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& environ à cinq toifes en avant du front de
bandière.
F A G O T . V o y e ^ F a sc in e..
F a g o t . Voye{ P a s s e - v o l a n t .
F a g o t de Jappe. C’eft un fagot de deux pieds
& demi ou trois pieds de hauteur , 6c. d’un pied
& demi de diamètre, dont on fe fert au défaut
de facs-à-terre pour couvrir les jointures des gabions
dans la fappe.
F A L A R 1QUE. Efpèce de hafte ou demi-pique ,
garnie de matières combuftibles. Elle ëtoit armée
d’un fer très fort. On l’entouroit au-deftbus du fer
d?étoupes imbibées d’huile , de fouffre , de bitume
& de réfme. Cette arme lancée par la balifte sat-
tachoit aux tours de bois & y mettoit fouvent le
feu. ( Véget. L. IV. C. 18. ).
On a donné différentes formes à la fa la r iq u e ,
en différents temps 6c en différents lieux. Celle
des Sagontins, fuivant Tite-Live , avoit un fer de
trois pieds de longueur , ( 2 p. 8 p. 7,8 1. ) , afin
qu’il pût traverfer le corps 8c les armes. Il étoit
de forme quarrée comme dans le pilum . La hampe
étoit ronde, 8c entourée d’étoupes enduites de
poix. Si le fer ne perçoit que le bouclier & s’y
attachoit, les "mouvements que faifoit le foldat
pour s’en débar'raffer augmentoient l’aâivité de la
flamme. Alors épouvanté , il étoit forcé de jetter
fbn bouclier & de s’expoler aux coups de l’ennemi.
Les Francs ont fait ufage de cette arme. Au
temps d’ifidore, elle avoit un plomb de forme
ronde à fon extrémité. Son nom étoit dérivé du
mot Etrufque f a la , qui fignifioit originairement
le ciel, & qui futenfuite donné aux objets éleyés ,
tels que des remparts & des tours. Silius Italicus
parle d’une autre fa la r iq u e beaucoup plus grande :
ç’étoit un foliveau ferré.garni de plufieurs pointes,
auquel on attachoit aum des matières combuftibles.
FANION. Enfeigne des équipages d’un corps
de troupes. C ’eft un morceau d’étoffe de laine
d’un pied en quarré attaché au haut d’une hampe
de dix pieds de long. Chaque régiment & chaque
brigade doit avoir un fa n io n de la couleur affe&ée
à chaque corps & fur lequel le nom du régiment
eft écrit. Il eft porté par un valet des plus fages,
qui eft choifi par le major , 8c aux ordres du
vague - mettre. Il eft défendu , fous peine du
fou e t, aux valets de quitter le fa n io n de leur régiment.
Les fa n io n s peuvent avoir cinq deftinations militaires
différentes.
i ° . Comme il importe que le foldat <eonferye
une extrême vénération pour fes drapeaux , 8c
comme ce fentiment s’affoibliroit néceffairement
s’il les voyoit chaque jour flotter fur fa tê te , on
a jugé à propos de lès remplacer par des fa n io n s
dans les exercices- joi^naliers.
2.0. Pour mettre de l’ordre parmi les valets &
Içs menus équipages d’une armée, o/i a cru devoir
raffembler ceux de chaque régiment foui un même
figne ; le fanion a été choifi pour remplir cet objet.
On remet ce fanion entre les mains du valet le
plus fage : le roi lui donne une paye & lui confie
une certaine autorité : les ordonnances infligent des
peines févères à ceux des valets qui ne fuivent pas
leur fanion 3 8c qui défobéiflent tant au porte-
fanion, qu’au bas - officier qui eft chargé de leur
conduite.1
30. Pour que les gros équipages des différents
corps & des officiers généraux ne fe confondent
pas, il eft encore à propos qüe ceux de chaque
corps , ou de chaque officier général, foient précédés
8c fuivis par un fanion qui lerve à les diftinguer.
4°* A^ans Ie fecours des fanions, comment re-
connoitroit - on dans un camp , compofé d’un
nombre infini de tentes, toutes uniformes, celle
qu’occupe un officier, ou bas-officier de tel ou
tel corps , de telle ou telle compagnie ? Comment
un foldat reconnoîtroit-il aifément celle qu’ilhabite?
Comment indiqueroit-on l’endroit oh chaque compagnie
doit tendre fa tente ? 8cc.
