
« Hollande fe rendiffent fur le .territoire d’U- [
«* Au milieu de eet état de crife, voici le nom* !
35 bre de troupes qui étoient à la folde de cha- \
que province;3».'
33 La Gueldre. La moitié du régiment de Tuil-
33 van-Serqoskerken, cavalerie, Orange-Gueldre
33 & van Weldefep 3 infanterie.
33 La Hollande* Les gardes-du-corps, les gar-
33 des à cheval ,• les carabiniers, Staveniffe, Pons,
»? Heffe-Philipftal, la moitié de van Stoken, la
33 la moitié de van der Hoop, les garde dragons ,
33 les dragons de Heffe-Caffel, les dragons de
33 Byland, en cavalerie ; & en infanterie les ré-
53 gimens des gardes holîandoifes , d'Orange-
^ Naffau (premier’& fécond regiment), d'En- j
33 v ie , d'OondèrWater , de Hardenhroek , de
33 Waldeck ( premier & fécond régiment de Houf-
33 toun, de Stuart, de Dündas, deBylandt, de
33 Grenier, (W a llo n s ) , de Pallardy , de van
33 Pabft, de Leefdaal, de van Salm, (de la Ma
33 rine) & de Saxe-Gotha.
« La Zélande. De van Dooflr, de van Brakel,
» infanterie ; de Douglas, (de la marine) & de,'
33 Dumoulin (mineurs). . ^ r
33 La Frife.. D ’Orange-Frife, cavalerie ; & des
3» gardes-Frife, une compagnie, d’Orange-Frife,
>• de Baden-Dourlach, de Schepper, de van Plet-
»» temberg, & de Heffe-Darmftadt, infanterie.
« Utrecht. L’ autre moitié de Tuil van Setoof-
»• kerken, cavalerie, & en infanterie, le régr-
33 ment du prince héréditaire Guillaume Frédéric,
33 & ceux de Monfter & de vanEfferen.
« Over-Yffel. L’ autre moitié de van der Hoop,
s* cavalerie > & le régiment de Baden-Dourlach,
33 infanterie.
« Groningue. La moitié de van Stoken , cava-
*> lerie ; les gardes-Groningue une ( une compa-
33 gnie Orange Stad-en-Land-en-Drenthe pre-
33 mier bataillon, Lewe & Sommerlate , (infan-
33 terie.
33 Le pays de Drente, paye le fécond ba-
33 tafllon d'Orange-Stad-en-Land-en-Drenthe.
« Iî y avoit en outre fix régimens fuiffes, dont
33 la province de Hollande paye la plus grande
»» partie; elle à payé enfuite la légion du rhin-
•• gravé de Salm, qui étoit compofée de trois"
33 compagnies de cavalerie légère, de huit com-
3» pagnies de haffards, d'une compagnie de chaf-
n feurs, & de deux compagnies d’ infanterie.
33 Ces divers régimens n’étoient pas can-
33 tonnés dans la province qui les payoit; &,
» cet arrangement qui n’avoit rien de fâcheux
•• dans les temps de paix, étoit très-dangereux
v au milieu d’une guerre civile, par l'incertitude
33 ou fe trouvoient les troupes, de favoir à qui
» elles dévoient obéir, & par leurs difpofitions
33 à fuivre les ordres publics, ou les infinuatioas
v fecrètes du ftathouder.
« Les Etats-Généraux délibérèrent fur ce point
» délicat. Les états de Hollande avoient donné 9 des ordres aux régimens à leur folde particu-
»» Hère;, alors en garnifon dans diverfes pla-
>, cesvae la généralité, d’en fortir & de re-
» venir dans leur province. Les gouverneurs de
» Bois-le-Duc & de Bergen-op zoom, de même
« que le commandant de Maftricht, en Tabfence
» de M. le prince de Hcffe Caffel, qui en étoit
» gouverneur, çefufèrent de laiffer partir les ié-
>* gimens hollandois qui fe trouvoient dans ces
» trois villes. Ces officiers-généraux», donnèrent
» pour raifon , que ces régimens ayant prêté fer-
»3 ment aux Etats-Généraux, ne pou voient fortir
» que par utvnouvel ordre de L. H. P ., & que
» les ordres des états de Hollande étoient nuis
33 à leur égard. Les états de Hollande fe plaigni-
33 rent aux Etats-Généraux de ces gouverneurs ,
» & ils dirent que fi L. H. P. perfiftoient à ne pas
33 ordonner la fortie de leurs régimens defdites
?». places , ils défendroient à leurs députés de pa-
33 roître à l’affemblée des Etats - Généraux , &
33 qu'ils fe regarderoient comme féparés de la
33 confédération. Les quatre provinces de Guel-
33 dre, de Frife, de Zélande & d’Utrecht, qui
33 formoient la majorité, opinoient que les Etat,s-
33 Généraux ne dévoient pas déférer à la demande
33 des états de Hollande ; mais voyant que ceux-
33 c i , préfens en corps à l’affemblée de L. H. P.
