
d’oeil la pofition véritable de touts les membres
d’une compagnie ; c’eft fur les états particuliers
que hü fournirent les fergents de chaque fe&ion ,
que le fourrier fait fon état général ; c’eft au capitaine
à forcer les fergents de fournir au fourrier
des états exaéls.
4°. Le fourrier doit veiller à ce que touts les
effets des hommes de la compagnie à laquelle il
eft attaché , -foient marqués de la lettre affectée à
fa compagnie & du numéro de l’homme.
5°. C ’eft au fourrier à procurer aux foldats le
moyen de remplacer les effets d’équipement qui
ont befoin d’être renouvelles ; c’eft par la fage
diftribution des fervice«-, des corvées à prix d’argent
, & du décompte de linge & chauffure qu’il
y parvient.
6°. Le fourrier doit tenir un état des hommes
de fa compagnie qui ont obtenu la permiffion- de
travailler ; veiller à ce que ces hommes payent
chaque femaine leur fervice , leurs corvées, ce
qu’ils doivenr rendre à la maffe de propreté, &
ce qui eft néceflaire à l’entretien de leur équipement
: c’eft encore à loi à défigner les hommes
qui doivent faire le fervice des travailleurs *-il
doit les choifir parmi ceux dont les befoin« font
les plus considérables & les plus urgents.
7°. 11 faut que le fourrier retire les effets des
hommes qui vont aux hôpitaux, en femeftre ou
en congé ; qu il enregistre fur leur cartouche l’état
de ce qu’ils emportent & de ce qu’ils laiffent; qu’il
oblige les fergents & les caporaux à prendre un
double de cet état.
Il drefte touts lès fix jours un billet de prêt ;
il va le. faire vifer par le quarrier-maître-tréforier
& figner par les officiers de fa compagnie ; quand
on lui a remis le montant du p rê t, il le distribue
aux caporaux , chefs d’ordinaire ; il écrit fur un
cahier particulier lé montant général du prêt, &
la manière dont il l’a diftribué ; ainfi il prévient
les oublis & les erreurs volontaires. - :
Le fourrier fait de même touts les quatre jour«
un état du pain qui revient <à rfa compagnie ; il
reçoit le pain des mains du munition naire , & en
fait la diftribution-aux chefs d’ordinaire.
Il doit tenir un état de cette recette & de cette
diftribution.
8°. Le fourrier fait touts les quatre mois une
feuille de décompte ; cette feuille fait connoître la
Situation de la maffe du linge & de la chauffure
de la compagnie à laquelle il eft attaché : à çette
première feuille il en joint une fécondé qui contient
l’état & l’excédent de la maffe ; il diftribué le
produit de cet excédent, ou en argent, ou en
effets, fuivant les befoins particuliers de chaque
foldat.
9°. Le fourrier ne doit jamais s’immifcer à faire
des achats d’aucune efpèce pour les foldats de fa
compagnie ; quelque probité qu’il apportât dans
ces achats, il ne pourroit guères éviter que les
fftdats ne le foupçonnaffent de friponnerie ou au
moins de grivèlerie ; & ces foupçons foht de profondes
bleffures a la difcipline : dans les régiments
oh les magasins de petite monture n’ont pas lieu
quand le capitaine a arrêté le modèle des chemifes ,
des bas, &c. le fourrier remet au fergent de chaque
div-ifion 1 état & le prix dés effets a remplacer
le foldat accompagné de ce dernier bas - officier
va faire lui-même les emplettes; le fergent doit
je borner a éclairer le foldat fur la qualité Ôc fur
le prix des objets, & ne fe mêler jamais de le
conduire dans une boutique plutôt que dans une
autre : j ai vu un temps où les fourriers étoient en
horreur parmi les foldats, & peut-être le fenti-
ment étoit-il mérité ; chacun de ces bas-officiers
etoit mis avec la plus grande recherche ; ils portaient
des bas de foie, des montres- d’o r , &c. le
foldat demandoit, avec raifon , fi une haute-paye:
d’un fol par jour pouveit fournir au fourrier de
quoi alimenter un luxe auffi grand. Convenons-en ,,
dans ces temps , que je puiffe appeller malheureux,
les chefs des compagnies ne s’occupoient point
du bien-etre de leurs foldats, ils croyoient que'
parce que les compagnies appartenoient au roi ,
ils ne dévoient plus s’en mêler ; cè préjugé def-
truéfeur eft à fon four détruit, & l’on peut elpérer
qu’il ne renaîtra plus.
io°. Le fourrier arrête toutes les- fois, & fait
figner par fon capitaine l’état de la maffe de propreté.
de fa compagnie ; il en"remet' un double à-
1 état-majoT du ebrps. Les fourriers- doivent avoir
attention de ne pas faire fupporter à cette maffe
des dépenfes fuperflues en papier L encre , plumes,
&ç.
