
terres en fertilité. “ J ’ai'vu, dit M. Je ibaronlde; F
T o t t , qui nous fournit ces remarques , pendant
que je traverfoisjla .Moldavie , percevoir.fur Je
peuple Ja onzième capitation de l'année, quoique
nous ne fuliions encore qu'au mois d’oftobre »,
Les boyards repïéîènte’nt avec beaucoup de
morgue les grands du pays; mais ils. ne font en
etfetqüè des. propriétaires àflêznclies & dés vexa-
teurs' très-cruels" ; rarement ils vivent dans une
bonne intelligence avec leur prince, leurs intrigues
fe tournent prefque toujours contre lui. Conf-
caatmople .eii le foyer de leurs manoeuvres.- G 'e ll
la que chaque parti porte fes plaintes & fon argent,
& le fultan Séraskier de Befïariibiè êid toujours le
réfuge' des boyards que la Porte croit devoir., ftcri-
irer à fa tranquillité. La lauvc-garde du princé
tartare affure l'impunité du boyard ; fa proteéiion
le rétablit fouvent, niais il faut toujours que cette
protection foie payée.
Ces-différentes dépenfes, dont les boyars fe
rembourfent par des vexations particulières, jointes.
aux taxes .que le. prince leur impofe pour acquitter
la redevance annuelle 8c les autres objets
de dépeufe dont on vient de parler , furehargent
tellement la Moldavie., que la richeffe du loi peut
a,peine, y fuffire. On peut.auflî aflurer que cette-
province , ainfî, q,ue la Valachie qui. lui elt-conti-
gu.é , en té foumettant a Mahomet 11 j ‘ fous la
claufe d’être l'une 8c. l ’autre gouvernée par des
princes grecs, 8e de nôtre afifujetties qu’à un
'impôt modéré, tirant.pas fait un aujti bon marché
que les. auteurs de ce traité s’en- étoient flat-
t é s , ils n’avoient pas prévu {ans doute que la v a -.
nité des grecs mettrait le; gouvernement de cesi
provinces, à l’enchère : ils. fe font aufll diflimulé
les fuites, funelles de lacaufe d’amovibilité réferr-
v.ée pour le grand-feigneur, - '
• Voy.e^.ies. articles. O n oM 'AH ( Emp ir e ) Se
V a I A f iK ü i . il •
- MQ LUQ U E S s iflesde l ’Océan indien : les hol-
kndots.eo. pafledeiit plufieurs:,1 8c ils exercent une
forte d’empire fur les autres. ,
Ces illes, ittuéçs. prés du cerc-le équinoxial
dans 1 Océan indien, fo n t , en y comprenant
cpmmeran le. fait communément, celles de San-
d a „ au nombre de dix. La plus,, grande n’a pas;
douzelieues de ..circuit, ,& lés aùtres-eiiont beau-
coup moins.
_ Cet archipel paraît avoir été votni-par la mer.-
On-le-croirait avec fondementtlduéragê' dé quelque
feu fou terrain. Des-monts orgueilleux, dont
la cime fe perd dans les -nues ; dës: rochers énor-
tsaes , entaifés les uns fut les autres ; desccaver-
nes. hid-eafes & profondes-; des torrens qui fe
précipitent avec une violence- ê»f.êfo'ei; 'déStfolh
tans annocçant.-fansi ceffe une-àefttùafoa^gtfrîi-
neu un pareil chaos fait naître' cette idés, otf-ifai
prête de là force,, i
Précis de l'hifoire politique de ces ijles fo des crut
blijfemcns qu'y ont formé les européens.
On ignore comment ces iiles furent d'abord-
.'peuplées : mais il paroît prouvé que les jàvanois
& les malais, leur ont donné fueceflivement ,desi
Iqp* ^ es habkans étoient, au commencement du-t
1 feizième fiècle, des efpècçs de fauvages y dont!
des chefs , quoique décorés du nom de rois , n’a-,
voient qu'une autorité bo®née> & tout-à-fait dépendante
des caprices de leurs fujets. Ils avoient
ajouté depuis peu les fuperftitions du mahométisme
à celles du paganrl'me, qu'ils avoient pro-
felle. Leur parefle étoit exceflive. La chafle & la
: pêche étoient leur occupation unique,. & ils ne
iconnoi/Toient. aucune efpèce de culture. Cette
ina&ion étoit fâvorifée par les reffources que leur
fourniflbient le. cocotier & le fago-u.
