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de chaffeurs à cheval ; d’un lieutenant colonel,
& d'un major de chaffeurs à pied ; d’un quartier-
maître tréforier , de deux adjlidants de chaffeurs à cheval; d’un adjudant de chaffeurs à pied, d’un
chi rurgien - major , d’un aumônier , d’un maître
maréchal , d’un .maître. fellier , & d’un armurier
chaffeur à pied.
Nous ne donnerons pas ici le détail des droits
& des devoirs des différents membres des états-
majors des régiments ; ils font confignés dans les
articles particuliers qu’on leur a confacrés, V. donc
M estre - d e - camp p r o p r ié t a ir e , Mestre-
DE-CAMP COMMANDANT, MESTRE-DE - CA'MP
LIEUTENANT COMMANDANT , MESTRE - DECAMP
l ie u t e n a n t en s e c o n d ; Voye£ les
mêmes mots pour l’infanterie Allemande, Irlan-
doife , Italienne & Corfe ; Voyeç les mêmes mots
pour la cavalerie , les huffards , les dragons. Voye{
les mots L ieu ten a n t c o l o n e l , M a j o r ,-
Q u a r t ie r - m a it r e t r é s o r ie r , P o r t e -d ra p
e a u x , P o r t e -é t e n d a r d s , P o r t e -g u id o n s ,
A d ju d a n t , A u m ô n ie r , Ch ir u r g ie n -m a jo r ,
T a m b o u R-m a jo r , Ma ît r e s e l l ie r , M a ît r e
m a r é c h a l , A r m u r ie r , &c.
§. i i .
De /’état-major des places,
L’état-major de chaque grande place de guerre
eft compofé d’un gouverneur particulier, d’un
commandant, d’un lieutenant de roi , d’tin major,
& d’un nombre d’aides & de fous-aides-majors
proportionné à l’étendue de la place & au nombre
de fes poftes, d’un greffier militaire , d’un écrivain
de place, & d’un prévôt des bandes.
Les villes de la fécondé ligne n’ont pas toutes
des gouverneurs & des commandants particuliers.
Quelques forts, quelques citadelles , n’ont pour
état-major qu’un major de place, & un ou deux
aides ou fous-aides-majors.
Pour connoître les droits & les devoirs des
membres des états-majors des places. Voye^ G o u v
e r n eu r , L ie u t e n a n t de r o i de v i l l e ,
M a jo r de p l a c e , A id e & So us-a id e - m a jo r
d e p l a c e , G r e f f ie r m il it a ir e , É c r iv a in
d e p lac e &. P révôt des bandes.
g. n i .
De /’état-major des provinces,
La France, en y comprenant l’île de Corfe, eft
divifée en quarante gouvernements : chacun de ces
gouvernements a pour état-major un gouverneur
général ; prefque touts un commandant en chef ;
plufieurs, un commandant en fécond, & quelques-
uns un commandant en troifième.
On trouve encore dans Y état - major des provinces
, des officier? connus fous le nom dé lieuÉ
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tenants-généraux de la province ; on en compte
jufqu’à cinq dans certaines provinces, dans quelques
autres quatre , dans d’autres trois , dans quelques
- unes deux , dans certaines un ; il y en a
même qui n’en ont point.
Les lieutenants de roi de la province font auffi.
au nombre des officiers de ï é ta t-m a jo r de la province
; le nombre des lieutenants de roi dans les
différentes provinces , varie depuis un jufqu’à huit ;
il en eft même oh il n y en a point du tout. On
comprend encore dans {'état-major des provinces
le fecrétaire du gouvernement.
Les lieutenants des maréchaux de France doivent
encore être comprisdans l’état-major des provinces ;
leur nombre eft affez généralement proportionne
à l’étendue de la province. On compte des provinces
oh il y en a jufqu’à trente-trois , d’autres
oh il y en a infiniment moins ; en Corfe il n’y
en a point du tout.
