
ma lad ie s, mais qui n’ont point encore affez de
forces pour reprendre le cours de leurs fervices.
§• I
Des convalefcents en général» .
Les convalefcents méritent , par leur foibleffe ,
qu’on ait pour eux des égards particuliers : ces
égards peuvent parfaitement s ’accorder a v ec le
bien du fervice ; ils font même partie des devoirs
que tout bon officier doit s’impofer.
Laiffons à l’auteur de l’article H ô p i t a l m i l i t
a i r e , le foin de prouver qu’il devroit y avoir ,
dans chaque p lace de guerre un peu confid érable, un
hôpital particulier pour les convalefcents ; de déterminer
l'empla cement, la conftruéiion & le régime
d e cet hôpital : de montrer qu’on devroit facrifier
dans chaque corps de calèmes une ou deux
chambres dans lefquelles les foldats fortis de l’hôpital
de convalefcence, paiferoient quelques jours
mieux couchés & mieux nourris que le refte de
leurs camarades. (Voye{ C a s e r n e s ; ) de fixer
l’époque à laquelle les convalejcents p eu v en t ,- fans
crainte de re ch u te , reprendre le cours de leurs
travaux ; d’indiquer les moyens d’empêcher le
foldat ardent de rentrer trop tôt dans la claffe
ordinaire, & l’homme pareffeux d’y rentrer trop
tard. Bornons-nous aux détails militaires.
Les convalefcents font naturellement divifés en
convalefcents que chaque régiment laide dans la
garnifon qu’il quitte , & en convalefcents qu’il
conduit a vec lui.
§ . I L
Des convalefcents qu'un régiment laijfe dans la
garnifon.
Qu and un régiment doit changer de garnifon ,
la cour lui adreffe des cartouches appellées de
convalefcents. Ce s cartouches font timbrées du
mot certificat de convalefcent : elles certifient que
le nommé N , de la compagnie de N , au régiment
de N , natif de N , en la province de N , juridiction
de âgé de N , de la taille de N , fuit le figna-
lement ; ( Voÿe^ ce mot ) eft refté malade à N ,
& que l’etape & le logement doivent lui être
fournis conformément à l’ordonnance du roi du
23 juillet 172.7.
A u dos de ce ce rtificat, figné par le capitaine ,
approuvé par le ch ef de co rp s , certifié par le
m a jo r , eft copiée la route que le convalefcent doit
fu iv r e p o u r rejoindre fes drapeaux.
Aum-tôt que l’ordre du départ eft arrivé , le :
ch ef du corps fe fait donner un état des foldats
qui font à l’hôpital , & qui ne peuvent en fortir
avant le départ du régiment, ou qui ne feront pas
à cette époque en état -de fe mettre en route.
Les commandants des corps ne peuvent v eiller J
a v e c trop de foin fur l’exaâ itude de cet état ; dés
foldats libertins pour quitter leurs maîtreffes le plus
tard poflible , ou pour vo y ag er d’une manière plus
libre & moins fatiguante que fous les drapeaux ,
( car les convalefcents font débarraffés de leurs
armes, & prefque toujours fournis à une difcipline
peu rigoureufe ; ) prolongent leur convalefcence
au-delà du terme qu’elle devroit avoir ; d’autres ,
au contraire , défelpérés de voir leurs drapeaux
partir fans e u x , affeâent une fanté & une force
qu’ils n’ont p o in t , & vont dans le premier hôpital-
de la route , p a y e r , par quelque maladie longue
& férieufe, une convalefcence qu’ils ont trop hâtée.
Lorfque le chef du corps a reçu l’état des convalefcents
, il défigne le nombre d’officiers &
de bas-officiers riéceffaires -pour difcipliner &
conduire les convalefcents.
L e choix de l’officier deftiné à commander les
convalefcents eft de la plus grande importance ;
, prefque toujours je l’ai vu tomber cependant, ou
! fur un officier que fa fanté empêchoit de partir
avec fon rég im en t, ou que fes affaires retenoient
dans la garnifon ; auffi j’ai vu prefque toujours les
conv alejcents fe conduire plutôt comme des hommes
fans fre in , que comme des foldats fournis à une
difcipline auftère.
