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nommé alternativement par ce même chapitre &
par la ville de Lubeck,. | ,
Les évêques réfident à Eutin , ©il font établis
auffi la chancellerie de la régence , la chambre
des finances & le confiftoire. On évalue les revenus
de Tévêque à 16,000 rixdales , fomme a laquelle
on porte auffi ceux que perçoivent de leurs
propres fonds les évêques de la maifqn^ducale de
Holftein-Gottrop. Ceux du grand-prevot n excédent
point yooo rixdales. „
L u b e c k , ville libre 8c impériale d’Allemagne :
elle eft fituée fur le territoire du Holftein, &
arrofêe par la Trave qui porte bateaux. Cette
rivière reçoit au-defïus de la ville celle de Stec-
kenitz également navigable , & par te moyen de
laquelle la première communique a 1 Elbe. Elle
reçoit de plus , dans la ville même , celle de
Wackenitz, qui y arrive du lac de Ratzebourg s
& va fe perdre dans la mer Baltique, après avoir
grofli fes eaux de celles de la Schwartau. On peut
ainfi naviguer de la mer Baltique avec de longs
bateaux plats fur la T ra v e , laSteckenitz & l’Elbe
jufques dans la mer du nord. Lubeck eft environne
de fortes murailles, de tours 8c de faunes braies,
mais de foffés & de bons remparts plantes d arbres
, qui forment une jolie promenade. C ’eft en
1 r 20 que le luthéranifme commença as y introduire.
Le fénat eft compofe de quatre bourgue-mai-
tres & de feize confeillers > de ce nombre, font
des gradués, des patriciens 8c des particuliers ;
adonnés au*commerce. Si Ion excepte les^ gradués,
les employés aux églifes, ceux des ecoles
& quelques autres , toute la bourgeoifie eft divi-
fée en douze claffes, dont chacune a voix dans les
délibérations. A . . ...
Lubeck étoit anciennement a la tete des villes
anféatiques} les députes s y affembloient a la mai-
fon-de-ville dans la grand’falle qui leur etoit commune.
Elle eft encore aujourd’hui confédérée des
villes de Breme & de Hambourg > toutes trois
font des traités de négociation avec des^ puiffan-
ces étrangères fous le nom des villes anfeatiques,
& elles ont figuré avec ce titre dans le traité de
paix d’Utrecht, conclu en 171$ entre la France
& la Grande-Bretagne. V o y e i l’article,A n s e a -
TIQUES ( v il l e s ). )
L ’empereur François I promit, lors de fon
éleftion 8c -conformément au traité de paix dont
il vient d’ être parlé , de protéger & de maintenir
dans leurs droits & privilèges toutes les villes
commerçantes > mais principalement celles qui ,
à l’exemple de Lubeck , de^ Breme & de Ham^
bourg , entretiennent le négoce fur mer pour
l’ intérêt & les avantages communs de 1 Allemagne.
Lubeck n’a pas celle de profité* de fa pofition
relativement au commerce maritime. On y trouve
des manufactures de toutes efpèces. L ’emplacement
quelle occupe, eft le même fur lequel etoit
bâtie anciennement une v ille, nommée Buen. ,
détruite vers 1144 remplacée par celle de L u -
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beck 3 qu’Adolphe I I , comte de Holftein 8c de
Schavenbourg, y fit conftruire. Elle ne tarda pas
à fe peupler 5 les marchands de Bardewick s y
établirent en foule , au point que Henri le Lion ,
duc de Saxe, en prit de l’humeur & delà jalou-
fie , & qu’il défendit de vendre autre chofe dans
Lubeck que des comeftibles. Çette ville devint la
proie des flammes en 1156 ,( événement qui donna
lieu à des négociations entre le duc Henri & le
comte Adolphe : le premier les eonduifit fi adroitement
, qu’Adolphe lui céda enfin Lubeck , &
mit fin à la rivalité qui jufqu’ alors avoit régné
entr’eùx. Henri la fit rebâtir > il y appella des ha-
bitans du nord ; il leur promit une liberté eptiere
de commerce, & y établit ces fameux ftatuts qui
eurent pour bafe ceux de la ville de Soeft : ftatuts
