
il fortit 3e Jérufalem & livra une batàillwdans lamelle
il perdit la plus grande partie de fon armée.
Deux cents mille habitants, hommes, femmes ou
enfants , furent pris'& conduits à Samarie, mais
enfuite renvoyés fur les repréfentations du prophète
Obed, qui reprocha aux Ifraélites de faire
leurs frères efclaves. Achaz trop foible pour refile
r , appèlla Téglathphalafar en lui envoyant
l ’or & l’argent du temple & de fon tréfor.
Le roi d’A ffyrie prit Damas, tua Razin , tranf-
féra les Damafcéniens dans la Médie fupérieure ,
& ht venir dans leur pays des colonies Affy-
riennes. Il ravagea enfuite lfra ël, en emmena un
grand nombre de captifs , & n’épargna même pas
les terres d’Achaz fon allié.
Les Idutrieens & les Philiftins prirent & habitèrent
plufieurs villes au fud de Juda.
Ezéchias , fils d’Achaz, rétablit le culte de Dieu,
.défit les Philiftins, & rendit leurs villes tributaires
de Geth à Gaza. Plein de confiance dans fes forces,
il refufa le tribut que Juda payoir à l’Aflyrie.
Ozée avoit tué Phacée & régnoit fur lfraël. Tributaire
de Salmanazar , il voulut s’affranchir , &
rechercha l’alliance de Sua, roi d’Egypte. Le roi
d’Affyrie l’ayant appris vint afiièger Samarie , prit,
après trois ans de fiège , la ville , le r o i, tout fon
peuple, tranfporta les dix tribus d’Ifraël dans la
Perle & dans la Médie , & les remplaça par les
Cuthéens, Perfans d’origine , des" Babyloniens ,
Hévéens, & autres peuples de fon royaume. Ainfi
finitle royaume d’Ifraël, après deux cent-cinquante-
quatre ans , & neuf cents quarante-fept ans après
la fouie d’Egypte. (Anin M. 3183. av. J. C. 71.-1.).
Salmanazar fournit la Syrie 6c la Phénicie, excepté
les Tyriens q u i, avec douze vaiffeaux , défirent
fa flotte , 8c foutinrent contre lui un long fiège,
qu’il fut obligé d’ahandonner.
Sennachérib , fucceffeur de Salmanazar, entra
en Paleftine avec une armée pour exiger le tribut
que lui payoit Ezéchias. Celui-ci,pour l’appaifer-,
lui envoya des ambafladeurs avec de riches pré-
fents puifés dans fes tréfors 6c dans ceux du
temple. Le roi d’Affyrie fatisfait fe retira en im-
pofant un tribut annuel de trente talents d’or ,
6c de trois cents talents d’argent.
Mais un fimple tribut ne fatisfait pas l’ambition
jointe au defpotifme. Sennachérib méditoit l’entière
conquête de la Paleftine. Il affiègea la ville
de Lakhis, 6c envoya fes.généraux contre Jérufa- j
]em, pour fommer Ezéchias de fe rendre. Le roi !
de Juda inftruit de leur marche , affembla des j
troupes , ferma les fources voifines de la ville ,
répara les murs , remplaça les armes qui man- j
quoient, inftitua .les chefs néceffaires , excita fon
peuple à défendre fes foyers 8c fa liberté. Mais
le fecours du ciel prévint fon courage : la plus I
grande partie des troupes Affyriennes fut détruite j
par une pefte, 8c leur prince revenu dans fes états
fut affalîiné par les aînés, de fes fils.
Manafsès, fils d’Ezéchias lui ayant fuccédé, fut j
pris par une armée du roi d’A fly r ie , & conduit
dans les fers à Babylone. Tyran de fes fujets ,
raviffeur de leurs biens , fouillé de. leur fang ,
quelles mains l’auroient défendu ? Il fut rétabli
dans fon royaume , & fon malheur du moins corrigea
fa cruauté.
Son fils A mon ^ femblable à fon père, fut tué
par fes gens. Le peuple punit leur crime , & remit
le gouvernement à Jofias, fils d’Amon , qui fut
tué en combattant Néchao, roi d’Egypte. Ce prince
marcha vers l’Euphrate pour s’oppofer aux Mèdes
& aux Babyloniens , dont toutes les forces réunies
ébranloient déjà l’empire des Aflÿrien’s. Jofias lui
refufa le paffage, & tandis qu’il fe rendoit d’une
aile de fon armée à l’autre , une flèche le blefla
d un coup mortel. A fon retour Néchao détrôna
Joachaz , fils de Jofias , l’emmena captif, impoia
au royaume de Juda un tribut d’un talent d’or
& de cent talents d’argent, & en donna le gouvernement
au fils aîné de Jofias, Eliacin, qu’il appella
Joakim.
