
>oo P A L P A L
ut la célébration des fêtes catholiques, les ma-
liages , & d'autres objets qui avoient jufqu'alors
été la fource de beaucoup de conteftations. Quelque
avantageufes que ces dilpofitions fuffent aux
catholiques, qui forment le plus petit nombre
des habitahs du bas-Palatinat, & quelques rai-
fons qu'on eût de croire qu'ils s'y conforme-
roient, ils font parvenus dès:lors à y faire en
leur faveur des changemens confidérables , & à
augmenter par-là les griefs des proteftans. Les
luthériens ? eftimés à 50,000 âmes , ont dans
tout le Palatinat 85 cures , mais la moitié de
lei rs minières & maîtres d'école manque encore
de pain. Le nombre des eccléfiaftiques réformés
eft ettimé à 500 , 8c celui 'des catholiques à
400.
Nous nous fommes étendus fur cet objet, parce
que les perfécutions religieufes ont nui fingulié-
rement à l’induftrie & à la population du Palatinat
3 & que la Bavière & 1 ç, Palatinat ont re-
nouvellé de nos jjours les .fcènes dangereufes , -
dont les autres fouverains parodient dégoûtés avec
raifon. L'intolérance s'eft portée & fe porte encore
fur des objets peu dignes de l'attention du
prince , & on nous permettra d'obferver qu’il eft
temps d'adopter des maximes plus généreufes ou
plus fages.
On perfécutoit les francs maçons & les iîlumi
n é s , avant que la Bavière fût réunie au Palatinat
j & depuis Cette réunion , on a. vu des fo-
ciétés favantes tourmentées fur le même fujet :
on a envoyé dernièrement à la régence électorale
de Stràubing une ordonnance 3 qui déclaroit :
«* que la fociété littéraire de cette ville 3 com-
» pofée en grande partie de Confeillers de fé -
33 gence & d'autres perfonnes en place , même
» d'eccléfiaftiques., 11e. pouvoir être considérée
» que comme une loge déguifée., dans laquelle ,
» fous prétexte, de s'occuper d'objets de Science/
33 on s'amufoit à recueillir & à faire leCture de
» tous les écrits fcandalèux qui paro.fïbient en
33 fi grand nombre contre la - religion;, ;d'où ils
» fe propageoient dans le public, & y répan-'
» doient leur venin. Qu'en conféquence le gou-
» vernement a réfolu qu'il étoii de fon devoir
3? de détruire cette fociété fufpede , d'en dl~
*> fendre toute affemblée ultérieure , foit publi
»3 que j foit privée. L'éleCteur exhortoir les ec-'
33 cléfiaftiquês , membres de cette fociété , - à
3? s'occuper de leur bréviaire -, & les confeillers
33 de régence de leurs fondions , plutôt que de
»? palfer leur temps dans ces alfemblées d'impié-
33 té & de fcandale ««.
Sans doute 3 il faut interdire toutes les alfem-
blées contraires au bien de l'état. 5 mais l’accufa-,
rion étoit - elle'bien prouvée ici ? Et fi une fédéré
de francs maçons ou d'illuminés fe livrent
à quelques excès, n'eft-îl pas aifé de les conten
ir , fans .les peifçcuter ?
Précis de l'kiftoire politique.
L'origine des comtes palatins vient des palais *
palatia 3 que les anciens rois de France & de Ger-
manie avoient en diffêrens endroits , & ou us
établifibient des juges auliques, appelles comtes
palatins. Ceux du Rhin jouilïbienr d’une grande
autorité, quoiqu'il foit très-difficile de defigner
avec certitude les lieux où ils réfidoient, 8c tlue
l'épithète du Rhin ou près du Rhin ne le trouve
pour la première fois que dans up document du
comte Palatin Henri du L a c , d aie de 1093. La
dignité palatine, après avoir paffé d'une famille
à l'autre , fut enfin fixée, dans celle des ducs de
Bavière, par l'myeftiture donnée à Louis 1 , 1 un
d'encr'eux, par l'empereur Frédéric II dans une.
diète tenue.à Ratisbonne en 12.15-, d'après le ban
prononcé contre fe comte palatin Henri. Louis
ne put jamais s'en mettre en pqfTeflion 5 mais fon
fils fe l'àflura par fon mariage avec Agnès, filfe
du proferit, & réunit le Palatinat du Rhin & la
Bavière , qu'il tranfmit: fans difficulté à fon fils
Louis, duquel descendent les comtes palatins 8c
électeurs d'aujourd'hui par Rodolphe l , fon fils
aîné. En 1410, les fils de Rupert UI partagèrent
les terres palatines, ce qui/tonna lieu a
quatre branches principales : l'éjeCforale & celle
de Simmern fe font foutenues le plus long-tems.
