
petites houpes ; les gantelets , braffards 6c grèves
de fer.
L’a rc, proportionné à la force de celui qui le
portoit, 6c plutôt au-defîous qu’au-deffus , avec
lé tu i, les cordes de rechange ; la trouffe, contenant
trente ou quarante flèches, leurs enveloppes,
&. les outils néceffaires pour les réparer, comme
limes, alênes , &c.
Deux lances , afin que l’une manquant , on
eût recours à l’autre : elles avoient huit coudées.
( 10 p . 10 p. 7 , 2 /. ).
Dautres lances, plus petites , ayant au milieu
des courroies , & au fe r , de petites flammes à la
maniérés des barbares. ( Maurit. L. 1. C. a .).
L’épée pendante des épaules, fuivant l’ufage
romain.
Le fabre , porté par un ceinturon, & fur la
cuïffe : il étoit à un & à deux tranchants, dont l’un
étoit droit comme celui de l’épée , l’autre ondoyant
en fer de lance.
Plufieurs armes de jet., & entr’autres deux javelots
; te cavalier en jettoit u n , & combattoit de
pied avec l’autre.
Tous les Romains étoient obligés, jufqu’à l’âge
de quarante ans , & foit qu’ils fçuflent bien tirer de
l’arc ou médiocrement , 4e porter cette arme.
« Les Romains, dit l’empereur Léon, ont fouffert
beaucoup de pertes, pour avoir négligé * entièrement
l’ufage de l’arc. On en donnera de plus
foibîes aux plus inhabiles, quoiqu’ils ne fçachent
pas s’enfervir ; il eft néceffaire qu’ils l’apprennent,
& ils s’inftruiront avec le temps ».
Les pagani n’étoient point afiujettis à cette obligation.
( Maurit. ibid. ).
Les chevaux, & fur-tout ceux des officiers,
portaient des frontaux & des poitrinaux de fer, .
de nerf ou de feûtre, fuivant l’ufage des barbares.
On leur coiivroit aufli le co u , 6c quelquefois le
ventre, avec des cuirs attachés aux panneaux de
îa felle : cette efpèce de cuiraffe garantiffoit &
faùvoit fouvent le cheval & le cavalier. On don-
noit fur-tout cette armure aux chevaux des premiers
rangs.
Les felles avoient de grandes couvertures de
peaux avec leur p oil, une fangle ( ersJ'ixXop), deux
étriers de fe r , un fac de cuir , une facoche contenant
pour trois ou quatre jours de vivres, & quatre
houpes à la bouffe ; il y en avoit une fur la têtière,
& une autre fous la tête du cheval.
Les chefs de troupes étoient chargés de veiller à ce qu’elles fuflent bien armées, & pourvues de
toutes les chofes néceffaires pendant les quartiers
d’hiver & dans les camps ; mais cependant d’une
maniéré modérée & fuffifante au befoirr. L’armement
& le traitement des officiers fupérieurs &
inférieurs étoient proportionnés à leur grade, depuis
le turmarque jufqu’au tétrarque ; quant à celui
du ftratège, il l’éroit d’une manière éminente,
& conforme à la fupériorité de fon rang. (Léo.
C. VT i . Maurit-, C.2. Confiant, p, 13.).
Il étoit ordonné aux gouverneurs des pfovitices
de veiller à ce que les armes des troupes fuffent
toujours bien complettes, propres au fervice, 6c
d’y faire veiller par touts les chefs qui leur étoient
fubordonnés.
Les erifeignes des bandes étoient toutes d’une
même couleur ; mais il étoit ordonné d’y mettre
des marques qui les diftinguaffent. Les flammes
de chaque turme, & de chaque dronge, étoient
de couleurs différentes : ainfi on pouvoit aifément
reconnoître les bandes, le$ dronges & les turmes.
{Léo. ib. § . 19. Confiant, p. 16. J.
Avant Maurice on les diftinguoit encore par
la grandeur. Ce prince ordonna qu’elles fuflent
petites & faciles à porter. « Nous ne fçavons , dit-
il , pour quelle raifon elles font grandes & difficiles
a porter : elles ne doivent différer que par les
flammes ». Après lui on reprit l’ufage antérieur *
alors les enfeignes étoient confidérées comme appartenants
au chef de la troupe, plutôt qu’à la
troupe même.
