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de fucçefllon, elle obtint à la. fia ia palfelfion de;
toutes ces feigineuties 5 & elle ;aliéna, dans; la.
fuite le comté de Bregenz & la feigijieune-. de
\^afiTerbourg.
Les feieneuries.de Tettu:apg &- d'Arge'n, arrôle
es par les rivières de Sc h u fs- & d'Arg , fe
trouvent près du lac de. Cqnftance , entrée la préfeéfcure
d'Altorf, le territoire des villes de Wan-
gen & de Lindau, & la feigneu-tie- de W.after-
bourg aujourd'hui appartenante aux comtes de
Fuguer.
Leurs, poffelïeurs prennent le titre de comtes
régnants dé Montfort} feigneurs de Bregenz, de
Tettuang & d'Argen. C e pays eft taxe fur la
matricule-de l'Empire à deux cavaliers & onze
fantaflins ,- évalués à 68 florins par mois,; & fi,
contribution pour l'entretien de/la. chambre impériale
eft dé 61 rixdales 28 & demi kr. Le fei-
gneur a voix & féance dans lè collège des comtes
de Suabe, aux diètes de l'Empire , & a celles
du cercle.
M O N T S E R R A T . Voye^ ^article N e v is .
M O R A L E PO L IT IQ U E . Voye^VankiePo-
HTiQyE & le Diâionnaire de Morale.
M O R A V I E 3 marquifat ou margraviat de .M o ravie.
La M o rw ’ e. a. pour bornes la Bohême au couchant^
Glatz & la Siléfle au nord1: cette mêmq
Siiélie &. la Hongrie au levant, & l'Autriche au
midi. Son étendue eft d'-ejivirori 360 milles quar-
résu II elb probable que le nom. de M o ra v ie 's en
allemand Mnhren-, lui vient de la rivière, de Mo -
rav.a ou March.
Solproductions.
Elle produit ordinairement plus.de bled qu’il
n’ en faut pour nourrir fes habitans. Le relie pâiîe
dans le pays de Gjatz , de Siléfie , de Bqheme
8ç d'Auuiche, Les cercles d'Olmutz, & de Pre-
rau donnent du lin & du chanvre en ab.on-.
dance.
La multitude de forêts dont ce pays eft remp
li, eft très-avantageufe a & elle favorife l’éducar
tion dès» abolies.
Le terrein des. champs prairiesTe idivife en
enclaves * appellés lahnes , qu’on partage en trois
clafles fuivant la-dirfe'rence du fol j (avoir, les
bonnes, les moyennes & les qualités inférieures.
I l faut pour chaque lahne de la, première clalfe-
cent boifleaux de femailLe; celles de la fécondé
clalfe en exigent n y , & celles-de la troifième-
i y o , mefure de la baffe.-Autriche. Le-clergé
poftede en fiefs. 4 f 83 lahnes ; lés .autres fiefs le - ;
montent à 45,6, & les, majo rats. & feigne unes-à :
Population, v
On exagère, ordinairement le nombre des villes
, bourgs, & villages.de la Moravie ainli qu’on
a, exagéré la population:de- la Bohême. Les Mé-
i moires que., j'ai fous les y eu x , dit Bufching, im»
diquent 99 villes grandes ou petites, 159 bourgs
8c plus, de 2478: villages. On y compte 87 mille
27J maifons.
Etats,
Les états de cette province font compofes du
cle rgé, des feigneurs, des nobles & au tiers-
, état. L’ordre dû clergé' eft formé par 1 éyeque
* d'Olmutz1 & lés • chanoines capitulaires de fou
!églife. I l faut y ajouter les; ordres de chevalerie,
cjui ont des commandéries dans le pays. Il y a
..dans la claffe dès feigneurs , des princes, des
j marquis , des comtes & -des barons : le refte des
| nobles forme la claftè de la nob-l'effè, &-le tiers- -
; état eft compofe; des-villes royales d Oîmutz 7
Brunn, Znaym , Iglaw>, Ungarifch-B-rod, Hra-
! difch, Mahrifch-Neuftadt & de'Gaya- Les d'iè-
■ tes font convoquées par le fouverainj & fe tiennent
à Brunn.
