
quatrième lit de Ferdinand I , étoit cardinal $ il ré-
mônça à la pourpre , & il fuccéda, dans le gouvernement
de ces états, au fils de Ton frère.
I l fit en 1710 l'acquifition du duché de la Mi-
randôle, 8c l'empereur lui en donna l'inveftiture.
Son fils 8c fuccefieur François-Marie, ayant pris
parti pour l'Efpagne dans la guerre qui s'éleva à
la mort de l'empereur Charles V I , fut dépouillé
ide fes étaçs j mais il les recouvra en 1748 à la
paix d'Aix-la-Chapelle. On lui promit aufli la
xeftitution des biens féodaux qu'il avoit en Hongrie
j & qui lui avpient été enlevés pendant la
guerrë, ou du moins on.lui protmit.un équivalent.
Quoique le duc foit un des vafîaux de l'Em-
pité tbmàiri, fon pouvoir n'eft point limité.
Les conftitutions, émanées du duc en 1768,
affujettififent tous les biens immeubles des ecclé-
liaftiques, acquis depuis 1620, aux impôts ordinaires
du pays. Elles fupprimèrent en même-tems
treize petits monaftères.
L e duché eft compofé des provinces fuivantes :
i ° . Le duché de Modene proprement dit.
2°. La province de Frignano.
30. La vallée & feigneurie de Carfagnana , qui
létoit autrefois comprife dans le territoire de Bologne,
8c dont une partie appartient au grand-
duc de Tofcane , 8c l'autre à la république de
Lucques.
4#. Le pays de Soraggio dans l'Apennin.
50. Le duché de Reggio.
6°. La principauté de Correggio appartenoit à
la maifon Siro , en faveur de laquelle l'empereur
Matthias érigea la ville de Correggio en principauté.
Soiis le gouvernement de l'empereur Ferdinand
I I , le nouveau prince Jean fut accufé de
falfïfier les monnoiesj les troupes impériales fac-
cagèrent fon palais dans la guerre de Mantoue,
8c on lui impofa en 1633 une amende de 300
mille florins , qui fut réduite en 1634 à 230,000.
L'Efpagne la paya 8c reçut la principauté à titre
d'hypothèque. Le duc de Mantoue s'en empara
de la même manière, en 16 35, 8c la cour impériale
lui en donna l’inveftiture.
7. La principauté de Carpi. Elle a appartenu
3 la maifon Pico depuis 1319 jufqu'en 1530.
A cette dernière époque , Alphonfe I donna une
Tomme de 100,000 ducats, 8c l'empereur Charles
V publia une fentence , en vertu de laquelle
la principauté fut enlevée à la maifon Pico 8c
adjugée à Alphonfe.
8. Le comté de Rivolo ou Rollo. C'eft un fief
qui dépend immédiatement de l'Empire, 8c qui
tire fon nom d'un bourg.
II. Le duché de la Mirandole. C e n'étoît d'abord
qu'un comté, qui fut érigé en duché en
1619. Il appartenoit à la maifon Pico , qui a
produit deux hommes de lettres fort connus, Jean
Pic 8r Jean-François Pic : c'étoit un fief de l'Empire
romain, Le dernier duc François-Marie pafia
en Efpigne dans la guerre de la fucceffion ; 1
, ayant été mis par l'empereur au l*an de l'Empire
, fon duché, comme fief impérial, fut donné
en 1711 au duc de Modene pour un million de
florins, qui lui fut enfuite rendu en 1748 parla
paix d'Aix-la-Chapelle.
III. La principauté de Novellara a appartenu
quelque temps à une branche de la maifon de
Gonzague. Cette branche s'éteignit en 1728 5 le
duc de Modene en fut invefti par l'empereur en-
1737. Elle eft fituée entre le duché de Reggio 8c
la principauté de Correggio.
Le duc de Modene poffède auffi les principautés
de Mafia 8c Carara. Voye[ l’article M a s s a .
MCEURS. Voye^ l'article M eu r s .
MOIS R OM A IN S . On appelle ainfi en Allemagne
une taxe que les empereurs lèvent dans les
néceflités prefiantes, 8c qui eft la fuite d'un ancien
ufage d'apres lefquels ils faifoient payer la
dépenfe de leur voyage aux fujets de l’empire >
lorfmi’ils alloient fe faire couronner à Rome.
