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valiers , qui font fans celTe fur leurs gardes î les
fecours qu'ils tireroient des puiffances chrétiennes,
chez lefquelles il y a partout quelques chevaliers,
l'affiftance que leur procureroit le pape, l'avantage
qui réfulte_ aux nations commerçantes d’avoir les
chevaliers dans la mer méditerranée pour la purger
des corfaires d'Alger , &-c. Enfin la Porte n'a
rien à craindre du roi des deux Siciles, dont les
forces ne font pas affez confidérables pour tenter
la moindre entreprife fur elle. C e prince d'ailleurs
a un traité de commerce avec la Turquie , qui eft
avantageux aux deux nations.
La maifon d'Autriche qui eft en poffeffion de la
Tranfylvanie & du royaume de Hongrie, devient
par-là la puifiance que les turcs ont le plus à.craindre.
Perfonne n'ignore quels terribles coups l'empereur
Léopold a porté à l'Empire ottoman fous la
conduite du prince Eugène j & que , fans d'autres
diverfions , Conftantinople même auroit peut-être
été en danger. Les politiques ont remarqué que I
les peuples deviennent toujours plus redoutables
à mefure qu’ ils avancent vers l'Occident. Les
chinois craignent le mogpl, le mogol craint les
perfans, les perfans font inquie'tés par les turcs>
& les turcs redoutent les forces autrichiennes.
Cependant la dernière guerre que l'empereur Charles
V i a foutenue contre eux, n'a pas été accompagnée
d'un grand f »ccès , & les turcs ont gagné
beaucoup de terrein en Hongrie ; mais il faut
convenir que cette guerre, pendant trois campagnes
, fut aufti mal conduite par les allemands,
qu'il foit poffib.îe de 1 imaginer , & que cependant,
la paix n'ayroit pas été fi fatale qu'elle le lut pour
la maifon d'Autriche fi elle n'avoir pas été conclue
par une efpèce de -trahifôn. La Porte a fans doute
un oeil attentif fur la maifon d'Autriche , g u i,
par fes propres forces, & par fes grandes alliances
, peut tôt qu tard lui caufer les plus
grands maux. Au re lie , nous avons, déjà parlé
au commencement de cette feçtion des rapports
politiques de la Porte avec la maifon d’Autriche ,
& nous y avons indiqué à la fuite , des dernières
négociations de la Ruifie , celles de la maifon
d'Autriche qui nous paroi fient avoir été dirigées de
concert.
Tant que la Pologne gardera fa forme a&uelle
de gouvernement j qu'on y verra regner une ef-
pèçe d'anarchie, que fon armée ne fera ni plus
nombreufe, ni mieux aguerrie, la Porte n'a rien
à eraindre de fon voifinage. La -Pologne ne peut
même que fe tenir fur la défenfive, fur-tout depuis
la perte qu'elle a faite d’une grande partie de
fes domaines-. La feule forterçffe de IÇarninieck
qu’ elle a contre les turcs , -n'eft' certainement pas
capable de leur défendre l'entrée de la Pologne.
La Suède, quoique fort éloignée de la T u r quie
, a été régardée depuis long - tems comme
une puiffance amie de la Porte, & cela , àcaufe
des diverfions qu'elle peut faire, lorfque les Rufifes
0 t T
en viennent aux mains avec les turcs. On peut dirè
aufli que les turcs ont agi toujours fort généi eufement
avec les fuédois. Perfonne n ijnore quels fecours ,
furtout en argent, ils fournirent à Charles XII après
la malheureufe journée de Pultawa. On dit que
la Porte a difpenfé la Suède du rembourfement,
que les obligations ont été annullées , & que
même l'infortuné colonel Sainclair fe trouvoit
chargé de tous ces documens , lorfqu’ il lut af-
lalfimî dans uné forêt de la Silefie.
Le roi de Pruflfe , Frédéric I I , a trouvé le
moyen de porter fon nom & fa gloire jufqu'en
Turquie. Pendant la guerre de 1745 8ra,n^
écrivit de fa propre main une lettre au comte de
Podewils mimftre pruffien, dans laquelle il ex-
hortoit les puiffances belligérantes à la paix > &
la fublime Poire otfroit fa médiation pour cet
effet. 11 pat oit que la cour' de Conftantinople
n’entendoit pas fes intérêts , puifque la mailon
d’Autriche avoir alors un défavantage manitefte ,
& que faflFoibliffement de cette maifon femble répondre
tout-à-fait au but confiant de la Porte.
Le Danemarck n’a aucune relation avec la
T urquie.
