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tenoit anciennement au comté d’Altorf ; mais cela
eft encore douteux. On fait toutefois que Guel-
phe V I , dont la famille poffédoit ce comté, y
réfida & y finit fes jours. Dès le règne de Frédéric
I , elle étoit ville libre' & impériale; &
après l’extinélion de Guelphe d A lto r f, elle fut
fi bien affermir fa liberté, que le roi Rodolphe
la reconnut & la confirma par une charte
datée de 1286. T e s empereurs Charles M V &
Wenèeflas lui affûtèrent fon immédiateté. Elle a
le quatorzième fuffrage à la diète de l’Empire
fur lé banc des villes libres de Suabe & l’onzième
dans les affemblées du cercle. Sa taxe
matriculaire, autrefois de 248 florins , fut fixée
en 1683 à 1 )0 florins & réduite à yy en -1706,
outre 281'rixdales 32 & demi kr. quelle paye'
pour, l’entretien de la chambre impériale. Elle
paye aufifc dé la préfeftüre de Suabe une r e devance’annuelle
de t f liv. hellers pour l’oflîte
de fa prévôté. Elle fait-un1 commerce affez considérable
dans fes environs , a u ff ib ie n qu’en
■ Smffe’ Se en Italie , ' & les objets'dé ce trafic i
font du fel de Bavière-, de la toile de, fes fabrri ,
1ques ', du’ houblon , des grains & d’aùtreé mar-'
’Chandifes & denrées.1 En 164s , les troupes impériales
& bavarojfes, s!én emparèrent apres-un ;
fiège opiniâtre de .neuf femàines. ’ . ^ .
L e territoire, de la ville appartient à la république
& à fes.hôpitaux, qui en poffièdent la
plus grande -partie. ........ ' - .
M E N D R IS IO , un des quatre bailliages que ■
les' Suiffes poffèdent''etf Italie. Il faifoit partie du
dpchéi de Milan. On l'oublia dans le traité con-’
cln entre François premier , roi de France
les fuiffeseu 1516 , & ,cét-oub!i caufa bientôt des'
difficultés. Lés fuiffes terminèrent le différend en lel
prenant de force en 1521. Jacques de Wippin-
feen , b iillïf de Lugano, reçut lé ferment d e ceux
de Mendris & dé Balerha, fous ,1a yeferve de
leurs droits, privilèges , 31s St coutumes. Les
■ fuiffes la gouvernent par un bailli qù’ bn prend
afrérnativèrnerit dans les douze cantons , '& qui
eft deux ans en charge. L'exclufiofi' du canton
d’Appenzefl;, reçu en f y r p dans'la confédération
helvétique, prouve q'-ie les fuiffes' fondoient
leurs droits fur fa ^conquête qu’ils en -firent en
J y I 2. r C e bailliage eft le plus petit des.quatre. li a:
trois lieues de longueur fur une de-largeur,
terroir eft très-fertile en .vins & eq .'^raîps.^ : .
Le bailli f décida feul dé tourelles affales civiles
& criminelles , avec droit d’appéî au fyndicat.
Lorfqu’il s’agit d'un crime capital, il ddit con-
fiilter fon fecrètaire baillival, fonpropfp vicaire,
le fifca’l & le chancelier ; mais ils n’ont tous
que voix confultative. Le fecrètaiçe baillival ' eft
élu par le pays même ; il n’en a qüe‘ le nom1,
le chancelier fait les fon&iqns. Le fyndieat, étab
lit le fifcal & le chancelier , & le bailli f : fon
vice-bail
M E K
Le bailliage fe partage en deux pièves i celle
dé Mendrifio & celle de Balerna. On lui a corn«
fervé quelques privilèges ; chaque piève a deux
régens, & chaque commune un conful. Ceux-ci
tlirigent les affaires du pays, <la police , les dé-
penfes publiques, & c. & ils en rendent compte
au baiflif.
Les! habitans font tous du diocèfe de Corne.
On croit que leur nombre eft de iy ou 16 mille«
Foy'ei l'article C orps helvétique.
MiiRSEBOURG , évêché d’Allemagne, qui
fut autrefois fouvérain : il eft borné par les bailliages
de Léipfickr & de Pegau du cercle de
Léipfick ; ■ par ceux de Weiffenfels & de Fribourg
du cercle de la Thuringe ; par celui de Qüer-
furt de la principauté de ce nom, par celui de
Schraplau, dépendant du comté de Manfcfeld ,
& pat la partie du duché de Magdebo-urg que
l’on nomme cercle de la -Sdate.