50. Quand un régiment voyage dans l’intérieur
du royaume , le corps entier doit avoir un rendez-
vous , & chaque compagnie doit s’affembler 8c fe
former devant le logement de fon premier officier
ou bas-officier. Comment touts les membres de
cette divifion reconnoîtront - ils ce logement, fi
une marque vifible 8c diftinâe ne vient le leur
indiquer ?
Deux efpèces de fanions peuvent remplir les
cinq objets que nous venons d’indiquer.
Une nous fervira pour les exercices, les gros
bagages 8c les valets, Sc l’autre pour les logements
& les tentes.
Les fanions pour les exercices, les gros bagages
& les valets , pourroient être compofés de deux
morceaux de ferge de neuf pouces de largeur
chacun fur. dix huit'pouces de longueur; le morceau
fupérieur feroit, comme dans les drapeaux,
de la couleur du revers, 8c la bande inférieure
pourroit être de la couleur du parement. Voye%
U n i f o r m e s 8c D r a p e a u x . Deux fanions fuf-
firoient à cet objet pendant la paix, 6c quatre
pendant la guerre. Le fanion du premier bataillon
feroit diftingué de celui du fécond , par une petite
cravatte blanche. Un de ces fanions marcheroit à
la tête des valets du premier bataillon, & l’autre
à la tête de ceux du fécond. Il en feroit de même
des gros équipages.
Les fanions de la cavalerie , des huflards , des
dragons & des chaffeurs , feroient différenciés entre
eux par la couleur des revers 6c des parements,
& diftingués de ceux de l’infanterie, parce qu’ils
feroient compofés de deux triangles qui fe jôin-
droient par leurs bafes. Le triangle fupérieur feroit
de la couleur du revers. Le triangle inférieur de
celle du parement.
Les fanions qui ferviroient en temps de guerre
pour les tentes , 8c en temps de paix pour les
logements
logements feroient au nombre de dix ; c’ôft-à-dire
que chaque compagnie en auroit un ; ces derniers
fanions pourroient être compofés d’un morceau de
ferge de huit pouces en carré , 8c de deux flammes
auffi de ferge de cinq pouces de largeur fur dix
pouces de longueur. Le morceau carré feroit de
la couleur affeérée à la compagnie , 8t les flammes
diftinguées par les mots fupérieure & inférieure,
feroient la première de la couleur du re v e r s , 8c
la fécondé de celle du parement.
Nous penfons que les fanions ordonnés comme
nous venons de le dire , rempliroient exactement,
a caufe de leur analogie avec les uniformes 8c les
drapeaux, l’objet pour lequel ils ont été imaginés.
( C . ) .
. . F A N T A S S IN . Soldat qui fert à pied. C e mot
vien t de l’Italien fantaccino , & .celui-ci -de fante ,
qui Signifie l ’un 8c l’autre un foldat à pied. Le
mot fante fignifie proprement un jeune garçon
fervant de valet : ce nom fut donné aux loldats -
qui fervoient à pied , lorfque la cavalerie feule
etoit e ftimée, 8c oompofoit prefque en entier les
armées : alors les foldats à pied étoient regardés
comme les valets des gendarmes , 6c on leur donna
meme le nom de fantacçini 3 diminutif de fante.
F A S C IN A G E . Ouvrage que l’on conftruit avec
dés fafcines.
- ;; F A S C IN E . Fagot de menus branchages. La faf-
cine a environ fix pieds de longueur & huit pouces
de diamètre. Elle eft contenue par deux liens, placés
a-peu-pres a un pied de diftance des extrémités. Elle
eft d un grand ufage à la guerre. Q n s’en fert pour
conftruire des retranchements, des épauîements,
des batteries , pour tracer des ouvrages, combler
les fofles d’un retranchement qu’on attaque , faire
le paffage du fofte d’une place affiégée ,■ conftruire
des digues, des ponts fur des ruiffeaux pour les
communications.
I l fa u t , pour leur donner plus de folid ité , arranger
les branchages-, de forte qu’il refte le moins
de vuide poffib.’e , les ferrer fortement 6c les bien
lier. Un homme peut faire deux fafcines dans une
fleure , en y comprenant la coupe des branchages.