que confirmèrent les empereurs Frédéric I en
1188, Frédéric II en i z 26 , 8c que. confirmèrent
également plusieurs autres empereurs leurs fuceef-
feursj ftatuts auffi que toutes les villes des provinces
voifines de la mer Baltique s empref-
sèrent d’obtenir, dès l’année I2y4. C e meme
duc y transféra l’évêché, qui avoit eu jufqu’ar-
lors la ville d’Oldenbourg pour liège. Henri le
! Lion avoit à peine été mis au ban de l’Empire ,
que cette ville tomba en 1182 au pouvoir de l’empereur
Frédéric I , qui jetta les premiers fonde-
mens de fon immédiateté. Elle paffa néanmoins
fous la domination de Henri en 1189 ; il ne la
garda que jufqu’en 1 1 9 2 , temps auquel le comte
Adolphe de Holftein s’en mit en pofïeflion : W a '-
demar, duc de Sleswig, 8c poftérieurement roi
de Danemarck, l’enleva en 1202. La domination
de Waldemar ne fut pas de longue durée 5 Lubeck
fecoua le joug en 12 26 , pour recouvrer fa liberté
qu’elle n’a pas perdu depuis. On voit néanmoins
> par les lettres de franchife que lui accorda
Henri , roi d’Angleterre, qu’Albert le grand,
duc de Brunfwick, confervoit des droits fur cette
v ille , puifque les lettres déclarent que les privilèges
auroient lieu pendant tout le tems que les
bourgeois 8c les marchands de Lubeck feroient
fous lapuiffance 8c la protection de ce duc (fub
dominio 6* proteclione ). La ville entière, exceptées
cinq maifons, fut brûlée en 1276. Ses députe's
occupent aux diètes de l’Empire la troifième place
fur le banc du Rhin dans le collège des villes impériales
, & la première entre celles de l’Empire
dans l’affemblée des cercles de la bafîe-Saxe. Sa
taxe matriculaire eft de 480 florins, & fon con^
tingent pour l’entretien de la chambre de 557 rixdales
88 kr.~
L U C A Y E S , ifles d’Amérique : on en compte
• environ deux cents, toutes fituées au nord de
Cuba. La plupart ne font que des rochers à .fleur
d’eau. Colomb qui les découvrit en arrivant dans
Je nouveau-Monde , & qui donna le nom de San-
Salvador à celle où il aborda , n’y fit point d’é-
tabliffement. Les caftillans ne s’y fixèrent pas non
plus dans la fuite : mais en 1507 ils enleyèrenc
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tous les habitans qui périrent bientôt dans les travaux
des mines', ou par la pêche des perles. C e
petit archipel droit entièrement defert, lorfqu en
î S i quelques anglois s’avifèrent d’aller occupe
rifle de la Providence. Chaffes ftpt ou huit ans
après par Tes ordres de la cour de Madrid , .1
«retournèrent en 1690, pour en être expulfés
1 nouveau en 1705 par les efpagnols & les
ftançois réunis. Un evenement particulier la re
, des vaiffeaux richement chargés furent
engloutis par la tempête fur, les cotes de là
Floride^ Les trefors qu’ ils portoient appartenoient
à l ’Efpagne, qui les fit pêcher. Une fi riche proie
tenta quelques habitans de la Jamaïque, On re-
füfa de les' admettre au partage ; & Jenmngs , le
plus hardi d’entr’eu x , eut recours aux armes pour
foutenir ce qu'il appelloit un droit naturel & im-
prefcriptible. La crainte d^être feverement puni
pour avoir troublé une paix apres laquehe 1 Europe
avoit long-temps foupiré, 8c dont on ne com-
mençoit qu’à jouir, le fit pirate. Ses compagnons
furent bientôt en affez grand nombre, pour qu il
fallût multiplier les arméniens. Les Lucayes devinrent
leur repaire. C ’eft de là que ces brigands
s’élançoient pour attaquer tous les navigateurs
indiftin&ement, les anglois ainfi que les autres.
Les nations craignoient de voir fe renouveller
dans le nouveau-Monde les fcènes d’horreurs qu y
avoient données les anciens flibuftiers} lorique
George I , réveillé par les cris de fon peuple &
par le voeu de fon parlement, fit partir en 1719
des forces fuffifantes pour réduire ces forbans.
