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barras ; au lieu que ceux qui font fecs , font
exempts de touts ces défauts.
Fig. a a o . N ° i . Pour les fofles fecs.
a . Pour les fofles pleins d’eau.
A . Poterne fous le rempart.
B . Communication fous la tenaille.
C . Rampes pour defcendre dans le
folle.
D . Efcalier pour communiquer.
E . Barrières pour former le tofle.
F . Caponnières en forme de chemincouvert.
G . Ponts de communication dans les
foliés pleins d’eau.
H . Barrières de fortie.
I . Rampes pour monter fur le rem-
K . ■PlJahtteS-fiorme pour tirer a barbette.
L . Rampes pour monter le canon.
M . Demi-caponnières.
N . Barrières pour eh fortir & y
rentrer.
O . Cunette dans les fofles l^cs.
P . Aqueduc pour le paflage des eaux
de la cunette fous les caponnières.
Fig. a a i . Plan d’une poterne avec l’acqueduc
pour l’écoulement des eaux de la
place.
22,2. Plan qui repréfehte d’un côté la moitié
de la p oterne, & de l’autre la
moitié de î’àqueduc.
223. Profil lur la largeur.
224. Plan & profils .de la communication
fouterreine de la tenaille dans les
foliés fecs.
225. Profil fur la largeur.
226. Plan & profils de la communication
de la tenaille dans les fofles pleins
d’eau.
2,27. Profil fur la largeur.
328. Profil de la caponnière fur fa largeur
& plan & profils de l’aqueduc pour
le paflage de l’eau dans la cunette.
229. Profil fur la largeur.
Mémoires de fortification ou Von propofe une nouvelle
maniéré de difpofer l’enceinte des pla ce sp lus
avantageuse que celles qtfon a pratiquées jufqu’à
préfent. ( Fig. 230.).
Il fetnble que Tunique application des ingénieurs
qui travaillent à perfectionner la fortification, foit
cje rechercher de nouveaux fyftème s, meilleurs que
ceu x qui font en ufage. Ce tte étude me paroît
bien inutile ; car enfin il faut des bafti'ons abfolu-
ment pour former une enceinte qui puifle fe flan-
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quer parfaitement des foffés profonds pour eff
rendre l'accès difficile, des contrefcarpes revetueS
pour que la defcente en loit moins praticable, des
chemins-couverts pour en défendre les approches.
Veut-on des dehors, ce font des demi-lunes ,
des contre-gardes, des tenaillons , des lunettes ,der
avant-foliés, des avant- che mi ns- cou v e r is , des redoutes,
ouvrages à cerne couronnes. Enfin, quelque
peine qu’on le foit donné pour produire de nouvelles
choies qui ayent des propriétés avanta-
geules pour la détenle, il a fallu toujours fuivr'e a-
peu-près la figure de ces ouvrages. Il m a paru qu il
convenoit donc bien mieux de s’attacher à donner
à l’enceinte des placés,-avec leurs dehors ordinaires
, une difpofition telle, que lorlque l’ennenu
j voudroit s’attacher à l'un , il loit vu de revers des
autres; de forte qu’il loit obligé de prendre plufieurs
ouvrages pour y pénétrer.
Jufqu’à préfent quand le terrein à fortifier seft
trouvé uni & dégagé de tout c^ qui peut s’oppoler
à la régularité, on lui a donne la figure des polygones
réguliers, tels que le quarré, l’hexagone »
l’oélogone, & comprenant chaque front de leur.
fortification dans un des côtés de ces polygones.