j Un peuple fobre , indépendant, ennemi du
. travail, avoit vécu des fiècles avec la farine: du
fagou &. l'eau du cocotier , quand les chinois
’ ayant abordé par hafard. aux Moluques dans le
Imoyen âge,-.y. découvrirent le girofle ScLimuf-
; caçleI, deux épiceries précieufes que. les- anciens
i’n'avoient pas connues. Le goût en fut bientôt ré-
i panda aux Indes , d'où il pafla eiv Perfe &. en
; Europe. Les arabes, qui tenoient alors1 dans leurs
I mains prefque tout, le commerce de l'uni vers ,
\ n'en négligèrent pas une fl riche portion. Ils fe
j jettèrent: en foule vers ces iiles devenues célèbres
, & ils s'en étoient approprié les-prodne-r
tions-, lorfque les portugais: quides pourfüi voient
;lpar-toutvinrent leur arracher cette branche de
; leur induttrie. -Les intrigues imaginées pour faire
; échouer ces conquérans, n’empêchèrent pas qii'om
i ne cdnfentît à leur- laifler bâtir un* fort. Dès ce
: m om en t la cour de. Lisbonne mit les Moluques-
i au nombre de fes provinces , & elles ne tardèrent
î pas:, en effet > à le devenir.
Les portugais, après avoir été'long-tems pof--
< feflèurs des Moltiques 3 s'étoient- vu réduits à en?
■ partager les avantages avec-les efpagnols devenus5
; leurs maîtres, & avec le temps, à-' leur céder ce
•commerce prefqu'entiérement. Les deux nations,
. toujours divifées , toujours en guerre, parce que
le goùvernement n'avoit euini le temps , ni l'a-
î drelfe de détruire leur antipathie , fe- réunirent
j pour combattre aux MoJuques les- fujets des Pro-
■l vinces-Uuics. Ceux-ci foutenus des naturels du
j pays', qui n’avoiênt pas encore appris'à leScrain-
i dre 8t àvles haïr ,- acquirent peu à' peu la4 fupé^
i riorité. Les anciens -conquérans-furent chafies vers
l'an 1621 , & remplacés par d’autres aufli avides
mais moins inquiets plus éclairés.
Ct que lés hollandais tirent des Moluqùes.
i Auflî-tot que les hollandois fe virent folidement
; établis aux Moluques-^ 'ûs- cherchèrent: siappr©-
4^rîer le commerce e&cluflf'dés épicériëS t avantage *|
que ceux qu'ils venoienc de' dépouiller , ivavoient
‘jamais pu fe’procurer. Ils fe fervirent habilement
des forts qu'ils avoient emportés l’épée à la main,
& de ceux qu'on avoit eu l'imprudence dé leur
laiflTér bâtir , pour amener à 'leur plan' les rois de
Ternaté & de Ticlor , maîtres de cet archipel.
Ces princes fe vitenf réduits à confentir qu'on
arrachât, dès illes laifl'ées fous leur domination ,
le ‘rnùfcadier, Se- le girdflier. Le premier de cesî
efda-ves' couronnés reçoit 3 pour 'prix de ce grand
facrifice , une penfion de 70,9 jq livres ; 8c le fe- •
eond', 'tiné d'èmufon' 13,20:1. Hv. ' Une garni fon,
qui devroic être de fept cents hommes , eft char-
'gëdd: afluré'r l'ex'écutiou du traité ; & tel efl l’é- :
tat d'jfuéantifremënt où lès guerres i la .tyrannie ', ■
la mifère ont réduit des rois, què bes forces fe-
rcient plus quelüffifàntes polir‘les tenir dans cette j
dêpfenflaneé, s’il ne falloit furvëiller les Philippines
, dont le voifinage calife toujours quelques
inquiétudes. Quoique toute navigation foit interdite
aux habkans , & qu’ aucune nation étrangère ;
ne foit reçue chez e u x , les-hoilandois. n y font!
qu’ un commerce laoguiflant, parce qu’ ils ny trou-
vent p'oint de moyens d'échangé, ni d'autre ar
gent que celui qu'ils y envoient pour payer fes
troupes, les commis & les penfions. C e gouvernement
, les petits produits déduits,. coûte par an
à la' compagnie 154,000 tiv.
Elle, fe dédommage' bien de cette perte à Am
boine 3 où elle a concentré la culture du giro-
fljer.
La compagnie a partagé aux habitans .d’Am-
boine quatre mille tefreifis-,' fur chacun defquels.
elle a d’abord permis & s’ell vu forcée vers l'ati*
1720-, d'ordonner qu'on plantât cent vingt-cinq ;
arbres : ce-qui forme un nombre de cinq cents
mille girofliers. Chacun donne , année commune ,
au delà de deux livres de girofle , & par conséquent
leur produit réuni s'élève au - defîiis d'un
nfllHon pefant.
