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on nous si dit que les contributions payées par
les citoyens de la Virginie, pour la taxe des pauvres
, ont égalé quelquefois la Comme des cou
tributions, fourme par eux pour l'entretien du
gouvernement. Koyej les articles V irginie &
Mendicité. ,
P A Y S - B A S A U T R I C H I E N S : on'
appelle ainfi la partie des duchés de Brabant
, de Limbourg Se de Luxembourg , la
portion des comtés de Flandre, de Hainaut, de
Namur & du quartier fupérieur de Gueldre, &
quelques autres domaines que poïïede la màifon
d’Autriche fur la frontière occidentale de notre
continent, entre la France & lès Provinces-UniçsV
On y compte environ i,8bo,oco habitans.^ ^
Nous ferons i " . la defcription de ces diverfes
provinces: i° - nous donnerons un précis de leur
hilloire politique & de leurs- privilèges 5°. nous
traiterons en détail des prétentions formées par
l ’empereur fur l’ouverture de 1 Efcaut, de quelques
autres prétentions à la charge des Provin-
ces-Unies, & de la manière dont s'eil termine
le différend ; enfin du projet d’échange de la Bavière
contre les Pays-Bas 4°.-nous traiterons
auffi en détail des troubles que vient d occafion-
net l’empereur dans les P a y s - B a s , en voulant
ehan»er la forme d'adminiftratton & les tribunaux
de ces provinces , & y établir des réformes.
S e c t i o n p r e m i e r b .
De fc r ip tion i e s dive/fes provinces des P a y s -B a s .--
Nous avons parlé à 1 article L im bo ur g de la
partie autrichienne du duché de Limbourg ; a
l ’article G u eid r es , de la partie autrichienne du
duché de Gueldres ; à l’article Fl a n d r e , de
la partie autrichienne du comte de rlandre ; a
l'article H a in a u t , de la partie autrichienne du
comté de Hainaut i à l’article N am u r y du comte
de Namur, & nous renvoyons le Teéteur a ces
articles. • . . . _ ~-
Nous avons même fait un article C ercle de
B ourgogne & de Br a b a n t ; mais, depuis
cette époque , il y a eu tant de troubles dans ces
contrées, qu’ il cil bon d entrer ici dans de nouveaux
détails.
D é ta ils fu r le cercle de Bourgogne.
L e cercle de Bourgogne a l’origine fuivante I
Philippe le hardi, fils cadet de.'Jean , roi de-
France & premier duc de Bourgogne de la branche
cadette, époufa en « g Marguerite, veuve
de Philippe, dernier duc de Bourgogne de la
branche aînée , 8c fit ainfi paffer dans fa maifon
les comtés de Bourgogne, de Flandres , d Artois
, de Malines 8c d'Anvers. Son fécond fais ,
Afntoine , acquit lsss duchés de Brabant 8c de
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Limbourg. Philippe le petit-.fils de PKh
lippe le hardi ^ acheta Namur en 1428 , hérita
eh 1430 des duchés de Brabant & de Limbourg
de fon parent Philippe, fils cadet d*Antoine ; 8c
en 1436 Jacqueline héritière unique de' Guillaume
V I , 8c mariée à Jean IV,-duc de Brabant,
lui laifïa les comtés de Hainaut, Hollande , Sée-
Iarid & là Frife ; il acheta Luxembourg en 1443.
Tous ces domaines p afferent à fon fils Charles
le hardi, qui acquit les duchés de Gueldre, en
affiliant en 1472 le duc Arnoud de Gueldre
contre fon fils Adolphe : mais la Gueldre ne demeura
point dans l'héritage de Charles. C e prince
étant mort en, 14 7 7 , fans defcendance male ,
Louis XI , roi de France, réunit le duché de
Bourgogne à la couronne de France. Marie, fuie
& héritière de C h ar le s, époufa l'archiduc
Maximilien, & fes riches pofleffions pafleient a
la maifon d'Autriche , laquelle continua de prendre
le titre de duc de Bourgogne. Maximilien ,
devenu empereur, déclara a la diete de Cologne,
en i y i 2 , qu'il formoit un nouveau cercle de la
Bourgogne & de fes autres états : cette difpofi-
tion fut confirmée à la diète de Worms en 1 f2 i ,
& par la paix publique de Nuremberg en’ 1522.
