
mi ère compagnie , il eut pour fuecefTeür François
le Roi * comte de Clinchamps , feigneur de Cha-
» qu* quitta la charge de capitaine des gardes
du corps pour prendre celle-ci; & Henri 111, en
la lui donnant , crut, lui faire honneur. Nicolas
G Augennes , fieur de Rambouillet , quitta pareillement
la charge de capitaine des gardes en 1585 ,
pour être capitaine de la fécondé compagnie des
cent gentilshommes.
, ^ Service des cent gentilshommes eft aujourd’hui
réduit à peu de chofe. Ils marchent aux jours de
cérémonies deux à deux devant le roi l’épée au
coté avec le bec de corbin. Ils fervirent à la cérémonie
de la majorité de Louis X IV en 1651 ,
a la cérémonie de Ion mariage en 1660 , & depuis
a la cérémonie des chevaliers du Saint-Efprit eh
x6oi , où il y en avcit.fix qui marchoient deux
a deux devant fa majefté, 8c qui entrèrent dans
le choeur des Auguftins à Paris , les autres marchoient
des deux côtés des chevaliers de l ’ordre.
Dans une nouvelle édition, qui s’eft faite en
1603 , du livre de l’origine des deux compagnies,
& c . je trouve une particularité qu’on y a ajoutée :
Içavoir , que le roi Louis XIII lupprima ces deux
compagnies en 1620 , en réfervant feulement aux
capitaines leurs gages pendant leur vie.; que cette
fuppreffion dura jui'qu’en 1649 » & que le roi Louis
XIV rétablit alors ces deux compagnies.
Les deux compagnies des cent gentilshommes de
la maifon du ro i, dans leur inftitution , étoient une
gendarmerie. On les appelloit hommes d’armes";
als avoient d’abord à leur fuite 8c à -leurs gages
deux archers; ils avoient pour arme la lance , &
on les appelloit même les cent lances des gentilshommes
de l’hotel du roi ; ils étoient le principal
corps de l’armée : tout cela ne convient qu’à la
gendarmerie. Ils avoient outre la lance, la hache
d armes, dont ils fe lervoient dans les combats , &
lorfqu’ils étoient de guet ou de garde auprès de
la perfonne du roi.
Ils avoient les privilèges des commenfaux , &
Henri I V , en 1593, ordonne que les chevaux-
legers de fa garde foient honorés des mêmes privilèges
accordés par fes pridécefleurs aux cent
gentilshommes. ( Daniel , Mil. Franc. ).
Garde du dedans ôc garde du dehors ;
ce font deux parties de là garde du roi , ainfi
nommées l’une & l’autre du pofte qu’èlles occupent
, & des lieux où elles fervent., La garde du
dedans eft compofée des gardes du corps , dont
quelques-uns font gardes de la manche , des cent-
fuiffes , des gardes de la porte, & des gardes du
grand prévôt de l’hôtel. La garde du dehors eft de
gendarmes , chevaux-légers , moufquetaires, deux
régiments des gardes, l’un François & l’autre Suiffe.
Gardes de la manche ; ce font vingt-quatre
gentilshommes , gardes du corps, de la compagnie
écoffoife, qui fervent toujours au côté du roi. On
y a joint le premier homme d’armes qui fait le
vingt-cinquième. Ils ne fervent que deux à deux,
finon dans les jours de cérémonie où ils font fix.
Leur fervice eft d’un mois. Ifs ont fur le juftau-
corps un corcelet ou hôqueton à fond blanc brodé
d’o r , avec la devife du roi. Ils font armés de
l ’épée qu’ils ont au côté", 8c. d’une pertuifanne
dont le bois eft lemé de clous d’o.r , 8c le haut
frangé : ils l’ont à la main droite. Ils le tiennent
toujours debout, excepté à l’élévation. Alix funérailles
des rois , ils font debout aux côtés dü lit.
Us dépofent le corps dans le cercueil , 8c le cercueil
au lieu qui lui eft deftiné.
Gardes de l a porte ou des por te s.
Hommes d’armes qui veillent jour 8c nuit aux
portes intérieures du palais où eft le roi. Il y en
a cinquante. Ils font armés de l’épée, de la carabine,
avec la bandoulière chargée* de deux clefs
en broderie , 8c juftaucorps bleu comme les gardes
du corps, mais les galons 8c les orneménts différents.