La première s'éteignit, en 15J9, dans la per--
fonne d’Otton H e n r ij après la mort duquel 1 e-
lectorat échut à Frédéric IH de la branche d e .
Simmern , dont la fucceffion finit en 1685 avec
l 'électeur Charles. Sa dignité paffa à Philippe-
Guillaume de la branche de Neubourg (collaterale
de celle de Simmern ) : Fon fécond fils
Charles - Philippe étant le dernier, tranfmit
1742 l’éleCtorat à Charles -.Philippe F héodore ,
comte palatin de Soulzbach , qui règne encore
aujourd'hui.
Du temps de Henri I 8c Otton I , rois de
Germanie, la dignké d'archi fénéchal .de, l'Em-,
pire fut conférée à Everard, comte palatin, 8c
à fés füeceffeurs. Si on la v it , fous Otton I I>
exercée par un duc de Bavière, ce ne fut alors
que pour peu de temps 5 car elle retourna aux
premiers dès l’an 12,60 , & leur fut confirmée
par l’empereur Charles IV : mais., dans, les.tems
poftérieurs , Frédéric V ayant été mis au ban de
l'Empire, Ferdinand I I I rendit cet office, aux
ducs de Bavière, qui l’ont pofïeéé jufqu'à nos
jours, quoiqu'en vertu du traité de Weftphalie
Charles-Louis, fils de Frédéric V , fût rentré
en pofFeffion du bas-Palatinat. On créa pour ce
pays l,a charge d’archi-tréforier de l'Empire, lui
réfervant expreffément le droit de. rentrer dans
celle de fénéchal, fi ..les mâles de la branche
Wilbelmine de Bavière y en oient à s'éteindre. L a
mort du dernier électeur de Bavière a changé les
chofes fur ce point comme fur, beaucoup d'au-.
P A L
très. XI paroît que l'e'.eCteur palatin jouit des prérogatives
, exceptée là portion accordée à- la i
maifôn d’Autriche , des domaines dont jouiffoit
l'éleCteur de Bavière.
' ,C'eft au Pàidtinat & à. l'archijôffice, dont oh j
vient de parler , qii’eft attachée la dignité électorale.
Le comte palatin étoit, par la charge de
grand-tréforiec, le cinquième en rang parmi les .
électeurs féculiers , au iieu qu'il fe pouvoir le fe-' j
cond par l'office de grand-fénéchal, auquel étoit
atiffi attaché ,1e vicariat de l ’Empire fur le'Rhin', ;
en Suàbe & en Fràncôniè; Il .paraît qu’à la imorr ;
dii dernier1 électeur de Bavière , i'éléCteur palatin
eft rentré dans la chargé de 'grand-fenéchal.
Le titre de ce prince,, avant la mort du der • 1 :
nier électeur de Bavière, étoit : comte palatin
du Rhin, archi - tréforier & électeur du Saint-
Empire Romain , duc «de Bavière, de Juliers, de
Çlèves & de Berg,, prince de Meurs, marqüi.s
dé Berg-op.zcom /.comte de Veldenz , de Spon-
heirn, de la Marçk 8c de Ravensberg , . feignèut
de Ravenltein. ( . ;
Depuis la ceffion du hâiit-Palatinat i la Bavière ,
FéleCteur Palatin n’ a payé que la moitié d’une
taxe électorale , c’ eft-à-dire trente hommes à chev
a l feijlement & cent trente-huit fantaffins, ou
neuf cents quatorzé florins par mois. Son contin gent
pour l’entrëtien de là chambre impériale,
étoit de quatre cents quatre-vingt-quatorze écus,
onze feizièmes^kr. d'empire par quartiér;- Mais en
recueillant les dOmairiés , à la mort du dernier électeur
deBavière, il a dû fe foumettre aux charges.
Ordres.
