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de beftiaux , chafTer ni pêcher dans les ouvrages,
ni fur les glacis, fans en avertir le caporal ; vous
n’y bifferez aller perfonne que les ingénieurs, 6c
les officiers majors de la place ; s’il fe préfente des
voitures pour entrer, vous en ufez de même que
pour celles qui fe préfentent pour fortir.
Configne particulière & extraordinaire de jour,
pendant la pa ix , à une avancée.
Outre la configne générale & la configne ordinaire
particulière, une fentinelle placée à une avancée ,
peut avoir encore une configne extraordinaire ;
cette configne extraordinaire ne peut être prévue.,
parce qu’elle dépend des évènements.
Configne particulière 6» ordinaire de jour, pendant
la paix , fur le rempart.
Une fentinelle placée fur le rempart, a la coiz-
figne générale 6c la configne ordinaire particulière
fuivante.
Vous ne bifferez monter perfonne fur le rempart
ni fur le parapet, que les ingénieurs 6c les
officiers majors de place ; vous n’y bifferez point
couper d’herbe, pêcher, ni chafTer, fans en avertir
le caporal;
Cette dernière partie de 1a configne, eft utile
fans doute, nous verrons cependant dans l’article
fentinelle , que les ordonnances militaires ont prévu
qu’on pouYoit en abufer.
Configne particulière 6* extraordinaire de jour ,
pendant la pa ix , fur le rempart»
La configne extraordinaire des fentinelles, placées
fur le rempart, rentre dans l ’ordre de toutes
les autres confignes extraordinaires.
Configne ordinaire particulière de jour, pendant la
paix, devant un magafin.
La fentinelle placée à la porte d’un magafin,
a 1a configne générale 6c la configne ordinaire particulière
fuivante.
Vous ne bifferez point ouvrir b porte du magafin
, fans en avertir le caporal.
Configne particulière 6* extraordinaire de jour,
pendant la p aix, devant un magafin.
Outre la configne ordinaire particulière, 1a fentinelle
placée à la porte d’un magafin, peut avoir
»ne configne extraordinaire qu’on ne peut prévoir.
Configne particulière, ordinaire, extraordinaire de
jour, pendant la paix , devant la porte d'un
général.
La fentinelle placée à la porte d’un général,
d’un lieutenant de ro i, d’un intendant, a la configne
générale 8t une configne ordinaire particulière, 6c
très fouvent une configne extraordinaire.
La configne ordinaire particulière, 8c b configne
extraordinaire que l’on donne à une fentinelle
placée devant b porte d’un officier général, d’un
lieutenant de ro i, d’un intendant, ne peuvent être
prévues ; elles dépendent de 1a volonté de la perfonne
à qui fa place donne le droit d’avoir une
fentinelle. C ’eft ici que les abus font fréquents ;
tantôt 1a fentinelle fert de fuifTe ; tantôt elle doit
empêcher d’entrer les perfonnes qui portent un
bâton ; tantôt elle doit ne biffer fortir aucune
perfonne qui porte un paquet ; quelquefois elle
doit garder des fruits, &c. N’eft-ce pas dégrader
une fentinelle , que de b foumettfe ainfi aux caprices
d’un homme à qui les volailles de fa baffe-
cour , les légumes de fon jardin , les fruits de
fon verger, paroiffent les objets les plus intérêt
fants à conferver ? Cette réflexion me rappelle
une anecdote rapportée par Racine. Un lieutenant
de roi, à qui M. le Prince 6c M. de Turenne
donnoient des confeils fur 1a conduite qu’il devoit
tenir pour défendre glorieufement 1a v ille , interrompit
ces deux grands hommes , 6c les quitta
pour aller chafTer une chèvre qui mangeoit un
chou dans un des baflions de b place.
Confignes générales de nuit.
La configne générale de Huit eft conçue en ces
termes :
Après b retraite battue, vous crierez d’une voix
forte qui vive, toutes les fois que vous voyez
ou que vous entendez quêlqu’un qui s’approche
de votre pofte ; vous ne biffez paffer perfonne
qui n’ait répondu d’une manière à fe faire con-
noître ; vous faites paffer les allants 6c venants
du côté oppofé de votre pofte ; vous préfentez
vos armes aux rondes ôc patrouilles 6c à toute
troupe armée; après onze heures du foir, vous ne
biffez paffer perfonne fans feu; après avoir crié
yois fois qui vive, fi on continue de s’approcher de
vous, vous criez halte là, 6c vous avertiffez que
vous allez tirer ; fi pialgré cet avertiffement on
continue de s’avancer pour vouloir vous forcer,
vous tirez 6c vous criez aux armes.
.Qu’on nous permette une courte réflexion fur
cette configne s’il eft poffible qu’un étranger,
qu’un enfant,, ou unpayfan, ignorent notre langue
ou nos coutumes militaires, s’ils peuvent continuer
leur chemin malgré les ordres d’une fentinelle qu’ils
n’entendent point ou ne comprennent pas ; cette
configne doit être ou abolie ou modifiée. Comment
fera donc une fentinelle qu’on voudra réellement
forcer ? cela arrive-t-il affez fouvent pour donner
1a permiffion de faire feu, à un jeune foldat,
qu’une feuille peut intimider, qui voit un homme
prêt à le forcer, dans chaque citoyen qui paffe l
Confignes particulières de nuit.