L'empereur Charles-Quint, fon petit-fils, acheta
lés droits que George, duc de Saxeavoit fur la
' Frife, acquit en 1 *28 de Henri, évêque d'Utrecht
& d'Over-Iffel, la fupériorité fur ces deux provinces,
obtint en 1 y3<5 le duché de Gueldre &
le comté de Zutphen , fournit' celui de Groenin-
gen en 15 3 6 , 8c fixa & confolida à la diète
d’Augsbourg , en 1 *48 , les limites du cercle de'
Bourgogne. Suivant les termes du traité , Char-;
les-Quint incorpore à l'Empire d'Allemagne les
duchés de Lorraine, de Brabant, de Limbourg ,
de Luxembourg , de Gueldre ; les comtes de
Flandre , d'Artois , de Bourgogne , de Hainaut,
de Hollande, deSéeland, de Namur, de Zutphen
, le marquifat du Saint-Empire, les feigneü-
ries dé F r ife , d'Utrecht, d'Over-Iffel, de Groe-
□ingue, de Val ken bourg , de Thalheim , dé Sa-;
lins,' de Malines 8c de Maëftricht avec toutes les
principautés, tant eccléfiaftiques que féculières ,
•prévôtés, comtés, 8cc. qui en dépendent, les
met fous la protedion de l'empereur 8c de l'Empire
, & leur accorde tous les droits 8c privilèges
dont jouiflent les autres états 8c membres du
Saint Empire , avec le droit de voix 8c feànce
aux diètes. Il fut en même - temps convenu que
l'empereur paieroit, à raifon de ce nouveau cerc
le , une double taxe éledorale^ 8c même qu'il
la tripleroit s'il falloit faire la guerre aux türcs :
$c , en cas que les états 8c pays fuffent négli-
gens à acquitter les taxes , on ftipulaqù iis jiouï*
roient y être contraints par la chambre impériale.
Du refte , tous leurs droits , privilèges 8c immi>
j mités furent confervés en entier, 8c ils ne reconnurent
ni la jurifdidion , ni les conftitutions, ni
les recès de l'En\pire. On maintint feulement la
mouvance
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mouvance des provinces, qui avoîent jufqttes-là
dépendu de l'Empire. Par l'article 3 du traité de
Munfter, le cercle de Bourgogne ell confervé
dans fa qualité de membre de l'Empire.
L'envoÿé de Bourgogne a droit de féance à la
diete' dans le collège des princes, fur le banc ec-
cléfiaftique, après Autriche. Le .cercle de Bourgogne
peut nommer deux affefleurs pour la chambre
Impériale > mais nous ignorons s'il en.nomme
aujourd'hui. Sa taxe pour l'entretien de la chambre
eft pour chaque terme de 405 nxdales-72 8c demi
kreutzers. C e cerclé ell compris parmi les cercles
catholiques.
Ilafouffert des diminutions confidérables. LaFran-
cè a fuccefliverrent acquis le duché de Lorraine ,
une partie du duché dé’ Luxembourg , 'lifte partie
du comté de Flandre i les comtés d'Artois .8c de
Bourgogne fd u Franché-Comté) & une partie des
comtés de Hainaut 8c de Namur.
Les provinces de Gueldres, Hollande, Séelande
ou Zélàndê, Ucrecht, Frife, Overyfel 8c Gronin-
gue, fe font rendues indépendantes, 8c ont même,
après leur union, cpnquis une partie des duchés
de Brabant, de Limbourg 8c de Luxembourg, 8c
une partie des comtés de Flandre, de Hainaut,
de Namur 8c du quartier fupérieur de Gueldres.
Ces provinces q u i,, ainfi que'tous les Pays-Bas ,
afsèrent, après, la mort de Charle-Quint, à la
ranche- efpagnole d elà maifon d'Autriche, tombèrent
en partage à branche allemande, après la
mort de Charles I I , en vertu des traités de Bade
en 17 14 , 8c de Vienne en 1725. Elles furent affûtées
à l'héritière de l'empereur Charles VI par
la paix d'Aix-la-Chapelle. ;
Comme tout ce qui refte du cercle de Bourgogne
appartient à la maifon d'Autriche, elle feule
a droit de préfider ce cercle i elle en eft directeur
8c prince convoquant y ou> plutôt ce cercle
n'eft point gouverné comme les autres : il paroit
que rigoureufement il ne forme plus un cercle de
l'Empire ; 8c tout ce qui y eft fltué , eft regardé
comme étant fous la. fuzeramete des archiducs.