Religion, & régime ecclèfiajlique.
Dès le huitièrpe fiècle, la.;do$ru*e chré.tienne
fut connue dans ce pays-; Charlemagne aygntfor.ee.
Samoilas, roi,dp.s; morayes-, de reçeyoir. le bap-
! terne vers l'an 79 J. 4 , r
La Moravie eft fqumife à. la jurjldiétjon.ec.çlp^
: de.l'évêque d'Olmutz , qui prend le titre,de d p c ,
prince du Saint-Empire ,, 8c comte de la chapelle
: royale d,e Bohême il. avojt autrefois- voix . &
iféançe aux diètes, d'Allemagne,, il fe. trouve
'aujourd’hui, fous. la dépendance, immédiate du.
faintliège.
Manufactures.
Parmi les manufactures du pays, on, diftingue
celles-de drap , établies à Ig]au , Znaym, Fül-
neck, Trebifçh , & principalement celle de
Brunn , qui fournit un beau drap qui coûte dp
quatre- à huit florins l'aune. Il y a aufli à Bîymn
une- manufa&ure de velours, 8c de,velours ftir coton;
Schoenbe-rg j Langèndprf & Bïunn ont des-
fabriques de-peluche. Gh trouvé, à. Tulëfchitfch
une manufa&ure d'étoffes d# laine on, fabrique
‘des toiles- à Lettowitz , 8& des chapeaux en pju-
;fîeurs, endroits. Les papeteries de Langen,dorf'
; près de Schoenberg Remportent fur toutes celles
dont la province fourmillé. On y rencontre aulît
des férgés &; des verrerie,s indépehdàmipent de -
plufieurs autres fabriqués , parmi‘ lefquelles il y
a des moulins dé poudre à vcanon. On ancrée à*
Brunn une chambré de comme,rcé.pareiüéA celle
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de Prague, pour veiller aux progrès des manu-
fa&ures & du commerce.
Commerce.
On exporte par an pliifîeurs milliers de pièces
de drap, qui parviennent à l'étranger par Triefte.
Elle exporte aufli des grains., de la to ile , des
Iairaeries, du chanvre , des cuirs , du fafran, des
noix de gale, des fruits, dés fromages, des porcs,
des chevaux, des boe u fs , du falpêtre, du fe l,
du plomb & de petites marchandifes èn fer.
Précis de l‘hiJloire politique de la Moravie.
Les anciens habitans de la Moravie furent les
quades 8c les marcomansqui chaffèrent les slaves.
Cette nation forma un royaume -, qui s'é-
tendoit beaucoup plus -loin que la Moravie-moderne
; car il embrafloit une partie de la Hongrie
jufqu’ à la rivière de Gran. Au neuvième fiècle
, les rois de ce pays étoi'ent encore piiilfants
St ablolus ; Charlemagne fournit Ie-roi Zamollas,
& Louis le débonnaire fon fils 8c foh fuccelfeur
força le roi Megomir à devenir fon vaflal. Louis
lé germanique fit prifonnier un autre roi morave ,
nommé Ratschko_3 Radislaw ou Raftify j 8c A r nould
, roi de Germanie , fécondé par les huns ,
fubjugua le roi Snatopluck , vers la fin du neuvième
fiècle. C e fut fous fon fils Snatobog qu'en
908 arriva la deftrüéfcion de l'empire de Moràvie }
qui devint la proie des allemands, des polonois
Sc des hongrois. La partie la plus voifine de la
Bohême fe mit volontairement fous la protection
de Wraftiflas I , duc de Bohême, qui repoufla
les hongrois 8c conquit toute la partie orientale
jufqu'à la rivière de Morave. Les bornes de la
Moravie furent encore plus1 reculées par le duc
Ulric de Bohême, 8c lur-tout par fon fils Êrze-
tiflas q u i, en 1026 , en enleva une grande portion
aux polonois. Peu après il traita les hongrois de
la mêïhe ïnanièfe, 8c il ‘donna dès lors à la Mo*
ravie à peu près l'étendue qU'elle a de nos jours.
