
• I l éft dertaïH que 'M*. lè-’prihlcë ’H'Oran.ge'ne
pouffa pas avèc allez de vigueur la bribadè cTiri-
"fantërië qui «où vr6.it Ta 'droite' de là cavalerie.,
après qu’il lui èiit îà'it ^TDandohner fou camp, ni
même les dragons’He là -droite\ placés,le loiig du
-ruifleàù qui férriioit la droite.;
-Par cette lenteur, M. de Luxembourg eut le
temps dëc faire monter à cheval tbute la cavalerie
‘de; il a droite , &• de faire venir prompté-
‘-Tnerit derfa'féconde 'ligne,desbataïlloW* qiii Couvrirent
le- f ront de. la c'âvàlérie', trop èxp*ofée 'au
■ feu de-1-infanterie ennemie , ql».:âvoit;dep©ftél'a
brigade d’ihtantériè:dont j’ài parlé: Cette infanterie
força enfüite les ennemis à abandonner le terrain
avantageux pour le» troupes du Toi fur le front
du centre. - : - 7 • -•'•
Comme _ce r/eft . poiht ici où jé prétends dé-
-ïàîlier-;Tes?-' actions'; pâiJiciVfières- :fè me parie de •
celle^cP'que parole rapport quelle à avec là* tria-^
fi%îe dé ce' Çh^pitfè;> & pour prouver que l’objet
pfiricip âh ‘d’(mK général ,• dans'quélque -efpèee de:
guerre qû'il lë ftrouve erigagé, doit toujours être
:dë lia finie'offéHfivé, parce que c’eft l’efpèce qui
Te Toütient le plus facilement, & avec lq plus.
-d’avàritàgërpoui^lori princè..
'Daris ! cette'même aririée- T69T', M. le m aïe-1
:chàl de Lorges-comniaridoit en Allemagne. Tl n%~I
'toit chargé que dëconférvër T’Alfacë &Tés placés', '
ré-autant qu’iHili leroit poffible aux dé-j
pens des ennemis.
' ; Cette conduite à tenir étoit celle d’une pierre'
défenfive ; mais elle' ne lui lioit pas les mains' pour,
ïe procurer tiriè entière lùpérioritéfuï tes éhnériiis;,
Taris'fe commettre à une, afifidri'dont TéveirenVeiit!
pût êt-*e'dQUteuxrCèpëncJânt, ' dans Tè cours dé]
-çetté' vcairipàgne.j il laifla échapper troiV.occafiôris|
d%r:'Changer: en- offennye , la-guerre défenfive dont:
il étoit 'chargé.
Voici'qu’eliës, furent ces trois oc caftons qui lui
furent preferitéesri.Après avoir ouvert la çàm-
pâ'grie ^auprès dè; Mayence V'-ék avoir brinfomïrté î
Tes"’fourrages c!u voifinagé: dë'cëtté pièce;,riotre :
gèhéçal éroit^ëvëriü' a' Altzay: ’dans •fe'PàFJtiriât.}
Les ennemis étoierit fèparés- en deux ebrp's.'Ceîui;
■ qui étoit commandé paf M. :le Landgrave de
HéîTeV étoit prés dé Mayence & de l’autre1 côté l
du Rhin ; l’autre, du côté du bas Neckre, àulîi
au-delà d,n Rhin.
Dès que M. le Maréchal de Ldrges eut quitté;
1e ybifinage de Mayence, M, lé Landgrave', dont >
Te corps'“ de tfoUpes •'étoit dé orize % ' douze' mille!
hommes , pàfla le Rhin à Mayence, & y iem‘ori-1
'tant ce fleuve, vint attaquer les 'tours d é Wrirms, I
où i l y àvbit un pofte de deùXTefits honrrces: qdi j
fouffrirent le canon; de forte que ce'b?uît àvoit
averti Tar'mée du roi, qui marcha au fe cours des
tours1 attaquées^, & arriva de fort bonne heure , j
p ito ute enttèré , à portée du camp de M.'Te jLand-
gràyé. Ce ^prifice s’étoif fi‘mal placé ,\& fô'ri bamp ■
étoit’frp eii fou tenable , ‘quéT’àrmée du: roi pou- ‘
yoit fe trouver en bataille fur une hauteur Jp|t?
