
•de guerre placés dans un pofte , concernant ce
q u ils .y doivent obferver & faire.
1 . On donne le nom de configne aux ordres que
les officiers ôc les bas - ôfficiers de garde , doivent
.exécuter pendant la durée de leur fervice.
2 . On donne encore plus particulièrement ce
nom aux devoirs que les fentinelles doivent remplir
pendant la durée de leur fadion.
3 . On appelle auffi configne la feuille de papier
fur laquelle on a fait imprimer ou écrire le détail des
devoirs des.officiers, des bas - officiers, ôc des fol-
dats qui font de garde.
4 . On donne le nom de caporal ou de brigadier
de configne , au premier caporal ou brigadier
de chaque polie. >
5 • O n dit qu une garnifon eft .confignée, quand
les bas-officiers ôc les foldats ne peuvent fortir de
la ville, que lorfqu’ils font conduits par des officiers
, ou que lorfqu’ils en ont obtenu une permif-
fion par écrit, lignée du capitaine de leur compagnie
, du major de leur régiment , ôc vifée par
le lieutenant de roi de la place.
6°. Un foldat eft configné quand il lui eft défendu
fortir de fa chambre, ou de fon quartier. Ce
châtiment, que l’ufage a confacré, réunit plüiieurs
avantages que nous ferons connoître, & qui doivent,
peut-être , lui mériter la fandion des ordonnances
militaires.
On a dit, avec raifon, que pour bien fçavoir
les chofes, il falloit en fçavoir le détail : nous efpé-
rons qu’en faveur de cette vérité, on nous pardonnera
ceux auxquels nous allons nous livrer, Si
le r'édadeur d’un des arts méchaniques qui doivent
trouver place dans cette Encyclopédie, avoit
omis quelques-uns des plus petits procédés du
métier qu’il auroit entrepris de traiter I il, feroit
généralement blâmé. Quels reproches ne mériterions
nous pas, fi nous faifions quelque omiffion
lenfible , nous, qui nous occupons d’un art où lès
plus petites fautes peuvent avoir des conféquences
funeftes à la gloire ôc au bonheur d’une nation
«entière.
§• Ier.
De la configne des officiers détachés f.our garder
un pofie.
Un détachement qui va garder un pofte., y eft
quelquefois placé le premier , mais fouvent il
relève une garde qui y é.toit déjà établie. Dans la
première de ces deux çirconftances , le chef de
l’armée ou le lieutenant de roi de la plaqs donnent
au commandant du détachement , par écrit, de
vive voix , par le moyen de fours aid.es de camp
{Ou de leurs aidès-majors, les ordres qu’il doit exécuter
lui-même, & ceux qu’il doit faire exécuter
par fes fubalternes. Dans la fécondé cir confiance le
commandant du détachement reçoit la configne de
l’officier qu’il relève, & fes fubordonnés la reçoi-
yest de ceux qu’ils remplacent.
j Pendant la paix le commandant d’une garde n e
peut rien ajouter ni changer aux confignes qu’on
lui a données ; pendant la guerre on lui laiffe ordinairement
la liberté de donner les confignes particulières
qui peuvent tendre à la meilleure obfer-
vation de fa configne générale.
Le. commandant d’un détachement agit prudent«
ment quand il exige, pendant la guerre , que l’offi-
çier fupérieur ou général qui le place ou qui le
fait placer dans un pofte , lui donne la configne
par écrit ôc fignée de fa main. Il doit encore,
pour éviter tout blâme , exiger de ceux de fes fupé-
rieurs qui font en droit d’ajouter à fa configne ou
de là modifier , qu’ils lui donnent toujours leurs
ordres de la même manière.
Quand-un officier relève, pendant Ja guerre y
.une garde déjà établie dans un pofte , il doit exiger
qu on lui remette les confignes originales lignées
du general ou des officiers fupérieurs de l’état-
major de l’armée» Si l’officier qui commande l’an-;
cienne garde , n’a reçu qu’une configne verbale , le
commandant de la nouvelle doit exiger qu’il 1$
rédige par écrit ôc qu’il la figne.
Ces précautions font inutiles pendant la paix ^
puifque, comme nous le verrons plus bas , toutes
les configne,:s doivent être dépofées dans le corps*;
de-garde.
Comme la petite vanité n’abandonne jamais les
hommes , même lorfqu’ils font occupés des intérêts
les plus grands ; les .ordonnances ont été obligées
de régler que les officiers ôc les bas-officiers
de la garde montante, ôc defeendante, s’avance-
roient les uns vers les autres, les premiers pour,
recevoir la configne ôc les féconds pour la donner.
C ’eft par le moyen des foldats qu’il met en
fadion, ôc des confignes qu’il leur donné, que le
commandant d’un détachement fait exécuter les
confignes que l’on donne aux fentinelles, la manière
dont elles les reçoivent, & les exécutent,;
nous completterons donc ce premier paragraphe.
§• U
Des confignes quon donne auxfient}nelleksi
Les confignes font générales ou particulières ; fie
jour ou de nuit ; ordinaires ou extraordinaires ; d$
paix ou de guerre.
Les confignes générales, font relatives au feu
au bruit, aux honneurs que les fentinelles doivent
rendre , ôc aux devoirs qu’elles doivent remplir j
elles font conçues en ces termes :
-Configne générale de jour pendant la paix.
