
pied 3 pou ces , comme R S ; enfuite vous abaif-
ierez la perpendiculaire S T de 4 pieds & d em i, &
tirerez la ligne R T , qui vous donnera le talut intérieur
& la hauteur de vo tre parapet—
V o u s tirerez enfuite la ligne T X parallèle à
A B , & vous mettrez 4 pieds depuis T au point
V ; ce qui vous donnera la largeur de votre banquette.
La hauteur eft indéterminée ; cela dépend
de la hauteur du rempart. Mais fuppofé qu’elle eut
3 pieds de haut, il lui en faut donner le double de
t a lu t , qui fait 6 pied s , pour qu’elle foit facile à
monter , & que les pluies ne la faffent pas ébouler.
Pour cet effet vous donnerez à la ligne VX
6 pieds , & à fa perpendiculaire X Y 3 pieds ;
vous tirerez la ligne V Y qui fera le talut de la
banquette.
La largeur du rempart eft indéterminée ; il doit
avoir au moins 4 à y toifes de large pour le corps
de la p la c e , depuis la banquette jufqu’à fon talut.
O n lui donne une pente d’un pied vers la place
pour l’écoulement des e a u x , & fon talut doit
être égal à fa hauteur,-
Profil coupe fu r le milieu de la tenaille•
( K g - a.43. n ° . 2. )
O n marque fur le profil la largeur du foffé qui
ef t entre la courtine & la gorge de la tenaiile ;
° n a k revêtement de cette gorge en lui donnant
un fixiême de talut fur 15 pieds de hauteur ; &
fon epaifteur au fommet le trouve , comme nous
l’avons enfeigrré ci-devant. Pour les revêtements
qui ne foutiennent point le pa rapet, & qui n’ont
point de contre-forts, les fondations font comme
celles de la place.
Aprè s avoir marqué , fur le rez -d e-chau ffée,
•la largeur que doit avoir la tenaille, comme elle
eft fur le plan en grand , qui vous fort à faire ces
profils , vous ferez fon revêtement auffi de 15
pieds a v ec contre-forts , &• l’épaiffeur néceffaire
de même que les talut & fondations qui font toujours
les mêmes ; 6c fur ce rev êtem en t, vous
élèverez le parapet comme celui de la p la c e ,
auquel vous donnerez feulement fix pieds 8c demi
de hauteur fur autant de talut. L e refte fuit les
mêmes proportions que celles de la p la c e , & le
terrein qui eft entre la banquette 6c la g o rg e , fe
termine en rampe pour l’écoulement des eaux,
Profil du réduit coupé fur le milieu de fa gorge, &
■ d'une de fies faces. (F ig . 244. n ° . 1. ).
Après avoir marqué la largeur du foffé de la
place fur le rez-de-chauffée , depuis la tenaille
jufqu’au r é d u i t , vous revêtirez fa gorge comme
celle de la ten a ille, 8c à la même hauteur de 17
pieds fans con tre - fo r ts . Le revêtement de fies
faces 8c de fies flancs eft pareil à celui du corps
de la p la c e , 8c à la même hauteur avec des contre-
forts. L e parapet fe fait comme le précéd ent, en
lui donnant feulement 6 pieds de h au t, & autant
pour fon talut extérieur.
L e talut intérieur & la banquette fe font comme
les précédents ; & l’on y fait un rempart de 1 5
a 18 pieds de large fur 7 pieds & demi de hauteur
, & autant pour fon talut. L e refte du terre-
plein fe termine en pente jufques fur le bord de
la gorge. >
L e terre-plein du rempart doit toujours être de
niveau au revêtement extérieur.
Profil de la demi-lune coupé fur fa gorge, & fur une
de fes faces. ( Fig. 244. n°. 2. )
t -Après avoir marqué la largeur du foffé du
ré d u it , vous ferez le revêtement de la gorge de
la demi-lune de 23 pieds de haut, parce que fi
on ne le faifoit que de 15 pieds , quand l’ennemi
fe feroit rendu maître de la demi-lune , il décou-
vriroit trop du revêtement du réduit ; au lieu qu’en
lui donnant 23 pied s , il n’en découvre que ce
qui eft aü-deffus du cordon , ce qui lui donne
beaucoup plus de peine pour le mettre en brèche.
