
aufli également refferré entre la paliflade & le
parapet ; avec cette différence, que lefoldat gardant
ce premier, dirige plus aifément ion feu qu’à l’autre,
ou lapalillade lui rend cela plus difficile , & même
de placer aifement les facs à terre, au travers
defquels il doit tirer. Enfin, on peut être certain
que le chemin-couvert propoie, eft une épargne
confidérable pour le r o i, & qu’il a les mêmes propriétés
pour la défenfe que les autres.
On me dira peut-être qu’ontpourroit .ne point
mettre de paliffades joignant le parapet du gazonnage,
mais les tenir en magafin comme les
miennes, pour les placer fur le bord de la banquette
à l’occafion du fiège, ce feroit une défec-
tuofité notable que le parapet revêtu de maçonnerie
n’a point, parce qu’il ne fçauroit fe déranger,
ni être mis en défordre , comme celui de
gazonnage , que les bombes peuvent ouvrir de
touts côtés, & donner des trouées à l’ennemi,
par lefquelles. il peut defcendre aifément dans les
chemins couverts. Ainfi il eft abfolument nécef-
faire d’y joindre une paliflade pour fuppléer à
çe défaut, & ne pas même attendre que la place
foit menacée d’un fiège prochain ; car on ne
fçauroit planter cette paiiffade fans déblayer auffi
le parapet de gazonnage , çe qui demande un !
temps qu’on n’auroit point.
& e cpnjlruïiion des chemins couverts dans les
terreins irréguliers.
On a détaillé j.ufqu’ici tout ce qu’il convenoit
d’obl'erver dans la conftruâion d’un chemin couvert
placé fur un terrein plat & de niyeau -, mais
comme on n’en trouve pas toujours de fem-
blables, & que cela même eft très rare , il faut
donc appliquer les principes que nous y avons
établis, aux terreins dont la fuperficie inégale
demande des attentions particulières dans les
difpofitions différentes qu’il convient de lui donner.
Cependant, n’étant pas poffible de déterminer
la diverfe figure des 1 erreins qui peuvent fe rencontrer
, & par conl'équent celle des chemins
couverts qu’il feroit néceffaire d’y faire , on pro-
pofera feulement cinq exemples , par le moyen
defquels il fera facile de furmonter les difficultés ■
qui pourroient occafionner leurs variétés.
P r e m i e r e x e m p l e , (fig. 2 5 7 . ) ,
Si le terrein d’une place fituée dans une campagne
unie comme A B , alloit en s’élevant àe?
puis A jufqu’à B , avec une pente égale, & continuée
en-ayant jufques vers C , il faudroit le
çonfidérer comme s’il étoit parfaitement de niveau
, & en profiter. Les chemins couverts, ainfi
que nous l’ayons d it , avec cette obfeüvation
néanmoins , que le déblai des terres de l’excava^
tion de? .foffés pbligeoit d’en relever le terre-plein
\ dans quelques parties, il faudroit en faire de méitfiS
dans toutes les autres , autrement les branches
feroient lujettes à être vues de r e v e r s , c’eft-à-dire,
que fi on relevoit le terre-plein des chemins
couverts depuis D jufqu’ à L , de 2 , 3 ou 4 pied s ,
& que le refté lût établi fur le rez-de-chauffée , ils
en feroient à la vérité mieux couverts de la plus
haute campagne C . Mais les branches des parties.
D E feroient expofées aux revers des endroits F ,
a caufe qu’elles furmonteroient celles D G , qui
ne fçauroient les recouvrir. C e t inconvénient ne
fe rencontre pas , en prenant par-tout la campagne
pour le terre-plein du chemin couvert.
D e u x i è m e e x e m p l e . ( Fig. 258.).
