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diféstombètëttt dans (un tek aviliffemenc, qü^lfut-
impofli-ble -de lê$ vfcndire , & quephiiieiirs irnwS-
teurs les brûlèrent , pour n’êtrepas réduits'à les’
rèfopiûi ter. L ’équitiforfe ne tardapas àffe rétablir s
& -ces érrangéi-s faifoiem-des bénéfices a fe z con--
fidénffifes , lyrique ladortr d e Madrid prit , -en
1748 , des mefures efficaces pour les éloigner de
ces parages qu’on trouvoit qu’ils fréquentaient depuis
trop long tfemps.
Cependant ce ne fut qu’èn 174aque les. efpa-
gnols commencèrent à‘ doubler eux-mêmes le cap
de Horp-. Ils employèrent des bâtimens ôTdespi-
lotesjnalouins dans leurs premiers voyage?^mais
une nflez courte expérience les mît en état de'le
palier de fecours étrangers , 8c ces mers orageüfes
furent bientôt plus familières à leurs navigateurs
qu’elles ne l’a voient jamais été à., ! leurs maîtres
dans cette carrière.]
Jufqa’ alors la haute opinion, qu’on avoit toujours
eu e -fk- lon g r temps avecr-aifon, -des rî-
cheffes du Perqx^, sé to it ^maintenue. T a cour
d’Efpagne accufoit le commerce .interlope . d’en
avoir détourné la plus .grande partie j elle fe fiat-
toit que le nouveau fyilême les ramen'eroit dans
fes ports en auffi grande abondance qu’aux époques
les plus reculées. .Une évidence, à laquelle
il .fut impoffihle de fe. refufer, rëduifit les ;plus
incrédules à voir que les mines de cette partie
du Nouveau - Monde n’étoient plus ce qu’elle,s
avoient été:, & que ce quelles avoient biffé
de vuxde, n’avoit pas étéxempli par d’autres objets.
Depuis 1748 jufqu’en ¥753, Lima ne reçut
d’Efpagne pour tout le Pérou que dix navires
qui remportèrent chaque année 3 $,764,617 liv.
Cette fomme étoit formée par 4,594,192. liv. en
©r i par 20,673,657 liv. en argent ; par -5,496,768
livres en produirions diyerfes.
Ces produirions furent trente ’& un mille,quin-
taux de cacao, qui. furent vendus en Europe
3,240,000 livres. Six cents quintaux de quinqui-
Ba , qui furent vendus 207,360 liv. Quatre cents
foixante*dix quintaux de laine de vigogne., qui
furent vendus 324,000 liv. Dix mille huit cents
cinquante quintaux dé cuivre , qui furent vendus
810,108 liy. Dix mille fix centS' qui ntaux d’étain,
qui furent vendus 9153300 liv.
Dans l’or & d’argent i ,62Q,oôP liv. apparie-
«oient au gouvernement, 19,422,571 -livres au
commerce, 4 ,225,178 liv. au clergé ©u aux officiers
civils 8c militaires.
Dans les marchandifes il y avoit r ,3 81,569 liv.
pour la couronne, & 4,115,199 livres pour les
négocions.
Le temps a un peu changé .l’état des choCts :
mais l’amélioration n’eft .pas considérable.
Nous avons dit. à. l’article •EsPÀGîJEtJa quantité
de métaux que l’Efpagne reçoit, de fes pof-
feffions d’Amérique. Voye^ cet article. VA.yt\
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aufltlesarticles M ex iq u e , C u h i , P a r a g u a y *
&c.
PERSE , contrée de PAiîe, que nous envi-
Cige i ons ici , dans fes rapports avec 1« commerce
de EEurope.
•Cette va lie région, fi célèbre dans l’antiquitéy
paroxt avoir été libre dans fa plus ancienne forme
de gouvernement. Sur les ruines d’une république
corrompue, s’éleva la monarchie. Les Perfcsi
furent long-temps heureux fous cette forme d’ad-
miniftratiotr; les moeurs étoient Amples comme
les loix. A la fin , l’efpfit de conquête-s’empara
des fouverains. Alors les ttéfors de l’AflTyrie , les
dépouilles de plufieurs parions commerçante.s, les
tributs d’un grand nombre de provinces, firent
entrer des riche fies immenfes-dams l’Empire, 8c
ces richeffes ne tardèrent pas: à tout changer*
Le détordre fut pouffé fi doàn , que-le foin des
amufemens publics parut attirer l’attention'prin-5
cipale du gouvernement.