La Perfe n’ eft pas à la vérité auffi puiffante que
la Turquie , & la Porte eft en poiïeifion de l’importante
fortereffe de Bagdad , d'où elle peut
à tout moment incommoder les Perfans. Mais
! nous avons vu ce que peut faire un homme de plus
dans une nation, par l'exemple deThamas-Kou-
likan , ou Schach-Nadir, qui , ayant ufurpé le
trône de Perfe , a porté la terreur de fes armes
jufqu'en Turquie, La guerre que ce conquérant
a faite plufieurs années furies fi ornières de l'Em-r
pir6 ottoman 3 a penfé devenir funefte aux turcs ,
qui y ont perdu une multitude de foldats , de
une affez grande étendue de pays. Mais une révolution
ayant été le trône & la vie à Schah-
Nadir , cette guerre a çeffé d'el e-même , & dans
l ’état d’épuifement où fe trouve la Perfe, il n'eft
pas à craindre que les hoftilités recommencent. Il
importe a la cour de Conftantinople d'entretenir
les troubles & les défunions en P erfe, de garder
toujours fur pied une armée nombreufe & difei-
plinée 5 de fuivre le fyftême qu'elle a depuis
quelque tems obfervé de garder la foi des traités ,
& de fe contenter des vaftes états qu'elle pof-
fède, fans attaquer fes voifins.
Nous avons parlé au (fi dans les articles des divers
états de l'Europe , de leurs Iiaifons, ou de
leurs rapports politiques avec les turcs. Voye\ ces
divers artiçles.
Le tableau de l'Empire ottoman qu’annonce
M. de Mouradgea, achèvera d'éclairer le public
fur la foibleffe & l’inertie du gouvernement' des
turcs j il nous éclairera fur les dangers qui menacent
la Porte, & fur le degré- de réfiftance &
de vigueur qu’elle peut y oppofer.
OVER-ISSEL ,
■ :0;*V E O V Ë» 48p.
C V E R - IS S E L , l’une des.fept provinces urnes i
elle eft bornée » au qouehant., par le Sudecfee>
au nord , par fe Frife & Je pays, de Ditnt?..; eue.,
touche , vers le- levant, ay :.çomté de lienthéim .8$ :
à l'évêché de Münfter > vers Je. midi-, au comte .
de Zutphen 8c: à la" Veluwe; L e nom qu’ elle porte ;
indique qu’elle eft fituée !
tivement à la/ province,-; de Hollande! 3 ' à celle
d’Utrecht ;&'■ iM e :partie de ja GuelSdre proprement
d ite , qu’on appelle Veluwe y, qui .les : unes
& les ’ autres Fe- trouvent au couchant de ce »
fleuve.,-.' ' ■; . . . _.
\.. $M * j ;
. La majeure,partie dy..fol y .éft mareeageufe ne
produit q$e dé' la tôcfbé) de
pâturagés ^hiafë1 -iis ‘font' d'uné^.q^ralTt^inféàiéure
.à. ceux des Vôtres provinces ;& appartiennent
généiiilemeht à? la çpmtnurld,dek'pourgs '& villages
voifins. jlf ri’ en eft pas de1 m'êmé 'de?‘ptaitréS (qiii
de côte de ?,P'_
paftiénnént i;'dés'' ç>ârtitrWlîéPs?; elVf ïà!j fàVteJdy
fo’l ;fi ceiié .^rdlùnèé Vô|Ç biên‘ 'élmiveë^ irjt
.ijÇ ^dîés
à fà vérité', ‘m 'ais^'hfn^xô^ptè ^qué 86'Villâges. ,
0iY fa'diViCé en troi's quartiers' : celui de'Salland j j
éélui1 de T^Vente celui flè Vpllenhôfen.
* i ° . Le quak er ue ^llcîh3 ’ê f t ' i a t i i i .<
'îég\ïét/Ôn. qb{iiptqti(î''reigr,àpj) bâilliàgé d’Y.J i
felintiMëi^afcf|mé-la, pVrVieV'néïîdibnâlé de là ptO'-.
r f î t tetri-
.’.j; !
Le quartier clü grand; I^Mllîage de TVènté.,
cp'mpfeiid âuffi' le g'rànâ bTrfilage| déHaarber^eh.. lie nomJ dp Tv/Cntë; doit .etré; rendu ^eiï ' iâtihr, :
fêiçiii l’opjniqn. de quelques iufls', p!ar j'ë i r i a é T 1
tU ' ‘; ''déHÆdês^ùî^afi^J, ! cfüi aû!èlédn*e1iterié'jHi- j
bii^ienéc^eConYrëet^aùtres-au'cÔntmirè croient
<jûe llpit. ;:çê teYmè s,: on, yeut ‘ défîgh’er ïlVecoWe \ partie de ls‘province.. 1 ' . ..V ' :
; 5°. Le'quartier ou legrànd bailliage,dé Voîlen- !hoÿen comprend l a ' ,partie'/feptentfiohale de. la
province', ^ui s’étend, le long de' Süderféè.