Si aux environs de la p la c e , il fe rencontroit un
rideau A , à la diftance de 100 , 200 ou 3.&0 toifes
j de paliflade d’une élévation de 6 , 9 à 12 pieds au-
1 delîus du terre - p lein , fur lequel elle eft fituée, il
faudroit examiner les parties du chemin couvert
qui peuvent être en vue à cette domination, telles
que font celles depuis B jufqu’à C , & prendre pour
leur terre- plein aux rentrans, la campagne dans
fa hauteur, en défiler les b ranches, en conduifant
le fommet de leur parapet à 6 pieds au-deffus de
la plus haute partie du rideau A , remarquant que
lorfqu’il s’en rencontre une ou plufieurs vues de
revers f telles que D , il faut foutenir celles E qui
les recouvrent de niveau : avec cette ôbfervatioa
néanmoins qu’on peut rehauffer le terre - pjein du
chemin couvert des rentrants, fuivant le déblai des
terres St des foffés ; mais ne les jamais bailler
aux endroits expofés à la domination. Si cette domination
fe rencontroit à plus de 400 toifes de la
paliffade, il ne s’en faudroit plus feryir , & agir
comme il a été dit ci - devant.
Manière de défiler les branches des chemins-couverts
des hauteurs. (Fig, 2<9.).
Suppofons que E foit le terre - plein du chemin
couvert au rentrant de la branche E G, dont G
eft le faillant, A le fommet du rideau , E H la
hauteur du chemin couvert audit rentrant, il ne
faut que mettre un voyant A I de 6 pieds de hau-»
teur au fommet , en borneyant de H en I , on
aura un point L ou faillant G , qui donnera le fommet
du chemin couvert au faillant, St fixera par
eonféquent la pente que doit avoir la branche E G .
Qu oiqu e cette pratique foit affurée St facile à
faire fur le terrein, on pourra l’exécuter également
de cette forte.
Soit la branche E G de 5 5 toifes de longueu r, la
hauteur E H du chemin couvert au rentrant de
7 p ie d s , la diftance E M du rideau à ce rentrarit
de 320 to ife s , & fa hauteur perpendiculaire M A
au-cleffus du terre-plein E de 15 pieds ou de 8
pieds au-deffus du- point H ; de forte que menant
M N parallèle à E M , E A ferg de 8 pieds ; pro*
longez
F O R
longez M’A en I de 6 pieds. : élevez du faillant G
la perpendiculaire G L , qui fera par eonféquent
parallèle à M.I , faites enfuite par la deuxième
du fixième d’Euclidei cette^ analogie :
Comme E M ou H N ................ * * *,* 320 t0^e.s
eft à N I • •'• * •*’ • • • • • • • • G . 14 pieds ,
ainfi H O ..................... .. • •- • * * • •. 5 ■> toife s,
eft à O L • .......................... 2 pieds 4 pouces,
qui eft la pente que la branche dû chemin couvert
E G doit avoir du faillant G au rentrant E ,
pour être défilé? de la hauteur A.
R e m a r q u e .
Il faut que la contrefcarpe fuive la même
pente que les branches du chemin couvert à, un
pied. ou un pied St demi près, qu’il doit avoir
plus de profondeur au faillant;qu’au rentrant. Au
refte , on obfervera tout ce qui a été preferit ci-
devant.'
-Tr o i s i è m e e x e m p l e , ( f i g . 258.).
Si ce rideau,.au lieu de fe terminer en langue
Vers la place , en environnant ufie partie, comme
font ceux A , F , G , D , H .,,il faudroit relever
-les faillants des chemins-couverts .d’angle en
angle ‘de 4 , 6 , 8 ' pouces, en commençant par
celui de H , le plus éloigné des rideaux, & fi-
niffant à celui I , qui eft le plus proche ; de cette
manière on difpofe déjà le chemin couvert à
s’en garantir, enfuite on défilera les branches,
comme il a été montré ci-devant ; dans cet ordre
on pourra baiffer & rehauffer le terre - plein fuivant
le déblai des terres , mais il n e 'le faut
faire qu’aux parties *qui ne font point foumifes
?tux dominations.
Q u a t r i è m e e x e m p l e , (fig. 25.8.).
Mais , fi la place étoit totalement environnée de
rideaux , tels que A , F , G , D , H , I , K , L , Mj
il faudroit en foutenir touts les rentrants du chemin
couvert de niyeau, & en défiler enfuite les
branches à l’ordinaire.
