rent pas qu’on y portât les' marchandifes de Teft
d eT À fie ; ils les alloient chercher eux-mêmes,
& faifoient leur retour par les iiles de la Sonde.
Les hollandois, -devenus poffeffeurs de Malaca &
de Batavia ,• fe trouvèrent maîtres des deux feuls
pacages connus , & en état d’intercepter les vâSf-
féaux de leurs ennemis dans des tems de trouble.
On découvrit depuis, les détroits de Lombock
& de Bali, & Malaca perdit alors Tunique avantage
qui lui donnât de l’importance. Heureufe-
ment pour les hollandois , à cette époque, ils
foumettoient Ceylan qui devoit leur donner de la
tanelle, comme les Moluques leur donnoient la
•mufcade & le girofle. Voye% les articles M o l u -
Quçs & Pjr ovinces-Unies.
M A LO U IN E S ou ifles F A L K L A N D : les
françois > les^ efpagnols & les anglois n’ont pas
encore formé les établilfemens qu’on avoit.pro-
jetté fur ces ifles : il eft même vraifemblable que
la ftérilité du fol & la dureté du climat y feront
renoncer, & nous nous contenterons de ren*
voyer au di&ionnaire de Géographie.
s M A LM E D Y & S T A B L O , abbayes princières
d’Allemagne. Le territoire des abbayes de Stablo
& de Malmedy, ou la principauté de ce nom,
fe trouye fur les cartes de l’évêché de Liège. Il
eft borné par cet évêché $c) par les duchés de
Luxembourg & de Limbourg.
S. Bernacle fonda ces abbayes de bénédi&ins
vers lè milieu du feptième lîècle : elles^ ont un
feu;l & même abbé qu’elles élifent en commun :
cette élection, ainfi que la préféance , ont
été depuis long-temps le fujet de beaucoup de
difputes entre les deux- abbayes celle de Stablo
prétend non-feulement qu’elle eft la première ,
mais aufli que celle de M a lm ed y lui eft foumife
comme une cellule l’eft à fon couvent : Malmedy
foutient au contraire que Stablo n’a aucune fupé*.
rioritéT On peut voir les écrits publié? fur cette
matière par Edmond Martene &. par Ignace Ro-
deriquç. Quoi, qu’il e n fo it , l ’éle.âion commune
d’un nouvel abbé fe fait dans l’abbaye de Stablo;
& quand l’abbé reçoit Tinveftiture: impériale
des droits régaliens, on ne parle communément
que de l’abbaye de Stablo ; d’ailleurs, dans la
nomination de l’abbé, on omet ordinairementTabr
baye de Malmedy ( c e qui peut-êjre ne fe fait
que par abbréviation ) , & les moines de Malme- J
dy prononcent leurs yqeux dans l’abbaye de
$tablo
L ’abbé de Stablo eft prince de l’Empire
çomte de Lpgue ; il reçoit Tinyeftiture impériale
des droits régaliens & de la fupériorité territoriale;,;
tant pour la principauté de Stablo que
pour le comté de Logue. A la diète, de TEuir:
pire, il fiège entre les abbés princiers de Brünn &
de Corvey. Sa taxe matriculaire eft de deux ca- ;
valiers & 22 fantaflins , ou 112 florins par mois,
fa contribution pour l’entretien de la chambre
eft p?r chaque tçrmç 4e 81 rjxdajes 14
I & demi kr. Dans les aflfemblées du cercle de
Weftphalie, il fuiç. l ’abbé de Corvey. Ses revenus
annuels font d’environ 24 mille florins. L ’abbaye
de Stablo eft du diocèfe de Liège , & celle
de Malmedy de celui de Cologne. L ’abbé eft con-
facré par l’évêque de Liège.
M A L T H E , ifle delà Méditerranée, qui appartient
à l’ordre de Malthe : elle eft fttuée à environ
15 milles géographiques de la côte de Sicile.
Elle porta, autrefois le nom d'Iperia y en-
fuite celui à'Ogygya, Dans des tems poftérieurs,
les grecs l’app allèrent Mélite , nom qui fut changé
par les farrafins en celui de Malta '0u Maltke.
Les Aélesdes apôtres, chap.28, en parlent. On
' lui donne 20,000 pas de longueur ; 12,000 dans fa
plus grande largeur, & on évalue toute la circonférence
4 6q,o.oo pas , ou. à foixante milles
italiens.