Dans l'état-major des provinces on doit comprendre
encore les perfonnes chargées par le gouverneur
ou par le commandant en chet, des details
relatifs au gouvernement. En Guienne , par
exemple ; on trouve dans chaque ville un homme
de condition & affez généralement un chevalier
de Saint-Louis , à qui cette commiflion eft confiée.
Pour connoître les droits & les devoirs des
différents membres des états-majors des provinces,
Voye{ les mots G o u v e r n e u r d e p r o v i n c e ,
CÔMMANDANT EN CHEF, COMMANDANT EN
s e c o n d , C o m m a n d a n t e n t r o i s i è m e . Voye^
L i e u t e n a n t --g é n é r a l d e p r o v i n c e , L i e u t
e n a n t DE ROI DE PROVINCE , & LIEUTENANT
DES MARÉCHAUX DE FRANC E .
g . I V .
De /’état-major des différentes armes.
L’armée Françoife eft compofée de quatre espèces
de troupes différentes ; J’infanterie, la cavalerie
, les dragons & les huffards ; chacune de
ces armes a fon état-major particulier.
L’état -major cÇe l’infanterie (créé en 152.5, a
éprouvé beaucoup de variations ; il eft actuellement
compofé d’un colpnel général de l’infanterie Fran-
boife & étrangère*, d’un fecrétaire général, d’un
prévôt & d’un lieutenant.
Lorfqu’une armée eft affémblée , l’infanterie qui
la compofe a un état-major particulier compofé
d’un major général de l’intanterie, & d’un nombre
d’aides & fous - aides - majors , proportionné à la
force de cette arme.
L'état-major de la cavalerie créé fous Charles
I X , en 1565, eft compolé d’un colonel général
de la cavalerie Françoife & étrangère , d’un meftre-
de - camp général, & d’un commiffaire général.
Dans une armée la cavalerie a fon é ta t - m a jo r
particulier.
\ L ’état-major des huffards créé, par Louis X IV ,
eft
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eft compofée d’un colonel général & d’un fecrétaire
général.
L’état-major des dragons créé par Louis XIV
eft compofé d’un colonel général & d’un meftre-
de-camp général. Cette arme a auffi à la guerre
fon état-major particulier.
Pour connoître les droits & les devoirs des différents
membres des différents états-majors , Voyeç
les mots C o l o n e l - g é n é r a l , M e s t r e - d e -
c a m p GÉNÉRAL, &C .
H V .
De /’état-major des armées
Nous donnons le nom d’état-major des armées
à un corps nouvellement créé , & qui doit toujours
fubfifter ; il eft compofé d’un certain nombre
de maréchaux & d’aides - maréchaux - de - logis.
C e corps eft une efpèce d’école dans laquelle doivent
fe former les officiers qui compoferont, fans
doute, Y état-major général de la première armée
qu’on mettra fur pied. Nous ne pouvons entrer
dans de grands détails fur le fervice de ce corps
en temps de paix, fur fa compofition , &c. Les
ordonnances qui doivent régler touts ces objets
importants ne font pas encore publiques ; mais s’il eft
permis de hafarder quelques conjeâures, on peut
dire que le chef de ce corps choifira dans l’armée,
les officiers qui, par leur zèle & leurs çonnoif-
fances annonceront du goût &. du talent pour le
fervice de Y état-major de l’artnée ; on peut con-
jeâurer que pour entrer dans ce corps il faadra
fçavoir géométriquement & deffiner corre&ement •
la carte militaire ; qu’il faudra de plus pouvoir faire j
dans un court efpace de temps un croquis exa&
d’une vafte étendue de terrein ; en faire connoître
touts les détails militaires ; être en état d’en rendre
un compte détaillé ; fçavoir quels font les objets
qu’il importe le plus de reconnoître, la manière dont
on# doit le faire, &. dreffer les mémoires qui doivent
accompagner la reconnoiffance. On peut con-
je&urer encore que les membres de ce corps feront
chaque année difperfés fur nos frontières , tant