Unipeuple qurne vivok que pour le plaifir, ne
pouvoir tarder a être affervi. Il le fut fuiccef-
fivement par les Macédoniens , par les Parthes/,
par les Arabes, par les T a r t a r .e s& vers la fin;
du quinzième fiècle par les So.phis, qui préten-
doient defeendre d’À ly , auteur de la iàmeufe
réforme qui divifa le mahométifme en deux bran»
ches. %
Nul prince de cette nouvelle race ne fe ren*-
dit auffi célèbre que Schah - A bb as , furnommé
le Grand. II conquit le Kandafaar, plufieurs places
importantes fur la mer N o ire , une partie.de l’Arab
ie , & chafià'les turcs de ta Géorgie., de l’Arménie
, de la Méfopotamie, de tous les pays qu’ils
avoient conquis au-delà de l’Euphrate.
Ces viétoires pr.oduifirent.des changemens remarquables
dansil’intérieur de l ’empire. Les grands
aypieut profité.des-.troubLes civils pour fe rendre
indépendans : on les abaiffas 8c les polies impor-
tâns'furent tous confiés à des étrangers, qui ne
voüloient ni ,ne pouvoient former des frétions. La
milice étoit en poffeffion de difpofer du trôna
fuivant fon caprice : on la contint par des troupes
étrangères,, qui avoient un.e religion & des
habitudes différentes. L ’anarchie avoit rendu les
peuples enclins à la fédition : on plaça, dans les
villes & dans les campagnes , des colonies chob
fies entre les nations les plus Qppofées aux anciens
Habitans par les moeurs & le earaélère*
Il fortit de ces arrangemens le defpotifme le plus
abfolu peut-être qu’ait jamais éprouvé aucune
contrée.
C e qui eft étonnant, c’eft que le grand Abbas
ait fu allier à ce gouvernement, opprefieur de
fa nature , quelques vues d’utilité publique. I l
appelia tons les arts .à lui , & .'les établit à .U
cour & dans les provinces. Tous ceux qui apporr
toient dans fes états un talent , quel qu’il rût.j
étoient. fûrs d’ être accueillis , d’être aidés 3 d’être .
récompenfés, Il difoit fouvent que les étranger
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étoient le plus bel ornement d’un empire, & don-
noient plus d’éclat au priuqe. que les magnificences
du luxe le plus recherché.
Pendant que h P%rjt. fortoit de fes ruines par
les différentes branches d’induftrie qui s’établif-
foient de toutes parts, une colooie d’arméniens,
transférée à Ifpahan, ppr.toit au centre de l’empire
l ’efprit de commerce. Bientôt ces négacians,
& ceux des naturels du pays qui favoient les imite
r , furent répandus dans l’orient, en Hollande,
en Angleterre, dans la Méditerranée 8c dans la
Baltique, par-tout où les affaires croient vives &
confidérables. Le Coph.i s’afibeioit lui - même à
leurs entreprifes, & leur avançait des fommes
confidérables , qu’ils faifoient v.vloif dans les marchés
les plus, renommés de l’univers. Us. étoient
obligés de lui remettre fes fonds aux termes convenus
> 8c s’ils les avoient accrus par leur induf-
trie , il leur accordoit quelque récompenfe.
Les portugais, qui s^apperçurent qu’une partie
du commerce, des Ipdes avec l’Afie & avec l’Europe
alloit prendre fa direélion par la Perje, y
mirent des entraves. Ils ne fouffroient pas que le
perfan achetât des marchandifes ailleurs que dans
leurs magâfins. Ils en fixoient le prix j & , s’ ils
lui permettoient dfén tirer quelquefo:s du lieu de
la fabrication , c’étoit toujours fur leurs vaiffeaux,
& en exigeant un fret & des droits énormes.
Cette tyrannie révolta le grand Abbas qui, inf-
r ait du refientirnent d.es anglois-, leur pro.pofa
de réunir leur forces de trier à fes forces de
terre , pour affiéger Ormuz. Cette place fut attaquée
par les armes combinées des deux nations,
& prife en 1623 , après deux ans de combats.
Les conquérons s’ en partagèrent le butin qui
fut immenfé, & la ruinèrent enfuite de fond en
comble.