Celles des Comtes étoient plus petitesi &plus
légères ; celles des drongaires ou ducs, plus grandes
& plus remarquables ; celles des turmarques encore
plus; Yhypoflratêge en avoit une particulière 6c
différente de celles des turmarques ; celle du ftratège
étoit la plus grande , la plus apparente, & de-
voit être connue de touts, afin que les chefs &
les foldats s’y vinffent réunir en cas de déroute 1
dans l’ordre de bataille pn mettait à chacune une
garde de quinze ou vingt hommes.
, Les inftrumen'ts étoient la trompette &. des
buccines de différentes grandeurs.
11 fut prefcrit par Maurice, 6c après lui par Léon.
6c Conftantin Pophirogenete, que les fcutates fe-
roient exercés au combat d’efcrime avec le boucher
& les baguettes, au combat des troupes l’une
contre l’autre avec des piques fans fe r , ou des
rofeaux & des mottes de terre ; à s’emparer promptement
des portes & des hauteurs; à les attaquer
& à les défendre ; les pfilts , à lancer le veratum ,
à tirer des flèches contre une lance à la romaine
& à la perfe ( c ’eft-à-dire devant &. derrière fo i) ,
à les tirer en tenant le bouclier, à lancer des
pierres avec la fronde, à courir & à fauter. Voici
les exercices que les princes preferivirent pour
la cavalerie. ( Leo.C. Vil. § . 3. 18. Confiant., p. 6„
Maurit. L. XII. C. 8. 6. 2. 3. Cantacum. L. II.
C. 16.).
On exercera la cavalerie à tirer à pied des
flèches avec force & promptitude , contre une
pique ou un autre but ; enfuite à cheval, en eour-
rant devant , derrière, à droite & à gauche, à
fauter légèrement fur un cheval, & tirer facilement
en courant une ou deux flèches, puis à remettre
l’arc dans l’étui ou dçmi-étni, fuivant fa
grandeur ; à -prendre la lance qu’il porte fur le
dos; à frapper avec cette arme ;. à la remettre
au dos ; 6c à prendre l’are. Conftantin prefcrit
d’exercer les cavaliers deux à d e u x , à courir l’un
fur l’autre & à fe retirer.
La bande étant formée , le mandateur , ou
officier chargé de prononcer les commandements,
commandera Jilentium ,• nemo demïttat ; nemo ante-
cédât bandum. ( Les commandements font en latin
dans la ta&ique de l'empereur Maurice, en grec
dans celle de Léon. ).
On exercera enfuite la bande à marcher au
commandement move ; à faire halte au commandement
fia , ou bien au fignal de la trompette ou
de la petite buccine, au ion du bouclier, à un
figne de la main ; à marcher en avant & alignée ,
avec de grânds intervalles , au commandement
tcqualiter ambula ( ces intervalles dévoient être affez
grands pour que le cavalier pût faire à droite 6c
a gauche ( C. 2 .) ; à ferrer au commandement ,
latus firinge ( ce qui Te faifoit, non par un feul
flanc , mais par les deux flancs fur le centre ) ; à
ferrer les rangs de trois manières ; i° . en avant,
au commandement ad decarchas ; fur le centre,
ad pentarchas ; fur l’arrière , ad tetrarckas ; à ferrer
encore plus au c o m m a n d e m e n t : après avoir
exercé les cavaliers féparément, on les formera
par bandes ou tagmes, 6c on les inftruira de ce
qu’ils doivent exécuter pendant 6c après la charge.
Le mandateur doit crier à haute voix ( en allant
a, la charge); que perfonne ne foit en avant ou en
arriéré , jufqu’à ce que vous pourfuivieç /’ennemi :
f i vous forteç du rang3 regardeç la bande , pour
reprendre l'àligneihent : pourflive^ en braves gens,
6* que nul prétexte cTexhortation , nulle autre caufe
ne vous arrête : cavaliers , gardes^ vos rangs , & vous
a-uffi , porte-enfeigne ; lorfque vous aure{ vaincu , !
6* qu’il faut pourjuivre, f i vous forteç de vos rangs , I
ne vous abandonne£ pas, de peur de perdre votre
ordre.
On exercera les cavaliers à marcher en ordre ,
d’un pas ni lent, ni précipité, en fe couvrant avec
leurs boucliers , eux & le cou de leur chevaux.