Exaél a payer le tribut, Joakim vécut en paix
avec l’Egypte ; mais fon royaume fut infefté par
des brigands Chaldéens, Syriens , Moabites, 6t j Ammonites; Mais leurs rapines y firent moins de
mal que fes cruautés. Violent, injufte , indocile
aux fages avis des prophètes , il remplit Jérufalem
de fang innocent.
Sous fon règne -, Nabuchodonofor, roi de Babylone
, marcha vers l’Euphrate contre Néchao
a qui la Syrie étoit foùmife. La bataille fut donnée
près de Carchamis , & Je roi d’Egypte abandonna
au vainqueur toute la Syrie , jufqu’à Pélufe.
Quelques années après , le roi de Babylone
exigea des Juifs qu’ils lui payaffent un tribut ,
comme le faifoient les Syriens. Joakim acheta
la paix de cette manière. Mais bien-tôt abufé^ar
le vain efpoir d’une nouvelle guerre de l’Egypte
contre Babylone , malgré les avis de Jérémie ,
qui lui confeilloit de ne pas compter fur cette puif-
fance, il refufa le tribut.
Nabuchodonofor parut devant Jérufalem , &
Joakim effrayé par fa préfence , croyant peut-être
alors aux confeils & aux prédirions du prophète,
ne fe prépara point à la défenfe. Il efpéra de *
fléchir par la foumiflion le roi de Babylone. Mais
celui-ci voulant fe faire obéir par., la crainte , fit
tuer l’élite de la.jeunefle & le roi lui - même ;
ordonna que fon corps fût jetté hors des murailles a
emmena captifs trois mille des principaux de l'a
ville , & remit le gouvernement à Joachin , fils
de Joakim.
Ce r o i, imitateur de fon père, régna peu de
temps. Soit que Nabuchodonofor l’ait voulu punir,
où qu’il lui ait connu,ou fuppofé des projets de.
vengeance , il l’avoit à peine mis fur le trône ,
qu’une armée Babylonienne environna Jérufalem.
Le monarque y vint lui-même, & Joachin, loin
de fê défendre, fortit accompagné de fa mère ,
de toute fa maifon , & des principaux de la ville.
Il vint ainfi , comme fuppliant, fe préfenter au
Babylonien. Nabuchodonofor les emmena captifs
avec l’élite des troupes , les artifants & ouvriers
pour le travail des métaux , au nombre de dix
mille hommes , ne laifîant dans la Judée que les
habitants les plus pauvres. Il fit enlever les tréfors
du palais &. du temple , & brifer les vafes d’or que
Salomon y avoit placés. Mathanias , oncle du r o i,
fut mis à fa place &. reçut du conquérant le nom de
Sédécias.
L ’exemple de tant de princes livrés à l’ennemi
par leurs vices n’eut aucun pouvoir fur le nouveau
roi. Il imita leur folle conduite , fenia comme eux
la corruption parmi fes peuples, & acheva de les
précipiter dans le malheur qu’ils fe préparoient depuis
longtemps.
Les habitants de Moab , Ammon , Edom, T y r
& Sidon, tributaires comme lui de Babylone , i
l’engagèrent à fecouer le joug. Il refufa donc le ]
tribut, & fit alliance avec l’Egypte. Audi-tôt les
Babyloniens entrèrent en Judée, s’emparant des
lieux les plus forts, & s’approchèrent de Jérufalem.
Une' armée Egyptienne, commandée par
Apriès, s’étant avancée pour la fecpurir, Nabu-
chodpnofor la défit & la chaffa de la Syrie. Enfuite
il revint à Jérufalem, qu’il entoura d’une circonvallation.
Il fit conftruire des tours , jetter des
levées auflï hautes que les murailles, & employer
les machines de guerre en ufage. Les juifs oppo-
foient à l’art de l’attaque celüi de la défenfe, &
malgré la famine & la pefte qu’ils éprouvaient, ils
rendirent inutiles pendant dix-huit mois les è'fforts
des afliégeants. Lorfque 'les vivres manquèrent,
Sédécias & toutes fes troupes tentèrent de s’échapper
par le chemin qui menoit. aux déferts.