33 fe levoient pour fortir & pour effe&uer leur
» ménace. les débats recommencèrent} & enfin,
33 par une efpèce de conciliation, il fut arrêté
33 que L. H. P. donneroient les ordres les plus
33 précis aux trois gouverneurs & cotnmandans
33 des villes de la généralité, de laiffer fortir les
33 régimens hollandois, qui feroient rappellés par
33 les états de Hollande. Il fut encore réfolu d’é-
33 crire au capitaine-général, d’envoyer les let-
» très néceffaires aux régimens. Les états de Hol-
33 lande proteftèrent fortement contre cette der-
33 nière réfolution ; & comme ils étoient décidés
33 à ôter ce droit de patentes au capitaine • géné-
33 ral, & que même ils l ’en avoient privé par leurs
33 dernières réfolutions, ils ne purent laiffer cette
33 réfolution fans la contredire. L. H. P. don-
» lièrent ordre fur-le-champ au capitaine-général
33 de fe conformer à leur réfolution. A.infi les ré-
33 gimens hollandois rentrèrent bientôt fous le
33 commandement dîrett des états de cette pro-
33 vince.
« Les états de Gueldre cependant prirent une
33 réfolution particulière, par rapport aux régx-
» mens hollandois, qui étoient encore dans leur
33 province, tels que celui des gardes * dragons
1 & ils leur défendirent d’en fortir, fans les pa-
33 tentes du capitaine-général; ils leur enjoigni-
» rent de n’obéir qu’à eux feuls. Pour les en-
» courager à refpe&er leurs ordres, ils. leur pro-
33 mirent de les payer de leurs deniers particu-
>3 liers, au cas que les états de Hollande leur
•• retiraffent la folde, ouïes puniffent autrement ; 33 mais
» mais feulement en forme de prêt. Cette réfo-
3» lution étoit d’autant plus fingulière, que la
»3 Gueldre eft celle de toutes les provinces la
33 plus inexaéte dans fes payemens à la générali-
33 t é , qu’elle fe plaint toujours qu’ elle eft trop
« chargée, &c.
Il faut obferver qu’à cette époque, & juf-
qu’ au moment de la révolution, les Etats-Généraux
donnoient prefque toujours des décrets favorables
aux ftariiouders. Les députés de Gueldre
, de Zélande, de Frife & d’Ûtrecht, y formoient
quatre voix que les trois fuffrages con ;
traires de Hollande , de Groningue & d’Over- jj
Iffel, ne pouvoient balancer. La ville d’Utrecht,
ne voulant pas reconnoître les états d’Amersfoort,
imagina de créer des états dans fon enceinte, &
d ’envoyer des députés de ces états q u i, réunis à
ceux de Hollande, de Groningue & d’O ver-Iffel,
dévoient entraîner la balance.
Mais on fit aux Etats-Généraux une propofi-
tion , appuyée par la Gueldre' & fur-tout par
la Zélande, d’exclure de raffemblée de leurs
hautes-puiffances les députés des états affemblés
à Utrecht, & d’après cette propofition les états
de Hollande, interdirent le territoire de leur
province aux députés d’Amersfoort, dans le cas
où l’on perfiftero.t dans les mefures violentes
projettées contre ceux d’Utrecht. Le parti patriotique
efpéroit que fi les provinces oppofées
à la députation d'Utrecht, ne fe relâchoient
point du parti extrême qu’elles avoient adopté
contre elle, elles obiîgeroient la Hollande à per -
féverer dans -fes mefures contre celle d’Amersfoort
; qu’il réfuiteroit de cetté combinaifon que
la province d’Utrecht n’auroit plus aucun' député
aux Etats-Généraux, qui fe trouveroient
compofés de fix provinces feulement ; & que ces
fix provinces étant communément partagées d’opinion
, dans la proportion exa&e de trois contre
trois, il deviendroit impoflible à leurs hautes-
puiffances de prendre une réfolution fur les ob jets
qui avoient rapport aux divifions.