Auffi-tôt que le régiment eft p a r t i, l’officier
nommé pour conduire les convalefcents , éft chargé
de leur difcipline & de leur police ; à mefure qu’il
en fort quelques-uns de l’hôpital, il les logé dans
le quartier qu’on lui a donné pour cet objet. Ils
v iv en t là fous l'on commandement &. fous la conduite
des bas-officiers chargés du dépôt. Quand
un certain nombre de foldats eft bien po rtan t, il
les fait pa rtir, & il leur donne pour chef un des
officiers & un des bas-officiers qu’on lui a laiffés.
Quand il ne refte plus à l’hôpital qu’un très petit
nombre d’hommes dont la fanté eft très délabrée 5
ou dont une maladie aigue a épuifé les forces
pour un temps très long , il amène le dernier
c o n v o i, & il rejoint lés drapeaux.
Conduire un régiment eft une opération d ifficile ;
conduire un détachement l’eft encore davantage ;
mais ce qui l’eft le plus , e’eft de conduire dès
foldats défarmés; Peu importe la raifon de cette
différence , il luffit qu’elle exifte pour nous auto-
rifer à dire que ce n’eft que par une vigilance
extrême & par une grande lévérité , .que l’on peut
contenir, dans les bornes étroites de la difcipline,
les foldats qui font reftés dans l’hôpital de la gar-,
nifon qu’un régiment vient de quitter.
§• n i .
Des convalefcents qu'un régiment m'en0 avec lui.
Parmi les foldats qu’un régiment mène avec
l u i , il y en a toujours quelques-uns qui ont affêz
de force pour faire les mêmes journées que leurs
«drapeaux ; mais point affez pour les faire dans le
même nombre d’heures que le refte de la troupe ;
ils ont affez de vigueur pour marcher en liberté ,
mais point affez pour allèr à la parade en partant
des villes ou lorfqu’ils en fortent ; ils peuvent
en fin , à l’aide d’un bâton , fe tranfporter au logement
, mais non y porter leur fac & leurs armes :
ces hommes font encore appellés convalefcents.
O n donne auffi le même nom à des foldats dont
les pieds ayant été bleffés par plufieurs marches
confécutives , ou par une chauffure trop étroite
ou trop la rg e , ont befoin de quatre Ou cinq jours
d ’un repos abfolu , pour pouvoir rentrer dans leurs I
compagnies.
Les premiers des convalefcents dont nous venons
-d e parler doivent , quand la générale b a t , ( Voye^
générale ) être conduits par un bas-officier de .
leur compagnie , à l’endroit qui a été défigne la
v eille à l’ordre du régiment. C e b as -o ffic ie r eft j
porteur d’un billet fur lequel eft infcrit le nom du
foldat convalefcent & celui de fa compagnie : les
convalefcents afl'emblés , ils partent ; ils lont fous
lé commandement d’un nombre d’officiers & de
bas-officiers proportionné à leur quantité. Les
officiers & ces bas-officiers , en font l’ appel toutes
les fois qu’ils le jugent à p ropos, d’après les billets
qu’on leur a remisé
Comme les coniïalefcents font fouvent des pareffeux
ou des libertins , on doit les contenir dans le
plus grand ordre ; mais comme il y a fouvent
parmi eux des vieillards vénérables par leurs longs
fervices ou leurs bleffures , & des hommes véritablement
incommodés , l’humanité, qui n’eft
jamais incompatible avec la difcipline , veu t qu on
les conduife très doucement , qu’on les laiffe
repofer fréquemment ; mais n’exigeroit-elle pas
encore qu’ils euffent leurs billets de logement des
leur a r r iv é e , & fans être obligés d’attendre celle
du corps ? qu’ils allaffent les premiers à l’étape , &
qu’ils fuffent toujours logés le plus à portée poflible
de leurs drapeaux.
C e que nous venons de dire eft applicable aux
cavaliers , aux dragons & aux huffards, comme
aux foldats fantaffins.
