
qnet. O n les fait de même longueur & groffeur
qu’il vient d’être d i t , à l’exception des pa-ffages
des tra v erfe s, où elles doivent avoir n 6c 12
pieds de long. L e linteau fe place à un pied &
demi de la pointe qui furmonte le parapet des
chemins-couverts de o pouces.
M . de Coh o rn , ingénieur, qui s’edl acquis beaucoup
de réputation parmi les Holiandois dans les
dernières guerres , a donné le deffein d’une nouv
e lle condtruélion de paliffades, que je vais rapporter
i c i , plufieurs perfonnes l’ayant approuvée.
V o ic i comme elle edi décrite dans fon livre de
fortification, page 12 .
« Plantez le long des traverfes, deffus la fécondé
banquette , des pieux de 7 ou 9 p o u ce s , didlants
l’un de l’autre d’ènviron 10 à 12 pieds , ou d’autant
que les poutres tournantes fe ro n t . m obiles.
Prenez garde que ces pieux doivent être 6 pouces
plus bas que le fommet des traverfes. Aprè s cela
il faut faire au fommet de ces pieux des trous
quarrés , dont chaque côté ait quatre pouces &
demi , ronds par en b a s ,. néanmoins tellement
condlruits , qu’il y relie une féparation de bois
de Tépaiffeur d’un pouce. C ’edl dans ces trous
que tourneront des chevilles de b o is , rondes de 4
pouces & un quart de diamètre , qù’on fait aux
extrémités d'une poutre de 5 à 6 pieds d’épàiffeur,
dans laquelle les paliffades doivent être placées.
O n cou vre ces trous d’une petite plaque de
fer large de 2 p o u c e s , qui d’un côté edt attachée
par une charnière , & de l’autre par un verrouil.
O n plantera les palidfades de ladite poutre de 5 à
6 pouces d’épaidieur , en y faifant des trous où il
faut paffer des chevilles. Ce s palidfades en doivent
fortir de la longueur de 3 pieds le fommet des
tra verfe s, & étant abaiffées, les pointes prendront
en b a s , 6c s’appuyeront fur la banquette ; &
afin qu’elles fe puidfent tenir deb out, il faut faire
un trou au travers de ladite p o u tre , & y padfer
une cheville de fer. Nous padfons la paliffade dans
la poutre , par le moyen d’un trou fermé de ‘ cheville
s de b o is , afin de les pouvoir bientôt repadfer ,
en cas que les adîiégeants en ruinadfent quelque
ch o fe , comme ils pourroient fa ir e , s’ils pointent
le canon de jo u r , & y tirent de nuit quand elles
font debout. L e tout edi fait fur l’ échelle , & nous
en avons abaidfé une partie , & élevé une autre ,
comme on le pourra voir.
« Lés redans 6c les parapets qui traverfent le
ch emin-couvert, font bordés en dedans de ces
fortes de palidfades , dont je fais grand c a s , tant
à caufe de la défenfe que du ménage. La defenfe
confidlé en ce qu’elles ne font point vues des
adfiégeants pendant le jour , que quand ils donnent
l’affaut, & à caufe de c e la , ils ne le ruineront
pas par le canon , & les éclats ne tueront pas
les adfiégés-, qui jouiront en attendant de touts les
avantages , qu’ils en peuvent efpérer.
« Ce s palidfades font audîï d ’un grand ménage
parce qu’elles fe confervent dans les magafins, &
n’ont que faire de redler toujours aux traverfes>|
& quand même elles y redleroient, encore du-
reroient* elles plus long temps que les autres, parce
qu’elles font hors de la te r re , l’expérience ayant
fait voir que les palidfades qui font plantées dans
la terre, podrridient pour la plupart. Ainfi je
laidfe juger aux amateurs, fi ces palidfades ne dont
pas préférables aux autres dont on s’edl fervi juf-
qu’à préfent fur le glacis , qui ne font que nuifibles
aux adfiégés, principalement fi le canon de l’ennemi
y joue.
« A u redle, on plante audfi un rang de palidfades
tout le long de la première banquette du redle de
la contrefcarpe, & où i f y a des barrières pour
faire des forties. ».
