
249>f9f âmes. Le prince Ferdinand de Pruffe
y pofsède 33 villages qui renferment 6083 habitais
, & lés comtes de Schulembourg y font
feigneurs de 31 villages, dont la population monte
à 8203: perfonnes.
Sa furface eft de 84 milles carrés, ce qui
donne un peu plus de 2,971 perfonnes fur un
mille.
Etais. Les états font compofés de -prélats,
parmi lefquels le grand chapitre tient le premier
rang j de la noblelfe & des villes. Leurs députés
fe divifoient autrefois en petit & grand comités,
qui s affembloienf fouvent, de même que les états
en général, lorfquil s'agiffoit d'affaires importantes
qui intérefToient tout le pays 5 mais l'af7
femblée des états a ceffé depuis que ce pays a paffé
fous la puiffance de la maifon éleétorale de Brandebourg
, comme duché féculier. Ces états avoient
la caiffe des revenus publics, & ils ne l'ont plus.
Religion & régime eccléfiaftique. Le duché de
Magdebourg embraffa la do&rine de Luther ,
au feizième fiècle , fur-tout après que l'arche-
veque Sigifmond & le grand chapitre fe feroient
déterminés à la profefler. Il n'y eut que cinq
couvents qui demeurèrent attachés à la religion
catholique : celui d'Ammenfleben , celui d'Al-
ten HaldenfieBen, celui de Mayendorf, celui de
Màrieriftahl, près d'Egeln, & celui de Sainte-
Agnès , fïtué dans la nouvelle ville de Magdebourg
: à l'exception des membres de ces couvents
, on ne permit à qui que ce foit de
profeffer une religion différente de la luthérienne '}
mais vers le milieu du dixTeptième fiècle, lorfque
ce pays eut fubi le joug de la maifon éleétorale
de Brandebourg, on y admit une multitude de
réforme's & de réfugiés françois & palatins}
©n y admit àu&i des catholiques romains , auxquels
le roi Frédéric Guillaume permit l'exercice
privé de leur religion. Il y a dans la vieille ville
de Magdebourg , fix églifes paroiffiales , dont
les prédiçatëurs font fournis à l’infpeétion d ’un
prépofé, qu'on nomme fenior, Les 300 autres
paroiffes de ce duché, dont quelques-unes font
cornpofées de deux, & rpême de trois églifes,
relevent du diocèfe de Wolfsbourg, & de 17
autres infpeétions, qui toutes font fubordonnées
à un furintendant général. Les réformés allemands
y pofsèdent fept églifes , dirigées par onze prédicateurs
} les françois, de leur c o té , forment
(ix différentes communautés} cinq d’entre elles
ont dix prédicateurs , & la fixième , établie à
Galbe , eft deffervie par celui qui préfide à l'églife
des réformés de la langue allemande. Tous ces
prédicateurs en général, n’ont ni cafüel, ni droits
d'étoles. Les juifs, établis à Halle, y ont une
fynagogue.
Manufacture. Les fabriques & les manufaétures,
qui ont le plus de réputation dans ce duché ,
font celles de draps , d'étoffes de laine, de-bas,
de toiles, de cuir & de parçherain. Qu y fait
une grande quantité d’empois. qu'on exporte j if
en fort auffi beaucoup de farines & d'autres denrées
du pays.
L'archevêché qui y etoit anciennement, venoit
d'un couvent de bénédictins , que l’empereur
Otton fonda à Magdebourg en 93 7, & qu'il érigea
en archevêché en 967^ C e diocèfe fut formé de»
cette portion du pays fituée entre l'Elbe, la rivière
l d'Ohra & celle de Bode , que Hilvard, évêque de
Halberftadt, démembra du fien : on y ajouta enfuite
le canton nommé Fridérichftrajfe , ainfî que toutes
les cures ou paroiffes qui fe trouvent entre le lac.
de fallé Mansfeld, les rivières de Saa l, de l’Unfr
trat, de Helme , & le fôffé que Fon voit près de
Walhaufen : on lui donna pour fuffragants l'évêque
de- Mersbouïg , celui de’: Nambourg V ceux de
Havelberg, de Brandebourg , de Cammin & de
Lebas. Un des archevêques de Magdebourg fut revêtu
de la diginité dt primas in germama magna ,* iia
jouit en cette qualité dejprivilèges confîdérables} de
«eux de porter le pallium, de jïéger entre les évêques
- cardinaux , d'attacher à fon églife jg à l'inftar
de celle de Rome, 12 cardinaux-prêtres, 7 diacres
& 24 fous-diacres , & enfin de faire porter la
croix devant lui. Adelbert fut le premier archevêque
} mais ayant été féculanfé Jors du traité
de paix de Weftphalie, la maifon électorale de.
