornette des gentilshommes du roi de
France ; » ce qui fuppolè que cette cornette étoit
encore portée dans les armées françoifes.
Depuis ce temps-là , je n’ai point d’idée de l’avo
ir trouvée dans les armées ; & je crois que peu
de temps après le porte -cornette blanche , quoique
la charge fu b f ift | t , ceffa de faire les fonctions
militaires attachées auparavant à cette
charge.
Je dois faire i c i , en p a ffan t, une remarque fur
une manière de s’exprimer en ufage dans la maifon
du roi. Elle s’y eft introduite fans doute du temps
que la cornette blanche étoit dans les armées, &
s’y eft confervée , quoique cette cornette n’y foit
plus. En temps de guerre , on d i t , par e x em p le ,
des gardes du corps , on dit aulfi des gendarmes
& des autres corps militaires de la maifon
du r o i , que les uns font de quartier , & les autres
à la cornette. C e u x qui font de quartier , font
ceux qui , comme gardes , font leurs trois mois
de fervice. C eu x qui font à la- cornette s’entend
des autres % ii , n’étant point de quartier , ferv
en t d'ans l’armée, Q n parle ainfi , quoique les