C e revêtement fe fait fans contre-forts , en cherchant
feulement l’épaiffeur qu’il doit avoir pour
fa hauteur , fur un Sixième de talut.
L e revêtement des faces ne diffère en rien de
celui du réduit 9 non plus que le parapet & la banque
tte, qui ont les mêmes hauteurs , épaiffeurs &
talut. Il n’y a point de rempart à la demi-lune. L e
terre-plain qui refte depuis le pied de la banquette,
fe termine en rampe jufques fur le bord de la
gorge.
Profil de la contrefcarpe & du chemin couvert3
(F ig . 2 4 5 .) .
Après avoir marqué la largeur du. foffé de la
demi-lune, vous ferez le revêtement de la contrefcarpe
qui aura 15 pieds de h au t, & les mêmes
proportions que le revêtement de la gorge du
réd uit, ou de la tenaille , obfervant de le faire
plus épais aux endroits des profils des traverfes,
& oh il y aura des efcaliers.
Enfuite vous marqueréz 3 toifes de largeur pour
le chemin couvert C , que vous élèverez de 8 pieds
au-deffus du rez-de-chauffée. Vous lui donnerez
pour la hauteur de fon parapet 4 pieds 6 pouces ,
& fon talut d’un pied 3 pouces , comme eft celui
de la place. L a banquette de 4 pieds de largeur
fur 3 pieds de hauteur, & 6 de talut ; & le refte
du terre - plein à un pied de pente depuis le talut
de la banquette jufques fur l’extrémité de la contrefcarpe
pour l’écoulèment des eaux. La palifi-
fade fe place à 3 pouces près du pied du parapet
du chemin c o u v e r t , venant à 18 pouces par le
haut, & fa pointe, furmonte le parapet du chemin
couvert de 9 pouces.
R e m a r q u e ,
La hauteur du terre-plain du chemin couvert &
de fa banquette , n’eft pas toujours la même ,
étant obligé de fe régler aux différentes fituations ,
c’eft ce que nous expliquerons plus au long. Pour
la hauteur du parapet , elle doit être toujours
de 4 pieds & demi au-deffus de la banquette.
Le glacis G n’a aucune règle déterminée. Les
ouvrages que l’on fait au-dela doivent être commandés
par les ouvrages qui font derrière, au
moins de 3 a! 4 pieds.
Concernant la confiruElion des chemins-couverts.
On conviendra que de touts les ouvrages qui
compofent la fortification d’une place, il n’en eft
point de plus néceffaire & de plus utile que le
chemin-couvert.
i° . Qu’il fournit lé moyen de couvrir tellement
les revêtements des ouvrages contre les batteries
de la campagne , qu’il oblige l’ennemi d’amener
du canon fur la tête de fon glacis pour pouvoir
les mettre en brèche.
2°. Qu’il met l’affiégé en état de fe porter en
nombre en-dehors, & d’entreprendre par des
forties fur la tranchée , fi elles font mal difpoféés ,
& en protège & affure en même temps la re-
tràite.
30. Qu’ils défendent avantageufement les approches
par un feu rafant de moufqueterie que
l’ennemi ne fçauroit fouftraire, ne pouvant ruiner
fon parapet, du moins s’il eft fait comme il convient
, c’e ft-à-dire , fila pente de fon glacis n’eft
pas trop roide.
Touts ces avantages, qui ne fe rencontrent point
dans les autres ouvrages, peuvent faire fuftifam-
ment juger combien il eft néceffaire d’environner
les places & les pièces détachées de chemins
couverts , principalement lorfqu’on fera attention
qu’une enceinte de fortification où il n’y en avoit
point, laifferoit l’ennemi dans l’impoflibilité de
pouffer fes approches jufques fur la contrefcarpe
fans rien craindre , ne pouvant être inquiété des
forties de l’afliégé , qui feroient impraticables.