Lorfque l’on commencera de tirer des flèches au
commandement, v£lu%oy, percute, ils porteront la
pique à l’épaule, comme font, dit Maurice, les
nations blondes , tcl %cc.y%ct e%vn , & fe garderont
de courir, parce que le défordre feroit dangereux
, lorfque les archers,qui font derrière, lancent
des flèches. ( Léo. ib. § . 30. 31.).
On les fera courir l’elpace d un mille, foit en
efcarmouchant au commandement, pttix tïsTct&cx ]
àxôXvfht, cum ordine fequere ; ioit en pourfuivant
au commandement ( d[^ofta £a<* ) , curfor fefiina.
U,ne autre efpèce de manoeuvre fera de fe
retirer, & de faire front enfuite ; alors le ciwfeur
criera : rJ?r7t <t , percute 6* cede ; lorf- .
qu’ils feront à une ou deux portées du trait, il j
criera encore çpàçts 'ixa , torna & mina. ( Ibid, s
§ .3 6 .) .
Ces mouvements feront exécutés en avant par
1« droite, par la gauche , 6c en arrière , comme
vers une fécondé 4igne j foit en fe féparant partroüpes
,foit en marchant fur un même front. Les
cavaliers porteront alors la pique haute, 6c non
pas oblique,afin que les chevaux ne rencontrent
pas d’obftacle. (Ibid. § . 37.).
Un autre genre d’exercice fera de marcher fur
la droite 6c lur la gauche, pour envelopper l’èn»
nemi, au commandement, <h%iu à
•srpos TcLçlçiçct difpone dextra , vel finifira , & par
une ou pluüeurs bandes.
On exercera aufli .à faire face à l’arrière, en continuant
d’occuper le même terrein , au commandement,
ftila%fipuliroy, transforma 3 ou à changer le
front de la ligne au commandement, 9
ttanfeunto , l’un pour Toccafion où l ’ennemi fe
montre fur l’arrière, l’autre pour celle où il s’y
montre en force*
On n’exercera pas feulement en ligne, mais à
courir direélement par dronges, & à revenir en
tournant, à fe retirer 6c à retourner fubitement
contre 4’ennemi, à fecourir par troupes détachées
celles qui ont befoin de l’être. ( lb. § .40 &)%•)•
L’empereur Leon prévient qu’il y a des chofes
qu’il ne faut pas apprendre au foldat, de crainte
qu’elles ne viennent à la connoiffance de l’ennemi.
Il veut donc qu’on exerce quelquefois les bandes
enfemble pour les accoutumer à l’ordonnance
générale de bataille ; mais qu’avant le combat, &
lous prétexte d’exercice on ne les forme jamâis
fur deux lignes , ou dans l’ordre propre à tourner1
l’ennemi, ou à Teicarmouche par dronges, ou aux
embufeades , afin que les deffeins du firaiége ne
foient pas divulgués avant le combat.
Lorfqu’on exerçoit toute l’armée , ou même
une feule bande ; il étoit ordonné de la divifer
en trois parties , dont la plus gtaride étoit employée
comme coureurs. On lés plaçoit tantôt au
centre , & tantôt- fur les flancs; On défignoit des
troupes dans la même ligne , pour fervir de défer.*
feurs, & on les formoit fur dix de hauteur. Un petit
nombre de cavaliers portés en avant figuroient la
ligne ennemie.
Lorfque la troupe s’ébranloit, les coureurs fe
féparoient des défenfeurs, conroient en avant un
ou deux mille pas, faifoient trois ou quatre fois
la caracole à droite & à gauche, rentroiènt enfuite
dans la ligne des défenfeurs , & marchoient avec
eux comme pour chercher ceux qui étoient cenfés
les pourfuivre.
On exerçoit de meme par dronges , & il étoit
prefcrit de former tOur-à-tour tous les cavaliers à
être coureurs 6c défenfeurs.
On faifoit aufli le même exercice par turmes, &
s’il y avoit plufieurs bandes ou troupes de coureurs,
on les divifoit chacune en deux troupes ,
dont celle de la droite tournoit à droite , 6c celle
de la gauche à gauche, afin que les cavaliers ne
s embarraffaffent pas dans leurs mouvements.
Il étoit ordonné d’exercer les troupes, foit a
couvrir leurs flanès, foit à envelopper ceux de
1 Tennemi ; mais ces manoeuvres devaient être fo