
r o i , & que c’étoit là que fa majefté en vo yo it fes
ordres fur ce qu’il y a vo it à faire.
9 °* Q u e fi le porte-cornette blanche étoit fait
prifonnier a la ba ta ille , c’étoit au roi à pa yer fa
rançon,
IO°* Q u e le cornette blanche avoit droit d’avoir
un cjieval de la grande écurie du ro i, qui feroit
choifi après le premier & le fécond cheval de
bataille de fa m a je fté , du jour que le roi avoit
ennemis en campagne, & qu’il îa ifoit la revue
d e fon armé e, à laquelle le cornette de voit aflifter
enfuite du commandement du roi y & qu’il avoit
le même droit au retour de l’armée.
i j °. Q u e quand l’arrière-ban étoit pu blié, &
que ceux des p rovinces qui le commandoiënt, arri-
voien t à l ’arm é e , les maréchaux des logis ne leur
dévoient point donner de lo g is , qu’ils ne leur porta
ie n t atteftation du porte-cornette blanche du
jour de leur arrivée.
ï 2°. Q u ’après les trois mois de fervice de l'arr
iè re-ban , il donnoit à ceux qui en é to ien t, descertificats
de leur fervice ren d u , fur lefquels ils
en obtenoient du fecrétaire d’état de la gu e r re ,
qui leur fervoient en cas de b e fo in , pour n’être
point inquiétés par les juges des provinces.
Un autre mémoire qui vient aufli du marquis
de V andoe uvre, dit ce que j’ai déjà marqué , que
la cornette blanche d e v o it être gardée dans les
coffres de la garde-robe. 11 ajoute que quand on
1 y repbrtoit, c’étoit le premier page de la grande
écurie , par qui le bâton de la cornette devoit être
porté. E t qu’enfin celui qui étoit pourvu de la
charge de porte-cornette b lanche, avoit fon entrée
à la chambre du r o i , dans le même temps
que les officiers de la g a rd e -ro b e portoient les
habits de fa majefté. Q u ’il avoit d’appointements
^oo livres par moi’s , qui faifoient 72.00 livres par
a n , dont un quartier a été retranché. Q u ’outre
cela il y avoit eu une penfion de 3000 liv r e s ,
attachée à la charge dont les lettres patentes font
en bonne fo rm e , & bien, vérifiées. Ce lu i qui pof-
sède aujourd’hui cette ch arge, n’eft p a y é que de
5400 livres par an. Ceft-là tout ce que j ’ai pu
tirer de notre hiftoire, & des mémoires que j’ai
rapportés touchant'à la charge de porte-cornette
b lan che, dont j’ai montré l’origine dans celle de
porte-pennon r o y a l, qui é to it , à la couleur p rè s ,
le même étendard que la cornette blanche. J’ai
encore prouvé clairement par l’hiftoire, que la
charge de premier tranchant étôit avant plufieurs
fiècles unie à celle de porte-pennon r o y a l , comme
elle l’a prefque toujours été depuis à celle de porte-
cornette blanche : & c ’eft avec vérité que le feu
r o i , en la réunifiant dans la perfonne de M. de
la C h e fn a y e , a dit dans fes provifions, que ces
deux charges avoient toujours été poffédées par
la même peffonne.
I l ne refte plus qu’à mettre ic i la lifte dé ceux
qui ont poffédé cette charge depuis que cet étendard
porte le nom de cornotte. Je ne la commencerai
qu’au règne de Charles V I I I , parce que
je n’ai pu trouver les noms de ceux qui portoient
p2r office le pennon ro ya l avant ce temps- l à ,
excepté celui d’un feigneur, nommé Ha v a rd , qui
lé portoit fous le règne de Charles V I I , & qui'
etoit aufli premier tranchant. Je ne mettrai point
non plus dans cette lifte le nom de ceux qui ont
porté la cornette blanche dans les armées des rebelles
pendant les guerres civile s , ni de ceux qui
l’ont portée quand les rois n’étoient point à l’armée ;
d ’autant que ni les uns ni les autres n’avoient point
véritablement la charge,; les premiers, parce qu’ils
ne l’avoient point par l’autorité du r o i , contre
lequel ils portoient les armes ; les féconds, parcé
q u e , comme je l’ai fait obferver fur le mémoire
de M . de R o d e s , la cornette blanche qui étoit
portée dans l’armée, en l’abfence du r o i , n’étoit
point la cornette blanche royale dont il s’agit; mais'
la cornette blanche du général deTarmée qui donnoit
à qui .il jugeoit à propos la commiflion dq
la porter.