11;°. Ce font les fourriers qui dreffent l’état desrevues
de commiffaire, & qui l’arrêtent avec Je-
major du corps ; le livret général de la revue
eft conftruit d’après les feuilfes desdifférents fourriers
: ï\ en eft de meme pour les revues d’inf-
peéteurs-
12°. Le fourrier eft encore charge de tenir le’
livre des Signalements des hommes de fa compagnie.
Voye^ Sig n a lem en t .
I 3°* Quand un homme de recrue arrive
le fourrier examine fur la route dont cet homme
eft porteur , quels font les effets qu’i l a reçus
en chemin , ou quelles font les fommes d’ar-
gent qu’il a touchées ; il déduit le montant de
ces differents objets du billet d’engagement , ÔL
il en emploie l'excédent à l'équipement du nouveau
foldat. C’eft encore le fourrier qui conduit
l’homme de recrue ches le chirurgien-major , &
qui affifte à la vifite .qu’en fait cet officier de
fan-té.
J4P. Quand un foldat obtient fon congé militaire
appelle abfolu, le fourrier, retire d’entre les
mains de cet homme les effets qu’il ne doit point
emporter, parce qu’ils ne lui appartiennent point ;
tel eft fon armement, fon grand équipement : il
remplit fa cartouche , fait fon compte final, & en
tranfçrit le réfultat. au dos de ladite cartouche,
?»
*5** Quand les foldats fémeftriers ont rejoint j
1 e fourrier fait un état de ce qui revient à chacun
pour fa demi - folde ; il vifite leurs facs, & au
moyen de la demi-folde , il remplace lés effets
qui leur manquent.
i6°. Auffitôt qu’un foldat eft mort ou qu’il a
déferté, le fourrier doit s’emparer de fon fac,en
faire la vifite en préfence du bas,- officier de la
feétion dont étoit le mort ou le déferteur ; dreffer
un état des effets que l’homme a feiffés, & après
avoir fait figner cet état par fon capitaine , le remettre
a 1 état-major. Le fourrier doit empêcher
avec foin les trocs & les vols des effets des
hommes morts ou défertés , on pourroit l’aeeufer
d’avoir péché par négligence , ou peut-être même
d’avoir été complice ou auteur des vols du des
échanges.
, *7° • C ’eft le fourrier., qui, lors de l’arrivée d’un
régiment dans fa garnifon , eft chargé de recevoir
les cafernes ; c’eft lui qui eft chargé de les rendre
lors du départ ; il doit porter la plus grande attention
à- ne recevoir que des effets de bonne
qualité, ou au moins à conftater avec foin- l’état
des effets qu’il reçoit ; il ne doit donner des reçus I
de cafernes qu’avec la plus extrême circonfpe&ion ; I
s’il agit légèrement, il verra les entrepreneurs lui
faire chèrement payer, à fon départ, les négli- j
gences dans lefquelles il fera tombé.
18°. Quand un régiment eft en route, lesfour-
riers s’affemblent à la diane , partent à la .générale -!
ou au .premier; arrivent à la nouvelle Station, fe
rendent a l’hôtel-de-ville , reçoivent des mains du
quartier-maître-tréforier, les billets d’étape & de
logement pour toute leur compagnie., les comptent
avec foin & en font enfuite un projet de diftribution
;. ils doivent toujours avoir l'attention de
loger les foldats qui méritent le moins de confiance
avec ceux qui en méritent le plus ; ceux qui
ont le moins d’expérience avec ceux qui en ont
le plus acquis; ils doivent placer les vieillards & !
les convalefcents là où ils fuppofent qu’ils feront
le moins mal.