Le cultivateur eft payé avec de l’argent-, qui
revient toujours à la compagnie , &: avec quel-
ques.toiies bleues ou-éctues, tirées dû Coromandel.
C e foible commerce auroit reçu quelque
accroilFëment, fi lès habkans d ’Ambome & dés
petites ifles qui en dépendent, avoient voulu fe-
livrer à, la- culture du poivre 8c de l'indigp , dont:
les eflfais ont été heureux. Tout mifé,râbles qLie;
;Iont ces infulaires.,: ôn n'a pas, réufli. à les tirerî
de leur, indolence , parce qu-on fie- les- a pas tentés
par une récompenfe proportionnée à leurs tra~
vaux.
L'adininiflration eft un peu différente.dans les-
ifles, de Banda,, fltuées, à, trgnte,,lieues- d'Amboj-
ne.. Ces. ifles font au riombçe.de cinq. Deux font'
incultes .. & prefquinhabitées ; les trois, autres^
jouiffept de l'avantage d é ’produire là -mùfcadé ex-
ciufîvement à tout l’uiVivers. '
Lès ifles de Banda- fourniffent au Si cmq Joif flx:
efpèeës de mufeadiers fauvagés que les hollan“
dois ont négligé dé détruire 3 parce que leur
fruit 3 peu aromatique & de nulle valeur _ dans
le commerce., eft Amplement un objet de curiofité.
A l’exception de cette précieufe épicerie, les
iflesde Banda, comme toutes les Moluques , font
d’une ftérilité affreufe. On n’y trouve lefuperflu
qu'aux dépens du riéceffaire. L a nature s'y re-
fufe à la culture de tous les grains. La moelle du
fagou y, fert de pain aux naturels du pays.
Comme cette nourriture ne feroit pas fuffifantte
pour les européens fixés dans les Moluques 3 oh
leur permet d'aller chercher dès vivres à Java»,
•à MaCâfiar, ou dans l’ifte -extrêmement fertile dé
Bail. - La compagnie -porte elle - même à BàncÜa
quelques maichandifes. Voyc\ l'article Ba n d A.;
Pour s’ aflurer le, produit e'x'cîufif des Moluques3
qu’on appelle avec raifon les minés d’or de la
compagnie, les hollandois ont employé tous lès
moyens que pouvoir leur fournir une avarice
éclairée, t a nature eft venue à leur fecours.
Les tyeroblemens de,, terre, qui font fréquerjs
& terribles dans ces parages , en rendent la navigation
périlleufe. Ils font difparoître tous les ans
des bancs de fable dans ces mers 5 tous- les, ans
ils y en forment de, nouveaux. Çes révolutions :,
dont la politique exagère encore le nombre & les
effets y doivent écarter, le navigateur étranger,,
qui manque des fecours inéçefTaires pour fe bien
conduire.
. C e premier m.oyeji d'u.n commerce, .e^dufif eft
fortifié par un, autre peutrêtre encore plus"efficace.
Durant une,grande partie de Tannée^ lés
vaiffeaïix', rêpo’uffés par léè1 vents & lés courans
contraires., ne peuvent aborder aux Moluques. Il
faut donc attendre la mouflon favorable qui fuit
ces temps orageux. Mais alors, des gardes-côtés
expérimentés & vigilans s’emparent de cet Océan
devenu paifible , pour.écarter ou pour faifir tous
les bâtimens; que Tappas du gain y auroit pu con-
dùke.
C e font ees temps calmes que les’gouverneurs
d’Amboine & de Banda emploient à parcourir
les ifles ^ où , dis les premiers jours de fa puif-
fançe , la compagnie décru]fit les- épicerie,s. Leur
odieux; mmiftère fe réduit'à lutter contre la libéralité
de laïnature:,. & à couper les. arbres partout
où) ifs - répouiTent. .To.us les: ans , ils font
obliges de" rècômmericèr leurs' epurfès , parce.q.i|e
la te r re r e b e lle aux mains,quida dé.vaiténf, fém-
hie s obifiner ' comte La méçhanç'ète des hommes 5
& que la mufeidè & le-girofle , renàiffant fous le
fer qui les extirpent, trompent'une'.avidité cruelle,
è'nhèiqi.q. de tout cë qui ne'-'cr6ar pas pour elle
' feule; Cft'abominable's'expéditioùs^ômm'èncent $c
finifTent par des fêtes , dont les détails feroiehtfffë-
mir lame Ja,moins feiifiblej fi la.plume ne fe re-
fufôif à lés'retfa’Cér. ‘P
■ ; ' Pour- s''àffurer' Ùé; p’fùs- -èn p ' I f e conttnerce ex