Us ont un chef 8c quatre lieutenants qui
les commandent ; on appelle le chef capitaine des
portes. Us fervent par quartier : ils Te placènt aux
portes du dedans du logis où eft le roi : le matin
à fix heures , ils relèvent les gardes du corps, 8c
n’en font relevés que le foir.*
G ardes de lX prévôté de l’hôtel du roi.
Cette compagnie, dont la conftitution eft très
ancienne , a été fupprirpée par édit du mois de
mars 1778 , 8c recréée par le même édit, comme
il. luit.’ 1
Elle eft compofée d’un grand prévôt de l’hôtel,
qui eft auffi'grand prévôt de France , d’ùn lieutenant
général d’épée , un major , quatre lieutenants
, un aide - major, fix fous - lieutenants , fix
brigadiers , fix fous - brigadiers , loixante gardes ,
fix appointés , un trompette , un commiffaire aux
revues, un maréchal-des-logis , un fecretaire ,u®
tréforier, un aumônier 8c un chirurgien. Deux des
gardes font employés toute l’année , pour fervir
près de M. le garde des fceaux, 8c quatre dans les
maifons royales à Paris. U y a de plus deux gardes
pas commiflion de M. le grand prévôt dans les p r o
vinces, auprès de chaque intendant.
Les gardes de la prévôté font exécuter la police
dans les lieux où le roi demeure. Quand il marche
en caroffe à deux chevaux , ils précèdent les Cent-
Suiffes qui font devant le caroffe. Ils portent le
hoqueton incarnat-bleu-blanc , avec broderie , 8c
la devife de Henri IV, c’eft-à-dire la inaffue 8c ces
mots, erit hoec quoqüe cognita monflris.
G ardes du co r ps de Monsieur , Si de
M.. le com te d’A r to is .
Chacun de ces princes a deux compagnies de
gardes du corps , dont chacune eft compofée d’un
capitaine , un lieutenant, un fécond lieutenant,
trois fous-lieutenants , un maréçhal-des-logis , deux
brigadiers, deux fous-briga'diers , quarante gardes
8c un trompette. Celles de M. le comte d’Artois
ont de plus chacune deux fous-lieutenants Si dix
gardes.
L ’état-major eft compofé d’un major, deux porteétendards,
un commiffaire des guerres, un tré-
forier , un aumônier , un chirurgien - major , un
clerc du guet, 8t un timbalier. ( Ordonnance du 20
juillet 1780. ).
Chacun de ces- princes a auffi une compagnie
de Gardes-Suiffes , Si une compagnie des gardes
de la porte.
G ardes-côtes. Ces gardes font compofés des
communes des villages les plus proches de là mer ;
les habitants des villages deftinés à la garde-côte ne
tirent point à la milice.
Les gardes-côtes font diftribués par capitaineries.
Le commandant de la province leur fait donner
des armes 8c des munitions en temps de guerre ;
le major de la capitainerie répond des armes, Si
les fait reporter dans les arfenaux à la paix.
Les capitaineries Si la nomination des officiers
dépendent du miniftre de la marine ; les capitaines
ÔC les principaux officiers font toujours choifis parmi
les gens de condition de la province qui fervent ou
qui ont fervi.
Par des arrangements particuliers faits fous les
ordres de l’intendant de la province, ces troupes
ont des gratifications en temps de guerre, Si ont
prefque toutes des uniformes de ferge ou de greffe
toile avec des parements de différentes couleurs ;
elles ont auffi des drapeaux.
Les gardes-côtes font très utiles pour épargner
le fervice aux troupes,du roi ; 8c lorfqu’une capitainerie
eft bien tenue , comme celles du Calaifis,
de Verton , du Crotoy & de C a y eu x , qui ont
fort bien fervi pendant la dernière guerre, elles
font fuffifantes pour la défenfe de la côte, dont
elles connoiffent les plages 8c les points où l’ennemi
pourroit aborder pour faire un coup de main.