Conditions nécejfaires aux places pour être en état
d’en foutenir les chemins - couverts contre les
attaques de l'ennemi.
Pour tirer tout l’avantage qu’on peut efpérer du
chemin couvert bien difpofé, il eft abfolüment
néceffaire que la place jouiffe d’une dès deux
conditions fuivantes :
Sçavôir, que la place , fi fon foffé eft fec , foit
revêtue d’une chemife de maçonnerie affez haute
pour ne pouvoir être facilement efcaladee, ou
s’il n’y a point de revêtement, que fon foffé foit
rempli d’eau au moins à la hauteur de 6 pieds j
encore ces fortes de places font foit fujettes aux
furprifes dans les temps de gelée , malgré toutes
les précautions qu’on pourroit prendre pour s’en
mettre à l’abri. Mais hors de ces deux cas, il ne
? feroit pas poflible de réfifter à une attaque de
j vive force, dans une place qui n’a pour tout efcar-
! pement & pour toute difficulté à furmonter, que
! des terres & des gazonnages, qui offriroient à
j l’ennemi une rampe affez aifée de touts côtes,
pour entreprendre de l’enlever d’emblee ; car il
ne feroit pas raisonnable de prétendre l’arrêter
avec quelques lignes de paliffades qu’il couperoit.
Ainfi on expoferoit inutilement toute une garni-
fon , puifqu’elle ne feroit‘pas en état de s’oppofer,
dans une pareille place, aux progrès d’une armée
ennemie. C ’eft pourquoi je fuppofe abfolüment
un de ces deux cas, dont le premier eft préférable.
à l’autre, pour être en fituation de tirer d’un
chemin-couvert touts les avantages poflibles.
De 4a conflruBion d’un chemin-couvert dans un
terrein plain.
Je commencerai par détailler la conftruéfion
d’un chemin-couvert dans un terrein p la t, afin
d’établir d’abord des principes pour en faire en-
fuite l’application aux places qui fe trouvent -fi-
tuées dans des terreins dont la Superficie inégale
oblige de changer la difpofition ordinaire.
De la contrefcarpe.
Lorfque les foffés de la place font fecs , il eft
abfolüment néceffaire de revêtir les contrefcarpes
de maçonnerie , parce qu’autrement l’afliégeant,
en forçant l’afliégé d’abandonner le chemin-couvert
par une attaque de vive force, pourroit le
Suivre dans fa retraite, & même peut-être la lui
couper, &L prendre par les gorges les ouvrages
qui fe trouvent dans les foffés , à quoi il faut
encore ajouter qu’il feroit inutile de retrancher
les places d’armes Saillantes & rentrantes des chemins
couverts , puifque l’ennemi étant maître de
defeendre par-tout dans le foffé, vous empêcheroit
d’y communiquer ; de forte qu’on n’y feroit qu’une
très foible réfiftance. On peut donc juger combien
il eft néceffaire de revêtir les contrefcarpes
dans les foffés fecs.
Il èn eft de même des foffés qu’on peut tenir
fecs &. pleins d’eau quand on v e u t, afin de profiter
des avantages que procure cette propriété , la
plus avantageufe qu’on puiffe Souhaiter.
Dans les foffés toujours pleins d’eau , & où on
ne peut lui faire faire aucun mouvement de revêtement
de la contrefcarpe eft affez inutile, à
moins qu’elle ne fût de 9 , 12 ou 13 pieds plus
haut que la fuperficie' des eaux du foffé ; alors le
revêtement de maçonnerie obligeroit les ennemis
d’y defeendre par une galerie pratiquée fous le
chemin-couvert , ce qui- regarde le progrès-des
attaques , & rend la conftruétion des ponts pour
paffer le foffé plus difficile , ne pouvant manoeuvrer
aifément dans cette defeente. D ’ailleurs,
il a de la peine à en bien affurer les culées contre