Les plus déterminés refufèrent l’amniltie qui leur
étoit offerte, & allèrent infefter l Afie &: 1 Afrique
de leurs brigandages. Les autres groliirent la
colonie que Vooder Roger amenoit d Europe. t
Elle peut être aujourd’hui compofee de trois
ou quatre mille âmes. La moitié eft établie a la
Providence 3 où l’on a conftruit le fort Nafiau ,
& qui a un port fuffifant pour de petits batimens.
le relie eft réparti dans les autres ifles. Ils envoient
annuellement à l’Angleterre pour auarante
ou cinquante mille écus en coton, en bois de
teinture, en tortues vivantes > & avec leur fe l,
ils paient les vivres que leur fournit l’Amérique
feptentrionale. A
Quoique le fol des Lucayes -ne puiffe pas etre
comparé à celui de plufieurs colonies , il feroit
fuffifant pour faire vivre dans une affez grande
abondance par le travail, une population beaucoup
plus confidérable que celle qui s y trouve
actuellement en hommes libres ou en efclaves. Si
la culture y eft fi négligée, c’eft aux premières
moeurs, c’eft aux inclinations actuelles qu’il faut
l’ attribuer. Ces ifle s, féparées d’un côté de la
Floride par le canal de Bahama, forment de l’autre
une longue chaîne quife termine à la pointe
de C uba. Là commencent d’autres ifle s, nomqùes
vêts le milieu de la côte feptentrionale de
Saint-Domingue. Une pofition fi favorable a la
piraterie, a tourné les vues des habitans veîs la
courfe. Sans ccffe ils foupirent apres des noitLii-
té s , qui puiftent faire tomber dans leurs mains les
productions efpagnoles ou françoifes.
L U C E R N E , nom d’un des treize cantons ou
républiques confédérées de la Suiffe, & de la ville
capitale de ce canton. Lafituation de la ville d ex«
cerne, dans un lieu où une rivière navigable fort d un
lac affez étendu, fait préfumer qu’il dut s y former
un établiffement de pêcheurs, de bateliers
& de cultivateurs, dès que la population des pays
voifins put fournir la matière de quelques échangés.
Cette rivière s’appelle la R eu fs . Le lac d ou
elle débouche, eft nommé le la c des quatre
WaldJUtt ou cantons forêtiers , qu’ il ne faut pas
confondre avec les quatre Waldftaett ou villes fo-
rêtières fur le Rhin ; il s’étend, fous une forme
très-irrégulière , entre les confins des cantons de
L u ce rn e , de Schwitz dtUri & d’Underwalden.
On fait dériver le nom de Lucerne d’un phare ,
qu'on fuppofe avoir été établi au haut d une tour
très-ancienne, fondée au milieu des eaux.
Préc is de l'hiftoire politique de Lucerne. Lucerne
doit fes premiers, progrès à 1 établiffement d un
monaftère de Bénédictins, fondé dans le «xieme
fîècle , fournis à l’abbaye de Murbach en Alface ,
8c converti en un chapire de chanoines réguliers
vers 1455. A mefure que la ville s’étendit fur les
deux rives delà Reufs , on établit des ponts pour
réunir les différens quartiers.' Afin de montrer le
foin qu’on prend dans les petits états du peuple
& des citoyens, nous dirons que malgré le peu
d’étendue de la ville à t Lucerne s on y trouve trois
ponts couverts pour l’ ufage des gens a pied j 1 un
de 500, un autre de 3 16 , & lé troifieme de 176
pas géométriques. . A:
Le fort de cette v ille, dans le moyen â g e , ^
été femblable à celui de la plupart des ville? de
l’Europe. Son confeii municipal n’exerçoit qu’ une
police très-circonfcrite ; fes corps de métiers eurent
des privilèges, & le corps general de la
bourgeoifie obtint fucceflîvement des immunités.
Mais toute efpèce de jurifdi&ion & la haute pc^
lice s’exerçoient dans la v ille, au nom de 1 aboe
( de Murbach, par des officiers ou juges de fon
choix, & la plupart des nobles des environs etoient
fes vaffaux.
L e monaftère s’étoit engage envers les bourgeois
de Lucerne à g c o i a U C .Kl II* a unv ,e point -a--l--i-é---n---e- r l--e---u---r--s-— dr»roits
fans leur confentement. Cependant l’empereur Rodolphe
I , occupe du projet de former à fes fils
un patrimoine digne du rang ou il venoit d etre
élevé, détermina l'abbaye de Murbach à lui vendre
fa jurifdiâion fur Lucerne & fur d’autres fiefs
circonvoifins. Les petits pays d U r i , Schwitz &
UnderWalden, voifins de Lucerne ^ jouiffoient de
I, r,rprmrarive du relief direâ de l’Empire , &