Il contient 7 villes, un bourg, 2 12 , & félon
Hempel 225 villages & 78 biens nobles^
L’empereur Ottorf le grand conçut, dès l’année
9)‘ y , le deffein de fonder un évêché dans fa
ville de Merfebourg y il .obtint à cet effet une
bulle du pape en 961 , qui fut confirmée en
967 : mais cet.te fondation n’eut lieu qu’en 968 g
& ce nouvel ■ évêché1 fût mis fous la dépendance
de l’ archevêché de Àlagdèbourg. Il paroît que
l’empereur céda pour toujours à . l ’évêque, les
'droits feigneuriaüx fur la ville de Merfebourg ;
& vers Tànnée 9 7 4 , l’év.êque obtint les
droits régaliens- dans i’intérieur de la ville. On
ignoré le-temps auquel les-évêques, entrèrent en
poffeflion du château & du bailliage 5 mais c.e
:ne fut point avant le treizième fiècle.’ Gifiler ou
Gèiffelêr ', deuxième: évêque, parvenu! enfuite à
l’archevêché de Magdebourg, divifa les biens
de l’ évêché , & le convertit en abbaye en 982;
mais l’empereur Henri II le rétablit en 1004,
& plaça fur le liège Wigbért ; il réunit une grande
» partie des biens qui en avoieht été détaches. Les
• margraves de Mifnie ue céffèient point de s’*ar-
roge-r la fouveraineté fur l’évêché de Merfebourg4
& quoique lé-margrave Frédéric s’en foit départi
en 1288, & que -l’évêque Sigifmond de
Lindenau eiât-obtenu^ en 1541 un referit de l’empereur
Charles-Quint, portant que la qualité de
prince: lui feroit confervée en tout temps , &
îqü’il ne feroit fait [aucune- innovation dans les
immunités de l’Empire dont il jouilfoit, ni dans
la taxe- matriculaire- à laquelle1 il étoit impofé ,
Les évêques ne furent-' cependant envifagés que
comme nobles immédiats b foit par les margrav
e s, foit par les éleéleurs, & ils furent même
obligés de fé reconnoître pour'membres des états
éleéleraüx : dè nos jours, l’évêché fait encore
-partie de la première claffe de ces états dans le
collège des prélats. C e t évêché quitta , dans le
feizième fiècle, la religion catholique romaine,
pour erpbraffei- la proieftante-, & depuis 1561 le
M E U
grand chapitre a élu conftamment un prince de la
maifon éledorale. ^ L ’éleéteur Jean-George I , à
qui le grand chapitre -conféra cette dignité en
1 » & qui adminiftra réellement cet évêché
en 1603, le réfigna en ié y o entre les mains du
grand chapitre, pour en faire revêtir fon troifiè-’
me fils Chriftian q u i, dès i6 y 6 , régit la majeure
partie de cet évêché, & qui l’adminiftra en entier
après le décès de fon père : il eut d’ailleurs,
en vertu d’un teftament de i é y z , la baffe-Lu-
face , les feigneuries de Dobrilug & de Finfter-
w a ld e , comme auffi Les bailliages de Delitzfch,
de Bitterfeld & de Zoerbig.^Le prince Chriftian
fut ainfî la Touche de la branche collatérale de
Merfebourg } qui s’éteignit en 1738 par la mort
du duc Henri : à cette époque , le toi Au-
gufte III fe chargea de la diredlion de Merfe—
bourg, quJîl attacha pour toujours à la maifon
eleéforale, en vertu d’une capitulation.
Sa taxe matriculaire confîftoit anciennement en
dix cavaliers montés & équipés & 30 fantaflins,
ou 240 florins en argent : mais la maifon de Saxe
l ’a exempté depuis de cette charge.
Le grand chapitre eft compofé de feize grands
chanoines, parmi lefquels fe trouvent fixprélats,
& de quatre chanoines inférieurs, tous de la religion
luthérienne & d’ancienne nobleffe.
L’évêché a une régence qui lui eft propre';
il a auffi une chambre domaniale & un confif-
to're.
Les bailliages qui lui appartiennent, font :
I. Le bailliage, dit Kuchenamt-Merfebourg,
qui comprend quarante-cinq villages & dix-neuf
biens nobles.
II. Le bailliage de Lutzen, compofe de 73
villages & de 24 biens nobles. Le bailliage de:
Zwenkay fut incorporé en 16 y y.
