
chemins couverts , une b arrière a vec une rampe
qu’on dirige vers leurs angles faillants, afin d’em-
pecher qu’elles ne foient enfilées par les batteries
que l’ennemi place v i s - à - v i s des faces des ouvrages
, pour en ruiner les défenfes, obfervant de
n’en point faire aux places d’armes Taillantes, étant
trop expofées aux attaques de l’enn emi, mais feulement
aux rentrantes. Elles fervent pour faire
des forties.
O n met une rangée de paliffades contre le parapet
qui les furpaffe de 9 p o u c e s ,.& qui en eft
éloigné à fon fommet de 18 , & en bas feulement
de trois pouces^ O n é lèv e ce parapet feulement
d e quatre pieds & demi au-deffus de la b anquette,
qu’on revêtit de gafon ou de maçonnerie à fon
dé faut, à un pied & demi près de la crête. La banquette
fe fait large de 4 à 5 p ied s, &. élevée environ
de 2 ,3 & 4 pieds au-deffus du terre plain du
chemin couvert , & même quelquefois plus , fui-
van t les dominations de' la campagne qui obligent
à l’enfoncer plus ou moins.
C ’eft ce que nous détaillerons plus particulièrement
dans un chapitre particulier à la fin de la
fortification irrégulière ; en attendant, venons à
3a manière de le tracer fur le plan c i - jo in t , Planche VL
ConfirüElion,
Faites ( / g . 185) une parallèle au foffé de la place
& de la dem i- lu n e , de cinq toifes de largeur,
( qui eft celle qu’on donne ordinairement au chemin
couvert ) , après quoi vous ferez la place
d ’armes aux angles rentrants, comme a b c d n
mettant 12 toifes du point a aux points bècd,
pour a^>ir les demi-gorges , & pour en avoir les
faces , vous porterez 15 toifes des points d & b au
point c, faifant des arcs qui fe couperont en ce
point.
O n fait des traverfes aux deux côtés de ces
places d’armes, comme celles marquées E F , lefi
quelles doivent être perpendiculaires fur le foffé ,
Sl avoir trois toifes d’épa iffeur, comme nous
l’avons d i t , fur cinq toifes & demie de longueu r,
a v e c un paffage derrière , comme celui marqué
G H I , lequel doit a voir 5 à 6 pieds de largeur, le
crochet H I ayant 9 ou 10 pieds de longueur, pour
pou vo ir couvrir ce paffage , & empêcher qu’il
ne foit enfilé.
Le s ouvertures qu’on fait aux faces de ces places
d ’a rme s, ont dix pieds de large. E lles fe tracent de
la manière qui fuit :
D iv ife z la ligne G C en deux parties égales
au point K ; mettez cinq pieds de chaque côté de
c e point en M & N ; enfuite élevez une perpendiculaire
au point K fur G C , comme K L , à
laquelle vous donnerez trois toifes, & puis vous
tirerez la ligne N L , & la ligne M O parallèle à
N L , & votre fortie fera tracée. .Vous la ereu-
ferez à la hauteur du rez-de-chauffée, & elle ira
en montant infenfibtemeat vers le glacis, jufqu’à j
ce qu’elle en joigne la hauteur ou fuperficie environ
a trois toifes vers L & O . Nous donnerons
un deffein des barrières qui fervent à fermer ces
forties dans le chapitre des chemins couverts.
Les places d’armes devant les angles flanqués
des baftions & demi-lunes , comme Z {fig. 184. ) ,
fe forment par les traverfes fur le chemin couvert
marque 6», lefquelles font faites fur la prolongation
des faces. On y fait aufli un paffage,
comme celui marqué I , lequel doit être enfilé
par la traverfe o p p o f é e à la place d’armes rentrante.