Depuis^ cette époque , elle eft demeurée réunie à
h Bohême, qimiqùé lès ducs 8c lés rois de ce
pays l'aient fouvent donnée à léu^s fils , frères
ou parents, 8c qu'ils l'aient partagée en différentes
occafions. Le duc Brzetilîas introduifit fcet
•ufage en abandonnant le diftr-iét d'Olmutz à fon
fécond fils Wratiflas ; celui de Brunn aû.t-roifie-
me , nommé Otton ^ 8c le territoire de Znaym à
Conrad fon quatrième fils. Wratiflas étant devenu
duc de Bohême après la. mort de -Spiti-
gnoens fon frère aine , il céda ôlmutz à fon frère
Otton , 8c Brunn fut ajouté à l'héritage de Conrad.
Le duc Wratiflas fecourut l'empereur Henri IV
contm les Taxons, 8c ce prince en i o8 y l’éleva-
à la dignité royale dans une diète, ténue à Mayence.
En même-temps l’empereur donna; le titre de
marquifat à la province de Moravie annexée.à ia
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couronne de Bohême ; 8c c ’eft de là que les rois
de Bohême prennent Je titre de margraves de Moravie.
Lors de l'inyeftiture de ce marquifat'3 donnée
par Charles IV à fon frère Jean , 8c .par
Sigifmond à fon gendre A lb e r t, duc d ’Autriche,,
on en excepta Lévêché d’Olmutz 8c la principauté
d ’Oppau ou Troppau, qui appartenoit autrefois
à la Moravie : ces princes déclarèrent que
l'une 8c l'autre de ces deux terres étoit immédiatement
annexée 8c foumife à la couronne de Bohême.
Depuis le règne du roi Matthias, la Mo~
ravie n'a plus eu de margraves -particuliers , 8c
elle eft toujours reliée incorporée au royaume de
Bohême.
Les margraves particuliers que la Moravie a eus
à diffé rentés époques , quoique toujours Vaflaux
de la Bohême, etoiént princes & états de l'Empire.
C e :marquifat garde encore fa conftitution
particulière. Noiis avons parlé plus haut de fes
états.
Grands officiers.
Le grand fénéchalj cinq capîtàihes de la îïii-
li.ee, le grand 'chambellan, le grand jugé pro'-
vincial j te grand jugé de la cou r, le grand notaire
, le fous chambellan, le vice-juge , le foüs-
notaire 5 le châtelain. De ces fix officiers provinciaux
. les fix derniers font toujours tirés ,dé
Fôrdrq des nobles j tandis que les bremièrs font
choilîs dans' celui des feigneurs. Chacun d’eux
n’exerce-ordinairement fon 'office que pendant cinq
années.
Tribunaux,
Le premier tribunal du pays eft appelle gubtr-
nium^ & dépend de la chancellerie auhque de
Bohemè . & d'Autriche à Vjeùné. Il a remplacé
là répréfefitaHoh & la chambre des co'mtes qu'on
a abolies. Le tribunal de la fénéchauffée, auquel
le fife royal eft annexé, & le conieil provincial
idivifé èn grand êc en petit<, & qui fe tient deux
fois par an ,, décident des affaires qui regardent la
jc-ftice. Le comité des états & le direéteire de
la nobléffe ont line forte de jurifdiÜfion. L'évêque
d’Olmutz à un tribunal vatTalitiqu'e & une offi-
cialité-
- Contributions.
La Moravie paye environ le tiers des contributions
demandées à la Bohême. Elle verfe annuellement
. dans.fa ca-ilfe militaire de l 'Autriche
la fomme de florins.
A i m irtiflrdtion.
Tout le marquifat eft divife en cinq cercles,
dont chacun eft gouverné par un capitaine, appelle
kreiskauptmann : c’eft une efpèce de comi
miliaire ordonnateur, qui préitdc auxlogemens,
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