L ’intérêt pécuniaire doit infpirer à peu près les
mêmes foins pour les ch evau x de la cavalerie.
Les convalefcents qui ne peuvent point marcher,
font conduits, lorfque la générale b a t , à l’endroit
où s’affemblent les équipages du régiment ; le
bas-officier qui les y mène eft porteur d’un billet
fur lequel eft infcrit le nom du foldat &. celui de
fa compagnie. L ’Officier qui commande la garde
des équipages fait placer les convalefcents fur les
charriots qui leur font deftinés; il doit veiller a ce
qu’il n’y monte que des hommes hors d’état d’aller
à piech
C e que nous avons dit des convalefcents qui
• peuvent marcher , relativement à l’étape & au
logement, eft encore plus particulièrement applicable
à ceux qu’on eft obligé de placer fur les
charriots.
Il n’y a pas encore bien longtemps qu’on v o y o it
prefque toujours à la fuite des régimens, une grande
quantité de voitures chargées- de foldats prétendus
conv alefcents ; on rencontroit auffi fans ceffe fur
les. grandes routes des foldats qui etoient montes
fur, des chevaux d’ordonnance , ou conduits dans
dès voitures que les commiffaires des guerres^ ou
les fubdélégués leur accordoient : ces abus , préjudiciables
au bien du fervice , & à charge aux
fujets de Sa Majefté , ont été profcrits avec raifon :
le premier , par la fixation du nombre des voitures
qu’on doit accorder à chaque rég im en t , ( Voye^
co n vo is m il it a ir e s ; ) &. les deux dernieres ,
par deux lettres minifterielles , une de M. le prince
de M o iitb a re y , en date du premier mars 17 79 5
& l’autre de M .N e k e r , datée du 5 du même mois ;
par ces deux le ttre s, il eft ordonné aux commiffaires
des guerres & aux officiers municipaux de
n’accorder des chevaux de felle ou des voitures
aux bas-officiers ou foldats qui fortent des hôpita
u x , qui marchent pour rejoindre leurs régiments,
qu’après avoir fait conftater préalablement leur
j état par un Chirurgien du lie u , de ne leur en
faire fournir ( quand ils feront réellement hors
d’état d’aller à pied ) que pour fe rendre à l’hôpital
le plus prochain , où ils doivent refter jufqu à ce
qu’ils foient en état de continuer leur route à
pied. ( C . ).
C O N V E R S I O N . Révolution que fait une
troupe ( A B , fig. 168 ). fur un de fes points, ( B )
qui demeure fixe. O n nomme pivot le centre ( B )
fur lequel la troupe tourne , & on dit que le flanc
qui eft vers le p iv o t , foutient.
Si la troupe ( A B ) fait une révolution fur une-
des extrémités ( B ) du premier rang , félon 1 ordre
des lettres ( A , C , D , E , ) il eft é v id en t , 1 °. que
cette extrémité (B) étant un centre f ix e , 1 autre
extrémité ( A ) décrit une circonférence ( A , C ,
D , E , ) dont le premier rang, ( A B ) qui eft fup-
pofé conferver la même longueur , eft le .rayon ;
& qu’au moment où elle finit la ré vo lu tion , elle
fe t rou ve au point ( A ) , d’ou elle eft partie ;
2°. qu’au moment où elle achevé un quart ( A C )
ou trois quarts, ( A C D E ) de révolution ou de
con y e r fion , le premier r a n g , ( A C , 011^ A E ) ,
eft perpendiculaire à l’alignement ( A B ) qu il occu-
poit avant de commencer ce mouvement, &. qu il
eft fur l’alignement qu’occupoit la file qui termine
l’aile qui foutient ; 30. qu’au moment où cette
même extrémité (A ) achève une demie circonfe-
rence ou demi converfion ( A CD ) , le premier
i rang ( A B ) fie trouve fur le prolongement ( A D )
de l’alignement ( A B ) , qu’il occupôit avant que
de fé mouvoir.
L’étendue du front de la troupe étant connue ,
on a l’arc parcouru par l’aile qui tourne ; car 7 eft
à 2.2 ', comme le diamètre a la c ircon féren ce, 64.