Un mois romain pour tous les cercles enfemble,
monte en argent à la fomme de quatre-vingt-trois
mille neuf cents foixante-quatre florins d'Allemagne
> en troupes, à deux mille fix ceuts quatre-
vingt-un cavaliers, 8c à douze mille fept cents
quatre-vingt-quinze fantalïins.
Les états de l'Empire étoîent autrefois obligés
; de lever 8c d'entretenir à leurs dépens vingt mille
hommes de pied 8c quatre mille chevaux, pour
accompagner l'empereur, quand il fe rendoit à
Rome pour s’y faire couronner : mais Ferdinand I
n'ayant pas cru qu'il convînt à la dignité d'un chef
de l'Empire d'aller mendier la confirmation du
pape, abolit, l'an 15 y8, cette coutume inutile,
onéreufe 8c odieufe à tout le corps germanique.
La levée des milices continua toujours fous le nom
de mois romains : 8c fi quelqu'un d'entre les princes
8c états ne pouvoit fournir des troupes, il
payoit une fomme en argent. L'empereur Char-
Jes-Quint régla cet équivalent à douze florins par
cavalier, 8c à quatre florins par fantaflin, le florin
au prix d'environ quarante fols monnoie de France :
la valeur de chaque chofe ayant augmenté depuis
cette époque, l'entretien du cavalier a été fixé à
foixante florins, 8c celui du fantaflin à doilze. C e pendant
pour ne point déroger à l'anc&nne règle ,
on multiplie les mois jufqu'à ce qu'ils puififent atteindre
à cette augmentation, enforte qu'il faut
maintenant cinq mois romains pour un cavalier 8c
trois pour un fantaflin.
Lorfque quelque province, état ou ville immédiate
a fouffert des pertes 8c dommages par la
guerre, lorfqu'il lui eft furvenu d'autres événemens
fâfcheux, elle demande la modération d» fon con-
tingentj mais elle ne peut l'obtenir, que d'une diète;
Outre les mois romains, il y a une autre impo-
fîtion deftinée au paiement des gages des officiers
delà chambre impériale, qui eft ordinaire 8c.annuelle,
tandis que les mois romains ne s*impofent
que dans les occafions où l’intérêt commun 8c la
confervation de l'Empire ^exigent : la diète en
règle le nombre proportionnellement au befoin, 8c
on les a quelquefois vus centuplés.
I Quand la taxe eft fixée par les directeurs des cercles
, les princes 8c états immédiats, dont ils font
compofés, la répartiffent fur leurs fujets. Voye%
l'article A l l em a g n e , 8cc.
M O LD A V IE . Contrée d’Europe, l'une des
provinces de la Turquie européenne. Nous dirons
à l'article V a l a chie, que l’on comprend aufli fous
ce nom la Moldavie, appellée Valackie en-deçà
des montagnes. Son nom de Moldavie lui vient de
la petite rivière deMoldav qui coule dans la partie
fupérieure , 8c fe mêle avec les eaux du Se-
reth. Anciennement, ce pays fe nommoit la
Bogdiane. Son étendue du couchant au levant ou
de la rivière de Sereth jufqu'au "Nieller, eft de
trente à quarante milles, 8c du midi au fepten-
trion, de 70 milles dans fa plus grande largeur.
C e pays feroit très-fertile-, mais une grande
partie ell inculte ; on trouve plufieurs déferts
à l'orient, 8c aufli plufieurs montagnes à l'occident.
Les habitans, que les polonois 8c hongrois nomment
wloch, font, outre les moldaves proprement
dits, grecs, albaniens, ferviens, bul$a-,
re s , polonois, cofaques , ruffes, hongrois,
allemands, arméniens , juifs 8c zigennes : la plupart.
fuivent le rit grec. Le tribut confidérable qui
fe paie à la Porte ottomane, 8c les impôts que le
prince eft obligé en conféquence de leyer fur fes
fujets, produifent toutes les années une émigration
confidérable.