Lorfqu’on a rencontré un terrein entrecoupe de
rivière , ou efearpements de rochers confide—
râbles, on s’eft aflujetti à leurs bords, qui offroiert
des fortifications meilleures que celles qu’on auroit
pu y faire, & q u i, avec cetîè propriété excellente,
diminuoient auffi confidérablement leur de-
penfe ; & ce point fait une des principales attentions
des ingénieurs , lorfqu’ils fortifient pour
ménager les^nances du roi, qui, dans cette occafion,
les lailfl dépofitaires. On à fortifié enfuite le
refte du terrein le plus régulièrement qu’il a été
pofiïble , donnant toujours généralement aux
places confidérées dans leur entier, la figure circulaire
; mais dans le premier cas, c’eft-à-dire dans
les places régulières fituées en terrein plein & praticable
pour les attaquer de touts côtés, il eft
confiant que jusqu’au moment que l’énnemi fe.fe-
roit déclaré par une ouverture de tranchée qui le
puiffe fixer à un des fronts de la fortification , on
eft incertain de celui auquel il peut avoir deffein
de s’attacher. Ainfi l’àffiégé eft obligé de porter
une attention égale par-tout, & de mettre même
touts les ouvrages en défenfe ; ce qui eft très difficile
, du moins avec la précifion qu’on pourroit
defirer. Cela feroit bien diffé ent s’il fe trouvoit
réduit à un, deux, trois ou quatre ouvrages feulement.
C ’eft ce que j’ai tâché de faire en donnant
à toutes les places régulières la figure quarrée, &C
comme c’eft une nouveauté, il eft néceflaire de
l’expliquer particulièrement.
Je divife pour cet effet'ce chapitre en trois
articles ; dans le premier, je fais connoître les propriétés
avantageufes de cette nouvelle di.fpofition
de place, qui doivent la faire préférer à celles qui
font en ufage , puifqu’on n’en augmente pas la défi
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penfe ordinaire pour cela ; dans le fécond, je
propofe les ouvrages qu’il conviendroit d y ajouter
pour l’améliorer encore confidérablement ; & dans
le troifième, je mets la défenfe & la depenfe d une
place conftruite de cette manière en parallèle avec
celle de Neuf-Brifack.
Propriétés avantageufes de la nouvelle difpofition
des places qu’on propofe.
Suppofons une figure quarrée, dont chaque
côté foit fortifié par deux fronts ; ce qui fera l’équivalent
d’un oélogone avec demi-lunes & chemins-
couverts à l’ordinaire, ainfi qu’il eft reprefente
(fig. 2-30,) , & examinons quelles peuvent être
les propriétés de la nouvelle difpofition de place
différente de la circulaire qu’on a obfervé jufqu’à
préfent.
Si l’ennemi avoit deffein de pénétrer dans la
place par le baftion A , il envelopperoit dans fes
attaques les deux demi-lunes B. C . qui le depaffent,
& n’arriveroit au pied de leur glacis qu avec les
difficultés ordinaires; mais cela fera bien different
dans la, fuite. Lors donc qu’il s’y fera bien 'établi
par unebonne parallèle, il fera en état d’infulter le
chemin-couvert, & de le faire, ou par fappe, ou de
vive force. Or il ne pourra attaquer de l’une ou
de l’autre manière que les places d’armes faillîmes
D , E , parce qu’il feroit trop éloigné de
celles F. devant le baftion A , & qu’il lui faudroit
efliiy.er le feu des deux demi-lunes B. C. qui, dans
cette . occafion , le croiferoient de revers. D ’ou
l’on peut juger qu’il ne feroit pas allez imprudent J
pour s’engouffrer dans un pareil rentrant , qu’il
feroit d’ailleurs obligé d’abandonner après avoir
fait des pertes infinies. Car il faut remarquer que
ces feux ne feroient pas les feuls qui le verroient,
les batteries biailées des courtines de droite & de
gauche du baftion A le croiferoient également, &
il ne fçauroit leur en impofer , ne pouvant trouver
aucun emplacement propre à faire des contre-batteries
pour cela , à caufe des demi-lunes B , C ,
qui les couvrent.