Deux alertes, le feu ôc le bruit : prétentez vos
armes aux officiers généraux, lieutenant de ro i,
major de place , colonel, lieutenant - colonel, ôc
major de votre régiment ; portez vos armes à
touts fos officiers, chevaliers de faim Louis, ôc
officiers
officiers majors de place ; ne lai fe r faire d'ordure
ni de dégradation autour de votre pofte ; ne pas
vous écarter de votre pofte à plus de trente pas ;
ne jamais quitter votre arme , pas même dans
votre guérite; ne boire, manger, s’affeoir, dormir,
fumer, chanter, fiffler, ni parler à perfonne
ians nécelîité, Ôc ne vous occuper que de votre
configne.,
Vous né vous laifterez jamais relever, ni donner
de nouvelle configne, que par le caporal de votre
pofte ; vous aurez toujours la bayonnette au
bout du fufil ; vous porterez votre arme, l’arme
au bras ; vous vous repoferez fur les armes ,
ou vous porterez l’arme fous le bras gauche ; à
votre volonté ; vous vous arrêterez Ôc ferez face
en te te , por-tei^ez vos armes ou les prétenterez,
quand il paffera à portée de vous une troupe
armee, ou des officiers ; vous n’entrerez dans votre
guerite que lorfqu’il pleuvra, encore en fortirez-
vous quand une troupe , un officier général , le
lieutenant de roi, le major de la place , ou les chefs
du régiment pafferont proche' de vous ; quand
Vous entendrez faire du bruit autour de votre
pofte, vous crierez aux armes ; pour le feu , au
fieu ; quand le Saint-Sacrement paffera, vous présenterez
vos armes, vous mettrez le genou droit
en terre', vous vous inclinerez un peu en portant
la main droite au chapeau.
.'■ Ce langage eft, fans doute,, un peu barbare,
mais les caporaux préfèrent, avec raifon, la brièveté,
à l’élégance..
Confignes ordinaires & particulières de jour pendant
la p a ix .
Les confignes particulières , font relatives aux
devoirs que les fentinelles ont à remplir dans lès
différents poftes où on les place. Ces confignes
peuvent être ordinaires ou extraordinaires.
On place ordinairement des fentinelles devant
les armes, à la porte des villes, à l’avancée, fur le
rempart, à la porte d’un magafin, à celle d’un
général, ôte.
Configne ordinaire & particulière de jour pendant
la p a ix , devant les armes.
La fentinelle qui eft pofée devant les armes,
a , outre la configne générale, la. configne ordinaire
ôt particulière fuivante.
Pour le Saint Sacrement, pour le bruit, pour
toute troupe armée , ôc pour ceux - des officiers
généraux pour lefquels la garde doit ’fortir avec
les armes, vous crierez aux armes ; pour le feu,
au fieu ; vous crierez hors la garde pour lé lieutenant
de roi, ôc ceux des officiers généraux pour
lefquels la garde doit fortir fans armes.
Configne particulière & extraordinaire de jour
pendant la paix , devant les armes.
La fentinelle pofée. devant les armes, peut avoir
outre la configne générale ôc la configme ordinaire
Art militaire. Tome II.
particulière, une configne extraordinaire ; cette
configne peut confifter à ne point laifler fortir
quelque perfonne renfermée dans le corps de
garde, ôcc. nous ne pouvons faire connoître en
Ion entier cette configne extraordinaire, . parce
qu’elle peut varier fuiyant les circonftances ôc la
volonté du commandant de la place.
Configne.particulière & ordinaire de jour, pendant
la p a ix , à une porte de ville.
La fentinelle qui eft pofée à la porte d’une
v ille, a la configne générale ôc la configne ordinaire
particulière fuivante.
Vous ne laifferez fortir aucun bas-officier, foldat,
cavalier , dragon ôc huffard de la garnifon, fans les
faire parler au commandant du pofte ; vous n’en
laifferez pas entrer, s’ils ne font pas de la garnifon,
fans les faire parler au commandant du pofte ;
vous n’y laifferez point entrer les mendiants, fans
Les préfenter au commandant du pofte, de même
que vous ne laifferez entrer aucun étranger qu’il
n’ait parlé aux confignes ; s’il fe préfente des voitures
pour fortir, vous crierez à la fentinelle de
l ’avancée arrête là-bas ; fi elle vous répond arrête
là-bas, vous ferez ranger les voitures de manière
que le paffage foit libre ; vous crierez une féconde
fois arrête làrlas ; quand elle vous aura répondu
marche, vous ferez défiler les voitures de diflance
en diflance ; vous empêcherez qu’elles ne trottent
ni galoppent fur les ponts ; fi quelque voiture fe
brile fur le pont, ou y fait quelque dégradation,
vous arrêterez le condudeur, ôc vous avertirez
le caporal.
Si la fentinelle pofée à la porte d’une ville ,
eft en même temps devant les armes, elle a la
configne générale, la configne ordinaire particulière
de devant les armes, & la configne ordinaire ÔC
particulière de devant une porte.
Configne particulière & extraordinaire de jour,
pendant la paix , à une porte de ville.
Outre les confignes dont nous venons de parler,’
la fentinelle qui eft placée à une porte de ville +
peut avoir encore une configne extraordinaire ;
cette configne peut confifter à ne point laiffer entrer
ou fortir tels ou tels objets, telle ou telle perfonne
, ôte.
Configne particulière & ordinaire de jour, pendant
la paix, à une avancée.
La fentinelle qui eft placée à une avancée, a
la configne générale & la configne particulière ordinaire
fuivante.
Du plus loin que vous appercevrez une troupe
armée au-deffus de quatre hommes , vous fermerez
la première barrière, ÔC vous crierez aux armes ;
vous ne laifferez point couper d’h erbe, pâturer
L