’ Précis de Vlufioirt politique
i ’ Over-ljfel tomba au pouvoir des évêques d'U-1
‘trechc fur la fin du dixièiuëfiècle ; c'eft cpourlcela qu'ancienhement il futiqiiarlifiéd’évêché fupérieur. ‘
Les évêques le gouVernoient dans les affaires civiles:
& eccléfiaftiques conjointement avec les états. Les
chofes, demeurèrent- en cet. état jufqu'en 1528. ,
quel'évêque Henri de Bavière^s-'en: défifta, ainfi que:
■ del’évêcljé inférieur, aü profit de l'empereur Charles
Y , auqueltles hàbitansprêtèfentfoi&ihommage
la meme "année en^fâ,"qualité 'de duc/de Brabant
:|k comte «de Hollande. C ’eft;dèpuis.oette époque',
(f£con, polit, 6* diplomatique Ton}. Ï IL
notammôtît depuis r fyô, temps auquel l'évêché,
inférieur , jc'ell-à dire la province d’Utrecht, fut
unj àj ja Hollande , que le/rijpé;rieur,en refta fé-
parif:,; ft forjna pne province fous Je titre de fei-.
gneupie ;, l&: n’eut pius- qu un feul/& même gou-
Yerpem- impérial* avec,le.pays de FrjÇe. Overrljfel
eptr^rdafis l^Çonfpdératiph d'Utfecht en i j 8d« î
M province d’Ovet'l&eU
■1 , 'Ç e t t c ptovjnpe a. prefque autant $e nobleffe que
la Quel d re-jfa, yp ifinè. S.qn; g ou ÿ ern emenr particulier
. n'eft./auffi;>guère MèJtl$j;^riftoC^ii<iqu.è>f:Le. peuple
tojit.çfois avune;.§.%è§Ar4ovreprésentant vifible &
fqp|.yéf>du.-»çprps::d^)$ tiobiess mais feo corps des
no^eS n 'e f t p o'ù r-j fe ej a; n.imo i h srp u i fia n t ni moins
abfqlu. Lës étftts.ifiçÿêtus; de Bautorité'fouveraine
ont deux. membres 1 n f égr an;ts. Le premier membre j
le pjus. Ponjibreux;:.^; le; plus p u iftin t.e ft le corps
desinôblës. Ce/.cp.rps eft? préfidé par .le prince
d^Qrapigeii^QU 4>oup mieux -'dire .par. fon repré-
; fejitan.t;.- Tpiites l^fajîailles,(nobles;.dèilaiffrovince
yhfopçiâdjpiféS i: Ô<r ;cé qui- ajoute, à fon-pouvoir ,
n^rfeukmerwj les chefs d.e.ifatnilie( font, membres
d é l’oÿdreéqueftre j mafisleurs fils, leursifrères ■, -&c.
dfequ'ils. ont atteint l'âge requis pour'y voter en
leur propre -& privé nom- Il n'eft pas rare de
voir le père deux. 3 trois ■ ou quatre dé fes fils
fiéger ^: voter aux états ÜOver.Ijjbll, chacun pour
jeùr ; qompte, particulier.. U n , 7 eun e . g ên tilhomm e
qui -/vouloit fiéger ;aux états avant les
fterhiei-s troubles:, nVvoit qu'à faire , le voyage de
Ja Haye^-fe préfenter -au/Stahouder/.premier noble
tder.la province', . lui' demander ;..fa pro.te(ftedn &
• en obtenir une lettre de recommendation : cette
lettre op.éroit toujoursXon effet, & le gentilhomme
.était admis infailliblement dans le . premier corps
'de;l'état trànfilvcdn j il y prenoit rang & féance
comme patricien -, & y donnoit fon-avis fur les
affaires particulières, de; la province y & fur. les
i -affaires générales; de l'union: On peut facilement
; •o'.qire'que iesejeunes nobles itranfîlvains n'etoient
! pas dés moins- ardents à défendre contre les repré-
;
ientans du peuple , ce qu’ils appelaient droits,
prérogatives 3 privilèges 3 & c . de la nobleffe. L'abus
fi fcandaleux & fi fréquentdü crédit du Stathouder a
j donné lieu aux troubles qui divifeni/aujourd'hui les
j Prbvinces-iUnies, ces troubles exiftentdepuis cinq
I ou fix ans,)& nous ignorons fî durant cet intervalle
| de Stathouder s’ eft avifé de recommander les jeu-
;
neslgentilhommes de VOver.lffïl. On a remarqué,
i que les nobles gueldrois & overiffelois prennent
rarement leurs degrés <en droit dans les académies
.de la république, où leurs parens les envoient pour
pour s'inftruire du: droit & de la conftitution de
;la république. Mais il y en a plufieurs qui étudient
• (dans qes‘ académies avec autant de-fruit que de
: gloire , & l'on commence à s*appercevoir que
j ces jeunesgens , inftruits & ftudieux^ font ceux qui
om le plus d'-atcachëment pour la patrie. Moins
Q q q