pour reconnoître les pofitions qu’ont occupé les
généraux célèbres,que pour en fixer de nouvelles ;
qu ils feront toutes les fuppofitions imaginables ;
qu’ils ouvriront en idée des marches pour l’infanterie,
la cavalerie , les bagages, & qu’ils chercheront
& indiqueront la manière de fe procurer
des vivres , des fourrages , &c. ; qu’ils marqueront
les endroits propres à l’établiffement des magafins
de toutes les efpèces. On peut conjefturer auffi
qu’ils apprendront à tracer les camps, à les couvrir
, les retrancher, à ouvrir des communications ;
qu’ils ne perdront pas de vue les exercices & les
manoeuvres & la compofition des troupes, afin
d’opérer fur des bafes certaines. Après qu’ils auront
reconnu ainfi toutes nos frontières , & que leur
coup d’oeil aura acquis la perfe&ion qu’on peut
Art militaire. Tome II,
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I defirer , ils voyageront, fans doute, dans les pays
limitrophes ; ils répéteront en courant les mêmes
opérations qu’ils auront faites pofément dans nos
provinces ; puis ils iront loin de nos frontières &
ils reconnoîtront enfin les pays les plus éloignés.
A leur retour on trouvera dans leurs portes-feuilles
des cartes, des plans & des projets pour toutes les
efpèces de guerres ; & dans leurs têtes aggrandies
parun travail journalier, des idées vaftes,mais fages
fur toutes les parties de l’art militaire , qui concernent
particulièrement les officiers de Y état-major
de l’armée.
Quand ce corps aura ainfi acquis tout ce qu’on
peut defirer qu’il pofsède , combien fes membres
ne feront-ils pas utiles à nos généraux ; combien
leurs travaux n’aideront - ils point les hiftoriens ;
combien leurs réflexions n’éclaireront-elles pas les
gens de guerre. Je crois voir fortir de ce corps une
hiftoire militaire françoife telle qu’il nous la faudrait;
quelques-uns de fes membres, tenant le crayon
d’une main & le burin de l’autre , iront fur le champ
de chacune des batailles que les François ont données;
là ils compareront les récits des* François
avec ceux des étrangers ; les détails écrits dans les
livres avec ceux de k nature du pays ; ils devineront
les changements que le temps a opérés;
ils graveront dans leurs écrits tout ce qui intéreffera
véritablement les militaires ; aidés enfin par les mémoires
manufcrits dépofés au bureau de la guerre,
ils résilieront les erreurs groffières & dangereufes
dont nos hiftoires font remplies. (Foyer H i s t o i r e
M i l i t a i r e . ) . Non, je ne me fais pas illufion, je
ne vais point au-delà du vrai ; au contraire je
refte en deçà : oui , l’état-major des armées tiendra
plus que je ne promets, plus qu’on ne l’efpère,
& plus que je ne vois.
§• V I . ,
De /’état-major général de l ’armée;
' L’état-major d’une armée Françoife eft compofé
d’un général ,d ’un nombre de lieutenants généraux ,
& de maréchaux-de-camp, proportionné à la force
de l’armée , & des officiers & perfonnes chargées en
chef des différents détails ; fçavoir :
Le maréchal-général-des-logis de l’armée, qui
eft chargé des marches , campements, logements,
fourrages au verd , correfpondances par eïpions ,
& inftruâions pour les officiers généraux & particuliers,
chargés de quelque expédition.
Cet officier a fous lui les aides-maréchaux-géné-
raux-des-logis de l’armée~; le capitaine des guides;
les fourriers, dont les fondions font de marquer les
logements des officiers de Y état-major au quartier
général, ceux des officiers généraux dans les villages
voifins du camp ; le vaguemeftre général & les
vaguemeftres particuliers , chargés de conduire les
équipages du. quartier général, & ceux des troupes
a la fuite des colonnes ; les ingénieurs-géogra