L’affiégeant s’en tiendra donc pour-lors aux
logements des places d’armes faillantes D E , lef-
quels dépafleront de quelques toifes les traverfes
joignantes, mais il faudra qu’il y faffe des épau-
lenients confidérables à leur extrémité, pour fe
couvrir du feu des faces des demi - lunes. Cette
difficulté augmentera bien davantage , lorfqu’il
voudra s’étendrè le long des branches des chemins
couverts, qui tendent vers le baftion attaqué A ;
Car il faudra pour y réuffir , qu’il chemine en
double fappe &. traverfes tournantes , pour fe couvrir
des revers fe défiler en même temps du
feu des batteries brifées des courtines qu’il ne
fçauroit interdire , comme je viens de le faire
remarquer. Touts ces objets joints enfemble fuffi-
roient. feuls pour lui faire abandonner lé projet
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d’une pareille attaque. Néanmoins recherchons les
moyens qu'il pourroit imaginer pour en venir à
bout, comme il tâcheroit s’il avoit tant fait que de
l’entreprendre. D ’ailleurs , ce fujet mérite bien
d’êtrë développé pour être certain des propriétés
avantageufes de cette nouvelle dilpofition de place
qu’on propofe.
En fe rendant maître des demi-lunes B C , & y
plaçant des batteries pour y démonter celles des
courtines , l’ennemi feroit enfuite plus aifément le
logement des chemins couverts pour arriver au
baftion A , mais il ne peut lés battre en brèche
que d’un côté, c’eft-à-dire, que des faces qui tendent
vers les battions - G & H , ne pouvant faire
des batteries les unes fur les autres , à caufe des revers
dont nous avons parlé. Ainfi il ne fçauroit les;
prendre qu’avec de grandes peines puilqu’il n’au-
roit qu’un point pour y pénétrer.
Après donc que l’ennemi auroit réuflï, & qu’il
auroit démonté les batteries des courtines , il
étendroit fon logement le long des branches des
chemins couverts des demi- lunes, qu’il n’auroit
pas encore fait, jufqu’aux places d’armes rentrantes,,
où il fe trouvera battu de revers par les batteries
des flancs. Suppofons' cependant qu’il furmonte
encore cette difficulté, en faifant fon logement en
double fappe & traverfes tournantes, & fortifiant
le parapet du côté des flancs , il fera enfuite celui
du chemin couvert devant le baftion Q , & y
tonftruira des batteries pour battre ces flancs en
brèche. Après quoi il fera la defcente du fofle pour
le palier , ce qu’il pourra entreprendre de deux
| manières ; fçavoir, en ne faifant qu’un paflage fur
l’angle flanqué, ou plutôt un fur chaque face. Mais
de telle manière qu’iPle veuille faire, il fera'battu
de droite & de gauche par les flancs, qu’il ne fçauroit
démonter des batteries du chemin couvert,
ni même des demi lunes, par écharpe, à caufe
des orillons qui. les en préfervent, lefquels dans
cette occafion ont leur mérite; ce qui ne fe rencontre
pas toujours de même.
Ainfi , après avoir pris les demi-lunes, y avoir
monté du canon , avoir achevé les logements des
chemins couverts, & le tout avec des peines extraordinaires
& des pertes immenfes, l’afliégeant
ne manqueront pas d’échouer au paflage du fofle.
On peut donc être affuré que cette attaque eft
impraticable , ou du moins ce feroit tout ce qui
pourroit arriver de plus heureux pour un affiégé,
que. d’être attaqué par un pareil rentrant ; Si c’eft
en ceci qu’on peut reconnoître l’avantage des baftion
s plats & des angles obtus.
Voilà donc l’ennemi réduit au feul baftion H ,
ou, à fes égaux v qui font aux trois autres coins de
la place. Il n’aura à la vérité aucun feu de revers
à. efluyer ; mais il n’y pourra pénétrer que par un
feul point, en prenant les demi-lunes C L , de
droite & de gauche : avec cette difficulté cependant,
qu’il n’en pourra battre en brèche que les