O n emploie à ce travail dans les fièges l’infanterie
8c la cavalerie , 6c quelquefois la cavalerie
leule , lorfqu’elle eft nombreufe , 8c que le lieu
du travail eft éloigné du camp, parce que-le fer-
v ic e de cettte troupe eft alors beaucoup moindre
que celui de l’infanterie, 6c qu’on peut employer
les chevaux pour tranfportér les fafcines. On en
mit des amas a la tête du camp de chaque corps-, ;
oc on y met des fentinelles. Le travail des faf-
eines eft cenfé corvée 6c n’eft point payé aux
troupes. Celles qu’on emploie à .la conftru&ion
des batteries 6c à la réparation des brèches, ont I
depuis dix pieds jufqu’à douze.
F A U C H A R D o u F A U C H O N . Se rpe tran-
.chante - des deux côtés mife au,bout d’un,, long |
jm an die.
ï A ÜSSE - A T T A Q U E, A ttaq ae feinte pour 1
d ivife r les forces de l’en n emi, les contenir ou at-
tirer loin de l’attaque véritable , ou empêcher qu’il
ne les y emploie toutes. O n fait ufage de cette
rufe dans l’attaque d’un pofte ou d’une place d e
guerre. Dans ce dernier cas , on ouvre des tranchées
devant un front qu’on n’a pas deffein d’attaquer
réellement. S’il arrive dans l’attaque d’un
pofte que l’ennemi méprife trop la fqujfe-attaque ,
on peut la changer en attaque v é r itab le , 6c celle-
ci réuffit quelquefois. On fait faire les faujfes-at-
taques par les troupes les moins bonnes 6c en petit
nombre ; quelquefois par des valets revêtus d’uniformes
; mais il faut alors employer touts les
moyens de leur donner l’apparence du grand
nombre. •
F A U S S E - B R A I E , féconds enceinte d’une
place de guerre. C ’eft: un efpace de quatre ou
cinq toifes au niveau de la campagne , pris dû
côté 6c près de l’efcarpe , 6c couvert du côté de
la ^campagne , par un parapet conftruit comme
celui du rempart de la place. L ’ufage de la faujfe-
braie eft de défendre le fofte par des coups , qui
.étant tires d’un lieu moins élevé que le rem p a r t,
peuvent plus facilement être .dirigés vers toutes
les parties du folié. Marolois, F rita ch , D o g e n , 6c
phifieurs autres auteurs, dont les conftru&ions ont
été adoptées par les Hollandois , ont emp loyé les
fauffes-braies dans leurs fyftèmes. O h ,ne s’en fert
plus à préfent ; parce qu’on a qbfervé que lorfque
l’ennemi étoit maître du chemin ^ c o u v e r t , il lui
etoit aifé de plonger du haut du glacis dans les
faces de la faujfe-braie 3 6c de les faire abandonner;
enforte qu’on ne pouvoit plus occuper que la
partie de cet ouvrage vis-à -v is la courtine. Quand
le rempart étoit revêtu de maçonnerie, les éclats
caufés par le canon rendpient auffi cette partie
très-dangereufe : les bombes y faifoient d’ailleurs
des défordres auxquels on ne pou voit remédier.
Ajou te z à .ces inconvénients la facilité que don-
noit la faujfe - braie pour prendre les places par
efçalade, lorfque le fofte ét,oit fec. Lorfqu’il étoit
plein d’e a u , la faujfe-braie fe trouvoit également
acceffible dans les grandes gelées. T o u s ces désavantages
ont engagé les ingénieurs modernes à
ne plus faire de faufe-hraie , fi ce 11’eft vis-à-vis les
courtines, oh les tenailles en tiennent lieu. Voye^
T e n a i l l e s . L a citadelle de T o u rn a i, conftruite
par M. de Megrigny , 6c non point par M . de
V au b an , comme on le dit dans un ouvrage attribue
a un auteur très cé lèb re, avoit cependant une
faujfe-braie. Mais M. de Folard prétend que cet
ouvrage y avoit été ajouté , pour corriger les
défauts-de la première enceinte. ( Q . ).
F A U T E A U , Efpèce de bélier qu’on employoit
avant l’invention de la poudre.
F E R A C H E V A L . Ouvrage de figure à-peu-
pres ronde ou o v a le , formé d’un rempart 6c d’un
p a ra p e t , que l’on conftruit quelquefois dans les
environs d’une place de guerre , pour en empêcher
l’accès, '