L ’affemblée des Etats Généraux peu de temps
après donna pouvoir & ordre au fifcal de leurs
hautes-puiffances de pourfuivre criminellement'
tous les officiers des troupes hollandoifes qui
avoient été envoyés au cordon établi fur les
Frontières, pour la défenfe tant de la province
que de la ville d’Utrecht, & qui avoient con-
fervé l’obéiffance aux états de Hollande. Dès
le lendemain, les états de Hollande, jugeant que
les Etats Généraux s’arrogeoient une autorité qui
ne leur appartenoit en aucune manière , & qui
bleffoit effentiellementla fouveraineté territoriale,
prirent à leur tour une réfolution , par laquelle
ilsdetendoientau fifcal des Etats-Généraux d’exécuter
, fur leur territoire, les ordres des Etats-
Généraux , fous peine de punition affliélive &
corporelle. Ils donnèrent en même temps ordre
(Æçon, & polit, diplomatique. Tome 111.
aux officiers > commandans les régimens à leur
folde, de faire arrêter tout employé qui fe pré-
fenteroit pour exécuter cette réfolution des
Etats-GénéraüXi ' ^ -,
Les Etats - Généraux vo.toient, réfol voient, &
terminoient toutes leurs affaires, fans s embar-
rafler le moins du monde des voix de la Hollande
, d’Overiffel, & de.Groningue , comme fi ces
provinces n’euffent pas exifté, ou comme fi les états
d’Utrecht, dont l’ affemblée d’Amersfoort n’é-
toit encore qu’un foible diminutif, euffent forme
une prépondérance fuffifante pour mettre de coté
ces trois états..
Les Etats - Généraux parurent déclarer une
guerre ouverte à la province de Hollande, par
les réfolutions que le parti qui y dominoit avoit
le crédit d’y faire prendre à la majorité des voix.
Cette province fut fur-tout vivement affeétée de
la réfolution par laquelle leurs hautes-puiffancej»
approuvèrent les officiers qui relufoient d obéir
aux ordres de leur fouverain direct, les prirent
fous Ieur.prote6lion , & leur adjugèrent un
ment fur la caifle de la généralité. Comme la caiffe
de la généralité , dont on faifoit fi libéralement
les honneurs, étoit fur-tout aümentee par
la province de Hollande, au moins pour la moitié
, il étoit tout fimple de croire qu’elle ne per-
mettroit point l’emploi de fes propres deniers,
& qu’ainfi ce paiement promis aux officiers re-
fraciaires à fes ordres, étoit bien précaire. Mais
dans les guerres civiles, il ne s’agit que de feduire
la nation & l’étranger , ou de montrer fon ref-
fentiment; & on ne s'embarraffe pas de l’efficacité
des moyens.
C e qui achevoit d’embrouiller les affaires, &
donnoit plus d’affurance au parti ftathoudé-
rien , c’eft que les états de Hollande n’étoient pas
fatisfaits de la conduite de ceux d’Over-Iffel & de
Groningue; on s’attendoit même que leurs députés
feroient défavoués par leurs commettans :
mais la province de Hollande demeuroit inébranlable
, & ne changeoit abfolument rien à Ta
marche , dont le fyftême , suffi fimple que noble,
tendoit à maintenir les privilèges des citoyens ,
& à ne pas permettre qu’ ils fuffent envahis par
les entreprifes ouvertes ou fecrettes du defpo-
tifme, foit ariftocratique., foit ftadhoudérien.
C e n’eft pas tout : Fatiguée du peu de zèle
des autres états , elle a fongé plus d’une fois ,
pendant la durée des troubles, à fe détacher de
la confédération;
Ses états nommèrent aux principaux emplois
vacans dans le militaire par la défection des officiels
qui ayoient refufé de fe conformer aux
defirs de l’affembl.ée fouveraine. Sur ces entrefaites,
il fut réfolu par le confeil d’état d’intenter
une aéfion criminelle au général Ryffel, commandant
le cordon des troupes de la Hollande.
Comme ce général pou voit exhiber les ordres'
de fon fouverain direét , & qu'il n’ avoit pas
C e c c c