Brandebourg en obtint Fexpeétâtive pour )en jouir
à titre de fief perpétuel, après le décès du duc
Augufte de Saxe, qui pour lors en étoit l'admi-
niîtrateur ; d'après cette eeffion qui tient lieu
d'indemnité de la Poméranie antérieure, que cette
même .maifon avoit abandonnée, elle fe fit rendre
foi & hommage, mais éventuellement} elle
parvint à la jouiffànce effective de ce nouveau
duché en 1680, époque de la mort du duc Au*
gufte.
Privilèges du djjffé de Magdebourg. E t roi de
Pruffe, comme^Ëfrc de Magdebourg, a droit de
féance & de fuffrage dans le collège des princes
entre l'éleCteur de Bavière & Félèéleur palatin ,
fous le titre de pàlatin de Lautern. Le duc de Mag.
debourgieft^ùnct convoquant, & il a le directoire ;
il eft auffi le premier état de la baffe Saxe. La
taxe matriculaire de ce duché eft de 1300 florins
par mois romaîh, ou, il fournit 43 cavaliers,
montés 8f équipés, & 196 fantafïins. Sa-contribution
pour l'entretien de la chambre impériale
eft de 343 rixdales, 40 kreutzers. :
Forme' d'adminifiraiion. Le duché eft gouverné
par une régence provinciale particulière , q u i,
établie d'abord dans la ville de Halla. fut transférée
en 1714, à Magdebourg, ville capitale de tout le
■ pays. Le haut .chapitre n’a aucune part à Tad-
miniftration publique. La chambre des domaines &
de la gperre, fubffituée en 1723 à la caiffe fupé-
rieure du fubfide & du commiffariat des guerres,
fe mêle de tout ce qui intéreffe la finance:, le
domaine, & c . quelques-uns des confeillers de
cette chambre, réfîdent à Halla, en qualité de
' ment que de la régence. Il y a aufïî des francs-
confeillers de députation. La ville de Magdebourg
eft en même-temps le liège de la direction des
péages & de l'accife provincial. Le ccnfiftoire eft
compofé d'un préfident, de plufieurs confeillers
de la régence de la province , du furintendant
général, & de quelques confeillers confiftoriaux
eccléfiatiques. Son pouvoir ne s'étend que fur les
communautés luthériennes } car les allemands,
qui profeffent la religion réformée, dépendent
du directoire fupérieur eccléfiaftique de la même
communion } & les françois, du cônfiftoire fupérieur
de cette langue, établie à Berlin. Les autres
collèges de la province, font celui des pupilles,
le criminel, & celui des médecins. La colonie
des palatins qui fe trouve à Magdebourg, eft
gouvernée par une commiffion particulière.
Impôts, revenus. Les deniers royaux fe verfent
en partie dans la caiffe des revenus domaniaux,
& en partie dans celle de la guerre & des fub-
fides. Ceux de la première efpèce proviennent
du prix du quart du muirè, qui appartient au
aii roi, dans les falines de Halle, & de quelques
biens qui dépendent de cette forte de fabrique}
des fubfides perçus fur le fe l, des impôts, des
• mines , des dîmes, des amendes, des droits im-
pofés fur la navigation, de ceux fur les éclufes,
îur les péages par terre & par eau, & autres de,
cette efpècp. Le produit de ces diverfes contributions
paye lès appointemens des emplois dans
lé duché, il fert à la conftruétion ou réparation des
bâtimens royaux,des chemins publics, & a d autres
dépenfes de pareille nature; l'excédant, s'il y en a,
paffe à la caiffe royale & générale du domaine. Les
impôts qui entrent dans la caiffe des fubfides &
d e là guerre, font les contributions & les fubfides
du plat pays ; les deniers perçus fous la
domination des fourages, ceux qu'on paye pour
l'entretien de la cavalerie , l'accife fur les denrées
de confommation établie dans les villes, cefte
fur les gens de campagne, & les autres^ impôts
de ce genre, dont le produit eft employé a 1 entretien
des régimens qui fe trouvent dans le
pays. Des receveurs établis dans chaque cercle,
auxquels ceux des petites villes & des villages
font tenus de remettre à l'échéance de chaque
mois les deniers qu'ils ont ftouchés , font la
perception ; ils font fournis à l'infpeélion de fept
confeillers de province , non comprife^elle du
comté de Mansfeld , qui préfident chacun dans
•Je cercle qui lui eft confié. M . Bufching a vu
lin état des contributions en général, qu a reçu le
fouverain pendant plufieurs années} la recette ex-
cédoit la dépenfe de 80,000 rixdales, année*com-
mune. La chambre des finances a touche en
£7y 5-, une fomme de 74,700 rixdales.