C ’eft pourquoi le crochet doit être fait
comme les marqués 2 | fig i 186), & n o n comme les
marques A & B , parce qu’il y auroit des endroits
ou on feroit à couvert. Je ne fuis point du tout
pour ces traverfes , elles font aufli avantageufes à
1 afliegeant qu’à la f lié g é , & même plus ; c a r ,
quand l’ennemi veut fe rendre maître du chemin
cou ve rt, il attaque toujours les angles faillants , &
il s’étend depuis cet angle à droite & à gauche
jufques vers lés points 3 & 4 ( fig. 184. ) , ce qui
fait qu’il prend en flanc ceux qui font derrière
les traverfes é* 6*, & les en chaffe à coups de
fufils & de grenades , & s’étant rendu maître
de la place d’armes Z , ces traverfes lui fervent
dépaulement pour faire la defeente du fo f fé ,
comme nous l’avons déjà dit. C ’eft pourquoi je
n y en ferois jam a is , &. j ’ai.merois beaucoup
mieux , fi une branche du chemin couvert étoit
trop longue ( comme celle d’un ouvrage à corne,
ou d’une contre - garde ) , en mettre une à la
moitié de fa longueur, le refte pouvant être
découvert de la place.
A u furplus, fi on y en veu t mettre , il faut ne
leur donner que 9 ou 10 pieds d’épaiffeur, comme
nous avons déjà d i t , afin que le canon de la place
ne puiffe facilement les bouleverfer.
Du glacis»
O n marque le glacis fur un plan en faifant une
parallèle au chemin co u v e r t , qui en fera éloignée
de la largeur qu’on veü t lui d on n e r , comme ici
de 30 toifes ; & on marque aux angles faillants &
rentrants les arêtes &. les goutières du g la c is , p ar
une ligne qu’on tire depuis le chemin couvert ju f qu’à
la parallèle , comme les marquées 5 , 6 , 7 &
8; { f i g . 184.).
Difiribution des bâtiments du corps de la place.
Il faut commencer à faire {fig. 184. ) une parallèle
autour du rempart en-dedans du côté du centre
de la p la c e , qui fera éloignée du pied du rempart
de 13 to ife s , afin d’avoir deux vu e s ,. une du côté
du rempart de 3 toife s , & une autre du côté de la
place de la même largeur, & Un corps de cazerne
entre deux de fept toifes de largeur, lequel joint
aux deux ru e s , occuperont enfemble la largeur de
la parallèlf, O n doit remarquer , qu’il faut toujours
ê
faire des logements pour les officiers & les foldats
le long du rempart-, afin qu’ ils foient plutôt à leurs
d e vo ir s , & dans de petits forts, comme celui - c i ,
le refte fert à bâtir les logements pour l’état-
major , l’arfenal, l’ég life , & pour les bourgeois,
comme il fuit.
De la place d'armes.
Pour conftruire la place d’armes au milieu du
fo r t , il faut du centre A {fig. 18 4 .) porter , 20
toifes de chaque côté. O n prendra les rues de 4 à
5 toifes en - dedans, comme on les v o it marquées
aux quatre angles 9 & au milieu 10 , & les portes
6 corps de garde qui font deffous marqué 11 ,
fe font de différentes grandeurs & figures, comme
nous dirons par la fuite, en parlant des bâtiments.
Le s pavillons pour les officiers fe mettent p r è s .
des portes, & ont 7 toifes de largeur, comme les
marqués 1 2 ; leurs longueurs de même que celles
des corps de cazerne marqués 13 & fuivant celles
de la courtine ; le tout dépendant du bon goût de
1 ingénieur qui le fait conftruire?
O n fait aufli quatre puits aux quatre coins de la
p la c e , fi c’eft un lieu où on puife l ’eau en creufant.
O n donne à ces puits cinq pieds de diamètre.
Les magafms E & D dans les baftions ont différentes
grandeurs. Nous donnerons-la manière,de
les conftruire, de même que les fouterreins C & B ,
& le corps de garde des demi-lunes, les ponts fe
font dans le milieu des courtines , & des faces des
demi-lunes, comme les marqués 14. O n leur donne
15, à 20 pieds de large. ;
Nous expliquerons le tout en fon lieu.
R e m a r q u e .