Cifêment fur le' 'camp, ce l’ennemi , 'accabler
cet'të^ armée ainïl, campée entré la hauteur & le
Rhin, fans pont 'fur ce fleuve pour fa retraite.
Cependant Mile maréchal de Lorges, quoique
Tort brave homme de fà perfonne, mais d’un génie
fort borne pour la guerre, né voulut jamais
que Parmée, encore hors de là portée .dé l’ennemi
, paffât fur deux ou trois Colonnes un petit
ruadeâu-"qu’il’falloir travenér, pour lé plàcèr avant
T’ennemi lut laTiautéür qui étüit lur Ton camp.
Il voulut que l’armée a-Mât prendre la-tête du
ruilTeau pour s’y mettre en bataille & .marché! a
l’ennemi. Ce détour conlomma le refte du jour.
Le leridémain ne fut pas mieux employé , &
‘donnaTé temps à M. le Landgrave de reconnoître
lé1 danger qu’il avbit .couni, tk. de le mettre hors-
;cte la portée de nôtre''armée'. •
J -Si M. le maréchal de Lorges /quoique fimple-
1 ment chargé par lé rioi-d’une défenfive en
Allemagne, avoit dans cette occafion détruit le
• corps cotrimandé par M. le Landgràv.e, ce qu’il
avoit été le maître de faire avec- une fùpériorité
qui ne pouvoit pas le faire douter du fuccès, il
teft. confiait queTa-nscpéril pout.lés affaires;du roi:,
.il auroit changé la conffitution d e . la guerre ^ ÔL
-même- que! fans • s’engager à'.èhtreprendre dans la
'fuites il* aurait confervé le refle de Ta campagne
une fupéiiorité agréable-' à fan : maître.- :
; La féconde oceafiôn‘dans laquelle M.. le maréchal
de Lorges manqua de fe donner une entière
fùpériorité fur les ennemis, & à. faire , fans
fe. commettre^ changer- la. -conftitution dé jà guerre
j.défeniîye,- fut -celle-ci. , .
, Quelque .tgtnps après Tes e;nnemis, cjans. le
aeliein de faire un pont-fuj, ,Te Rhin a i lle dp
Santhowen , pour :palTer dans le palatinat , portèrent
toute1 leur' armée auprès de l’embçuchure
du Neckre. M. le'maréchal de Lorges avoit détaché
uri petit çqrps de 'neuf bataillons ôç dejqueî-
ques efcadrons. qui dampô'ièrit à Altrip , pour pb-
Ter ver les mouvements dé î-’énriemi | fous1 Je
? pr étêx té' de la* conirii od itédes four rages ', il s’etoit,
'avec le: refte <je ïon ' arm^e.j^fôîgrié-dé' neuf lieues
de'1 cë. corps ‘détaché. T
Ce cerps., parfâ TpibiefTe' & Ton élolgnerriènt,
ne ,pP,rivoitémpêçhér ,que toute l’armée ennemie
ne fît un pont, à la faveur d’une crüë du Rhin,
&• rie 'pafïïit enfuité cette rivière lorfque les eaux
feroient- retirées. * ' V:
ye'commàndôis -cç'é corps \ & ƒ av’ois 'çonfinuelle-
ment donné avis a'nôtre' géhéràrdé là. çqnftruftiori
de ce pont, de fa'perfè/ftion j Sç du paffage de, l’armée'
ennemie. Cependant' je rie reçus ordre de
M. lé maréchal dé 'Lpr’ges ,' qùè ^dans Te temps
que la tête de l’armée ennemie arrivoit au Land-
wert- de Spire.