C i n q u i è m e e x e m p l e , ( f i g . 260.).
Si le terrein que doit occuper la fortification,
alloit de A en B fur une pente , par exemple,
de 30 pieds , & de B en G de çjo* pieds , .que
le front A B allât vers la plus haute partie de
la montagne E fur une élévation de 180 pieds au-
deffus de A , & qu’au contraire le front B C
vînt defcendre dans le fond D , fur une pente
de 120 pieds jufqu’au niveau de la plus baffe
plaine F , il feroit fort difficile de remédier àx
toutes les défe&uofités qu’entraîner oit un-chemin
couvert:confirait fur un'pareil terrein ; mais .on
peut néanmoins remédier aux plus effentieües. .
/ I r t m i lita ir e . Tome 11»
Je fuppofe donc la pente de la contrefcarpe
fixée ,comme le dénotent les chiffres mis aux Taillants
& rentrants • on fera le foffé qui environnera
h fo r t i f i c 'a t i ô n plus étroit qu’à l’ordinaire , c’eft-à-
dire, de 8 toifes devant les demi-lunes , & 10
devant les baftions , mais en récompenfe le plus’
profond qu’il eft poffible, afin d’y être parfaitement
couvert. D’ailleurs, en rapprochant ainfi les
faces des' ouvragés du chemin couvert, la hauteur
des remparts couv’re une partie des branches des
revers ‘de là montagne1, on en diminuera la largeur
ordinaire , en la réduifant à 4 toifes , pour qu’il
foit plus aifé d'en ouvrir le terre-plein , qui feroit
trop en prife en lui donnant une plus grande largeur.
Ce n’eft pas-là une grande défeétuofité ,
d’autant plus que dans ces endroits, qui ne font
le plus fouvent que des châteaux, ou forts, on
n’eft jamais en état d’y porter une grande troupe
dehors pour faire des ’forties-, à caufe de J à foi-
blefle* ordinaire des garnifons qui occupent ces
fortes de poftes.
Comme il n’eft pas poffible de défiler totalement
les branches à caufe de la hauteur exceffive
qu’il faudroit donner aux faillants, pour cela on
s attachera feulement à en bien découvrir le terre-
plein , en: mettant un voyant de fix pieds fur iè
bord de la contrefcarpe , tin pareil fur la . plus
haute partie de- la montagne C. Ces deux points
en donneront un troifième à l’endroit du parapet
du chemin couvert, qui en déterminèra la hauteur.
Enfuite pour défiler les branches qui fe trouvent
direderrient enfilées , on y fera des traverfes
affez près lès unes des autres. Pour cela,on en fera
dé même dans les places d’armes Taillantes en capitales
, lorfque leur terre-plein fe trouvera fournis
St. vu de touts côtés.
On retranchera les places d’armes rentrantes
par des réduits femblables à ceux dont nous avons
parlé ci - devant. Outre leurs propriétés avantageuses,
pour la défenfe des chemins-couverts, &
qu’ils conviennent ici infiniment plus qu’aiIleurs;,
ils couvrent auffi les faces des places d’armes expofées
aux revers de la domination E. Mais: on
les fera plus petits, en ne leur donnant que 15
toifes de face au lieu de 20 > afin d’en couvrir
plus aifément le terre - p lein, en y mettant une
traverfe en capitale, & affez élevée pour cet effet,
avec cette remarque que fi les faces font enfilées,
il faut les joindre au parapet , & que fi elles
ne font battues que de revers, les terminer au
Bord de la banquette , St y laiffer un paffage libre,
ainfi qu’auprès des efcaliers de la gorge. Celles
qui fe trouveront battues direéfement, auront 18
pieds d’épaiffeur au fommet pour être à l’épreuve ;
St celles qui né le feront qu’indireéfement, auront
une épaiffeur moindre, félon qu’elles font vues
obliquement. La même chofe doit s’entendre pour
celles du chemin couvert. On peut pratiquer de
petits fouterreins fous celles qu’on fera dans lés
retranchements des places d’armes rentrantes. Ils
F f f