Le gouverneur - général des Pays'Bas A u trichiens
fait fa réfidence à Bruxelles, où font auffi
tous lés collèges de juftice, à l'exception du tribunal
fupérieur, qui fiège â Malines.
Détails fur h Brabant»
La partie autrichienne du Brabant touche vers
le feptentrion 8c le levant,. à la partie qui appartient
aux fept Provinces; Unies ; vers le levant à
l’évêché de Liege ; vers le midi au Hainaut 8c à
Namur ; 8c vers le couchant à la Flandre 8c à la
Zéelgnde.. Le dqchp t£noif autrefois le premier
rang entre les dix-fept Provinces-Urnes- Sa plus
grande largeur eft eftiméç de 20 milles , 8c fa longueur
de 22. La partie ; méridionale, limitrophe
vers le nord .des quartiers de Louvain 8é de
<2$con. polit. & diplomatique Totn. I IL
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Bruxelles ; vers le couchant de la forêt Souienne
8c du Hainaut j vers le fud du com:é de Namur;
8c vers lé levant de l'évêché de Liege , eft appellée
le Brabant, Vallon ou la Romagne. Elle eft fort
montueufe.
L'air y eft bon, mais le fol n'a pas la mêmefer-
tilité par - tout. La partie feptentrionale n'offre
guères que des landes fablonneufes , qui produisent,
après un labour très-pénible , du feigle, de
l'avoine, du bled farrafin 8c beaucoup de lin, 8cc.
Mais on y voit de belles forêts. Dans les diftriéts
.méridionaüx le terrein eft gras 8c fertile, 8c il
offre toutes fortes de produàions. La rivière De-
mer parcourt une partie du duché ; reçoit les eaux
de la Ghete-, de la Dyle , de la Senne 8c de la Ne-
| <the ; après cette réunion elle porte le nom de
1 Rupel, 8c. fe perd enfin dans l'Efcaut. On a pra*
( 'tiqué près de Bruxelles un canal depuis la Senne.
Ijufqu'au village de Willebroeck, près duquel il
communique à la Rupel j çelle-çi fe jette un peu
au-deflous dans l'efcaut, de manière qu'on peut
naviguer depuis Bruxelles jufqu'à la mer du nord.
C e canal fut commencé en iy y o , 8c fut achevé
; en 1 f.61 ; on dit qu'il a coûté 800,000 florins.
On commença en 17^3 à creufer un autre canal
de Louvain à la Rupel; celui-ci divife en deux
parties égales la digue entre Louvain 8c Malines;
ce canal eft achevé. On fit en 1710 une route
pavée entre Louvain 8c Bruxelles-, 8c une autre
; en 1726 , entre Louvain , Thiene 8c Liege. L'-an^'
cien projet de faire une chauffée, qui de Bruxelles
iroit parles territoires de L iege, de Limbourg 9
d'Aix - la - Chapelle , de Juliers 8c, de Cologne ,
jufqu'au Rhin, pourro.it bien s'exécuter un jour ;
ce qui faciljtefoit beaucoup le tranfport des marcha
lîdifes d'Angleterre , par Oftendé , en Allemagne
, 8c diminueroit la navigation fur la M eufe ..
Lés âdmîiiiftradons municipales ou populaires ,
ont un grand avantage fur celles qui font plus
; absolues. Les Pays - Bas doivent leur profpérité
au régime qu’elles ont fuivi jufqa'ici, 8c aux privilèges
des divers états de ces provinces. Les
états de Brabant, par exemple , fe font occupés
d’ établiflemens utiles, jufqu'à l'époque des derniers
troubles.
On a ordonné dernièrement la coriftru&ion de
quatre nouyeaux pavés. Le plus confidérable eft
celui qui ira de Louvain à la ville de Wa vre , &
de là à Sombref, 8c il fera continué , par les états
de Namur, ,ufqu'à Charîeroi, ce qui augmentera Ile débit du charbon de terre qu'on extrait aux environs
de ce dernier endroit ; charbon qui paroît
auffi bon que la houille d'Angleterre. La nouvelle
chauffée facilitera la vente des grains du Brabant-
Wallon, quartier qui, faute de débouchés, voyoit
fes terres fertiles fans valeur; 8c l'on efpère que
1 Fon fe décidera dans peu à la conftrudtion d’un
1 chemin ferré qui mènera à Jodogne , ville qui
I n’a aucun débouché 3 8c qui cependant en auroic