I9 * Psndant la guerre les fourriers marchent
avec le logement, & tracent la place des tentes i
de leurs compagnies : quant aux distributions , leurs ;
devoirs font les mêmes pendant la guerre que ■
pendant la paix, c’eft-à-dire qu’ils ne doivent recevoir
jamais que des denrées ou des effets de :
bonne qualité ; fi l’on refufe de faire droit à leurs
repréfentations , ils doivent s’adreffer à leurs ca- :
pitaines. !
Les ordonnances ont négligé pendant fong- j
temps d’affigner aux fourriers une place à l’exer- ■
cice ; aujourd’hui elle leur en a indiqué une parmi
les ferre-files. Quelque utiles que puiffent être là
\zs fourriers pendant les exercices , leur véritable i
deftination eft l’adminiftration des finances • ad-
minoration difficile , parce que les fonds font peu
confiderables , que les dépenfes font fréquentes
oc les propriétaires peu raifonnables.
Le* f o u r n i ont dans les troupes à cheval Û
memes fondons a remplir qlle dans l'infanterie ;
. s ont de plus les ffiftr.butio.is de fourrage, lé
hamffis“ (C .) .eS V3UX ’ & h comPtabilifé des
F R A I S Ê. Rang de paliffades ou de pieux
pointus, enfoncés dans un ouvrage en terre prèfque
horifontalemem, mais de forte que la pointeex-
teneure fait plus baffe que la partie enfoncée,
afin quils rie retiennent pas les bombes & les
grenades qm peuvent.tomber deffus. On les place
au-deffus du parapet, du côté de la campagne ,
B aK aSBaM 1)11 demi-revêtement. La fraife eft
deftinee a empêcher l’efcalade, J
U ,F uiAI (fataUhn. ). On nommoit ainfi un
bataillon dont les premiers rangs armés de la pique
la prefentoient a 1 ennemi. On nommdhbujourd’hui
.bataillon fraife celui dopt les foldats préfentent la
Baïonnette. r
FRAMÉE. Arme de jet & de main en ufage
chez les Germams. Le fer en étoit court, p f „
large & très acere. Les cavaliers Germains n’étoient
armes que du bouclier & de la famée ( Tacit J ,
ma, German. ). Ce mot patoîtienit dï f r u tn
\ anaen mot allemand qui fignifioit lancer , L , PTus’
exactement, de la racine/r,™, qui flgnifie mol vc-
ment, paffage d un heu à l’autre.
Ce meme nom frkmèe a été donné dans le
moyen âge a un poignard caché dans un bâton
f c ‘ra M 2
F r ™ & ' Ce dS haChe d0nt K
- f l AANTCSEf ™ ; -*rcheks.
M A I R R . Soldat charge du foin de rafer les'
hommes qui compofent une compagnie.
Par 1 ordonnance j H pendant le mî-
mftete de M. de SaintGermain , les f i a , e r s étoient
exempts de Tout ferv.ee militaire , & iis avoient
une paye de 10 fols'par jour. Par l’ordonnance
pr^ifoire de 1784 , les/rarm’ ont été réformés, ’
Ne feroit-il pas neceflaire de recréer les fraters >
Ne pourro.ent-ils pas être utiles pendant i l guerre
dans les hôpitaux de l’armée? Ne pourroient- Z
pas, pendant la paix, feryir dans les hôpitaux des
places? Le chirurgien - major de chaque corps ne
pourro.t-il pas leur donner quelques leçons ffiéo-
riques & pratiques qui les miffent dans le cas de
faire de légers panfements ? Si dn 'confie“ aux
ch.rurg,ens-ma,ors , comme l'économie le preferit
( voyeç C h i r u r g i e n - m a j o r ) , le t r a i t e m e n t ^
certaines maladies légères , les fraters ne leur fe ,
roient-ils pas mdifpenlabfement néceffaires ? Si on
ne récréé pas les fraters,, ne faudra-t-il p i ; ™
la maffe generale , déjà obérée , fe charge^e
faire une haute-paye à celui qui rafera une êCOm
pagme ? S, on délivre la maffe générale de îâ
paye des fraters, il faudra que cette déoenffi
tombe fur la maffe de propreté de chaoue Prnl
pagme , ou fur le compte particulier de chaqué
Pppi j