
retranchements en gazonnage , avec une paliflade
en traite a la hauteur de la crête du parapet du
cM m i f l- ç o j fg r t , où je fuppofe une double pa-
Imade > a caufe du feu v o iiin du retranchement
qui teroitfon effet fans furprendre celui du chemin-
cou ve rt, bien loin d’ofer entreprendre d’emporter le
retranchement de v iv e force, quelque dégradé qu’il
put e t r e , parce que l’ennemi ne fçauroit fauter
dans le chemin - c o u v e r t , à caufe de la double
paliffade qu’il faudroit toujours tenir bien conditionnée.
D ’ailleurs, il faut confidérer que ces rentrants
font dépaffés par les faces des battions & dès
demi-lunes , dont le feu lui ôteroit encore toute
lefp érance d e • s’y pouvoir p o r te r ; néanmoins il
faut les re v e t ir , autant qu’il eft polîible, pour plus
d e fureté. r
Les grands avantages qu’on retireroit de ces
ouvrages pour la défenfe du chemin-couvert, qui
en prolongeraient confidérablement la perte totale ; i
joints à la dépenfe de leur con ftru â ion , qui eft i
très médiocre , me^ donnent lieu d’être étonné !
qu on les ait fi fort n égligé s, particulièrement dans
des endroits ou ils font abfolument néceffaires
? °u r couvrir la défe&uofité de la fortification. On
echancrera la partie de gorge qu’on s’appercevra
que 1 ennemi pourroit découvrir de fes logements
du ch emin-couvert, afin, qu’il ne puiffe point empêcher
d ’y communiquer par l’efcalier , ni la
rompre de fes batteries , non plus que le tambour
ou petit retranchement de charpente qu’il convient
d’y faire , pour affurer fa retraite, lorfque l’ennemi
fe met en devoir de s’en emparer.
O n fait a ces réduits deux p o te rn e s , une à
chaque trace , pour le paffage des troupes qui fe
retirent du chemin - couvert. Ce s poternes font
bien voûtées & fermées par de bonnes portes de
5 à 6 pouces d’épaiffeur.
Du glacis»
Il y a un certain milieu à obferver dans la
pente qu’il faut donner au glacis ; car le foldat
la nuit venant a pofer fon fufil fur le parapet du
ch emin-cou ve rt, le tire plutôt haut que bas , par
la crainte qu’il a de fe mettre en prife au feu de
l’afliègeant en s’élevant pour baïffer fon c o u p , de.
forte qu il paffe au-deffus de s. tranchées , dont la
conftruéHon n en peut être interrompue ni incommodée.
C e ft un defaut auquel il n’y a point
de rem è d e , & qui devient d’autant plus confi-
derable que la pente du glacis eft grande ; mais
au fti, fi on le faifoit p la t , il arriveroit un autre
inconvénient,qui eft que l’ennemi yous découvriroit
totalement dans le chemin-couvert , vous en chaf-
feroit fans p ein e, & le rendroit par conféquent
fans propriétés. A in fi , de deux défauts.il convient
d’éviter le p ir e , en donnant au glacis une pente •
m o d é ré e , c’eft-à-dire d’un pied fur 1 8 pieds pour *
les plus roides, & d’un pied fut 24 pour les plus
plats ; obfervant que cette première pente étant
continuée vers la place , doit donner à un pied
ou deux au-deffous du fommet extérieur des parapets
des ouvrages , afin que les glacis leur foient
parfaitement bien fournis.
Il fe trouve une défe&uofité dans la conftrüétion
ordinaire de nos glacis ,• que voici: (K fig . 256.).
