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ire la H effe, la Thuringe & les principautés de
Grubenhagen & de Calenberg.
L'Eifchsfeld , ou plutôt Eichsféld ou E k feld ,
eft inné entre la H effe, la Thuringe , la principauté
de Grubenhagen & celle de Calenberg. Il
•a près de hait milles d'Allemagne 3 du feptentrion
au midi 5 & au- delà de cinq , de l'orient à fo c - i
cident. Les monts, appelles Dithit 3 le divifent i
en partie feptem-rionale & méridionale : celle-ci j
fe nomme lehaut, & celle-là ixti-Eîfoksfeld j la >
première a plu? d'étendue que la fécondé, mais !
-elle a moins de fertilité 5 fon air eft plus froid, l
& fou fol “plus pierreux : mais la population eft I
confidéra-ble dans toutes deux.
On- y compte quatre villes , trois bourgs 8c \
150 villages. Les villes font Heiligenftadt fa -.ca- j
prtale j Duderftadt, Stat-Worbis J8 c Treffurt. i l j
y a de plus des abbayes j des prieurés & des I
«couvens de divers ordres. ‘L'on y profeffe la re- j
ligion .catholique plus généralement que la pro- I.
'telhnte, 8c on y parle le Thuringien dans la I
partie méridionale^ & le bas-Saxon dans la fep- ;■
■ tintrionaîe. Les objets d'exportation que l'induf- ‘
'trie des ha'bitans y met en oeuvre,, font des toiles
& des étoffes de laine.
Les ai-chavêques de 'Mayence tqui -font -gouver- :
ner ce pays p ar un Statchàiter, Je xquien.ret-Jrent !
-annuellement 80-à 90^000 rixcialer-s, le .poffède nt i
depuis long-temps ,z divers titres .: -Heiligenftadt !
/leur appartenoit -déjà =dans le onzième .fiècle 5 vers '
,1a fin ;du treizième, ils achetèrent .le .haut-Eifchs- i
Jfeld , 8c dans.le quatorzième le.refte leur fut re - ]
mis en-hypothèque par un duc de Lruufwiok , !
p our la fommeprêtée 8c jamais rendue., de:600
marcs d'argent. Le liège de -Ja rqgenee jèft .à
Heiligenftadt, aüfll-bisn que celui du .tribunal!
Tupérieur, celui des chambres d e finances 8c 1
des forêts. Le collège cccléfiallique eft.à Duderf--
-tadt. Ainfi -.que la plupart des autres province-s d e ;
T Empire , l'Eifchsfeid .a confervé fes états ; les!
députés du ’. c le r g é d e la nobl&ffe -Jk des -villesi
-s'uffemblent. , -quand il -slagft -de déterminer ja;
contribution.de chacun;fur les taxes. D'après une
..règle établie depuis 1688, .fur 51.000 rixdal&rs le;
clergé en paye 100 , -la mobleffe 218 , les -villes
de Heiligenftadt 8c de Duderftadt 182,, 8c les
.bailliages du pays-yoo. Le-,ftatthalter 8cdeuxcom-
mi (faites de Mayence^affiù.ent• ordinairement à .ces
. états, lefquels, fuivant un ancien >ufage , 8c à
moins que les vents, la pluie ou la neige ne s'y
oppofent , doivent fe -rtenir en plein air dans un
endroit appellé Jagebank , .à trois quarts;de lieyies
de Heiligenftadt : fi le temps ne-lepermetpas,
ils s’afiemblent à l'hôtel-4e-ville de cette capitale.
L L ’.mée de France 8c celle des alliés -ont mui
bevûcoup à ce pays dans la dernière guerre d'Al-
. 1 etuagne.
Nous avons: parlé ailleurs des-domaines de l’ éle^
eur de Trêves., dont quelques-uns 09-méri-
.tent pas une defeription particulière, & nous paf-
fons à la defeription générale.
Productions. Les provinces de l'éiedorat de
Mayence pourvoient à la lubiîftance de leurs faa-
bitans. L'archevêché proprement dit fournit du
bled, de bons légumes, des vins exquis en abondance
: on diftingue ceux du Rhin, qui fe font
dans le canton dit Rhiugau0 ,& celui des environs
de Klingenberg : on- y trouve des pâturages qui
, nourrirent beaucoup de bétail ; des falines à Orb,
bailliage de Haaffen , dont le fel eft d'une qualité
Supérieure ;j des Lois, dont les plus confidé-
rables font la portion que l'éledeur poffède aux
forêts de Speffart 8c d Odenwald 5 des mines de
1er, -&e. La partie de la Bergftraffe , appartenant
à cet éledorat ,■ abonde en noix, amandes
8c châtaignes. .Les .cantons inférieurs de l'Eifchs-
feld font a fiez »pourvus de bled, & l'on y cultive
beaucoup de lin 8c de tabac : fa partie ;-fu-
| péiieure manque de grains , 8c éft obligée d'en
I tirer du voifinage.
