
appelle jujiicier. Le confeil provincial fut érigé
par Charles V en i c j i . Les membres de ce
tribunal font un préfident, trois confeillers nobles
& trois jurifconfultes , un procureur-général
, un fecrètaire , & c .
Quelques écrivains divifent le duché de Luxm*
i ourg en trois parties , fuîvant les trois langues
qu'on y parle j favôir 3 l'allemande , la vallonné
& la françoife.
L Y O N N O I S , province 'de France. Voye^
dans le diflionnaire géographique l'époque de fa
réunion à la couronne.
M A C A S S A R
M
A C A S S A R , ifle. Voyei l’article C e l e b e s . .
M A D A G A S C A R , ifle de l’Océan indien ,
où la compagnie françoife des Indes orientales
forma autrefois un établiflTement qui a été bou-
leverfé par les naturels , mais qui iubfifte encore
en partie.
L’ ifle de Madagafcar, féparée du continent de
l’Afrique par le canal de Mozambique 3 eft fi-
tuée à l’entrée de l ’Océan indien, entre le douzième
& le vingt-cinquième degrés de latitude,
& le foixante - deuxième & le foixante-dixième
de longitude. Elle a trois cents trente-fix lieues
de long, cent vingt dans fa plus grande largeur,
& environ huit cents de circonférence.
Climat & fol. Les côtes de cette grande ifle
font généralement mal-faines* C e malheur tient
à des caufes phyfiques quon pourroit changer.
La terre que nous habitons n’ eft devenue falu-
bre que par les travaux de l ’homme. Dans fon
origine, elle étoit couverte de forêts & de marécages
qui corrompoient l’air. C ’eft l ’état aétuel
de Madagafcar. Les pluies., comme dans, les autres
pays fitués entre les Tropiques, y ont des
temps marqués. Elles forment des rivières q u i,
cherchant à fe décharger dans l’Océan , trouvent
leur embouchure fermée par des fables que le
mouvement de la mer y a poufles durant la fai-
fon fèche , c’eft-à-dire , lorfque les eaux n’ a-
voient pas aflez de volume & de vîtefle pour fe
faire jour. Arrêtées par cettè barrière, elles refluent
dans la plaine, y font quelque tems fta-
gnantes, & remplilfent l ’horifon d’exhalaifons
meurtrières, jufqu’ à ce que , furmontant l’obfta-
cle qui les retenoient, elles fe ménagent enfin
une iffiie. C e fyftème paroîtra d’ une vérité fen-
fible, fi l’on fait attention que les côtes ne font
mal-faines que dans la mouflon pluvieufe ; que
la colonne d’air corrompu ne s’ étend jamais bien
loin î que le ciel eft toujours pur dans l’intérieur
des terres , & que le rivage eft conftamment fa-
lubre dans tous les lieux où , par des circonftan-
ces locales , le cours des rivières eft libre fans
interruption.
Productions. Par quelque vent que le navigateur
arrive à Madagafcar, il n’apperçoit qh’iin fable
aride. Cette ftérilité finit à une ou deux lieues.
Dans le refte de l’ifle , la nature toujours en végétation
produit feule, au milieu desforêts ou fur les
terres decouvertes , le coton , l’ indigo, le chanvre
, le miel, le poivre blanc , le fagou , les bananes
, le chou caraïbe , le ravenfera , épicerie
trop peu connue, mille plantes nutritives étrangères
a nos climats. Tout eft rempli de palmiers,
®eco^Lot^ r s j d’orangers, d’arbres gommiers, de
(acoa. polit, diylomatiaue. Tome 11U
bois propres à la conftru&ion & à tous les arts*
Il n’y a proprement de culture à Madagafcar que
celle du riz. On arrache le jonc qui croit dans
les marais. La femence y eft jettée à la volée.
Des troupeaux les traverfent enfuite, & par leur
piétinement enfoncent le grain dans la terre. Le
refte eft abandonné au hafard. Une autre efpèce
de riz eft cultivée dans la faifon des pluies, fur
les montagnes avec la même négligence. Ces contrées
ne font pas fécondées par les fueurs de
l’homme. La fertilité du fol & des eaux bienfai-
fantes y doivent tenir lieu de tous les travaux.
.Des boeufs, des moutons , des porcs, des
chèvres paiflent jour & nuit dans les prairies fans
celle renaiflantes que la mature a formées à Madagafcar.
On n’ y voit ni chevaux, ni buffles, ni
chameaux, ni aucune efpèce de bêtes de charge
ou de monture, quoique tout annonce qu’ elles y
profpéreroient.
On a cru trop légèrement que l'or & l’argent
étoient des produâiohs de l’ifle. Mais il eft:
prouvé que , non loin de la baie d’Antongil ,
il fe trouve des mines de cuivre aflez abondantes,
& des mines d’un fer très-pur dans l’intérieur des
terres.
Habitans. L ’origine des madecafles fe perd ,
comme celle de la plupart des peup’e s , dans des
fables extravagantes. Sont-ils indigènes ? ont-ils
été tranfplantés ? C ’eft vraifemblablement ce qui
ne lera jamais éclairci. Cependant on ne peut
s’empêcher de penfer qu’ ils ne font pas tous for-
tis d’une fouche commune, quand on réfléchit
aux différentes formes qui les diftinguent.
Cette variété tient fans doute à la formation
générale des ifles. Toutes ont été liées à quelque
continent, dans des tems antérieurs à l’origine
de la navigation , & en ont été féparées par ces
bouleverfemens qui ne fe renouvellent que trop
fouvent. Si la rupture a été fubite, l’ifle ne vous
offrira qu’ une feule race d’hommes. Si les contrées
adjacentes ont été menacées long tems avar.t
le déchirement , alors le péril mit les différens
peuples en mouvement. Chacun courut en tumulte
vers le lieu où il fe promettoit quelque
fécurité. Cependant le terrible phénomène s’exécuta
, & l’efpace entouré d’eaux renferma des
races qui n’avoient ni la même couleur, ni la
même ftature , ni la même langue.
Tout porte à croire qu’il en a été ainfi à Madagafcar.
A l’oueft de l’ifle , on trouve un peuple
, appelle Quimojfe , qui n’ a communément que
quatre pieds, & qui ne s’élève jamais à plus de
quatre pieds quatre pouces. On le croit réduit à
quinze mille âmes. Il devoir être plus nombreux