La pente en étant réglée depuis la tête du parapet
I du faillant du chemin-couvert, jufqu’à l’extrémité
H , on mène une autre ligne de pente depuis les
rentrants ou goutières F jufqu’au point H ; on mène
une autre ligne de pente depuis les rentrants ou
goutieres F jufqu’au point H. Cette ligne donne
une infinité de points K , .par lefquels on en paffe
tant d autres qu’on veut du faillant I pour former
la furface plane du plan de glacis F IH L , & par
conféquent de même celui GIHM qui s’entrecoupent
fur la capitale IH , fur laquelle l’ennemi venant
à cheminer en zig-zague, l'a partie de fape
A C du boyau AB formé fur le plan F IHL , ne
peut être vu des chemins-couverts E , mais feulement
de ceux D , & femblablement la partie de
fape CB des chemins-couverts D mais feulement
de ceux E , à caufe d e j ’arrêté ou fe&ion IH qui
les couvre. Or , pour prendre les travaux de l’ennemi
fournis aux feux1 de droite &. de gauche, je
voudrois ;
i ° . Arrondir le parapet du faillant des chemins-
couverts , -comme je l’ai dit ci-devant, en prenant
pour- centre le point N , & pour rayon la diftance
: de 4 tôifes ; pour décrire enfuite Tare du cercle
O P , il faudroit ;
2 • Continuer les rayons NONP , jufqu’aux
extrémités du glacis R & Q , où je fuppofe qu’en
doit être terminée fa pente. Enfuite de quoi ,
du point N comme centre , & de l’intervalle NR
ou décrivant 1 arc de. cercle R Q , j’y détermine?-
rois plufieurs points S de niveau avec ceux Q ou
R , au moyen defquels je formerois la partie du
glacis O PQ R , qui de cette forte fe trouveroit vue
des chemins-couverts de droite . & de gauche , &
du feu direéi de l’arrondiffement OP, Le refte fe
conftruit ' comme à l’autre.
Des avants - chemins - couverts»
De la manière que la plupart des avants-chemins-
couverts font conftruits , on ne doit pas s’étonner
que pour peu que l’ennemi commence à les avoi-
finer , on eft obligé de lès abandonner ; ce qui,
fans doute , provient de leur mauvaife difpofition ;
tels font ceux qu’on place au-delà d’une flaque ou
àvant-foffé fans ouvrages qui puiffent les défendre
& fervir.de retraite aux troupes qui doivent l’occuper.
Si ces avants-chemins-couverts ont été foutenus
par des lunettes ou autres ouvrages, on en a fouvent
négligé tellement les * contrefcarpes , qu’on
ne peut pas dire même qu’ils en ayent. Voici
donc comme il feroit à propos, de les difpofer,
pour en tirer quelques avantages pour la défenfe.
Il faudroit établir le terre-plein du chemin-
couvert de la place, comme nous l’avons déjà
dit ci-devant, 3 ou 4 pieds plus haut que le niveau
du terrein , & celui de. l’avant - chemin-
couvert fur le terrein.
Enfuite on fera tomber la pente du glacis de la
place à 6 pieds plus bas que ce terre - plein aux
rentrants; allanf à 9 ou 10 aux faillants devant
les lunettes, pour former de cette manière une
contrefcarpe qu’on fera même plus h a u te , fi la
diftance de l’avant-chemin-couvert au chemin-
couvert de la place permet de le faire defeendre
plus b a s , pour que la pente en foit modérée.
Si l’avant-foffé fe peut remplir d’eau qu’on ne
puiffe pas faigner, on laiffera tomber cette con-
trefearpe en rampe fuivant le talut ordinaire des
terres ; autrement on la revêtira de maçonnerie
fans efcaliers ; parce que n’étant pas hautes on y
montera a vec des madriers pofés fur de petits
chevalets qu’on renverfe en fe retirant, fuppofé
qu’on y foit forcé. Ce tte contrefcarpe revêtue
donne lieu de pratiquer des réduits ou retranchements
fûrs dans les places d’armes rentrantes , fem-
blables à ceux que nous avons décrits ci-devant ,
a v ec un^mur crénelé dans la gorge , de 6 pieds de
hauteur, &. d’un pied & demi d’épaifleur. C e c i
s’entend fi le foffé eft fec , parce- qu’autrement
l ’ennemi ne^ manqueroit pas de s’y pofter. Dans
ce cas on y communiquera par une galerie fou-
terraine partant du foffé de la p la c e , de laquelle
on montera dans fpn terre-plein au moyen d ’un
efcalier dont la fortie viendra fe rendre contre la
g o r g e , pour pouvoir le mafquer a vec un tambour
de charpente, &. fie maintenir par-là une retraite
àffurée.
A u refte , tout ce qui a été dit du chemin-
cou ve rt de la place , doit s’appliquer aufti à celui-
c i , dont il eft ailé de conclure qu’il aura les mêmes
propriétés & avantages pour la défenfe ; ce qui
eft bien différent des avant-chemins-couverts , tels
qu’on les conftruit ordinairement.