Population. Les provinces que. l'électeur de
Mayence poffède dans le cercle du bas - Rhin ,
renferment 4=1 villes 8c 21 bourgs. I l n'y a d'états
provinciaux que dans IjEifchsfeld , (8c les
nobles de f archevêché proprement dit rue relèvent
point du prince ; Ils (font tous membres
du .corps de la rnobleffe immédiate de 1 (Empire.
Religion. ;La religion catholique :a toujours été
-e-xclufive dans les terres qute Téledenr .poffède
depuis la jé formation., furies bords du Rhin. 8c
du Mein. -D'autres diftrids,, iteis que les bailliages
de la Bergftcaffe., -.engagés ci - devant à la
.cour palatine , . a voj eut em b ta ffe k réforme 5 mais
les électeurs de Mayence y -ont rétabli par-tout
la eommunion-romame. Il refte.un .grand nombre
de proteftans dans TEdfjbhs/eld , À Drfo rt, Cro-
nenberg & autres lieux.; mais Rænighen -eft le
feul lien oùleiculte.luthérien fe.foit maintenu. Les
juifs font-.tolérés dans toiites.les-provinces de l'é-
leit.orat, .à l'exception de J'Eifchsfeld •& du te r ritoire
d'Erfort.
Régime ecdéfîaftique. Les affaires /pirituelles 4e
l'archevêché xel.event de .différeos .dicaftètes ec-
cléfiaftiques.dont le .plus. éminent.,eft le vvicariat
général préfidé par un .grand-vicaire de l'électeur.
Les confeillers de ces.trihunaux .font toys
clercs.., .à la -réfervedes :affeffeurs du vicariat.général,
qui font en partie laïcs. Il y a de plus trqis-
commiffariats archiépifcopaux établis à Amqene-
bourgj à Afchâffenbourg 38c à Fritzkr.
'Fabriques. Quoique des manufactures & fabriques
tl'y foient pas fprt multipliées, il y en a de
plusieurs efpêces : on y travaille la laine , le co-
tan , & c , ©n en voit une de glaces à Lohv ,
une autre dé poreélaine â -Hæchft, dont les ouvrages
font fort eftimés , -8c on 'fait beaucoup
de fermes 8c de toiles dans- k partie fupérieurede
i'Eifchsfèîd.' On a parlé du tabac & du lin qui fe
cultivent-avec fuecèsdansfapartie-iuférieure.
Commère
M A Y
Commirce. Le commerce de l’état de Mayence
confifte fur-tout en vins. On exporte du diftrièt de
la Bergftraffe des amandes, des châtaignes , des
noix 8c du bois de noyer. Les habitans de l'Eifchs-
-Eeld font un grand trafic de ferges, de toiles 8c
des productions de leur fol. Il fe tient chaque
année à Mayence- deux foires privilégiées, établies
par l'éleèteur deSaxe , Jean-Frédéric-Charles
, dont le$ foins infatigables ont augmenté le
commerce dans 1a capitale , 8c. dans les dîverfes
parties de fes états. Il joignit un bureau électoral
de commerce à 1a chambre confukire de Loh-
n e c k , qui connoît des matières de commerce ,
nommément de toutes les conteftations relatives
au change, au trafic des vins 8c à 1a navigation.
La douane électorale a un préfident, quatre af-
Eeffeurs 8c deux adjoints.
Election de P archevêque & privilèges de l'électeur.
Ç e t évêché fut élevé au rang de métropole dans
le cours du- huitième fiècle. Sa conftitution fut
fixée en 7 y ï , 8c S. Boniface en fut le premier
archevêque.
L'éleCleur de Mayence eft nommé par le grand i
•chapitre. On lui propofe une capitulation qu'il
s'oblige par ferment d'obférver. La bulle de confirmation
qu'il doit obtenir de 1a cour dé Rome ,
■ eft très-couteufe, aïnfi que le p allium , dont k
taxe eft de go, mille écus d'Empire. Pour fubve-
nir à cette dépenfe, on lève une contribution,
extraordinaire de 70,900 écus , dont l'excédant
eft verfé dans le tréfor électoral. Les annates qqe
le nouvel archevêque eft tenu de payer au pape, fe
montent, dit - on , à 18,000 florins. C e prélat eft
le premier métropolitain d'Allemagne, 8c 1a dignité
électorale eft affectée à fon fiège. Il tient
même , en qualité d'éleCtèur , le premier rang
parmi fes collègues , tant eccléfiaftiques que fécu
liers. Son titre eft : N . N . par la grâce de Dieu , i
archevêque du faint - fiège de Mayence , archi-
xbancelier de^ Germanie 8c électeur du Saint-Empire.