■ Divijion. Le duché eft divifé, en quatre cercles,
dont chacun contient des villes , des bailliages
royaux, des biens appartenans à des abbayes
ou prélaturés , à des nobles immédiats qui ont
droit de juftice, & ne dépendent immédiate*
fiefs qui ne font que médiats , & q u i, fujets en
partie aux fubfides, n'ont ni villages qui en faf-
fent partie, ni droit de juftice. foye^ 1 article
Br a n d e b o u r g , P r u s s e , & les autres artic.es
des pays fournis à "la domination du roi de
Pruffe , ' . . t a »
M A H E , établiffement françois a la cote du
Malabar, ffoyeç les articles M a l a b a r & P o n d
i c h é r y . I
M A IN -M O R T E , M A IN -M O R T A B L E S .
Voyez la définition de ces deux mots dans le
didtionnaire de Jurifprudence , qui a fait un long
article fur cette matière.. .
Nous nous bornerons ici a quelques remarques
utiles, qui ne fe trouvent pas dans 1 article dont
nous venons de parler. .
La main-morte, affeéte encore plus du ^tiers des
villages de là Franche - Comte ; & meme elle
en affecte la moitié , fi l'on compte d autres pa-
roifles foumifes à une main-morte un peu adoucie.
On fait que le nombre des main - mortables etc
confidérable dans les autres provinces. ^ '
La fervitude eft abolie dans les domaines du
roi depuis 1779* L'édit engage les teigaeurs a
imiter un fi noble exemple ; mais la voix de 1 intérêt
eft I dans cette occafion , plus puiflante
qu'on ne l'auroit cru. .
Le même édit abolit le droit de fuite, dans
tout le royaume} mais on élude cette loi.
Quelle eft l'origine de la main-morte ? quelle
a été fon étendue ? quel eft fon état aétuel ?
L'affranchiffement des main-mortables nuiroit-il
aux intérêts des feigneurs ?
Les main-mortables ne font que des taillables
dégénérés, & les anciens taillables n'étoient en
général que des letes ou des colons aflujettis a
un fervice militaire & à un cens.
La main-morte a commencé fous le gouvernement
féodal ; & fi le clergé acquit alors, s'il
coriferve plus de main-mortables que les feigneurs
laïcs, il eft aifé de dire pourquoi ^
Lorfqu'elle commença , le clergé avoit "des privilèges
fans nombre. Le tribunal des eveques
étoit le tribunal univerfel ; il n etoit pas permis
d'en appeller ; les juges fe trouvoienr obliges de
conformer leurs décifions au témoignage d'un
évêque : les évêques avoient le droit de punir
les autres juges, & de réformer leurs jugemens :
aux fêtes de Pâques , de NoëJ & de la Pentecôte
, ils étoient maîtres de vuider toutes les pri-
fôns ; ils n'étoient jufticiables des laïcs ni^ au
civil , ni au criminel ; le fouverain lui-même
n'avoit pas le droit d'inftruire leur procès , & le
magiftrat qui ofoit connoître de leurs différends ,
étoit excommunié : il fâlloit^ foixante & douze
témoins pour condamner un évêque, dont le témoignage
feul déterminoit l'arrêt des juges laïcs :
il falloit quarante-quatre témoins pour condamner
un prêtre , & trente-fix pour condamner m