A trois ou quatre lieues de l à , s’offroit fur le
continent le port de Gombroon, qu’on a depuis
appelle Bender-Abajfi. La nature ne paroifioit pas
l’avoir deftinë à être habité. Il -efi: fitué au pied
dé montagnes excefiivement élevées. On y ref-
pire un air embrafé. Des vapeurs mortelles s’élèvent
continuellement des entrailles de la terre.
Les campagnes ..font noires & arides , comme
fi le feu les avoit brûlées. Malgré c-es inconvé-
niens,, l’ay.antage qu’ aVoit Bender-Abaffi ’..d’êtrè
placé à l’entrée du golfe, le fit choifir par le monarque
perfan, pour fervir d’entrepôt au grand
commerce qu’il fe proppfpit ,de faire aux Indes.
Les anglois furent aflbciés à ce projet. On leur
accorda une exemption perpétuelle de tous les
droits, & la moitié du produit des douanes, à
condition qu’ ils entretiendroient au moins deux
vaiffeaux de guerre dans le golfe. Çette précaution
parut indifpenfable paur-r.rendre vain le reffen-
timent des portugais , dont la haine étoit encore
redoutable-
Dès çe,moment, Bender-Ab,afiî qui n’avpit été
jufqu’ alors qu’ un yil hameau be pêcheurs » devint
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une ville flarifiànte.. Les anglois y. portoient les
épiceries , le poivre , le fucre des marchés de-,
l’orient j le fe r , le plomb & les draps des ports
de l’Europe. Le bénéfice qu’ils faifoient fur ces
marchandifes , étoit groffi par un fret ex.eeffivc-
ment cher que leur payoieut les. arméniens, qui
reliaient encore en pojfeflipn de la plus riche-
branche du, commerce des Indes,
Ces négociant avoient entrepris depu« longtemps
le trafic des toiles, Us n’avoient été fup-
plantés , ni par les portugais qui n’étoient occupés
que de pillage, ni par les hôllandojs, dont
les épiceries a voient fixé toute l’attention. On
pouvoit craindre d’ailleurs de ne pouvoir Contenir
la concurrence d’un peuple également richç , im
dullrieux , a.^if, économe. Les arméniens Cai-
foient alors ce qu’ ils ont toujours fait depuis. Us
pafioient aux Indes.j ils y achetoient du coton ;
ils le diftribuoient aux filou Ces î ils. faifoient fa-,
briquer des toiles fous leurs yeux j ils les portoient
à Bender-Abaffi , d’ où elles paffoient à Ifpajhan.
De là elles fe difiribu,oient dans les différentes
provinces de l’empire , dans les états d,u grand-
Cejgneur, & jpCqu’en Europe où l’ on contraria
Lbajaitude de les appeller Perfes ]3 quoiqu’il r e
s o.n foi.t jamais fabriqué qu’à la c.Qte de Coromandel
Telle eft l’influence des noms fur Ie:s opinions
, qu,e l’erreur populaire qui attribue à la
Perje les toiles des Indes 3 paffera peut - .être,
avec le cours des fièdes>, : pour une vérité iucpn-
teftable dans l’.efprit des Cavans à venir. Les difficultés
jnfurmqnt,abfes que ces Lottes d’erreyrs ou.t
jettées dans rhifioire de Plin.e des 0 litres anciens,
doivent nous rendre infiniment précieux Es
travaux des fayans de nos jours, q,ui recueillent
les procédés de la nature .& des ,arts, p.our les
tranfmettre à la poftériré.
En échange des marchandifes qu’on pprtojt à
la Perje , elle donnoit les produ.6rions de Cou territoire,
ou le fruit 4e fén induftrie.
La, fpie , qui étoit la première des marchandi-
fes. Ôn en recueilloit, on en exp.ortoit alors une
grande quantité.
La laine deCaramanie, qui refifemble beaucoup
à celle de Vigogne. Elle étoit employée avec fuc-
cès tdrtns les manufaébures de chapeaux & dans
quelques étoffes. Les chèvres qui la donnent *
ont cela de particulier , que leur toifon tombe
d’élle-mêtne au mois de mai.
Les turquoifes, qui étoient plus.ou moins parfaites,
fuivant celle des trois mines dont on les
tiroit. Elles entroient autrefois dans ta parure de
nos femmes.
Les brocards d’o r , d’un prix fypérieyr à tout
ce qu’ont produit les plus célèbres manufaéhires.*
Il y en avoir d? Amples , & d’autres à deux fnçes
fans envers. On en faifoit des rideaux de portières
& des carreaux magnifiques.
Les tapis .qu’ on a depuis fi bien imités .en Eu*