Produirons. Elle eft pleine de rochers. Le bled
qu’elle produit, ne peut nourrir fes habitans que
fix mois. On y a tranfporté de Sicile une grande
quantité de terre, pour recouvrir fon.fol pierreux
& le fertilifer ; mais comme il y pleut rarement
cette terre s’eft bientôt convertie en poufliere.
On n’y recueille pas afiez de vin pour la con-
fommation, & on y manque de bois. D ’un autre
c ô té , cette ifle produit des oranges, des figues,
du coton, du miel , & elle a d’aflez bons pâturages.
On y fait du fel avec de l’eau de la mer,
& on y pêche beaucoup de corail.
Revenus & population. Ses revenus annuels s’évaluent
à la fomme de 76 mille écus. Le nombre
de fes habitans eft d’environ 60 mille.
Précis de l'hifiolre politique de Maltke. Les phéa--
ciens^habitèrent autrefois cette ifle; ils furent
chaffés enfuite par Jes phéniciens , qui firent place
aux grecs. Il paroît qu’elle fut foumife aux carthaginois,
auxquels elle fut enlevée .par les romains.
Lors de la décadence de l’Empire romain ,
elle paffa fous la domination^des goths , & fut
depuis cpnquife par les farrafins , qui en furent
dépouillés en iocjo.par les normands. Depuis cette
époque , elle eut toujours les mêmes mâîtrés que
h $icilç. Enfin Charles-Quint la donna aux cher-■
valiers de Saint-Jean dé Jérufaiem.
Çes chevaliers tirent leur orjginedelaTerre-Sainte:
plufieurs marchands d’Am.alfi, ville du royaume de
Naples^, s’étoient, à la faveur de leur trafic
concilié les bonnes jraces du prince farrafîn, 8c
ils en obtinrent Ja permiflion de bâtir une églife
à Jérufaiem. Elle fut terminée en 1048 , & nom-:
méefainte Marie des latins. D ’après le traité conclu
entre’Tempereur greç , Conftantin le moine
& les califes farrafins , Je faint/épulch-re fut vi-,
fité par un ^rand nqmbre de pèlerins , fur-tout
par des chrétiens.ftes,pays occidentaux, ,8c ces
marchands çonftruifirent un hôpital avec un oratoire
pour la commodité des pèlerins. I ls le co n ï
facrèrent à S. Jean-Baptifte, & y établirent des
frçres pour le fervir. Çes moines prirent le nom
fie frères hofpitaliers ; 8 c, félon le titre de leur
églife, celui de frères de S. Jean. D ’abord on
leur apporta d’Amalfi toutes les chofes néceffai-
jes à leur fubfiftance j mais Jérufaiem & la Terre-
Sainte ayant été conquifes par Godefroi de Bouillon
, & les . frères hofpitaliers lui ayant rendu de
grands fervices en cette occafion , il leur donna
des domaines. Son fuccefifeur Baudouin confia à leur
garde, des fortereffes 8c des villes ; & dans un
chapitre général , ils élurent pour leur grand-
maître Raimond de Podio , qui en fit un ordre
religieux, & les aftreignit aux voeux de chafteté,
de pauvreté & d’obéiffance. Il leur fit porter la
croix oétogone & le manteau noir, &lesdivifa
en trois clafles ; favoir , les cheyaliers , les. chapelains
& les fervans d’armes. Leur inftitution
eut lieu fur la fin de l’onzième fiècle , & fut
confirmée par le pape. La valeur & les allions
gjorieufes des chevaliers attirèrent à Tordre de
grandes richefles ; ils foutinrent deux cents ans
les .aflauts continuels des turcs, & fe maintinrent
dans la Syrie &• dans la Terre • Sainte. Mais
ayant perdu en 1191' A c re , leur dernière ville,
ils fe tournèrent du côté de T ifle de C hypre, &
en 1309 fe rendirent maîtres de Tifle de Rhodes
8c des ifles dè Nicoria ^ Epifcopia, J o lli, Li-
monia & Sirana. Le pape Clément V leur en af-
fura la poffeflion, 8c ils la confervèrent deux
cents treize ans. A cette époque, ils commen-
cèreht à prendre le nom de chevaliers de Rhodes.