À in fi n’entreront point dans cette lifte le marquis
de Brezé qui portoit la cornette blanche dit
duc de Joyeufe k la bataille de Coutras; ni M. de
Sicogne qui la pottoit dans l’armée du duc de
Mayenne à la bataille d’Y v r i , gagnée par Henri IV ,
ni quelques autres pour de pareilles raifons.
m il.fr . T. 1. vag. 481. ) . ( Voyez C o rn e t t e ,
G u i d o n , D r a p e a u ).
E N T R E P R E N E U R D E S V IV R E S . Foyer
M u n it io n n a ir e ,
E N T R E P R IS E . Réfolution d’une attaque.
« Quand une entreprife a été réfolue dans uh
confeil de g u e rre, il eft d’une extrême conféquence
que les officiers & les foldats même ignorent le
pour 6i le contre ; .car il y en a toujours un fort
• grand no'mbre qui comptent les avis plutôt qu’ils
ne les pèfent. Souvent dans les confeils ce ne font
pas les plus fages qui font les plus écoutés & qui
décident ; mais ceux qui font à la tête , à qui i l eft
permis de faire & de dire tout ce qui leur plaît :
outre que l’on a de l’éloignement dans cés fortes
d’affemblées pour to u t ,c e qui tend à éviter ou
retarder le c om b a t , de peur qu’on ne doute da
leur courage. Il importe donc que ceux qui ont. été
d’un fentiment contraire, parodient approuver c e
qui s’y eft déterminé, quelque mauvais qu’il puifie
être , il faut qu’ils le maintiennent publiquement ;
ce qui fait que le g én é ra l, ou celui qui en eft l’auteur
, perd cette crainte que caufe ordinairement
le doute oü l’on eft de ne pas réuflir ». ( Comment;
fur Polybe, de M. le chevalier de F o la rd , tom. IV.
pag.162.).
L ’objet de l’auteur, dans ces réflexions, e ft d’empêcher
, lorfqu’un général a pris un parti qu’on
croit dangereux, & dont on ne peut pas le diftraire,
de lui donne r, ainfi qu’aux officiers & aux foldats
de l’a rm é e , aucune inquiétude fur l’événement :
parce q u e , comme il l’obferve a vec beaucoup d«
ra ifo a , la yèrité qui frappe , & à laquelle on ft
refufe , nous laiffe fôuvent dans une fufpenfon <£ef-
prit & une e/pèce de crainte de ne pas réujjir , qui efl
toujours dangereufe. (Q ) .
EN V E LO P P E . Retranchement ayant baftion ,
cou rtines, demi-lunes & redans , dont on couvre
un pofte.
O n nomme aufli enveloppe une baffe enceinte
faite dans un foffé trop large , pour couvrir le bas
de l ’enceinte d ’uae place.
E P A U L E D U B A S T IO N . P o i n t u la face &
le flanc du baftion fe joignent. F . A ngle d ’ép
a u l e .
E P A U L E M E N T . Ouvrage confirait en terre
& fafcines , pour mettre une troupe à l’abri du
canon de l’ennemi.
L ’èpaulement diffère du p a rap e t, en cè que la
ttioulqueterie tire par-deffus c e lu i- c i, mais non
par-deflus l’autre. On nomme èpaulement l’ouvrage
en terre & fafcines q u i, dans un fiège y couvre les
batteries de canon ou de mortier, tk. quelquefois
des corps de ca va le rie, q u i , dans certaines pofi-
tions qu’on veu t défendre , couvre une aile ou une
autre partie de l’armée , & c .
O n donne aufli ce nom au prolongement-ou
partie de la face d’un baftion faillante au-delà du
flan c , lorfque cette partie eft quarrée ; fi elle eft
arrondie, on la nomme orillon.
E P A U L E T T E . M orceau d’étoffe attaché à
l ’habit fur la partie fupérieure deT’épaule.
YlépauleBt avoit d’abord été imaginée pour attacher
enfemble les différentes parties de l ’armure ,
& mettre les épaules de l’homme de guerre à l’abri
des coups des ennemis : aujourd’hui elle ne fert
plus qu’à diftinguer les différents grades , & qu’à
fixer fur l’épaule la banderolle qui foutient la giberne.