Cependant nous croyons que l’ordre établi dans
le Boulonnois., eft meilleur que celui des capi-
taineriesgardes-côtes. Le Boulonnois en tout temps
a cinq régiments d’infanterie Si trois de cavalerie,
dont lès colonels Si les officiers font brevetés par
le roi. Ces troupes font fous les ordres du miniftre
de la guerre. Chaque village ou hameau
fournit un nombre de cavaliers & de foldats ,
proportionné aux fermes 8c aux habitants qui le
compofent.
En temps de guerre on ohoifit dans ce nombre
trois ou quatre bataillons , qui font armés, équipés
Si entretenus par le roi, comme les autres
régiments d’infanterie. Ces régiments ont leur
infpefteur particulier ; ils fervent en garnifon à
Boulogne 8c dans les places maritimes voifines,
8c prennent rang dans l’infanterie du jour de leur
création.
On affemble à Boulogne cleux compagnies de
cavalerie , armées, montées , équipées Si payées
comme le refte de la cavalerie. Ces compagnies
ferveqt- à envoyer des détachements à la découverte
le long de l’Eftran; 8c en cas d’alerte elles
fourniffent des ordonnances pour envoyer en différents
bourgs 8c villages du Boulonnois , pour
commander aux régiments de s’affembler 8c de
marcher aux rendez-vous généraux , tant au-delà
qu’en-deçà de la Lyane.
Cette opération eft d’une exécution facile St
prompte ; Si en douze heures l'officier général
qui commande en Boulonnois, peut être sûr d’avoir
7 à 8 mille hommes fous les armes. L’ordre établi
en Boulonnois eft très b on, n’eft point à charge
au pays : Tefprit militaire s’y conferve. Cette
province, la plus voifine de l’Angleterre , peut
fe garder par fes propres forces, 'fans que la culture
des terres en fouffre.
Pendant la dernière guerre les troupes enrégimentées
étoient fort belles , ont bien fe rv i, 8c
étoient très bien compofées en officiers.
Nous avons plufieurs provinces maritimes où le
même ordre feroit très utile à établir.
En temps de guerre tours les poftes des gardes-
côtes ont un fignal qui peut être apperçu des poftes
de droite 8c de gauche. Ces fignaux s’exécutent
pendant le jour avec des drapeaux 8c des flammes ,
telles que celles des 'galères ; pendant la nuit avec
des fanaux 8c des feux. Dans le Boulonnois, le
roi entretient en temps de guerre un guetteur fur
la montagne du Grinéz Si fur celle du Blanéz.
Ces deux montagnes forment les pointes de la
petite baie de Willau, que l’on croit être l’ancien
port diftium des Romains ; mais qui n’eft plus aujourd’hui
d’aucun ufage, par la quantité de fables
qui l’ont comblé, 8c qui ont même entièrement
couvert tout le terrein où l’ancienne - ville de
Willan étoit bâtie.
Le guetteur du Grinéz fe trouve dans le cap de
France le plus proche de l’Angleterre : le trajet
en droite ligne n’eft que de cinq lieues Si demie ,
à 2400 toifes la lieue. Ce guetteur découvre avec
fa lunette la moindre barque qui fort du port de
Douvres : deux cavaliers d’ordonnance reftent de
garde au Grinéz, pour faire leur, rapport à Boulogne.
Le guetteur du Blanéz découvre tout ce qui fort
des Dunes , 8c double la pointe de Danjeneaffe ;
des ordonnances du Calaifis y reftent de garde,
Si font leur rapport à Calais.
De la tour de Dunkerque le guetteur découvre
tout ce qui fort de la Tamife ; toute cette partie
des côtes de France voit à l’inftant ce qui fe paffe
fur les bords oppofés , d’où l’on ne peut découvrir
nos manoeuvres , nos côtes étant plus baffes, 8c la
mer les couvrant ; ce qui fe définit, en terme de
marine, en difant que la mer mange la côte. Les
capitaines des gardes-côtes doivent connoître touts
les fondages de l’étendue de la côte qu’ils ont à
garder, pour juger fûrement des endroits où il eft
poffible de faire une defeente.
Cette connoiffance eft très facile à prendre fur
les côtes de la Méditerranée, où le flux le plus
haut ne monte pas à un pied ; mais fur les côtes
de l’Océan il faut évaluer toutes les différente*
hauteurs des marées, qui varient félon les-faifons