En 1 y22 , après une longue .& vigoureufe réfif-
tance, ils en furent dépoffédés par Soliman I I ;
ils fe retirèrent d’abord dans Tifle de Candie ;
les uns paflerent enfuite à Venife , le refte à
Vjterbe & errquelques autres endroits de l’Italie,
& .principalement à Nice en Savoie. Charles-
Quint , craignant que l’empereur Soliman ne fît
une irruption en Italie, les appella à Syracufe ;
mais ils y demeurèrent peu de temps ; car cet
empereur, après dîftérens traités , leur céda en
i f 29 les ifles de Malthe & de G o z o , & les
chargea de la défenfe de T r ip oli, dont il étoit
alors en poflfeflïon. Gn les obligea à faire une
guerre continuelle aux turcs & aux corfaires, &
à promettre par ferment : i° . que jamais ils n’a-
buferoient de la ceflion de çes ifles au préjudice
du royaume d’Efpagne : 20. que le droit de patronage
fur l’évêché de Malthe appartiendront
toujours, au roi d’Efpagne , comme fouverain de
la Sicile ; qu’il choifîroit pour évêque un des
trois fujets qui lui feroient propofés par le grand-
maître : 30. que le capitaine des galères feroit un
italien, & jamais un étranger fufpééi à Ja cour
d’Efpagne ( cet article nes’obferveplus) : 49. que
fi Tordre rentroit quelque jour en pofleflîon de
Rhodes ou fixoic fon fiège ailleurs , les ifles cédées
repafleçoient fous la domination du roi
d’Efpagne , comme fouverain de la Sicile ; &
j c . qu’en reconnoiflance du lien vaffalitique ,
l’ordre enverrait-tous les ans un faucon au v ice-'
roi de Naples. Depuis cette époque , ils ont
toujours porté le nom de chevaliers de Malthe.
Nous remarquerons, fur le fécond de ces artic
le s , qu en i y f 3, Tévêque de Syracufe , par
ordre du roi, eflaya à deux reprifes de vinter
les eglifes de Malthe, pour y exercer la jurif*
diélion temporelle aufli-bien que la fpirituelle ,
mais que le grand-maître s’y oppofa. C e démêlé
entre la cour de Naples & Tordre de Malthe fut
terminé au commencement de Tannée 17 f j .
Remarques fur l'ordre de Malthe. L ’ordre
de Malthe eft compofé de huit langues* ou
nations, dont les plus confidérables font la
françoife , Titalienne , Tefpagnole , Tangloife
& 1 allemande. Il y a trois langues en France 5
celle d’Auyergne, celle de Provence, & celle
de France proprement dite. L ’Efpagne eft divifée
en deux autres ; celle d’Arragon & celle de Caf-
tille. Le prieuré de Danemarck, de Suède & de
Hongrie étoit autrefois uni à lajangue allemande^
Ces pays ont beaucoup contribué aux pro-
Sres de 1 ordre i mais la France y a contribué
particulièrement : il y a dans ce royaume trois
cents commanderies; éz û l’on compte toutes celles
que l'ordre poflede ailleurs, on en trouvera afles
pour faire vivre 3000 chevaliers. Les domaines de
1 ordre ont cependant beaucoup diminué, fur-tout à
I eittinction du prieuré d'Angleterre,deDanemarck,
de Suede & de Hongrie ; & la réformation &
les guerres lui en ont enlevé un grand nombre
en Allemagne & dans les Pays-Bas.
L ordre de Malthe ohferve la règle de faint
Augultm ; & comme les chevaliers font folem.
nellement les trois voe u x , c'eft un ordre reli-
gieux fubordonne au pape. Les chevaliers, chapelains
de fervants s'appellent frères indilb'nâe-
ment, & le grand-maître lui-même ne rougit pas
uiCe tlr r^* a M a S a ^es poerogatives confidé-
rables Les autres puiffances lui donnent le titre
d alteffe eminentiffime. Quoiqu'il ne foit jamais
oümis a la jurifdiaion d'aucune pui/Tance fécu-
liere, on a porté plufieurs fois des accufations
contre 1 ordre & contre lui-même au tribunal du
1 Ce C*U' r.eSarde 'e corps dont il eft
cn e r, le grand-maître eft fournis au confeil &
au chapitre de l'ordre ; mais il eft maitre abfolu
en tout ce_qui concerne les ifles & leurs habitans.
II eit ordinairement vêtu d’une longue robe
noire d une coupe particulière : les clefs d'or
du faint fépulchre font fufpendues à fes côtés-
mais a la campagne il eft en habit féculier &
il porte l'épée. Ses fujets l'appellent eminenaa
JereniJJima ; mais les chevaliers & les étrangers
lui donnent Amplement le titre tfrminmTa.
, principales charges de l'ordre font les
baillits conventuels , qui forment, pour ainfl
dire Je confeil du grand-maître, & font comme
les chefs des huit langues. Les voici par ordre :
1 . le grand commandeur nation provençale qui eft choifi dans là 3 il eft le pi,éfidens du tréfei