Nous ne parlerons point des épaulettes antiques ;
elles appartiennent au diéfionnaire des antiquités..
Les foldats, les bas-officiers, les officiers fubal-
ternes & les officiers fupérieurs des troupes Fran-
çoifes portent des épaulettes.
U épaulette des loldats & des bas-officiers eft
compolée d’un morceau de drap , large de deux
p o u c e s , de la couleur du fond de l’uniforme, &
liferée de la couleur diftinéfive affe&ée à chaque
régiment ; elle eft placée fur Pépaüle gauche: le
bout fupérieur en eft coufu à la naiffance du collet
de 1 h ab it, & l’autre b o u t , terminé en écuffon ,
s’attache à un petit bouton placé proche de la couture
de la manche. Ce lle des grenadiers eft ro u g e ,
doublée de blànc ; celle des chaffeurs eft verte &
aufli doublée de blanc. Quelques régiments fe permettent
d’orner Y épaulette des grenadiers & chaffeurs
a vec une frange en laine: puifque les ordonnances
ne prefcrivent pas cet ornement, on a tort de le
permettre. Il ne peut y avoir dans l’état militaire
aucune contravention aux loix qui foit fans confé-
quénce.
U épaulette des officiers fubalternes &. fupérieurs. Art militaire. Tome II,
eft compofée d’une treffe d’or ou d’a rg en t , félon
la couleur du bouton affeélé au régiment ; elle eft
ornée d’une frange d?or ou d’argent fuivant la c«n-
leur du même bouton. C ’eft par la quantité d’or
ou d’argent qui compofe chaque épaulette, & par
la manière dont il y eft diftribué, qu’on reçonnoît
les différents grades que les officiers ont obtenus.
L e meftre- d e -c am p -com m an d an t porte fur
chaque épaule un e épaulette de treffe pleinè , ornée
de franges à graines d’épinards & à cordes à puits.
L e meftre-de-camp en fécond porte aufli deux
épaulettes ; elles ne diffèrent de celles du meftre-
de-camp-commandant, qu’en ce que le milieu en
eft traverfé dans fa longueur par deux cordons de
foie couleur de feu treffés comme les cordons d’or -
ou d’argent.
L e lieutenant-colonel porte fur l’épaule gauche
une épaulette femblable à celle du meftre-de-camp-
commandant; les brigadiers portent fur Xépaulette
une étoile brodée d’or ou d’argent y e n oppofition
av ec le fond de Y épaulette.
L e major porte fur chaque épaule une épaulette
en or ou en a rg en t , ornée de franges à graines
d’épinards feulement.
Les capitaines-commandants portent fur l’épaule
gauche , une épaulette femblable à celles du major.
Les capitaines en fécond portent la même épaulette
qüe les capitaines-commandants , a v ec cette
diffé rence cependant, qu’elle eft coupée dans le
milieu de fa longueur par deux cordons de foie
couleur de feu.
L e fond de Y épaulette de slieu ten an ts en prem
ie r , eft une treffe d’o f o u d’argent lofangée de
carreaux de foie couleur dè-feu ; la frange eft compofée
de fils d’or ou d’ argent & de foie couleur
de f e u , en proportion du mélange qui eft dans
le tiffu de Y épaulette.
Vépaulette des lieutenants en fécond ne diffère
de celle des,1 lieutenants en premier qu’en ce
Qu’elle eft traverfée dans le milieu de fa longueur
par deux cordons de foie couleur de feu.
U épaulette des fous-lieutenants eft à fond de foie,
elle eft liferée d’or ou d’a rg en t , & la frange eft
affortie.
L 'épaulette de l’adjudant eft aufli à fond de fo ie ;
& traverfée dans le milieu de fa longueur par
deux cordons de treffe d’or & d’argent.
La néceflité de contenir, fur l’épaule droite , le
baudrier oü le ceinturon qui porte le fabre ou
l’é p é e , a obligé de placer fur cette épaule une
contre - épaulette ; les contre - épaulettes font fans
frange ; g l | |u t cependant excepter celles des
m e ftre s-d e-ctm p, des majors. L a contre épaulette
eft, femblable au corps de Y épaulette.
Nous venons de voir des épaulettes fans frange
telles font celles des fufiliers & de leurs bas officiers
; nous avons v u des contre-épaulettes a v e c
des franges, telles font celles des meftres-de-camp-
& des majors , &C; Pour empêcher de confondre
les épaulettes les contre-épaulettes, ne devroit-oa
N a