I l fau t, autant qu’il eft poflib le, remplir les baftions
de terre à la hauteur du rempart, pour n’en
former qu’un terre-plein, cela le rend plus propre
aux manoeuvres qu’il convient de fa ire , & procure
de grandes facilités, en cas de b efo in , pour
y faire de grands & bons retranchements , qu’on
é lèv e d’autant plus aifément, que les terres nécef-
faires à cet effet font à portée , & que leur déblai
tient lieu de foffé. O n peut encore , fous la maffe
des te r re s , pratiquer de grands fouterreins , dont
on ne fçauroit fe paffer dans une place a fîiég ée,
particulièrement li ellé eft petite , & je ne
mettrai jamais de magafin à poudre dans les baftions
, a moins que de les faire comme on fait une
fimple maifon fur j e terre-plein des b a ftio n s ,
& les abattre au commencement du fiège , &
mettre la poudre dans tes fouterreins , cela épar-
gneroit la dépenfe des magafins voûtés , qui eft
très grande. A u furplus, fi on en vouloit abfolu-
m en t , je tes placerois 1e long des cou rtines, &
j’aurois foin d’empêcher qu’on y bâtît des maifons'
au près , crainte du feu , & je ne fouffrirois que
des jardinages ou enclos aux.environs.
ConfirüElion d'un pentagone régulier. 1
Après avoir décrit un cercle à volonté du centre
B , vous 1e diviferez en cinq parties égales aux
points C D E F G {fig 187 ) , & tirerez les lignes
d un de ces points à l’autre, qui vous donneront
tes cinq polygones intérieurs. Pour avoir vos
demi-gorges, vous prendrez, comme au quarré,
la cinquième partie d’un de vos côtés , & la troisième
pour tes capitales de vos baftions.
Vous aurez aufli les flancs & tes faces, en opé-2
rant comme au quarré , & tirant vos lignes de
défenfe de même.
Vous prendrez un des côtés de votre polygone^
que vous tranfporterez à p art, pour faire votre
échelle, que vous diviferez en trente parties égales,
qui vaudront chacune 10 toifes. Âinfi tout votre
polygone intérieur fera de 130 toifes, qui eft une
bonne mefure pour 1e pentagone , qui eft la
moy enne fortification.
Le foffé de la place fe fait comme au quarré y
& vous lui donnerez 1 < toifes.
Les demi - lunes fe font de même, ènfuite ont
leur fait des flancs de la manière qui fuit :
Prenez 6 toifes intérieurement des points H & I
fur la gorge aux points K & L allant vers M , &
devez des perpendiculaires de deffus la courtine
par ces points qui coupent les faces de la demi-
lune en N & O , & ils feront conftruits. Ils fervent
à battre 1e paffage du foffé du baftion qui
leur eft oppofé. A la vérité., l’ennemi peut tes
ruiner des batteries qu’il eft obligé" de faire pour
battre tes flancs des baftions.
Mais il ne faut pas pour cela abfolument les
rejetter, à moins'qu’il ne s’y rencontre quelque
inconvénient, ainfi que cela peut arriver , d’autant
plus qu’il n’en coûte pas plus d’en faire que de
prolonger tes faces jufqu’à l’alignement de la con-
trefearpe ; au contraire, on' épargne la partie de
revêtement de gorge, qu’on échancrera par leur
moyen.
On fait aufli ces demi-lunes quelquefois beaucoup
plus grandes, comme nous 1e dirons par la
fuite.
Il faut aufli retrancher la partie de gorge P M Q
comme nous l’avons dit au quarré.
Le foffé des demi-lunes doit avoir toujours tes
deux tiers de celui de la pla ce, & il fe fait
comme au quarré.
Des flancs brifiès.
Revenons au corps de la place. Quelques ingé*
nieurs préfèrent tes flancs brifés, c’e ft -à -d ir e ,
conftruits avec des orillons, aux flancs droits,
parce que ces orillons tes couvrent des batteries
croifees, & réduifent l’ennemi au feu direft de fes
contre-batteries. Il doit y avoir une règle générale
pour l’épaiffeur des orillons ; car c’eft un
grand abus de tes proportionner comme plusieurs
ont fait, à la grandeur du flanc , & cette règle
doit être, qu’outre la largeur du parapet de la
face , il y ait encore affez de terrein pour y pou