J’ai dit c i -d e v a n t , qu’il feroit avantageux de
revêtir intérieurement les parapets des chemins-
couverts fur 3 pieds de hauteur feulement , ainfi
que les traverfes , leurs profils, & ceux des banquettes
& paffages des barrières.
- Pour décider cette propofition , il convient
d’examiner la dépenfe de la conftruftion d’un
chemin 1 couvert r e v ê tu , mais dont les barrières
& paliffades doivent être mifes en provifion dans
des magafins , pour être pofées fur les bords de
fa banquette , dans l’attente d’un fiège feulement.
En fuppofant les prix des terres, gazonnages,
manoeuvres & charpenterie , comme ils font à
Strasbourg , pour pouvoir -connaître précifément
la différence de leur d épen fe, on v o it par les
eftimations , que la dépenfe d’un chemin-cou vert,
d’un front de fortification conftruit en gazonnages
& paliffades à l’ordinaire , monteroit à la fomme
de 2330 livres 7 fols 4 deniers, & que le chemin-
couvert propofé en revêtement coûteroit 4230 liv»
6 fols 8 deniers ; ainfi la dépenfe excéderoit celle
du premier de la fomme d e 2908 liv . 19 fols 4 den.
Mais comme je fuppofe les barrières & paliffades
de ce dernier devoir être mifes en magafin, pour
n’être pofées dans les chemins - couverts , que
lorfqu’on attend un fiège , en les plantant fur le
bord de la banquette , il fe trouve que la dépenfe
en étant une fois faite , c’eft pour toujours. C e
qui eft bien différent de l’a u tre , qui ne peut pas
fubfifter 8 , 9 ou 10 ans fans être totalement dégradé
, de forte qu’il eft néceffaire de le rétablir
entièrement. A in fi , ajoutant à la dépenfe de fa
réparation 2912 livres 13 fols 4 deniers, celle de
fa première conftruction 2330 livres 7 fols 4 d e n .,
ces deux fommes feront celle de 5243 liv . 8 den.
que le chemin-couvert en gazonnage coûteroit au
bout de 10 ans ; de forte qu’il excéderoit déjà la
dépenfe de l’autre de la fomme de 1003 ^v * 14 fo ls ,
& que cet excès fe multiplieroit encore par la
fuite.
D ’ailleurs , comme la paliffade qui borde le
parapet de g a z o n , n’eft pas celle qui affure le
chemin-couvert contre les attaques de v iv e fo r c e ,
il en faut encore une autre fur le bord de la banquette
, qu’pn doit avoir en p ro v ifio n , à cet
effet dans les magafins. D ’où l’on peut conc lu re,
que le chemin - couvert revêtu comme il eft
propofé , procureroit une épargne confidérable.
V o yo n s maintenant leurs propriétés pour la défenfe.
Comme la paliffade joignant le parapet de
gazon , en furmonte le fommet de 9 pouces , le
canon en l’écrêtant caffe aufti la pointe de la paliffade
; de forte que l’ ennemi en y pofant le pied „
fauteroit fans peine dans le chemin - c o u v e r t , &
vous couperoit par ce moyen vo tre retraite , après
yous avoir forcé de l'abandonner par un feu fu-
périeur. C ’eft pour l’en empêcher qu’on met une
fécondé paliffade fur le bord de la banquette ,
dont la pointe eft de niveau a v e c le fommet du
parapet , pour que le canon ne puiffe pas la
rompre ; & comme il n’y a que 4 pieds de l’un
à l’autre , il ne pourroit que fe jetter entre les
d e u x . paliffades , où il ne fçauroit par conféquent
manoeuvrer ni reffortir fans être mis en peine. L a
même difficulté fe rencontre au chemin-couvert
propofé ; car le revêtement de maçonnerie du parapet
de 3 pieds de hauteur, ( & même 3 pieds
& d em i, en ôtant 6 pouces de terre pour la banquette
& davantage en c o re , fuivant qne le canon
en diminue la hauteur par la crête qu’il enlève ) ,
eft un fefearpement qu’il ne fçauroit rencontrer ,
au cas qu’il y eût fauté , fans donner tout le temps
| qu’il faut à Tafliégé pour l’en empêcher. I l eft