Je réponds que l’on pourroit encore perfectionner
cette nouvelle condlruétion de palidfades ;
mais , comme elle edi moins bonne que celle dont
nous avons parlé auparavant, j’en ferai feulement
remarquer les avantages.
i ° . Elles font prefque autant en prife au ricochet
& aux bombes que les autres, avec cette
différence, que venant à tomber fur un poteau ,
la bombe le rompro it, & dégraderoit en même
temps 3 ou 4 toifes courantes de ces palidfades ,
dont la façon & la réparation demanderoient peut-
être plus de temps que 8 ou 10 palidfades qu’il
faudroit y remettre.
2®. Ce tte manoeuvre de haudfer & de baidfer la
palidfade , dépend de plufieurs petites circonf-
tances qui la rendent embarradfée , car pour peu
que les bois ne foient pas bien affemblés , ou
qu’ils viennent à fe déranger , ce qui peut arriver
journellement, on ne pourroit plus dans ce cas
fixer la pièce qui les adfemble. Néanmoins cette
palidfade n’edl pas celle qui affure le chemin-couv
e r t , car il en propofe lui-même une autre fur
le bord de fa banquette. Ainfi il edi bien inutile
d’y chercher tant de précautions , 6c de s’arrêter
à une façon particulière de palidfade, dont la
dedlruâïon n’edl pas importante tant qu’on a foin
de bien réparer celle que l’on place fur le bord
de la banquette. L ’épargne qu’il dit que cette
palidfade produiroit edi vraie , mais fi on teno.it la
palidfade ordinaire en magafin , 6c qu’on ne voulût
les mettre dans le chemin-couvert qu’en cas de
b e fo in , comme il fera fait mention par la fu ite ,
on épargneront encore davantage que lui.
Du parapet du chemin-couvert.
L e parapet du chemin-couvert fe lè v e ordinairement
en gazonnage fur 15 pouces de ta lu t , &.
la mélandre , qui edi le premier gazon, fe pofe
à 3 pouces de la palidfade ; enforte que le fommet
du parapet edi didlant de 18 pouces de la palid^-
fade ; ce qu’il faut obferver foigneufement, car
un plus grand éloignement feroit que le fo ld a t ,
croyant tirer la nuit par - deffus le parapet ,
porteroit le bout de fon fufil co n t re , &. en tirant,
il lui créveroit entre les mains : au lieu qu’un fi
petit éloignement ne lui permet pas de le faire. -
Dans les endroits où. le gazonnage fe trouve
difficilement, on revêt le parapet du chemin-
couvert fur 3 pieds de hauteur , & un dixième de
talut ; & le redle fe fait en terre douce fur 9 pouces
de talut.
C e tte condlruélion de parapet edi beaucoup plus
avantageufe, comme on le verra par la fuite.
Des places d’armes faillantes & rentrantes,
( Fig- * 5 3 - )
Pour rendre les chemins-couverts capables de
contenir plus de monde ; on arrondit la contreff
carpe devant les angles faillants des ouvrage s,
pour former les places d’armes , qu’on appelle pour
cette raifon places d’armes f aillantes. O n fait audfi
dans les angles rentrants de la contrefcarpe les
places d’armes rentrantes ; obfervant que leurs
faces doivent faire avec les branches des chemins-
couverts qui les jo ign en t , un angle de 95 ou 100
degrés d’ouverture , afin que les coups tirés de ces
fa c e s , fe puidfent porter à quelque toife des faillants
, où l ’ennemi chemine ordinairement, étant
lês premières parties de la fortification qui fe pré-
fentent à l u i , 6c qui font d’ailleurs les plusfoibles.
Outre que les places d’armes fervent à affem-
bler les troupes pour les forties , elles procurent
audfi par leur capacité, les moyens d’y faire de
petits retranchements de charpente qui fervent à
favorifer la retraite de celles qui fe trouvent répandues
dans le chemin-couvert pour le défendre
lorfqu’elles y font, forcées ; au furplus , elles en
retardent confidérablement la perte totale.
L a portion de cercle de la contrefcarpe qui
formera la gorge de la place d’arme faillante, aura
pour centre le bord extérieur du parapet de i ’angle
flanqué des ouvrages, au cas qu’ils foient revêtus
de maçonnerie , afin que le foffé ait toujours une
égale largeur ; 6c fi les ouvrages ne font qu’ à demi
re v ê tu s , ou de te r r e , le centre fera le bord extérieur
de la berme.