‘Cet'ordre pprtoit que je me retirafle à Thilis-
Do.pi'g, ce que .je ri’autqis pu exécuter faris fépà-
tër' 1 àfrilée 'dû foi 'en deux, tàiffer l’énriemi.
paître d’entrer en Alfâcë, parce que le refte de
Tannée n’auroit pu m’y venir joindre. Je me mis'
pourtant en devoir d’exécuter ponctuellement cet
ordre ; mais la vivacité de l’erinemi à entrer dans
le .Landwert de Spire , me força à me porter fur
le bord d’une branche du Spireback, que je dif-
putai allez de temps à l’ennemi, pour pouvoir être
foutenu avant que d’être forçé ; ce qui me réuflit
après un lóng combat.
Notre armée' entière eut donc le temps d’arriver
au Spireback , de fe former devant cë‘
ruiffeau. TPutç celle des ennemis'é.tbit entrée- dans
le Landwert ; d’où elle ne pouvoit reflortir que
par deux portes.
Tout le monde fçait comme les Landwerts
font faits. Pour combattre l’ennemi avec un fuccès
indubitable, il ne.falloit que de l’attention
fur un mouvemént qu’il ne pouvoit dérober' à la
vue, & fe préparer des paftages fur le ruilTeau
dont nous étions lès maîires; Cependant, quelques
remontrances que Tón pût faire à; M. le maréchal
de Lorges , il laifla tranquillement reftortir
cette armée du Landw“ert par la même porte
qu’elle y étoit entrée.
Ainfi, dans cette fécondé occafion, ce général
négligea-en cote de faire changer Ta conftitu-
îion de la guerre , fans: pourtant le commettre à
une aéfron doutetrfe, & il Rattacha fcrupuleufe-
ment à' une défenfive! trop' reftrainte , pour profiter
des fautes de fon ennemi.
La troifième bccafion de cette campagne, dans
laquelle M. le maréchal de Lorges'ne voulut pas
fe . donner la fùpériorité fur les ennemis , & de
hons'qüartiers d'hiver à fon armée aux dépens des
"ënriemiè du rôi,'Tut telle.
Sur la fin de la campagne, l’armée du roi alla
vivre dans la plaine. d’Ethelingen , après avoir
•obligé Tàfmëé ennemie1 à quitter Hagènback, où
«lie avoit fait un pont fur le Rhin.
L’armée du roi s’avança; en fuite à Phortzheim
fur Lentz. M. le maréchal‘de Lorges apprit que
'M. Tadminiftrateur de Wirtemberg étoit campé
auprès d’Entzwâhingèn avec un corps de quatre
'mille chevaux. Il marcha à ce corps, battit &
'prit M. Tadmiiîiftrateur. Il étoit aifé , apres Cela-
d’établir Tariïiëé dans le-duché de Wîrtemberg ,
& ‘ tout lé long du Ne.ckre.
Notre général aima mieux abandonner tout c.é
pays & ni'aYcher .âveb töhte' l’atméé àü'fecôu'fà
du chlitéàiïîd'ËbhrboÙTg, afiTégé; par :M. le Land*
grave x[ué de remettre encore, une lois toute la
\gkerre ^ ’Afteraagne,;à;i-delà dû1 Rijifi1,' & la faire
ainfi .aû^ dépens de Témpir'e.7,J‘ •* ,(!T'
.Ces t rois exemples, cites' fur Te,füjet des niàxirries
pour jà guerre .défenfivë , feront lirffifarnmem corn-
rioître , que quand un général d’un génie tel qu’il
doit Ta voir pour pouvoir être porté au comtnan-
' dément des 'années, fçait lé prévaloir 'des fautes i
de fbp adver|fàirèvj'Tàhs pouftàht rien hàzàrdèrj
d M eft TbuVem facile dé fuiTéichafigéitTa confti'- *
tutiori d’ùrie guerre défenfive, Si par-là de la
rendre plus avantageufé à fon prince,. Si même
de moindre dépenfe.