On pofe pendant la nuit des fentinelles devant
les armes, fur le rempart, à b porte d’un magafin
ou à b porte d’un officier général, Ôcc.
.Configne particulière, ordinaire, de nuit, pendant
la pa ix , devant les armes.
Vous ferez reconnoître les rondes 6c patrouilles.
( Voye^ R o nd e 6c P a t r o u il l e . ).
.Confi gne particulière , extraordinaire , de nuit ,
pendant la paix, devant les armes.
On ne peut prévoir cette configne extraordinaire.
Configne particulière, ordinaire, de nuit, pendant
la pdix, fur le rempart.
Vous ne bifferez paffer que les rondes 6c patrouilles..
Confignes particulières, extraordinaires, de nuit ,
pendant la paix, fur le rempart.
Il eft impoffible de prévoir les confignes extraordinaires.
.Confignes particulières , ordinaires & extraordi- ,
naires , de nuit, pendant la pa ix , à la porte d’un
général.
Il en eft des confignes particulières, ordinaires 6c
extraordinaires, de nuit, qu’on donne à une fenti-
nelfe placée devant 1a porte d’un général, d’un
lieutenant de roi, ou d’un intendant, comme des
confignes de jour.
Des confignes pendant la guerre,
La bafe des confignes générales , pendant 1a
guerre, eft celle des confignes, pendant la paix;
a ce fonds, on ajoute tout ce que les circonftances
rendent nëceffaire ; les fentinelles doivent alors
pbferver , avec une attention, extrême , tout ce
qui fe paffe autour d’elles; avoir l’oeil au guet,
l’oreille en l’air pour découvrir 6c reconnoître tout
ce qui s’approche de leur pofte, faire feu fi elles
font attaquées ; crier aux armes auffi-tôt qu’elles
découvrent l’ennemi, quelque menace ou quelque .
promeffe qu’il leur faffe; ne donner b contre-figne
que dans une nécèffité abfolue ; placer de temps
en temps Toreille contre terre, pour deviner fi
quelque co’rps de troupes ne marche pas dans les
environs; remarquer s’il ne s’élève pas des nuages
«le pouffière ; fi les oifeaux fuient avec précipitation
6c de quel côté, ôcc. Nous donnerons dans
l’article fentinelle toutes les obfçrvatiçns relatives
aux autres devoirs des fentinelles, tant pendant
la paix que pendant 1a guerre.
Avant de donner la configne au folda*t qu’on va
mettre en fa&ion, b fentinelle lui fait face 6c
préfente les armes au commandement que lui en
fait fon caporal ; elle lui donne 1a configne d’une
voix baffe, mais d’une manière claire. Les fenti-*
nelles ne fe donnent ordinairement que les confignes
particulières ordinaires 6c extraordinaires, parce
qu’il eft fenfé que tout foldat fçait les confignes
générales.
Pour que les foldats fçachent les confignes générales
, on les leur fait apprendre par coeur avant
de leur biffer monter 1a garde ; c’eft le caporal
de leur efcouade , ou celui qui a le diftriét de
l’inftruéfion des recrues , qui eft chargé de ce foin.
Pour s’affûter que les foldats n’oublient pas les
confignes générales, ne devroit-on pas les leur faire
répéter dans leurs chambres au moins trois ou
quatre fois par an ?
Quand un foldat d’un régiment étranger donne
la configne à un foldat d’un régiment françois , il
1a tronque quelquefois fi fingulièrement, qu’après
avoir pafle par deux ou trois bouches, elle eft
totalement dénaturée. On obvieroit à ces inconvénients
, fi , comme nous l’avons remarqué à
l’article Ba t t e r ie , toutes les troupes d’une même
nation étoient obligées de parler 1a même langue.
Ne devroit-il pas y avoir pour touts les bas-
officiers de l’armée un petit livret dans lequel
toutes \qs confignes feroient. renfermées ? Quelques
régiments ont fait imprimer de petits catéchifmes,
tel que nous le demandons; mais comme ils ont
été rédigés par différentes mains , ils ne font pas
uniformes , 6c leurs variations mettent de la différence
dans là manière de s’en fervir,
:§• I I I .
Des feuilles de papier écrites ou imprimées qu’on
appelle confignes.
L’état - major de chaque ville doit faire dreffer ,
d’après l’ordonnance pour le fervice des places ,
des confignes particulières pour les commandants ,
les bas-officiers 6c les fentinelles de touts les poftes,
de manière que la garde de 1a place d’armes n’ait
dans fes confignes que ce qui eft relatif à fon fervice;
il en eft de meme des gardes aux portes des poftes
intérieurs, des poftçs extérieurs 6c des gardes à
cheval.
Le commandant de 1a ville peut joindre aux
confignes extraites des ordonnances, celles qu’il
juge néceffaires pour 1a fureté 6c le bon ordre de
la place, 6c pour les différents cas d’allarme.
Les confignes générales 6c particulières du commandant
de chaque pofte , doivent être par écrit,
collées fur une planche , 6c dépofées dans fon cor.os
de garde.
Les confignes qui Concernent les fondions des
L i.j