Les ordres de chevalerie du Palatinat font :
1?. celui de fàiht-Hubert, crée en 1444 par le ’duc
Gérard de : Julien 3 en mémoire d'une -bataille
gagnée lé ' jour de faint:HtiBert contre le duc dè( '
Gueîdres , 8c -.renouvelle en' 1708 par l'éleCtéur
Jean Guillaume. Il donne une croix tetragone attachée
à un cordon ronge , & une plaque fur
l'habit. L'éleCteur en eft grand-maître. Tous fes
chevaliers font princes, excepté un nombre déterminé
de treize comtes ou barons. 20. L'ordre
de fainte - Elifabeth , ihllitué pour les dames
en 1766 par l’ éleCtrice Elifabeth A'uguftê. a9.-
L'ordre du Lion , fondé le premier jour de 1 an
1768 par l'éleCteur Charles- Théodore en mémoire
des 25 années révolues de l'on règne. 11
donne un ruban blanc large de quatre doigts ,
©ndé & lileré de bleu , mis en écharpe de la
gauche à la droite , & au bout duquel pend une
croix d'or émaillée d'azur à flamme d'or , ayant
un lion d’or couronné & debout avec l'ihfcription
M e r en t i/ A u revers eft le chiffre du fondateur
compofé des lettres C . T . entrelafféès , le chapeau
électoral au-dtffuS , & la date de l'inftitutibn»
L ’éleéteur en eft le grand-maître 8c c'eft du nom-;
P A L *oi
bre de ces chevaliers qu'on tire ceux de faint-
Hubert.
Adminifiration■ , ..college ;
Les,principaux^ dicafteres dec.et el'eaftorat font
fe; confe.ii d'e.tat, là •.chaiH'.ellevie privée , fe côn-
feilaulique/ la chambre’ des finances-^: ie confeil
, deT’adrriimftratio.n eccléfiaftique. Il -*fy a point
J d'états, dans le bas - Palatinat ‘
j Chaque grand.bailliage des terres palatines -du
I hauti 8c, bas-Rhin .paye une taille fixe , dont le total
î anriuél elV de 8_9ftié77 florins; l’ordonnance élec-
:• torafe i de . 1743. afegna douze, -pour cent de cetté
i fomme àja caiffemilitaire.,.
Troupes.
Les troupes du bas -Palatinat confiftoient avant
, la. mort du dernier éfeéleur de Bavière en une garde
à cheval de, 100 hommes 3 un,régiment de cavalerie
; du coiips de{-198‘maîtres-, cinq autres régimens dé
i cavalerie iégalement compofés de 198'hommes , un
1 elcadrori de-.u 6 hommes pour le cercle dù-haut-1
' Rhin ; une gàrde de jo©Tu:fTes.5 fix régimens d'infanterie,
dont un de 1000 hommes , un de 1400
& les autres de 1568 hommes 3 un bataillon
provincial de 684 hommes, & enfin trois compagnies
fd'ardlierie faifant enfemble zyaihommes :
; c.és troupes for me fe.nt il e armée de 11,110^ fans les
' invalides au nombre d e 600. Leur entretiea an-
; nuel coûtoit 824,2.44 florins-en argent, 240,2.10
I rations de paih & 8i.co rations : de fourages.
! C e t état militaire doit avoir - éprouvé des chan-<
' gemens depuis-que la Bavière eft réunie au bas-
■ Palatinat.
j Les états de.l'éleéteur palatin étoient divifés
1 avant la mort du dernier électeur de Bavière en
S dix-neuf grands bailliages, dont dependoient cer-
i tain nombre de.;fous-bailliages■ & de prévôtés ,
l outre lès villes capitales de Manheim ', de Heidel-
j berg & de Frankenthaldont chacune avoïtfon ma-
giftrat dépendant immédiatement de. la régence
i électorale.
Remarques fur le haut Palatinat.
Ce qu’on appelle le hzut-Palatinat, & qui fait
.partie du duché de Bavière, contient 13 villes
& vi8 bourgs.
Il eft fitue dans: le diftriét Teptentrienal ou le
. Nordgau j il fut poffédé au douzième fiècle par
| les ducs de Suabe. L’empereur Conrad IV , en fa
qualité de duc de Suabe, le donna en hypothèque
pour une fomme de 128,000 • florins à Otton ,
■ duc de Bavière /premier palatin du Rhin , iffu de
| cette maîfon. Conradin -, üls infortuné de l'em-
1 pereur Conrad , le.vendit à Louis le févère, duc
j 8c palatin du haiitèRhin > & lui donna en outre
pMlieurs terres nonjengâgées-' Louis IV en vertu
j d'urié ttanlàétionifaite av.e-d les fils de Rodolphe,
’ fon frère, e n ïi327 , leur abandonna cette pre