O n fera les places d’armes rentrantes en leur
donnant 12 à 13 toifes de demi-gorge, & 14 à 15
toifes de fa c e , 6c jamais p lu s , autrement on y
feroit dé cou ve r t, 6c trop expofés aux ricochets ,
comme je l’ai déjà fait voir ailleurs.
Nous voyon s d’anciens chemins couverts dont
les places d’armes faillantes dont difpofées comme
il fe v o i t , fig. 254 ; l’intention de leurs auteurs
en les agrandiffant de la forte , pou r les rendre
capables de contenir plus de troupes , feroit
judle , fi l’ennemi venant à avoifiner le chemin-
c p u v e r t , n’en découvroit de fes tranchées (p o u r
peu qu’il voulût s’y é le v e r ) la plus grande partie
de leur terre-plein, qu’il vous oblige par ce moyen
d’abandonner/enfuite de quoi il n’a pas grande
peine à fe loger fur leurs parapets. Outre cela
la partie du chemin couvert A , marque le feu de
la place d’armes B , ou autrement on fe trouveroit
expofé à fon propre feu.
Je fouhaiterois audfi qu’on arrondît un peu touts
les angles faillants du chemin c o u v e r t , pour y
placer quelques fufiliers : car comme c’edl ordinairement
fur les capitales qu’on ch emine, il edi
bon d’y/avo ir un feu prochain qui y feroit dirigé ;
& quoi qu’il ne foit pas confidéràble , il ne laiffe
pas que de faire fon effet. Voyeç C ,fig. 253.
Des efcaliers pour communiquer dans les places
d’armes rentrantes & faillantes du chemin-couvert,
Xorfqu e les foffés font toujours pleins d’eau , on
communique dans les places d’armes rentrantes &
faillantes avec des ponts de charpente condlruits
fur des chevalets , jufqu’à ce que .l’ennemi foit à
portée d’attaquer le chemin-couvert ; pour lors on
les ' ôte , 6c on y communique a v ec des bateaux
ou radeaux ; 6c s’il fe trouve une hauteur de contrefcarpe
au-deffus de la fuperficie des eaux qui
foit revêtue , & affez élevée pour qu’on y
puiffe monter aifément j on y pratiquera des efcaliers
dont les marches commenceront à fleur d’eau;
cela s’entend f i l’eau étoit im m o b ile, car autrement
il faudroit commencer les marches à la hauteur
dés plus baffes eaux.
Mais fi le foffé étoit f e c , il faudroit n’en commencer
les marches qu’à fix pieds de hauteur,
afin de monter cet intervalle fur des madriers
pofés fur de petits chevalets qu’on culbute dans
le foffé en fe retiran t, pour n’ être pas fuivi. D e
cette manière, on edi affuré de fa retraire, 6c cet
efcalier edi fans inconvénient pour l’adfiégé.
De la direélion des branches du chemin-couvert.
Nous avons dit ci-devant qu’il falloit que les
faces des places d’armes fiffent, a v e c les branches
du chemin-couvert qui lés jpign en t, des angles
de 95 à 100 degrés d’ouverture. Il en edi de même
des branches. D e cette man ière, il n ’edl point
de partie devant la fortification , qui ne foit en
prife au feu de moulqueterie du chemin-couvert
qui edi le plus certain : au contraire, on peut s’ap-
percevoir du mauvais effet du chemin-couvert
dont les branches forment des angles plus o u v e r ts ,
à caufe des intervalles qui redlent entre leurs feux
précifément fur les capitales en les biaifant, on
tomberoit dans l’erreur , car il edi une h yp o -
thèfe bien plus c e r ta in e , que le foldat pendant
la nuit , où rien ne lui peut indiquer la direction
de fon feu , tire toujours devant lui. On peut
éviter ce défaut, qui ne fe rencontre point à la
manière de les difpofer qu’on propofe, où les
feux fe croifent touts dans les capitales ; 6c ce
point edi le plus effentiel à obferver dans la conf-
truélion des chemins couverts , fi on en veu t
rendre les approches dangereufes.
Des traverfes,
. Lorfque l’ennemi a pouffé fes travaux environ
Ë e e ij