Sa taxe' matricükire pour Mayence, Rei-
neck 8c Koenigftein eft pour le mois romain de
1927'flor. f 8r demi kr. 8c pour l’entretien de 1a
chambre impériale de 900 rixdales par terme ; il
les paye avec beaucoup d'exaCtitude.
O ffic ie r s .' Les landgraves de Heffe font les
grands maréchaux de l'archevêché de Mayence ;
les comtes palatins des Deux-Ponts en font les
grands maîtres : 1a dignité de maître-d’hôtel héréditaire
appartient à la famille de Greifenklau de
Vollraths ; celle d’échanfon héréditaire aux 1
comtes, de Schoenborn ; les comtes de Stolberg,
ont k qualité de grands chambellans , 8c les-
comtes de Metternich de Winnenberg celle de
chambellan héréditaire.
S e s fo n d io n s a la diète , au couronnement de
T empereur, & aux ajfcmblées du cercle du ba s -R h in .
Les droits & prérogatives de l'éleCteur de M a y
en c e . y relativementiàTéleCtion 8c au couronne-
«jÔEcon'. p o li t . & diplomatique. Totn. H T .
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ment de l’empereur, ont été détaillés à l’article Allemagne.
On varie fur l’époque à laquelle cet électeur
a obtenu la dignité d'archi-chancelier de Germanie
; mais elle a été confirmée dès l'an 1292 par
l'empereur Adolphe, en 1298, par l'empereur A lbert
I 8 c en 1314 par l'empereur Louis IV .
L'éleCteur de Mayence nomme le vice-chancelier
de l'Empire , 8c il a fa chancellerie particulière
à k cour impériale. Dans les affemblées de
l’empereur 8c de l'Empire , non feulement il fe
préfente comme premier éta t, il a rang immédiatement
après l'empereur ou le roi des romains ,
mais il a de plus la direction exclufive de toutes
les délibérations des états de l'Empire. Voye£
l'article Allemagne. Il jouit d'ailleurs de grandes
prérogatives à l’égard des tribunaux fuprêmes
de l'Empire. C ’eft à lui qu'appartient la nomi •
nation d’un vice-chancelier pour le confeil auli-
que , qui a rang immédiatement après le préfident
de l'empereur ; celle de tous les fecrètaires >
cette chancellerie aulique qu’il dirigé , fait toutes
les expéditions, perçoit les épices dont elle a.le
dépôt, ainfi «que des ai&es, 8c elle a le droit d'inf-
peCter le confeil aulique. Quand l'empereur nomme
un juge à k chambre impériale , il en donne avis à
l'éleCteur, qui notifie k nomination à ce tribunal
, où fes affeffeurs' ont le pas fur tous les autres
> 8c de la chancellerie duquel il a la direction,
8c,nomme tous les officiers. Nous dirons
à l'article-Rhin ( cercle du B as -) quelles font
fes fondions & fes prérogatives aux affemblées
de ce cercle.
Métropole. La métropole de Mayence, comme
tous les archevêchés & évêchés catholiques , eft
foumife au faint-fiège. Sa province comprenoit autrefois
1a plus grande partie de l'Allemagne j mais
elle a fouffert des démembremens confidérables ,
tels que les évêchés de Moravie * de Magde-
bourg, de Bamberg, de Prague , de Verden &
d’Halberftadt. Il ne lui refte plus que ceux de
Worms, de Spire, de Strasbourg, de Confiance,
d’Augsbourg, de C o ire , de Wurzbourg, d'Ei-
j chftoedt, de Paderborn , de Hildesheim 8c de
Fulde.
Adminiftration. L'éledeur de Mayence n’a poiHt
de confeil d'état proprement dit; les affaires politiques
fe traitent dans ce qu'on appelle 1a conférence
fecrette. La chancellerie privée efl compo-
fee du chancelier de la cour, d'un fecrètaire intime
, de plufieurs fecrètaires en fécond, dé
quelques archivaires , 8c d'un certain nombre de
commis appelles chaficellifies privés. Le confeil
.aulique ou la régence éledorale a un préfident,
un viçe-préfident nommé gros hofmeifier 3 un chancelier
, un diredeur de chancellerie 8c plufieurs
confeillers intimes 8c auliques , divifés en deux
claffes, l'une" noble, l'autre roturière, 8cc. La
chambre des révifions'eft compofée d'un directeur
& de plufieurs confeillers, tous roturiers .