Peu avant la mort du roi Louis I , arrivée en
1382, une colonie de valaqües partit du comté
de Maramorofch en Hongrie, 8c vint s'établir
dans la Moldavie que fes anciens habitans avoient
abandonnée. L e prince Bogdan ( Théodofe ) fe
fournit en 1529 à l'empereur Soliman I , 8c reconnut
tenir la Moldavie à titre de fief de l'empire
ottoman. Voilà pourquoi les turcs nomment ce
pays Bogdan 8c fes habitans Bogdani. La puififance
des rois de Hongrie ayant augmenté, ils attaquèrent
plus d'une fois la Moldavie, & la rendirent
les hofpodars de Moldavie, 8c ces révolutions ont
été bien fréquentes dans ces derniers temps.
tributaire dans le quatorzième fiècle. Les turcs n'y |
portèrent la guerre qu'en 1280 pour la première
fois.
On divife la Moldavie en haute 8c baflfe.
1®. La baffe Moldavie3 appellée par les habitans
TJ'chara de A[ios, s’étend depuis JafTy jufqu'au
Danube.
2°. La haute Moldavie, dite Tfckara de Sus,
par les habitans, eft partagée en fept diftri&s.
La Moldavie a fes propres princes qu'on nomme
waywodes, hofpodars, defpotes., 8c qui font vaf-
faux du turc, auquel ils paient à leur avènement
à la régence une fomme qui eft quelquefois de-
$oq3ooo piaftres turques, 8c quelquefois plus
fortes : ils paient d’ ailleurs un tribut annuel de
200,000 piaftres, ou telle autre fomme qu'exige
la Porte. Son titre eft : Nous prince N . par la grâce
de Dieu , hofpodar de là. principauté de Moldavie.
La Porte dépofe ou fait étrangler alïez'légèrement
Commerce.
On fait que le miel 8c la cire font un objet confidérable
du commerce de la Moldavie. Un Auteur
très-eftimé afflue que la dixme des mouches à miel
produit au prince environ 200,000 écus par an. C e
revenu ne paroît pas exagéré, s'il èft v rai, comme
on le d it, qu'il y a des boyars dans cette principauté
qui ont jufqu'à 1 3,000 ruches.
Remarques fur la Moldavie & fur fon gouvernement.
Régis depuis long-temps par leurs princes fur
la foi des traités, les moldaves 8c les valaquès.ne
devroient encore connoître le defpotifme que p i f
la mutation de leurs fouverains, au gré de la PorteJ
ottomanne. La Moldavie, foumife dans l'origine à*
une très pettite redevance, ainfi que la Valachie,
jouiffoit alors d'une ombre de liberté. Elle offroit
dans la perfonne de fès princes , finon des hommes
de mérite, au moins des noms illuftres, que 1*
vainqueur confîdéroit, 8c dans ces mêmes princes
la nation grecque aimoit à reconnoître encore fes
anciens maîtres j mais tout fut bientôt confondu.
Les grecs affujettis ne fe virent plus que comme
des efclaves, ils n'admirent plus de diftinClion
entre eux 5 leur mépris mutuel accrut leur avilifle-
ment, 8c fous cet afpeCt, le grand-feigneur lui-
même ne diftingua plus rien dans ce vil troupeau.
Le marchand fat élevé à la principauté, 8c tout
intriguant s'y crut des droits} 8c ces malheureufes
provinces, mifes fréquemment à l'enchère, gémirent
bientôt fous la vexation la plus cruelle.
Une taxe aunuelîe, devenuelmmodérée par ces
enchères, des fommes énormes empruntées^ par
l'inféodé pour acheter l'inféodation, des intérêts
à vingt-cinq pour cent, d'autres fommes journellement
employées pour écarter l'intrigue des pre-
tendans, le fafte de ces nouveaux parvenus , 8c
l'empreffement avide de cçs êtres éphémères, font
autant de caufes qui concourent à la dévaftation
des deux plus belles provinces de l'empire ottoman.
Si l'on confidère actuellement que laMoldavie
8c la Valachie font plus furchargées d'impôts, 8c
plus cruellement vexées, qu'elle ne l’étoient dans
leur état le plus floriflant, on pourra fe faire une
idée julle du fort déplorable de ces contrées. Il
fembîe que le defpote, uniquement occupé de la
deftruCtion , croie devoir exiger davantage à me-
fure que les hommes diminuent en nombre 8c les