Après la mort de M. de Louvois, arrivée pendant
la campagne de 1691, la guerre changea ab- ;
folument de face en Piémont, & le roi réfolut, '
pour la campagne fuivante, de no faire de ce c o t é -
là qu’une guerre défenfive t dont l’objet ne tut que
de foutenir Pignerol, Sitze-, Nice & là Savoie.
Ce fyftème dé güerre p r o p o f é par dès gens qui
rie connoifient pas la conftitution du -pays , fut
cependant approuvé; Sc M. de Catinat, qui com-’;
ihandoit en Piémont, fut chargé de. Texécutfori
d e ’cette défenfo , pour laquelle ©ri lui donna 100
bataillons & 40 efcadrons.
M. de Catinat plaça fa cavalerie au camp du
Sablôri , près du Rhône, pour-la- commodité -de
fà fubfiftandë-, Sc toute Ton infanterie, en plu-7
fieurs7corps -comme il le jugea -à propos pbur-
foutenir fa défenfive.' • '
Cependant M. de Savoie, fupérierir en bava-?
lerie, mais fort inférieur en infanterie, malgré cettè-
difpofttion, ne laifla pas de pénétrer par le -QuréJus
j-ufqu’à Embrun où il conduifit du-canon , en fit Te'
liège, & prit cétte ville derrière M. de Catinat.
Il leroit même defcendu jufques- dans la plaine
du Dauphiné, fan S la petite vérole dont '-il fut
frirpris à Embrun, & dont Tl- fut fort trial. - :
Il eft certain que; fi Ton avoit donné1' à M. dé
Catinat un équipage de vivres propre û conduire
le pain à l’armée dans la.plaine de Piémoni, &•
dés chevaux d’artilleriè pour un équipage dé campagne
, l’on auroit ôté a M. de Savoie tomes fe»
yues pour entreprendre, parce quTT auroit tôlW
jours craint que lartriéë du rpi-né rentrât en^Pié-
mont, ce qu’il voulait' àbfoîu-mènt - éviter; Mais
quand ce prince v it, pàr la manière dent dn
avoit compofé l ’armée du roi , gu'ü n’àvoit plus
a craindre qu’elle pût -entrer 'dans la plaine, par
rimpbffi-bUité où elle a-ur-oit'éfé d’y lùbfiftér dès
qu’elïê^àurqit été hors de portée â’àHer prèn’drT
èilésmèiiië'-fdn' pain dans Pignerol,’ il ïë'réioîut
à roffenf-ve i quoique fort inférieur en infanterie,
da-ns un paÿ's de montagnes, où elle feinirlc ciél
voir ieule-aifuier -toutes les-opérations de °v ù r c .
La première faute faite fur cette défeniive'màï
réglés , regarde-entièrement la cour. Ellë'dèvoit
lùpputer leS'dépenfës 'à faire pour la-foutenir , 6e
ëllé'aufoit trouvé que les- réparations des voitures
P W OWHPMS & ’pour'l’artillerie, dont toùïs iës
'chartiofs‘étoient ve-ftés- dans Pignerol à îa'nn dé lit
campagne prée'édénïë, ■ & l’entretien" déf èqni-
p'agesyàùroit été bien au-dèffous de cellés -âè’ ia
quantité- d’infaùrerië que -Von donnent à !M\” clè
Catinat, dont même la préfence ailleurs aurai?été
plus utile au fervice du roi ; St on auroit air.fi
préHré une offebfive , .qui auroit eu tout nu-moins
les apparences d’une-gt/erre entre [)niiTancésérd/lei;
à ùrié défenfivê’aMiréifainte que celle1 qùfflrfi3
télolu que l’on feroit, ' : 4nT’ rts