Mais ils furent atteints près de Jéricho, mis en
fuite, & difperfés. Lè roi abandonné fut conduit
à Nabuchodonofor, qui lui reprocha fon manque
de fo i, fon ingratitude, l’abus de l’autorité qu’il I
lui avoit confiée , & la perverfité de fes moeurs. Il
ordonna que fes fils & fes amis fufient tués en fa
préfence; il lui fit enfuite crever les yeu x, &
l’amena dans les fers à Babylone.
Nebuzar-Adari , général de l’armée Babylonienne,
entra dans jérufalem , livra la ville au
pillage , abbattit les murs , brûla le temple , le
palais & touts les édifices. Quelques prêtres &
officiers reftés dans la ville furent conduits au
roi, & mis à mort par fon ordre. Les colonnes
d’airain, les vafes d’or & d’argent du temple furent
enlevés, tout le peuple emmené captif, excepté
les laboureurs. Nabuchodonofor les laiflfa fous la
conduite de Godolia, qui, bientôt après, fut tué
par Ifmael j.iftu de la famille royale. Celui-ci traita
de même les Juifs & les Chaldéens raffemblés à
Mafpha, près de Godolia. Le refte du peuple,
frappé de terreur, fe réfugia en Egypte. Le vainqueur
épargna Jérémie, parce qu’il n’avoit celle
de cjoüfeiller la foumiflion. Il lui fit même propofer
de venir à Babylone : mais le prophète préféra de
vivre parmi les ruines de fa patrie. (A n du M.
3410. av. J. C. 594. ).
Les Juifs réfugiés en Egypte n’évitèrent pas leur
deftinée. Nabuchodonofor conquit la Coeléfyrie,
fournit les Ammonites & les Moabites, entra en
E gyp te, & touts les Juifs qu’il y trouva furent
conduits captifs à Babylone. Ce conquérant mit
enfuite le fiège devant T y r . Après une défenfe de
treize ans, les habitants fe retirèrent avec leurs
effets, & lui laifsèrent une place vuide, dont il
ruina touts les édifices. On dit qu’il pénétra jusqu’au
milieu de la Lybie , & pafla même dansr
l’Ibérie. Mais comme dans ces temps une ambition
fans bornes règnoit fur touts les rois de l’orient,
plus la puiflance d’un prince »augmentoit , plus il
avoit d’envieux & d’ennemis : ainfi la même caufe
qui accabloit le peuple juif, lui avoit préparé un
vengeur dans le Mède Arbace, vainqueur de Sar-
danapale.
M È D E S e t P E R S E S .
L Y D l ”*E N ‘s.
Arfée , l’un des fucceffeurs d’Arbace . eut à
foutenir une guerre contre les Geles, peuple que
les Grecs riommoient Cadufiens. Ce roi chérifloir
particulièrement, & avoit admis à fon confeil un
Perfan , nommé Parlodas, homme brave, prudent,
vertueux. Celui-ci fe croyant léfé - dans un
jugement porté par le prince, fe retira chez les
Geles avec trois mille hommes d’infanterie & mille
de cavalerie. Il entraîna dans fon parti un grand
nombre de Mèdes , & fe vit bientôt à la tête d’une
grande armée. Le roi Mède marcha contre lui avec
toutes fes forces; maïs il fut défait, & Parfodas
créé roi des Geles. Tant qu’il régna, il -ne ceffa
pas d’infefter par fes incuriions les états d’Arfée.
Il fit jurer à fon fucceffeur de n’avoir jamais de
paix avec les rois Mèdes, & fi, dit-il, quelqu’un
de mes defcendants faifoit alliance avec eux ,
puiffe-t-il périr de la mort la plus funefte, lui 6t
touts les Geles.
Sous le règne d’Artibarnes, les Parthes, fournis
jufqu’alors aux Mèdes, fe livrèrent aux Saques,
nation d'origine Scythe , qui avoit pénétré avec
les Cimmériens jufqu’au centre de l’Afie. Il s’éleva
entre eux & les Mèdes une guerre qui dura
plufieurs années, & finit par un traité de paix"&
d’alliance. On dit que les Saques étoient gouvernés
alors par Zarine, femme belliqueufe , comme il
étoit ordinaire à celles de cette nation. Elles parta-
geoient avec les hommes les fatigues & les dangers
de la guerre. Zarine affujétit plufieurs princes
voifins de fes états : mais joignant aux qualités
des hommes, la beauté, la grâce, & la douceur
particulières aux femmes, elle fonda plufieurs
villes , adoucit les moeurs de fon peuple, & lui
fit prendre un genre de vie plus commode & plus
heureux. La reconnoiffance lui éleva une pyramide