III. Le bailliage de Schkenditz, compofé d e :
quarante-huit villages & de vingt- quatre biens1
nobles.
IV . Le bailliage de Lauchftoedt, compofé de
29 villages & de n biens nobles. Voye\ l’article
S a x e . . -
dé Weftphalie. # 5 J
Cette principauté a environ deux milles en
longueur & en largeur ; elle eft bornée par les
duchés de Gleves & de Berg, par l’archevêché
de Cologne & le duché de GuëMres. .
Quoiqu'un grand nombre de fes diftrièls foient
marécageux, cette principauté eft cependant fertile
en b led , Sc nourrir beaucoup de -bétail &
de gibier. Tous les habitans , à l’exception de
ceux, de la feigheurie de Creyfeld , profeffent la
religion réformée. '
Prédî de l'hijloire politique. La principauté de
Meurs eft un ancien fief de Clèves , dont les
çomtes dé Meurs ont reçu l’invetliture dès i i ‘87.
Apres la mort de Herman, derfiier comte de
■ Meurs , Guillaume, duo de Clèves -, v-oülùt fe
(Scon. polit. G diplomatique. Tome III.
M E U 30J
mettre en poffeflion de Meurs , comme d’un fief
ouvert ; mais Waldpurge, foeur du dernier comte
& femme d’Adolphe, comte de Nevenar, s’en
empara, & en 1379 les parties tranfigèrent : il
fut convenu qu’AdoIphe de Nevenar recevroit
1 inveftiture de Meurs des mains de Guillaume ,
duc de Gleves ; dp qu’en cas de décès de la part
de Waldpurge, fans laiffer de poflérité, le comté
en quellion retourneroit aux ducs de Clèves.
Waldpurge fitdorr-du comté à Maurice , prince
de Naffau-Orange ; & quoique le duc de Clèves
s’ en mît en poffeflion en 1600 après la mort de
la donatrice, Maurice le lui reprit. Les deux
parties ftipuièrent en lé o é que les bourgeois de
Meurs feroient neutres, que le prince Maurice
mettrait dans le château une garnifon de deux
cents fix hommes , &r qu’après fa mort le comté
appartiendrait au duc. Mais Maurice étant mort
en 1 &2>y, fon fucceffeur. Fre'déric-Henri s'empara
de 'Meurs, & la maifon d'Orange s’y maintint
jufqu'à la mort dé Guillaume I I I , roi de la Grande
Bretagne , après laquelle le roi de Pruffe s’eu
faifit à titre ^héritier & à titre-de feigneur di-
reéL Après la mort du comte Herman, dont
il a déjà été fait mention, la feigneurie de Fri-
moersheim retourna à l'abbaye de Werden1 comme
fief ouvert ; mais cette abbaye en inveilit de
nouveau, en jy yp , Je duc Guillaume de Clèves-;
cependant on en conferva la joniffance à la com-
teffe Waldpurge : après fa mort , le prince
Maurice de Naffau la prit également, & en obtint
l’inveftiture de l’abbaye. La maifon éleélorale
de Brandebourg réincorpora en 1Ó48 au duché
de Clèves cette feigneurie & les autres fiefs de
Werden , & en fit renouveller l’hommage en
1668 & I^8t. Le roi de Pruffe fit ériger
Meurs en principauté par l ’empereur Jofeph en
1707 ; mais il n’a pu encore obtenir voix & féance
au collège des princes, quoique le réfultat que
les deux collèges fupérieurs rédigèrent en 1708 ,
lui fût favorables- ,
Le prince d’Orange obtint en 16 6 1 , par rapport
àcette principauté, voix & féance aux af-
lembices du cercle de Weftphalie, après avoir
promis de fournir pour la taxe matriculaire 4
cavaliers & 12 fantaflins. Sa place eft immédiatement
après Witten. Meurs ayant été érigé en
principauté en 1708, on lui aflîgna un nouveau
rang aux affemblées circulaires, & fon fouvérain
prit place après Oll-Frife. Cette principauté doit
paver 40 nxdaies 34 & demi kr. pour l'entretien de
ïa-chambre impériale.
La principauté de Meurs a une régence particulière
, qui adminiftre toutes les affaires ecclé-
fiaitiques, civiles & féodales. Les affaires économiques
appartiennent a la députation de la
chambre de guerre & des domaines, & celles
de guerre & de police font dirigées par le con-
feil dés aocifes de Meurs & de C re fe ld , fous la
direction de cedemier collège : ce meme con teil
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